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Pierre, pilier de l'Église chrétienne

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 2003


Pierre était bien plus qu’un pêcheur courageux, bien plus qu’un Galiléen impulsif et aventureux, bien plus même qu’un chef des apôtres franc et téméraire. J’aime beaucoup Pierre, parce qu’il eut un grand destin spirituel, et si vous le voulez bien, nous allons explorer quelque peu sa vie et ce destin.

En réalité, le destin spirituel de Pierre se révèle au moment où Jésus demanda à ses disciples qui il [Jésus] était. Pierre répond immédiatement et avec hardiesse: «Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Matth. 16:16) Cette prise de conscience de la nature divine de Jésus, ou du Christ, destine cet homme à devenir la « pierre », le « roc » sur lequel Jésus bâtit son église. C’est d’ailleurs là que Jésus attache le nom de Pierre à Simon, nom initial de l’apôtre. Cependant, cette prise de conscience du Christ survient bien avant que Pierre en comprenne toute la signification spirituelle. Pour Pierre, Jésus était un ami, un maître, l’homme des miracles, et il eut un long chemin à parcourir avant de discerner la véritable nature du Christ.

Nous pourrions nous demander alors comment ce grand disciple parvint à faire cette rude ascension qui, de simple pêcheur, le conduisit à devenir la fondation, le « roc », de l’Église du Christ, et qui, d’élève attentif et parfois en proie au doute, le transforma peu à peu en leader de ce qui allait devenir le christianisme.

Au cours de cette transition, Pierre dut beaucoup charger. Or il avait une grande soif d’apprendre malgré une ignorance spirituelle évidente. Dans les Évangiles, nous voyons que Pierre posa plus de questions à Jésus que tout autre disciple, des questions sur les paraboles, sur le pardon, sur la récompense des fidèles, sur l’avenir. Mais quelquefois, Pierre pose trop de questions et n’en comprend pas toujours les réponses.

A certaines occasions, nous le voyons même donner des instructions à Jésus ! Dans un petit bateau de pêche secoué par la tempête, les disciples, incrédules, voient Jésus s’approcher marchant sur les eaux. Pourtant Pierre demande: « Seigneur, si c’est toi, ordonne que j’aille vers toi sur les eaux. » (Matth. 14:28) Or, ce qui est incroyable, c’est que Pierre aussi se met à marcher sur les eaux, jusqu’à ce qu’il prenne peur et que Jésus lui tende la main pour le sauver. Une autre fois, désirant faire ressortir un point précis, Jésus lave les pieds de ses disciples, et Pierre dit à Jésus: « Non, jamais tu ne me laveras les pieds. » (Jean 13:8) Il a beaucoup à apprendre sur la profonde humilité de la nature divine.

Mais le pire de tout, c’est quand Pierre se met à reprendre Jésus avec véhémence. Là, il s’attire vraiment de gros ennuis. En effet, après que le Maître eut prédit ses propres souffrances, Pierre le contredit en disant: « A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. » Jésus lui répond par une réprimande cinglante: « Arrière de moi, Satan! » puis il poursuit en reprochant à Pierre d’écouter les hommes au lieu d’écouter Dieu (voir Matth. 16:21-23).

Dans un autre récit, Jésus prédit ses souffrances et la gloire à venir puis il dit à ses disciples: « Maintenant, le Fils de l’homme a été glorifié » et « Vous ne pouvez venir où je vais. » Or Pierre veut savoir où il va. Jésus lui répond: « Tu ne peux pas maintenant me suivre où je vais, mais tu me suivras plus tard. » Alors, presque comme un enfant, Pierre proteste: « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour toi. » Et la réponse de Jésus tombe: « En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois. » (Voir Jean 13:31-38) Pierre ne peut même pas concevoir une chose pareille, jusqu’à ce qu’elle se produise.

Voilà un homme qui sait maintenant ce que signifie connaître l’échec et l’humiliation en présence de l’homme le plus parfait de la terre, de celui qui, à l’heure de la détresse, lui demande: « Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi! » (Matth. 26:40) Des remarques comme cellesci de la part du Maître rendent certainement amère la coupe que Pierre doit boire. Alors, où est le fameux revirement ? Qu’est-ce qui va racheter Pierre ?

Avant de prédire son reniement, et percevant ce qui attend Pierre, le Maître lui fait un don qui n’a pas de prix. Il prie pour lui, mais remarquez le nom qu’il emploie: « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères. » (Luc 22:31) Dans cette prière de Jésus se trouve à la fois la clef de ce dont Pierre a profondément besoin et celle de sa réceptivité croissante et de sa grandeur: une foi infaillible dans le Christ, la nature divine, et la mission sacrée que cette foi recouvre.

L’entêtement de la nature humaine, la difficulté de comprendre et le terrible sentiment de culpabilité dû à l’échec moral, Pierre ne les connaît que trop bien, mais son aspiration aux choses spirituelles est plus forte que toutes ces faiblesses humaines. Jésus perçut et aima cette recherche spirituelle qui animait l’apôtre. N’oublions pas que Pierre fit partie des trois disciples que Jésus avait choisis pour être témoins de la résurrection de la fille de Jaïrus et pour assister à la transfiguration (voir Luc 8:41, 51; 9:28). Quoi qu’il arrive, chaque fois que Pierre trébuche ou échoue, il se reprend toujours et continue d’aller de l’avant.

Nous pourrions nous demander quand Pierre prend conscience de ce que le Seigneur attend de lui. C’est peut-être un matin après la résurrection. Emmené par Pierre, les disciples retournent pêcher, pourtant ils ne prennent rien. Jésus apparaît sur la rive et les engage à agir autrement. Ils reviennent à terre, et Jésus demande à Pierre par trois fois: « M’aimestu? » Par trois fois, affirme qu’il l’aime et Jésus lui répond: « Pais mes perçut » et « Pais mes brebis. » Puis il ajoute: « Suis-moi. » Alors Pierre pose sa dernière question. A propos de Jean, il demande: « Et celui-ci, Seigneur, que lui arrivera-til? » « Que t’importe? lui répond Jésus, Toi, suis-moi. » (Voir Jean 21)

Pierre finit par comprendre qu’aucune personne ni aucune circonstance n’a le pouvoir d’influencer ou d’altérer sa foi en Christ, que le Christ sera toujours avec lui, qu’il doit jouer un rôle important en paissant les brebis, et qu’il ferait mieux de se mettre au travail, armé de cette foi! Et c’est ce qu’il fait. Dans les Actes des apôtres, Pierre se révèle un leader courageux. Il devient le porte-parole des disciples le jour de la Pentecôte et, avec l’assurance que lui donne le Saint-Esprit, il amène des milliers de personnes à se repentir et à être baptisées. En tant qu’apôtre (celui qui est envoyé en mission), Pierre est également le premier à guérir les malades, à ressusciter les morts et à prêcher la Parole aux païens.

Les épîtres de Pierre sont empreintes de maturité spirituelle. Il écrit la première épître par la main de Silvain, « un frère fidèle » (voir I Pierre 5:12). Ici, Pierre enseigne la nécessité de servir le Christ malgré les souffrances dues aux persécutions. Vous rappelez-vous que Pierre avait repris Jésus lorsque celui-ci parlait de ses souffrances à venir? Quant à la deuxième épître, même si les experts contestent le fait que Pierre l’ait écrite, elle rapporte ce qu’un Pierre plus mûr savait et enseignait probablement. The New Oxford Annotated Bible (Oxford University Press, 1994), p. 344 NT. Elle révèle que notre nature divine est un don de Dieu, qui nous vient par le Christ, puis elle dépeint les maux qui tendraient à nous priver de cette nature. Il nous faut veiller sur nos pensées et nos actes, et chercher la nouvelle terre et le nouveau ciel promis, « où la justice habitera » (voir II Pierre 3:13).

Paul nous dit, dans son épître aux Galates, qu’il demeura avec Pierre, à Jérusalem, pendant quinze jours, et il désigne Pierre (ou Céphas dans l’épître) comme l’un des piliers de l’Église de Jérusalem. Pierre méritait ce respect. Vers la fin de sa vie, Pierre se rendit à Rome et y aida peut-être Paul. (On ne connaît pas les détails avec certitude, mais les spécialistes sont d’accord pour dire que Pierre fut exécuté à Rome en 64 ou en 67, et que Paul le fut aussi vers la même époque. The New Westminster Dictionary of the Bible (The Westminster Press, 1970), p. 738.)

Qu’est-ce que Pierre a appris? Que les faiblesses peuvent devenir des voies d’accès vers une plus grande foi, que le sacrifice, le courage, l’amour universel et la guérison constituent le véritable chemin du Christ, que découvrir sa vraie nature en Christ implique de prendre conscience des maux qui tentent de l’en priver. Toutes ces leçons sont précieuses et représentent une source d’inspiration pour nous aujourd’hui. Il n’est donc pas étonnant que Pierre soit toujours considéré comme un pilier de l’Eglise chrétienne.

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