L’hebdomadaire américain Business Week visait juste, dans son numéro du 26 août 2002, lorsqu’il a proposé « 25 idées pour un monde qui change »: des idées sur l’éthique dans les affaires, le monde financier, la technologie, la santé, le commerce. Cette semaine, nous nous permettons de proposer une 26e idée: une spiritualité à la fondation solide qui guide et gouverne toutes les relations humaines.
Une lecture attentive du Sermon sur la montagne, qu’on trouve dans l’Evangile selon Matthieu, révèle que ce texte est bourré d’idées sur l’économie, l’honnêteté, les relations humaines, les échanges, les investissements et l’intégrité. Les versets suivants proviennent de ce sermon, mais ce document est en fait non-confessionnel et recouvre les enseignements spirituels profonds d’une bonne partie de la pensée religieuse du monde. En voici quelques exemples:
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien.
Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
Cherchez premièrement le royaume des cieux...
Demandez, et l’on vous donnera; cherchez, et vous
trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira.
Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon.
Tout ce que vous voulez que les hommes fassent
pour vous, faites-le de même pour eux.
La 26e idée que nous proposons repose donc sur la discipline spirituelle du Sermon sur la montagne. Dans cette ère post-matérialiste qui se lève, les valeurs de la spiritualité apportent une créativité, une force et une substance nouvelles au commerce, au gouvernement, aux lois ainsi qu’aux institutions publiques et privées, aux familles et aux individus. L’utilité de la bonté se confirme face au péché du terrorisme et à la peur, au gaspillage et aux complots liés à l’appât du gain et à la concurrence.
L’homme aspire à sortir du vestibule de l’incertitude pour atteindre un niveau d’éthique et de valeurs qui soit davantage centré sur Dieu et donc qui mène à une meilleure connaissance de soi. Dieu est toute Cause et l’effet de cette Cause universelle doit être semblable à Dieu.
Dieu est toute Cause et l’effet de cette Cause universelle doit être semblable à Dieu.
Le raisonnement spirituel nous révèle que la sollicitude divine dont est entouré l’univers, y compris toutes les idées et tous les échanges, est profondément bonne. Un niveau plus élevé de confiance et de loyauté envahit et conquiert, avec douceur, la vie de toute l’humanité.
Cette 26e idée est universelle. Elle n’appartient ni à une secte, ni à une classe, ni à une tribu. La spiritualité est une force en faveur du bien dont on a pris conscience. Elle ne commet aucune erreur. Elle ne prend pas à l’un pour faire profiter un autre de sa générosité. Elle est illimitée et elle grandit grâce à la mise en pratique. Elle ne rend pas vains nos efforts, mais les renforce au contraire et leur donne plus d’élan. Elle fait monter à la surface des idées et des solutions nouvelles et surprenantes. Il n’existe aucun lieu ni aucune forme de progrès en dehors de la spiritualité vivifiante et réformatrice.
La spiritualité est un murmure doux et léger.
Voilà une autre allusion à la Bible. C'est une référence à l’abattement du prophète Élie qui fuyait la colère de la reine Jézabel. Dans une cachette, en plein désert, il est assailli par une vision cataclysmique d’un tremblement de terre, d’un vent violent et d’un feu, vision dont il tire une leçon. Dans le calme qui a suivi la tempête, une promesse spirituelle lui a été faite: le Seigneur n’était pas dans le chaos, mais dans un « murmure doux et léger » (voir I Rois 19:12). Dans le chapitre intitulé « L’Apocalypse » de son livre, Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy parle de la puissance et de la portée de cette petite voix: « La “douce petite voix” de la pensée scientifique atteint, par-delà mers et continents, jusqu’aux extrémités les plus lointaines du globe. » (p. 559)
Cette « pensée scientifique » est l’essence d’une spiritualité qui a son origine ou sa cause en Dieu, l’Esprit. Elle ne connaît pas de limites. Elle est au cœur de cette 26e idée.
L’occasion et le moment se présentent de voir toutes les bonnes idées unir leur force pour se transformer en un pouvoir plein de bonté qui touche notre vie, nos institutions, nos géographies, nos relations et nos instants.
