Il y a eu dernièrement une tempête très violente qui a soufflé sur l’Europe. Elle a été fortement ressentie en France. Cependant la dévastation n’est pas inéluctable, même lorsque l’on fait face aux conséquences d’une tempête. C’est en tout cas l’opinion des habitants de Mantilly, en France.
(Extrait d’un article intitulé « Entre la poire et le fioul » paru dans Le Monde du 8 janvier 2000)
On peut faire le poirier, et même le refaire, sans marcher sur la tête. Les habitants de Mantilly (Orne), indiquent, en ce moment, la marche à suivre. Ils ne se lamentent pas devant leurs poiriers déracinés par la tempête. Ils ne les achèvent pas à la tronçonneuse. Ils les ressuscitent ! Mais ressusciter un arbre réclame une extrême affection. Ne ressuscitent que les arbres qu’on aime à la folie. Quand un arbre est blessé à mort, il faut d’abord rester à son chevet, le rassurer, le cajoler, le caresser, lui murmurer des mots doux. Puis il faut badigeonner son écorce, cicatriser ses plaies, élaguer sa ramure, fortifier ses racines. Ce traitement exige parfois des semaines de soins. Mais c’est la condition sine qua non de la résurrection. La sève de tout arbre moribond a besoin de la protection de l’homme pour retrouver la force de rejaillir à l’appel du printemps.
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