Le monde serait bien différent si nous vivions tous les paroles du psalmiste: « Voici, oh ! qu'il est agréable, qu'il est doux pour des frères de demeurer dans l'unité ! (Ps. 133:1, d'après la version King James) Malheureusement, cela ne se passe pas toujours ainsi. Les familles ne demeurent pas toujours dans l'unité. Qu'est-ce qui est à l'origine de l'indifférence, voire de l'hostilité, qui surgit parfois?
Ce ne peut être Dieu. Dieu n'est jamais indifférent ni hostile envers qui que ce soit. Il ne donne pas la préférence à l'un plutôt qu'à l'autre. Son amour s'étend à tous avec équité.
Si Dieu n'est pas la cause de l'indifférence ou de la brouille entre deux personnes, alors qui est-ce ? La cause fondamentale consiste à croire que l'homme est séparé de Dieu, que l'homme fut d'abord créé spirituellement, totalement obéissant à Dieu, le seul Entendement qui le créa, mais fut recréé ensuite à partir de la poussière avec un esprit indépendant. Cet homme n'était pas la véritable image de Dieu, l'Esprit. L'image de Dieu n'agirait pas contre la volonté divine. Le récit biblique dans lequel Caïn tue son frère Abel constitue le premier acte de désaffection, ce n'était pas l'acte de l'homme créé à l'image de Dieu (voir Gen. 4:8-13).
En réalité, il n'existe qu'une sorte d'homme, et c'est l'homme créé à l'image de Dieu. C'est l'homme réel, la vraie image (ou idée) de Dieu, qui agit toujours en harmonie avec son Père-Mère tout aimant. Nous parvenons à résoudre un conflit quand nous comprenons que nous, nos proches, et tous ceux avec qui nous sommes en contact, sont cet homme, l'homme créé par Dieu qui ne reflète que la nature divine. Comprendre cela est essentiel à la guérison de ce qui voudrait nous séparer les uns des autres. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Avec un même Père, Dieu, tous les membres de la famille humaine seraient frères; et avec un même Entendement, Dieu, le bien, l'Amour et la Vérité constitueraient la fraternité des hommes, et celle-ci posséderait l'unité du Principe et le pouvoir spirituel qui composent la Science divine. » (p. 469)
Voici comment des parents se servirent de ce qu'ils comprenaient de la nature aimante de Dieu pour résoudre le problème du détachement affectif de leur fille aînée. Ils aimaient beaucoup leur fille. Pendant ses études universitaires, elle souffrit de troubles alimentaires et entama une thérapie de groupe, à la recherche de réponses. N'en ayant pas trouvées, elle alla dans une clinique spécialisée dans les soins des troubles mentaux. Pendant cette période, elle se retourna contre ses parents en les rendant responsables de tous ses problèmes. Un psychiatre qui la soigna pendant quelque temps, leur expliqua qu'il arrivait souvent, dans un cas semblable, de voir l'enfant s'en prendre à ses parents.
Dès le début, les parents surent que puisque Dieu est Amour et qu'ils s'efforçaient d'obéir à Dieu, ils étaient incapables de ne plus aimer leur fille. Malgré la difficulté de la situation, ils continuèrent à l'aimer du mieux qu'ils pouvaient, et ils savaient que la véritable nature de leur fille, en tant qu'enfant de Dieu, était aimante. La mère se servit du Psaume 23 dans ses prières. Chaque matin, elle priait ainsi mentalement: « L'Amour divin est le berger de ma fille et elle ne peut manquer de rien. Elle a déjà toutes les qualités dont elle a besoin. La houlette correctrice et le bâton de soutien de Dieu sont toujours avec elle. Ils la rassurent et la guérissent. » En réfléchissant à ce psaume, elle compara « la vallée de l'ombre de la mort » à la vallée de la croyance à la vie dans la matière et elle remplaça cette croyance par la compréhension selon laquelle l'Esprit (Dieu), non la matière, est la Vie. Puisque Dieu était sa vie, sa fille ne pouvait inclure aucune qualité qui ne vienne pas de Dieu. La haine, la désaffection, le détachement ne lui étaient pas naturels. Tout au long de la journée, chaque fois qu'elle pensait à sa fille, la mère se rappelait: « L'Amour divin est son berger.»
Aucune haine, aucun malentendu ne dure en présence de l'amour basé sur une compréhension de l'unité de l'homme avec Dieu.
Le père aussi s'efforçait avec diligence de l'aimer sans réserve. Il dut lutter pour cesser d'en vouloir à sa fille de se montrer si peu reconnaissante de tout ce que sa mère et lui avaient fait pour elle. Il apprit à voir en elle non une fille ingrate mais un enfant de Dieu. Il parvint également à cesser de s'irriter contre les gens qui, à ses yeux, influençaient leur fille pour qu'elle blâme ses parents. Il réussit à comprendre que Dieu était le vrai Père et la vraie Mère de sa fille. Il vit qu'elle n'avait pas commis de faute, mais qu'elle était hypnotisée par une vision erronée d'elle-même et de ses parents. En réalité, sa femme, leur fille et tous ceux qui entouraient celle-ci étaient déjà inclus dans l'amour de Dieu. En apprenant à aimer sa fille encore davantage, il fut fortifié dans ses efforts par le souvenir de l'amour que sa fille porte aux animaux. Cela lui permit de voir que l'amour n'avait jamais réellement déserté le cœur de sa fille.
La transformation fut progressive, mais elle est totale depuis plus de deux ans. Aujourd'hui, ses parents ne peuvent pas rêver d'une fille plus aimante et plus respectueuse qu'elle. Son père affirme: « J'ai été guéri rapidement à de nombreuses reprises, mais l'idée de persister pour obtenir la guérison quand celle-ci ne vient pas rapidement est essentielle. N'abandonnez jamais. »
Aucune haine, aucun malentendu ne dure en présence de l'amour véritable, l'amour qui se fonde sur une compréhension de l'unité spirituelle de l'homme avec son Père céleste, Dieu, le seul Entendement. Jésus-Christ fut on ne peut plus clair quant à la nécessité d'aimer sans réserve. Dans son Sermon sur la montagne, il déclara: « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » (Matth. 5:44, 45)
Si quelqu'un que vous aimez se détache de vous, vous avez peut-être l'impression que le tort que vous fait cette personne est énorme et bien réel. Il vous semble impossible de pardonner, pourtant le pardon et l'amour sont les remèdes. Ils apportent la paix quand ils sont basés sur la compréhension du fait que Dieu est le seul Entendement et que vous et ceux que vous aimez êtes déjà les enfants de Dieu, entourés de Son amour et le reflétant.
