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Paix au Proche-Orient

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 2004


Dans le Christian Science Sentinel du 5 juillet dernier, Rosalie E. Dunbar a réalisé un dossier intitulé « Prière pour le Proche-Orient », dont l'article qui suit est tiré. L'auteur y fait état de propos recueillis auprès de spécialistes américains des questions islamiques, puis elle explore le rôle que peut tenir la prière pour amener la paix, en évoquant en particulier l'approche spirituelle de Mary Baker Eddy au début du siècle dernier.

Travailler pour la paix

Ghazi Khankan est responsable des questions interreligieuses au Centre islamique de Long Island, à Westbury, dans l'État de New York. Né en Syrie, il habite aux États-Unis depuis 1954. Il prie tous les jours pour une paix juste. Mais si la prière fait partie de ses activités quotidiennes, il ajoute qu'il est indispensable de « travailler » en faveur d'une paix juste. C'est ce qu'il fait, en invitant les différentes confessions à venir dialoguer au Centre islamique.

« Il existe un mur d'ignorance, d'opinions erronées et de malentendus qu'il faut abattre », déclare Ghazi Khankan. « Nous devons parler en faveur de la justice et contre ceux qui enseignent la haine dans les deux camps. » Il recommande la tenue de réunions et de conférences aux États-Unis et au Proche-Orient pour que les chrétiens et les juifs apprennent à connaître les musulmans dans tous les domaines de la vie. Il estime qu'il est également nécessaire d'établir la confiance entre les peuples.

La confiance grâce au dialogue

D'où vient la confiance ? Pour Ghazi Khankan, cela se résume en trois mots: « Dialogue, dialogue, dialogue ». Le Centre islamique de Long Island organise de nombreux forums qui permettent à des Américains de confession musulmane, chrétienne et juive de se rencontrer et de travailler ensemble. « Ces rencontres devraient se multiplier... de façon à ce que, dans les bourgades aussi bien que dans les grandes villes cosmopolites, les églises, les mosquées et les synagogues pratiquent le dialogue. Les gens devraient frapper à la porte des lieux de prière et dire: "Bonjour ami, si nous discutions ? Nous aimerions connaître votre communauté, votre culte, la façon dont vous priez, vos fêtes, quand vous jeûnez et pourquoi vous jeûnez, pourquoi vous pensez de telle façon." Ce sont là des choses importantes. »

Les Dix Commandements sont le lien qui peut unir les trois religions monothéistes dans la paix.

Ghazi Khankan fait remarquer que Dieu juge les individus en fonction de leur spiritualité, et non de leurs biens, de leur pouvoir, de leur nationalité ou de leur ethnie. « Le prophète Mahomet, que la paix soit avec lui, disait que le Tout-Puissant, la Créateur, aime ceux qui agissent avec justice et bonté. Pourquoi ne pas appliquer ces idées ? Apprenons à nous connaître et obéissons aux commandements de Dieu. »

Le pouvoir de la prière

Les Dix Commandements sont le lien qui peut unir les trois religions monothéistes dans la paix. Dans un article intitulé « Comment apaiser les conflits », Mary Baker Eddy, qui a fondé le Héraut, faisait remarquer: « L'obéissance au Premier Commandement du décalogue hébreu, "Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face", suffit à apaiser tous les conflits. Dieu est l'Entendement divin. D'où ce qui suit: Si tous les peuples avaient un unique Entendement, la paix régnerait. » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 279)

Les prières individuelles et collectives permettent à quiconque, vivant ou non au Proche-Orient, de contribuer à raviver l'espoir, à faire avancer le processus de paix et à mettre fin à la tragédie. La prière demande du travail, un engagement et la bonne volonté de sortir des sentiers battus. Un incident de la vie de Mary Baker Eddy montre qu'une telle évolution est possible.

Dans le Sentinel du 17 juin 1905, l'auteur de Science et Santé demanda en effet à chaque membre de l'Église du Christ, Scientiste, de prier pour la paix entre la Russie et le Japon qui étaient alors en guerre. Cet appel n'avait pas uniquement pour objectif de faire cesser les hostilités, il visait le bien des deux pays. Mary Baker Eddy demandait que l'on prie pour qu' « un accord à l'amiable » soit trouvé et pour que les deux nations connaissent la paix et la prospérité. Sans doute un grand nombre de personnes anonymes dans le monde devaient prier également. En août 1905, seulement deux mois plus tard, le Boston Globe annonçait la fin des hostilités entre la Russie et le Japon.

La prière qui obtient ce genre de résultats repose sur une conviction profonde: la paix est non seulement possible, elle est normale. Autrement dit, Dieu a conçu l'univers pour la paix et non la guerre. C'est pourquoi le monde est naturellement attiré vers la paix. De ce point de vue, la prière est capable de traiter la guerre comme s'il s'agissait d'une maladie à guérir et non d'une force ou entité monolithique.

La guerre est un mal qui présente les symptômes suivants: ignorance, haine, confusion, cupidité, convoitise et désir de vengeance. Mais l'essence de la guerre, c'est peut-être la peur – la peur de « l'autre » (autre nationalité, autre religion, autre culture, etc.) et la peur de la perte ou de la privation. Face à ces symptômes, l'espoir, la force, la patience, la bienveillance et l'amour fraternel risquent de s'étioler, surtout si l'on se trouve directement exposé au conflit.

C'est pourquoi ceux qui sont en retrait ont un rôle inestimable à jouer. Science et Santé avec la Clef des Écritures, le livre de Mary Baker Eddy, propose des concepts qui s'appliquent aussi bien au traitement de la guerre qu'à d'autres formes de maladie. L'auteur écrit, par exemple: « Élevez-vous dans la force de l'Esprit pour résister à tout ce qui est dissemblable au bien. Dieu en a rendu l'homme capable, et rien ne saurait invalider les capacités et le pouvoir dont l'homme est divinement doué. » Elle poursuit: « Demeurez ferme dans votre compréhension du fait que l'Entendement divin gouverne, et que, dans la Science, l'homme reflète le gouvernement de Dieu. » (p. 393) Le fait de s'élever « dans la force de l'Esprit » permet d'affirmer avec assurance la présence de cet unique Entendement qui gouverne, en lequel il ne peut y avoir aucun conflit étant donné son unité et son omnipotence. Rien ne peut empêcher les hommes et les femmes de ressentir l'amour de l'Entendement. L'intelligence infinie de cet Entendement guide toutes les parties concernées vers des solutions viables, et non dans des voies sans issue. Cette intelligence tire son pouvoir d'un Amour véritablement impartial, qui connaît les besoins de chacun et y pourvoit – parfois de manière inattendue. Par exemple, si on les avait interrogés là-dessus à l'avance, du temps de Moïse, les enfants d'Israël n'auraient sans doute pas répondu qu'ils s'attendaient à être nourris dans le désert avec des cailles et de la manne. Pourtant, des théories modernes, fondées sur des recherches dans la région, suggèrent que les choses se seraient bien passées ainsi.

La prière permet également de traiter la question de l'héritage « déchiré » de la Palestine. En 1897, le voyageur-conférencier, John L. Stoddard, écrivait que la Palestine avait suscité les convoitises de toutes « les grandes puissances de l'Antiquité, l'Assyrie, la Perse, la Grèce, Rome et l'Arabie... » Et de conclure: « Par conséquent, tout, en Palestine est lié au passé. » Conférences de John L. Stoddard (Boston, Balch Brothers Co., 1904), p. 114.

Il est clair que la Palestine demeure un enjeu aujourd'hui. Mais des gouvernements animés d'un plus grand esprit d'ouverture pourraient voir le jour, comme le remarquait Mary Baker Eddy: « Le gouvernement de l'Amour divin est suprême. L'Amour gouverne l'univers, et son décret est le suivant: "Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face" et "Aime ton prochain comme toi-même." » (Miscellany, p. 278) Ces autres dieux prennent la forme de morceaux de terre, du pétrole, de droits historiques, ou de quelque autre condition matérielle. Mais en réalité la confiance en l'Entendement révèle des ressources inattendues et des points de vue nouveaux et inspirés.

Certains ont observé avec quelque cynisme que, s'il n'y avait pas de pétrole au Proche-Orient, il n'y aurait pas de conflit, car c'est, disent-ils, le seul atout de la région. De telles remarques font peu de cas de la spiritualité, de l'intelligence, de la créativité et de la bonté des millions de personnes qui vivent dans cette partie du monde. Leur conscience spirituelle active, qui est un don de Dieu, peut mettre en œuvre des solutions originales qui dépassent le cadre du marché du pétrole, des solutions qui les conduisent, avec le soutien de leurs dirigeants, sur le chemin de la paix et de la justice.

Qu'on habite au Proche-Orient ou ailleurs, il est essentiel de prier avec confiance pour une paix qui apporte stabilité et avenir à toutes les nations de la région. Si les uns et les autres reçoivent des bienfaits, les racines de l'amertume ne trouveront aucune terre où se développer (contrairement à ce qui est arrivé en Europe dans l'entre-deux-guerres) et il n'y aura donc plus besoin de lutter pour les arracher.

Il est également essentiel de ne pas perdre espoir. Lorsqu'un conflit se poursuit depuis longtemps, bien que l'on ait prié avec ferveur, on peut croire qu'on n'en sera jamais libéré. Or l'histoire prouve toujours le contraire. A preuve les habitants de Berlin-Est et de Berlin-Ouest, qui ne renoncèrent jamais à la résistance face à un système répressif, parce qu'ils ne voulaient pas croire que la liberté soit inaccessible.

Le Dieu sur lequel Jésus a fondé son enseignement et son œuvre de guérison est aujourd'hui encore « un secours qui ne manque jamais dans la détresse » (Psaume 46:1). Cela signifie que Dieu, l'Amour omnipotent, est un secours qui ne manque jamais au Proche-Orient. Ceux qui ont la lourde charge de gouverner sont rendus plus forts par les prières qui sont faites dans le monde entier, et ils peuvent être réceptifs à des solutions imprévues. Quant aux citoyens ordinaires, ceux qui subissent les dures conséquences de la guerre tandis qu'on travaille à cet avenir de paix, ceux-là se sentiront encouragés par la présence de l'Amour.

Répondant à la lettre d'une Allemande, Mary Baker Eddy écrivit en 1907: « Votre conception positive de la justice, de la vérité et de l'amour me repose... Le récent débat sur la paix et la concorde entre toutes les nations me remplit de joie, et je chéris l'espoir qu'il n'y aura plus jamais de guerre entre les nations et les individus. Un seul Dieu et aime ton prochain, c'est là mon plus grand espoir sur terre. » V03986, Lettre de Mary Baker Eddy à la Comtesse Fannie von Moltke, 27 avril 1907, Collection Mary Baker Eddy. Mary Baker Eddy n'ignorait pas le dur travail qu'il faudrait accomplir pour parvenir à une paix durable, mais cela ne l'empêchait pas de prier avec ferveur et de prendre des mesures pour atteindre cet objectif.

Une paix juste est possible. Si nous travaillons ensemble dans ce but, la paix s'imposera, assurément.

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