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Le rôle de la prière à l’heure de la mondialisation

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 2003


A l’heure où les politiques, les économistes, les écologistes et tous les grands penseurs modernes définissent les défis à relever dans le cadre d’une vision globale du monde, on peut se demander si, du fait de cette interdépendance des pays et des continents, la prière n’est pas appelée à jouer un plus grand rôle dans le monde.

N’aurait-on pas trop tendance à limiter le pouvoir de la prière à la résolution de problèmes personnels, comme si ces problèmes n’avaient aucun rapport avec ce qui se passe dans le reste du monde ?

Face au concept de la mondialisation, on peut même se demander si la notion de « problèmes personnels » a encore un sens aujourd’hui. En effet, le chômage et ses conséquences sur la vie de famille, la solitude affective et le sentiment d’insécurité générés par les grandes villes, les problèmes relationnels exacerbés par l’esprit de de compétition lié au milieu du travail, les ennuis de santé attribués à la dégradation de l’environnement, tous ces maux sont partagés par des millions de gens qui, dans la plupart des cas, ne sont pas responsables de ce qui leur arrive. C’est pourquoi l’attitude qui consiste à s’abriter derrière ses propres problèmes pour ne pas s’occuper de ceux des autres perd tout son sens quand on se rend compte qu’il est impossible de séparer les intérêts d’un individu de ceux de l’humanité entière.

Je me souviens d’une guérison que j’ai obtenue en priant pour le monde. Je me suis réveillé, une nuit, avec une forte douleur à l’estomac. J’ai voulu prier pour ce que j’appelais « mon problème d’estomac », et puis, très vite, cette autre pensée m’est venue: « Le traitement par la Christian Science consiste-t-il à prier pour le bien-être d’une personne physique ? » J’ai répondu « non », bien sûr, car si la guérison est le fruit légitime de la prière, ce résultat procède tout naturellement d’une conception spirituelle de l’homme, créé à l’image de Dieu. Pour prendre du recul par rapport à la souffrance physique d’un homme matériel, l’idée m’est venue de prier pour le monde. A l’époque, il était principalement question, dans les médias, de la guerre en ex- Yougoslavie. Mes pensées se sont alors orientées vers l’Amour divin. Je me suis attaché à reconnaître que l’Amour, Dieu, était en tout lieu le seul Entendement. Cet Entendement protégeait, guidait, consolait, apaisait, réconciliait de façon impartiale, toutes les parties concernées par le conflit, militaires et civils, hommes, femmes et enfants, victimes, bourreaux et fanatiques. J’ai fait ce travail avec joie, et peu à peu, absorbé dans cette prière, j’ai oublié ma douleur. Elle avait bel et bien disparu.

Dans ce cas précis, bien qu’il n’y ait eu guère de rapport entre ma souffrance physique et la souffrance de tout un peuple, le fait de vouloir contribuer, par des pensées spirituelles, à éliminer les haines alimentant cette guerre, a eu un effet direct sur ma santé. C’est ainsi que j’ai pu constater que prier pour les autres, c’est aussi prier pour soi.

L’inverse est également vrai. Je me souviens, à une autre occasion, m’être retrouvé sans travail. Pour résoudre ce problème a priori « personnel », j’ai recouru à la prière et à l’étude de Science et Santé. J’en suis venu à mieux comprendre que l’homme n’avait d’autre raison d’être que d’exprimer Dieu, Sa joie, Son amour, Sa justice, Son intelligence, Ses attributs infinis, ce qui était une véritable activité à plein temps ! Deux semaines plus tard, je trouvais un travail qui correspondait à ma formation. Mais comme je m’étais appliqué à reconnaître, dans mes prières, que ce qui était valable pour moi l’était pour tous — et n’était donc en rien « personnel » — je n’ai pas été étonné, peu après, d’avoir l’occasion d’aider une amie à trouver un emploi, puis une autre personne à conserver son poste, alors qu’elle risquait d’être licenciée. La prière pour soi, bien comprise, est aussi une prière pour le monde.

Qui, mieux que Jésus, a su mettre en pratique la vraie prière, pour nous servir d’exemple ? Or l’une de ses guérisons révèle bien cette relation étroite qui existe entre l’homme individuel et tous les hommes, entre le « un » et le « tout ». Il s’agit de la guérison des dix lépreux. Comme ils le suppliaient de les guérir, Jésus leur dit d’aller se montrer aux sacrificateurs. Et en y allant « ils furent guéris » (voir Luc 17:11-14). Il est clair que, pour opérer cette guérison collective immédiate, Jésus avait conscience du fait que l’homme idéal, parfait — l’idée Christ, ou l’image de Dieu — était la représentation complète de l’Entendement divin. C’est cette vue correcte de l’homme générique qui a rendu possible la guérison instantanée des dix lépreux.

Si l’on croit que la prière est le fait d’individus isolés qui implorent le secours de Dieu pour eux-mêmes ou les autres, on peut légitimement douter du résultat. Mais si l’on prie, comme l’écrit Mary Baker Eddy, avec « une foi absolue dans le fait que tout est possible à Dieu — une compréhension spirituelle de Dieu, un amour détaché de soi-même » (Science et Santé, p. 1), alors rien n’est impossible. La Bible parle d’un homme sage, resté anonyme, qui, à lui seul, sauva une ville entière ! (Eccl. 9:14-15) Par la prière, Élisée se rendit maître d’une troupe armée, équipée de chars (II Rois 6). On trouve de multiples exemples de cette nature dans la Bible ainsi que dans les témoignages de guérison qui paraissent régulièrement dans les périodiques de la Christian Science.

Il y a quelques années, à la suite d’un détournement d’avion avec prise d’otages, j’ai fini par être excédé d’entendre, heure après heure, les médias nous informer de l’évolution ou plutôt de la non-évolution d’une situation extrêmement tendue, dans laquelle les otages risquaient leur vie. J’avais le sentiment que mon propre univers était attaqué, menacé. Je me suis senti directement concerné par cette situation de violence dont les comptes rendus étaient diffusés en boucle sur les ondes depuis plusieurs jours. J'ai décidé de ne plus accepter une telle situation. Fermant le robinet des médias, j’ai pris Science et Santé pour y rechercher des passages qui parlaient de paix, non de guerre, d’amour, non de haine. J’avais besoin de défendre le monde dans lequel je vivais, de comprendre que, du point de vue spirituel — le seul réel — c’était un monde sans victimes ni terroristes, où chacun était protégé par l’Amour. Oui, mieux que tous les gilets pareballes, l’Amour protégeait les otages dans l’avion; mieux que des liens, l’Amour ceignait les terroristes pour les protéger d’eux-mêmes; mieux qu’une troupe d’élite, l’Amour apportait la liberté. Il n’y avait, dans cet avion, ni victime potentielle ni terroriste en puissance. Il n’y avait que l’homme parfait, dont l’identité Christ reflétait l’Amour. Vers 2 h et demie du matin, je me suis couché, sûr que Dieu contrôlait toutes choses. Mon monde intérieur était en paix. Le lendemain matin, quelques minutes avant 8 h, je me suis réveillé avec cette pensée: allume ta radio. J’ai appris que la moitié des passagers avait pu sortir de l’avion vers 4 h du matin, et l’autre moitié à 7 h, sans la moindre violence. Plein de reconnaissance, je venais d’avoir la confirmation de ce que je savais déjà, de ce que j’avais fermement revendiqué en prenant mentalement position: l’harmonie du royaume de Dieu.

Dans la mesure où celui qui prie sait qu’il est « un avec Dieu », le Tout-en-tout, sa prière, conjuguée avec les prières anonymes du monde entier, peut accomplir des merveilles au sein d’une famille, d’une ville ou d’un pays ! Ces prières auront un effet d’autant plus sûr et rapide que nos mobiles seront désintéressés et justes, que nous laisserons le soin à Dieu, la Vérité, de corriger à Sa façon la pensée humaine erronée, qui est à la base de tous les problèmes, et que notre vie sera en harmonie avec nos pensées.

Nul ne peut se soustraire à la nécessité de prier pour l’humanité et d’ « inclure tout le genre humain dans une même affection » (Non et oui, Mary Baker Eddy, p. 39). La prière pour le monde renforce l’action du bien sur la pensée collective; elle résout les problèmes et les conflits, des plus simples aux plus complexes; elle triomphe des problèmes personnels de tous ordres; et, enfin, elle représente une étape essentielle et incontournable au cours d’un cheminement spirituel individuel, qui doit tous nous conduire, tôt ou tard, à entrer en possession — prendre conscience — de cet univers de paix, d’amour et de beauté, qui est l’expression de notre Entendement illimité, ici même, maintenant.

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