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Pardonner a le pouvoir de guérir

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 2000


Porter en soi la colère, l'hostilité et le ressentiment équivaut à porter un objet lourd. A cause de son poids, nous nous sentons fatigués et tendus, et plus nous le portons, plus l'objet nous semble lourd ! Or, nous avons le choix. Nous avons la possibilité de poser à terre ce fardeau pour pardonner vraiment et aimer avec sincérité.

Pardonner, nous dit un dictionnaire, signifie « ne pas garder rancune d'une offense ». Nourrir un ressentiment et réagir ont pour origine la volonté opiniâtre, l'amour de soi, le besoin de se justifier, le sentiment d'avoir personnellement raison, l'apitoiement sur son sort. Et ils entraînent dans leur sillage un tourbillon de colère, de confusion, d'insatisfaction, d'inconfort. Qu'il est donc important de faire face au refus de pardonner lorsqu'il n'est encore qu'un simple petit serpent qui se tortille au lieu d'attendre qu'il se soit transformé en un dragon à la langue de feu qui consume tout sur son passage!

Le thème principal des enseignements de Jésus-Christ, c'est l'amour: l'amour inconditionnel, miséricordieux, dépourvu d'égoïsme. « Aimer » est le mot-clé dans les deux grands commandements qu'il nous a donnés: aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre pensée, et aimer notre prochain comme nous-mêmes (voir Matth. 22:35-40). Ainsi, une grande partie des enseignements de Jésus insiste sur la nécessité de pardonner, d'ailleurs les derniers mots qu'il prononça sur la croix furent: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. » (Luc 23:34)

Il est évident que Jésus lie la faculté de pardonner à la guérison et à la régénération. Il dit: « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir. Et, lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses. Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. » (Marc 11:24-26) L'une des phrases de la prière que Jésus a léguée à ses disciples, « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Matth. 6:12), exige beaucoup de nous. Elle ne dit pas: « Pardonne-moi mes offenses et j'essaierai de pardonner aux autres. » Elle ne dit pas non plus: « Je pardonnerai en général, mais il y aura peut-être des exceptions. » Il nous est demandé de pardonner à tous ceux qui nous ont blessés ou envers lesquels nous éprouvons de la rancune sans condition. Et nous serons pardonnés seulement si nous pardonnons aux autres. Libérer ceux auxquels nous nous sentons incapables de pardonner nous libère en nous permettant de sentir l'amour de Dieu. Pardonner, c'est libérer un prisonnier et découvrir que ce prisonnier n'est autre que nous-mêmes.

On peut pardonner des incidents apparemment insignifiants. Mais le pardon peut aussi être lié au chagrin presque inconsolable provoqué par la perte d'un être cher, que ce soit lors d'un conflit se déroulant dans une autre partie du monde ou de crimes absurdes commis dans notre ville. Comment pardonner dans de telles circonstances?

Voici l'exemple émouvant d'un homme qui fit le choix courageux de pardonner, choix qui transforma son existence. On l'avait surnommé « Wild Bill » Cody, et les extraits suivants sont tirés d'un livre par George G. Ritchie:

« C'était un détenu du camp de concentration, et il était évident qu'il n'était pas là depuis longtemps: il se tenait droit, ses yeux brillaient, il avait une énergie inépuisable. Etant donné qu'il parlait couramment l'anglais, le français, l'allemand et le russe, ainsi que le polonais, il devint une sorte de traducteur du camp à titre officieux.

« Nous venions le consulter pour toutes sortes de problèmes... Mais bien qu'il travaillât quinze à seize heures par jour, il ne montrait aucun signe d'épuisement. Alors que nous étions tous accablés de fatigue, il semblait prendre des forces... La compassion qu'il éprouvait pour les autres prisonniers rayonnait sur son visage et c'était vers ce rayonnement que j'allais quand je n'avais pas le moral.

« Je fus donc stupéfait d'apprendre... qu'il était à Wuppertal depuis 1939 ! Depuis six ans, il vivait avec les autres prisonniers du même régime alimentaire affamant, dormait dans les mêmes baraques sans air et contaminées par la maladie, mais sans en être affecté sur le plan physique ou mental.

« Et ce qui était peut-être encore plus étonnant, c'est que chaque groupe dans le camp voyait en lui un ami. C'est à lui qu'on s'en remettait pour régler les différends entre détenus...

« "Pour certains, ce n'est pas facile de pardonner", lui fis-je observer un jour... "Il y en a tant qui ont perdu des membres de leur famille."

« Wild Bill s'adossa à la chaise en buvant à petites gorgées. "Nous vivions dans le quartier juif de Varsovie", commença-t-il lentement, c'était la première fois que je l'entendais parler de lui, "ma femme, nos deux filles et nos trois petits garçons. Quand les Allemands sont arrivés dans notre rue, ils ont aligné tout le monde contre le mur et ont tiré à la mitrailleuse. Je les ai suppliés de me laisser mourir avec ma famille, mais comme je parlais l'allemand, ils m'ont placé dans un groupe de travail. [...]

« "Je devais choisir sur-le-champ, continua-t-il, si je me laissais aller à haïr les soldats qui avaient fait ça. C'était en réalité un choix facile à faire. J'étais avocat. Dans ma pratique, j'avais trop souvent vu les effets de la haine sur l'esprit et le corps des gens. La haine venait de tuer les six personnes au monde qui comptaient le plus pour moi. J'ai alors décidé que je passerais le reste de ma vie, que ce soit quelques jours ou plusieurs années, à aimer chaque personne que je rencontrerais."

« Aimer chaque personne... c'était le pouvoir qui avait maintenu un homme en bonne santé malgré toutes les privations. » George G. Ritchie, Elizabeth Sherrill, Return from Tomorrow (Waco [Texas], U.S.A.: Chosen Books, 1978).

C'est un choix que chacun est capable de faire aujourd'hui, quelle que soit la difficulté de la situation.

Alors comment pardonner ? Comment cesser d'éprouver cette rancune tenace alors que nous avons le sentiment qu'on nous a fait du tort? Cela paraît être une tâche presque impossible à accomplir, tant l'entendement humain est plein du désir de se justifier et du sentiment d'avoir personnellement raison. Or, pour pardonner, il est nécessaire de céder à l'influence curative de Dieu. Il est nécessaire de permettre à notre pensée de se remplir de la Vérité et de l'Amour afin qu'aucune critique destructrice ou amère ne puisse y entrer, de répandre, chaque jour, chaque heure, une atmosphère d'amour sur tous ceux auxquels nous pensons. Pardonner, ce n'est pas agir comme s'il n'y avait pas eu d'offense, mais c'est aimer au moyen d'un concept plus élevé de l'identité véritable, la ressemblance de Dieu, même si, à certains moments, les gens semblent loin de manifester les qualités divines.

Dans un article remarquable intitulé « Aimez vos ennemis, Mary Baker Eddy écrit: « Notre amour pour nos ennemis doit être tout à fait le même que celui que nous avons pour nos amis; nous devons même essayer de ne pas exposer leurs fautes, mais de leur faire du bien chaque fois que l'occasion s'en présente. Dispenser la justice humaine à ceux qui nous persécutent et nous maltraitent, ce n'est pas laisser à Dieu toute rétribution et rendre la bénédiction pour la malédiction. Et elle poursuit un peu plus loin: « Si l'on vous a causé de graves torts, pardonnez et oubliez: Dieu compensera cette injustice et punira plus sévèrement que vous ne le pourriez celui qui s'est efforcé de vous nuire. (Écrits divers, p. 11, 12)

Pardonner s'accompagne d'un élément très important: oublier qu'il existait quelque chose à pardonner. Il existe un proverbe qui dit: « Enterre la hache de guerre, mais ne marque pas l'endroit où tu l'as enterrée ! » Pardonner la blessure; oublier fait disparaître la cicatrice. Cependant, encore une fois, pardonner vraiment ne consiste pas à passer sur une mauvaise action ni à la ranger dans un tiroir; cela consiste à percevoir, audelà de la mauvaise action, la nature réelle de la personne créée par Dieu.

Le psalmiste déclare: « Mon âme, bénis l'Éternel... C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies (Ps. 103:2, 3) Lorsque nous prenons conscience du fait que Dieu est un Dieu aimant et miséricordieux, nous voyons quelle est la fondation de toute miséricorde: l'homme, l'image de Dieu, ne peut qu'exprimer la nature aimante et clémente de son Créateur.

Ainsi, pour effacer le souvenir de cette blessure profonde ou de ce tort irréparable qu'on nous a fait, il nous faut voir cette personne davantage telle que Dieu la voit. Nous sommes aidés dans ce travail lorsque nous prions afin d'être libérés de la tendance à porter de faux jugements sur autrui; lorsque nous prions afin de nous débarrasser du désir de nous justifier, du sentiment d'avoir personnellement raison, de la volonté opiniâtre, de l'apitoiement sur son sort, et de voir que nous, et la personne à qui nous avons tant de peine à pardonner, avons le même Entendement, le même Père. Par conséquent, nous sommes réellement frères, nous appartenons à la même famille aimante, nous sommes aimés de la même façon. Eerreur manifestée par autrui peut être éliminée grâce à l'expression de l'Amour plein de tendresse. Science et Santé avec la Clef des Écritures donne une interprétation spirituelle qui éclaire ce verset de la Prière du Seigneur: « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » La voici: « Et l'Amour se reflète dans l'amour. (p. 17)

Puisque Dieu, l'Amour, remplit tout l'espace, Il ne connaît rien qui existe en dehors de Lui-même et qui ait besoin d'être pardonné, comme le soleil qui ne connaît que la lumière du soleil, sa propre présence. Peu importe qu'un coin sombre paraisse bien réel, lorsque le soleil brille, l'obscurité disparaît.

Nous lisons dans Science et Santé: « L'Amour, exhalant l'altruisme, inonde tout de beauté et de lumière. (p. 516) Un lys ne peut s'empêcher de faire sentir son parfum à tous ceux qui passent près de lui, que ces personnes paraissent bonnes ou mauvaises. Donc, en tant qu'image de l'Amour divin, nous exprimons tous naturellement l'amour envers chacun. LAmour n'est pas à la merci des circonstances. Comme le soleil, il brille sur tous de la même façon.

Le vrai pardon est l'expression de l'amour plein de compassion et sans condition qui émane de Dieu Lui-même. Si Dieu est un Dieu aimant, miséricordieux, clément, Son image peut-elle être impitoyable ? Le pardon divin se reflète dans le pardon humain. « Et l'Amour se reflète dans l'amour.

Aujourd'hui, réjouissons-nous car puisque nous sommes l'image de l'Amour, nous n'avons pas, en réalité, d'autre choix que d'abandonner le fardeau de la colère, du ressentiment et de l'hostilité; ils ne font pas partie de notre être véritable, semblable à Dieu. Nous reflétons seulement le cœur aimant et miséricordieux de l'Amour, qui voit chacun à la lumière de son être parfait.

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