Ah ! si j’étais riche ! Cela me permettrait de dépenser mon argent sans compter, de me sentir plus libre, moins dépendante des situations économiques, des circonstances et des difficultés journalières... Il m’est arrivé d’avoir des pensées de ce genre, et je suppose que je ne suis pas la seule !
Un jour où je me trouvais dans un grand magasin, regardant les innombrables marchandises offertes à la vue du client, ces pensées se sont présentées, mais au lieu de me sentir frustrée de ne pas pouvoir acheter ce qui me faisait envie, j’ai senti que je pouvais adopter une attitude différente au sujet de l’abondance.
A l’époque, mon mari et moi avions vendu notre magasin afin que je puisse consacrer tout mon temps à la pratique de la guérison chrétienne, et mon mari, de son côté, désirait participer davantage aux activités de la Christian Science. Mais financièrement, nous passions par une période difficile. Le montant de la vente nous avait permis d’acheter un logement, et nous avions pris des dispositions pour vivre un certain temps sur nos réserves, mais par suite d’un changement de politique gouvernementale, nous nous étions vite trouvés sans ressources suffisantes.
Dans bien des circonstances par le passé, nous avions constaté que nous pouvions compter sur l’Amour divin. Bien des fois, grâce à la prière, nous avions reçu les idées utiles qui nous avaient conduits à nous procurer le nécessaire et à payer les factures en temps voulu. Nous avions donc la certitude de ne pas nous trouver dans le besoin. Malgré cela, surtout pendant cette période, je n’avais vraiment pas le sentiment d’être dans l’abondance.
L’abondance n’est pas un amoncellement d’objets matériels, mais une manière de penser inspirée par Dieu.
Mais là, dans ce magasin, au lieu de voir l’abondance sous la forme d’un porte-feuille ou d’un compte en banque bien garni, j’ai commencé à comprendre qu’il s’agissait en fait d’une manière de penser. Depuis longtemps, j'avais admis, intellectuellement, l’idée que la richesse spirituelle avait plus de valeur que la richesse matérielle, mais là, il y avait davantage: je me rendais compte que le concept d’abondance n’avait pas besoin de se voir matériellement pour être vraiment ressenti. Je pouvais dès maintenant en être consciente. Comment cela ? Au fil des jours, j’ai découvert que c’est le sens spirituel, « la faculté consciente et constante de comprendre Dieu », comme le définit Mary Baker Eddy dans Science et Santé (p. 209), qui nous permet de nous sentir libérés de toute impression de manque.
J’ai pris alors l’habitude de chercher à mieux comprendre Dieu, de cultiver les pensées d’accomplissement, de joie et de satisfaction qui viennent de Lui, bref de chérir le concept de l’abondance dans ma pensée, tout simplement.
La Christian Science m’avait enseigné en effet que, malgré les apparences, l’homme, la ressemblance de Dieu, Esprit, ne peut être que spirituel. Cette ressemblance est en fait le reflet de Dieu. Ainsi, nous reflétons toutes les qualités divines, même si elles ne sont pas toujours visibles. Il nous appartient de les découvrir en nous et de les utiliser. Je remerciais souvent Dieu de cette révélation.
Bientôt, les choses ont commencé à changer. De nouvelles opportunités se sont présentées, comme si des petits ruisseaux arrivaient de divers endroits différents. J’ai reçu des manifestations de reconnaissance de personnes que j’aidais par la prière, mon mari a trouvé rapidement un travail à mi-temps correctement rémunéré, nous avons vendu différents objets dont nous n’avions pas osé nous séparer avant; ayant emménagé dans un nouvel appartement, nous avons pu en louer une partie. L’abondance se manifestait.
Depuis, j’ai appris que la qualité d’équilibre faisait aussi partie de l’abondance. Je m’explique. Comme Dieu, l’Amour divin, est la source de tout ce qui est bon, Il ne donne pas à Ses enfants le désir de faire des dépenses inconsidérées. Il leur envoie au contraire des inspirations sages qui les guident dans leurs choix. Ainsi, dans le Manuel de L’Église Mère, Mary Baker Eddy dit aux scientistes chrétiens: « Dieu exige que la sagesse, l’économie et l’amour fraternel caractérisent tous les actes des membres de L’Église Mère, La Première Église du Christ, Scientiste. » (Art. XXIV, sect. 5) En réalité, cette recommandation peut interpeller tout un chacun.
Par conséquent, lorsque je dois faire une dépense qui sort du cadre des nécessités, je n’ai plus besoin de me demander si j’ai assez d’argent pour y faire face, mais je me demande si cette dépense est en accord avec le plan de Dieu pour Ses enfants, avec le bien, tout simplement.
Pour tout ce qui concerne les ressources, je fais bien attention à maintenir en activité dans ma pensée le concept de l’abondance divine, et non le souci de ce que je possède ou de ce que je gagne financièrement. Alors, je peux mettre en pratique, dans les décisions et les actes de tous les jours, chaque nouvelle inspiration que me donne cette ouverture de pensée.
Tout cela s’est passé il y a une vingtaine d’années. En écrivant cet article et en le relisant avec mon mari, nous nous sommes rendu compte qu’à aucun moment, pendant tout ce temps, nous n’avions manqué de quoi que ce soit. J’ai compris aussi que rechercher l’abondance par la prière n’avait rien d’égoïste, car cette prière inclut tous les enfants de Dieu, c’est-à-dire tous les êtres de la création de Dieu. Le psalmiste reconnaissait-il ce fait lorsqu’il écrivait: « En vain vous levez-vous matin et vous couchez-vous tard (...) il en donne autant à Ses bien-aimés pendant leur sommeil » ? (Ps. 127)
Quand nous sommes prêts à accepter l’idée que l’abondance n’est pas un amoncellement d’objets matériels, mais une manière de penser normale et inspirée par Dieu, nous nous sentons les « bien-aimés » de Dieu, et nous en venons à manifester les qualités qui nous appartiennent d’une façon naturelle.
Les idées qui nous viennent de Dieu, comme Ses bienfaits, sont sans limites; l’abondance est à portée de notre pensée, dans notre conscience, prête à être utilisée.
