« Une pierre se détacha sans le secours d’aucune main, frappa les pieds de fer et d’argile de la statue et les mit en pièces... la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre. » Daniel 2:34, 35
Un matin où je me rendais à l’église, je me suis soudain trouvée empêchée d’arriver au lieu de la réunion par une manifestation sportive qui coupait la ville en deux. Comme c’était de très bonne heure le matin, j’avais espéré que la circulation des bus soit encore permise, mais non, ce n’était pas le cas. D’ailleurs, il était même impossible de traverser l’avenue toute proche, ce qui m’aurait permis de gagner l’autre côté de la ville. Après m’être posé bien des questions et avoir marché dans tous les sens, j’ai pensé qu’il ne me restait plus qu’à rentrer chez moi. Je me suis dit que même les stations de métro seraient fermées, sans compter le fait que j’étais claustrophobe et que l’idée d’être enfermée dans un wagon sous terre m’était insupportable.
J’ai senti que je devais me calmer. L’idée m’est venue que les spectateurs en attente, les membres du service d’ordre, les participants à l’épreuve sportive, ainsi que tous ceux qui se trouvaient désemparés comme moi, n’avaient pas en réalité des activités en conflit, mais suivaient un seul flot, un seul mouvement, celui de l’activité de l’intelligence divine.
Cette vérité s’appliquait aussi au service religieux auquel je souhaitais assister. Je savais que d’autres personnes, qui étaient sans doute bloquées ailleurs, le désiraient aussi. Et rien ne pouvait les empêcher de se retrouver à ce service qui était conduit pour réconforter non seulement ceux qui participaient mais aussi le monde entier, grâce aux vérités bibliques qui y étaient proclamées et que chaque participant aimait et respectait. Je n’acceptais pas de ne pas pouvoir prendre part à ce service d’amour fraternel.
C’est alors que j’ai aussi pensé à cette « pierre détachée sans le secours d’aucune main » dont on parle dans le livre de Daniel, dans la Bible. Cette pierre pouvait symboliser une inspiration pleine de force donnée par Dieu à la pensée des hommes pour les aider à surmonter leurs peurs et leurs limitations, et à reconnaître la suprématie du bien.
J’ai ressenti une grande joie et une grande paix. D’une certaine façon, j’avais reconnu la force de cette « pierre », ce message spirituel qui surmonte les obstacles et remplit la conscience humaine de la toute-présence du bien, Dieu, toujours à l’œuvre pour bénir, guérir et libérer.
Je me suis entendu demander une nouvelle fois à un officier de police: « Savez-vous comment je pourrai aller de l’autre côté de cette place? » Et la réponse vint: « Oui, continuez. La prochaine bouche de métro est encore ouverte: dépêchez-vous. »
Je suis partie en flèche en faisant confiance au message divin. J’ai pris le métro sans crainte. J’ai pu participer au service religieux comme prévu, et depuis, je n’ai plus jamais ressenti cette sensation de claustrophobie en voyageant dans un wagon fermé.
C’est ainsi que j’ai mieux compris que chaque « pierre... détachée sans le secours d’aucune main », ou message proclamant que Dieu est constamment avec chacun de Ses enfants, nous aide à aller au-delà des limites, nous libère de toute crainte et nous permet de ressentir l’inspiration de l’amour fraternel qui a le pouvoir de devenir « une grande montagne » et de « remplir la terre ».
Neuilly-sur-Seine, France
