Ce qui me frappe plus que toute autre chose dans la vie de Jésus-Christ, c’est que sa pensée était fermement ancrée en Dieu.
En Dieu, il n’existe rien de mauvais, rien de nuisible. Par conséquent, nous attacher fidèlement à Dieu par la pensée nous place sous la protection divine.
Par exemple, nous lisons dans la Bible qu’à un moment donné une foule en colère « le chass[a] de la ville, et le men[a] jusqu’au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était bâtie, afin de le précipiter en bas ». Mais Jésus, « passant au milieu d’eux, s’en alla » (voir Luc 4:28–30). Il est évident que ceux qui avaient l’intention de lui nuire n’étaient pas motivés par Dieu. On pourrait qualifier l’intention malveillante qui gouvernait leurs actes de mauvaise pratique mentale, en opposition à la pratique du Christ qui désire bénir.
Or, la mauvaise pratique mentale n’avait pas le pouvoir de nuire à Jésus, parce qu’il était totalement conscient de la présence divine et parce qu’il savait que Dieu, le seul pouvoir réel, ne soutenait pas une telle action. Il prouva qu’une conscience qui s’attache fidèlement à Dieu rend la mauvaise pratique mentale nulle et non avenue.
La mauvaise pratique mentale n’a pas toujours pour origine une mauvaise intention. Souvent, c’est simplement la pensée qui est ignorante de la suprématie de Dieu, le bien. Quand j’étais enfant, très longtemps avant qu’on me parle de tout cela, j’ai découvert que la pureté de la pensée pouvait rendre impuissante cette sorte de mauvaise pratique mentale. Une amie, qui habitait dans mon quartier, était malade. Elle souffrait de ce qu’on appelle une maladie infantile contagieuse. Je souhaitais lui rendre visite pour lui remonter le moral, et mes parents ne s’y opposaient pas. Je suis donc partie la voir. J’avais entendu dire par des membres de la famille et par d’autres personnes qu’il n’y avait aucune raison de craindre ces maladies, mais que chaque enfant les attrapait tôt ou tard, et qu’il valait mieux qu’il les ait quand il était jeune, parce que plus tard, elles étaient difficiles à guérir. Or, je me souviens précisément de la nature très différente des pensées remplies de joie qui me sont venues et qui ont capté mon attention, tandis que je me dirigeais vers la maison de mon amie: « Je vais lui montrer que je l’aime bien. Cela la fera aller mieux. Et c’est tout ce qui peut se passer. C’est comme ça que ça marche quand on exprime l’amour. » Et c’est en effet tout ce qui s’est passé. Je n’ai jamais attrapé cette maladie ni à cette époque ni plus tard.
J’ai ainsi été protégée de la maladie à de nombreuses reprises pendant mon enfance. Pourquoi? Les pensées d’une petite fille avaientelles plus de pouvoir qu’une multitude d’hypothèses sur la maladie qui circulaient dans l’atmosphère de la pensée humaine? Hé bien oui, parce que ces pensées sur le pouvoir de l’amour venaient de Dieu qui est Amour; je les acceptais avec joie et elles me protégeaient. Sans m’en rendre compte, dans les cas mentionnés plus haut, j’obéissais à une directive dont je découvrirais l’existence plus tard en étudiant Science et Santé, le livre d’étude de Mary Baker Eddy sur la Science de la guérison chrétienne: « Scientistes Chrétiens, soyez une loi à vous-mêmes pour que la mauvaise pratique mentale ne puisse vous faire de mal, que vous dormiez ou que vous soyez éveillés. » (p. 442)
C’est fantastique de savoir qu’on peut être une loi à soi-même, qu’on peut garder sa pensée attachée à Dieu et, par conséquent, être libre de toute pensée nuisible. Néanmoins, pour mettre cela en pratique constamment, il est nécessaire que notre connaissance de la Science divine, à travers laquelle Dieu gouverne Sa création, soit plus approfondie que celle que j’avais quand j’étais enfant. Cette Science, le Consolateur promis par Jésus, révèle des vérités extrêmement enrichissantes:
•Dieu est l’Entendement infini, le seul Entendement.
•L’Entendement divin est Amour, totalement bon et tout-puissant.
•Nous (chaque individu, chaque fils et fille de Dieu) existons en tant qu’idées parfaites et spirituelles, créées par cet Entendement, qui les inclut et les gouverne.
•Le mal n’est pas créé par l’Entendement divin ni n’en fait partie, par conséquent, il n’a ni existence ni pouvoir réels.
Chacun de nous possède la faculté et l’autorité données par Dieu de pratiquer la Science du Christ, la Vérité — c’est-à-dire de prouver l’omnipotence du seul Entendement — dans notre vie.
Cette pratique mentale chrétienne est source d’une joie réelle, dans l’inspiration et la paix qu’elle fait ressentir, dans les progrès spirituels de notre caractère, dans les guérisons physiques qui surviennent, dans l’élévation morale et l’harmonie qu’elle apporte à nos relations avec les autres. Et plus encore. On éprouve même de la joie à se discipliner afin de rester attaché à la Vérité par la pensée. En effet, l’autodiscipline nous libère de toute tendance à se laisser aller à la mauvaise pratique mentale, à réagir, inutilement et inefficacement, devant la pensée indisciplinée sur le plan spirituel, et à le regretter.
Un autre incident survenu pendant mon enfance m’a servi à illustrer l’importance d’être une loi à notre propre façon de penser. Mon frère aîné aimait beaucoup me taquiner. Et ce n’était pas étonnant, car mes réactions vives l’amusaient énormément. Une fois, j’étais si en colère que je lui ai jeté des magazines à la tête. Je vois encore ses sourires et j’entends encore ses éclats de rire. Il se tenait debout au milieu du salon, n’essayant pas de se protéger contre les magazines qui l’atteignaient et tombaient à ses pieds. Il m’est facile de comprendre à présent ce qui me passait totalement au-dessus de la tête à l’époque: si j’étais restée calme sans m’occuper de lui, mon frère ne se serait pas tant amusé; il aurait très vite cessé de me taquiner. De même, lorsque nous affirmons mentalement, avec fermeté, la vérité concernant Dieu, nous constatons que tout ce qui voudrait s’opposer à la Vérité tombe de soi-même, sans nous nuire.
C'est fantastique de savoir qu’on peut garder sa pensée attachée à Dieu et, par conséquent, être libre de toute pensée nuisible.
Notre occupation quotidienne consiste à découvrir la joie de garder notre pensée sous le gouvernement de Dieu et de nous y tenir toute la journée. De cette façon, nous sommes capables de surmonter les diverses phases de la mauvaise pratique mentale comme l’ignorance, l’apathie, la peur et la méchanceté.
Vaincre l’ignorance en s’appuyant sur l’infinitude de l’Entendement
Dans la plupart des cas, la mauvaise pratique mentale est due à l’ignorance; c’est un raisonnement fondé sur la croyance, spirituellement vouée à l’échec, que l’Entendement est dans la matière. L’Entendement divin, en revanche, puisqu’il est infini, n’est pas confiné dans une forme finie. Chaque individu ne vit pas dans la matière et n’a pas un esprit et un corps limités, sujets aux limites et aux discordances de la matière, mais chacun vit en réalité dans l’Esprit, dans le seul Entendement, et reflète l’intelligence, la bonté et le pouvoir illimités de cet Entendement. Comprendre spirituellement cette vérité, en nous y accrochant et en y obéissant, annulera toute croyance matérielle ignorante prétendant exercer son pouvoir sur nous, quel que soit le nombre de gens qui y croient.
Croire au pouvoir d’une forme quelconque de mauvaise pratique mentale, c’est en soi de l’ignorance. Il est donc important que vous et moi, dans n’importe quelle situation, soyons réceptifs au seul Entendement qui nous transmet toujours directement la compréhension spirituelle et les idées qui nous libèrent. En outre, il nous faut mettre ces idées en application. Un verset des Proverbes nous donne ce sage conseil: « Confie-toi en l’Éternel de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ta sagesse; reconnais-le dans toutes tes voies, et il aplanira tes sentiers. » (Prov. 3:5, 6)
Vaincre l’apathie en obéissant avec humilité
Même si la mauvaise pratique mentale n’a aucun pouvoir intrinsèque, il n’est dans l’intérêt de personne de se montrer apathique envers elle. L’apathie peut nous placer dans une position désagréable et nous faire devenir la dupe du mal, permettre aux prétentions frauduleuses du péché et de la maladie de se manifester dans notre existence. Or, nous avons la possibilité d’éviter cela, ou de nous extirper de cette situation si nécessaire, en étant vigilants et en obéissant à Dieu, qui est le bien.
Ce qu’il nous faut cultiver en nous, c’est la réceptivité au bien et l’amour du bien qui nous font voir que les prétentions du mal n’ont aucun fondement et qui nous rendent capables de les chasser. A mesure que nous devenons de plus en plus spirituellement conscients de la totalité de Dieu, le mal devient plus apparent et moins substantiel. Nous détectons plus facilement les formes du mal, même les plus subtiles, mais nous voyons aussi qu’elles ne sont rien, juste un tissu de mensonges impuissants sur Dieu et Sa création qui peut et doit être chassé de la conscience.
Il nous semble peut-être difficile d’examiner honnêtement notre propre façon de penser afin de déterminer si nous sommes réceptifs à la Vérité et si nous y obéissons, mais c’est ce qui assure notre sécurité. A un moment donné, il me venait sans cesse à l’esprit qu’une maladie, guérie de nombreuses années auparavant, allait de nouveau se manifester. Aucun symptôme ne venait étayer cette suggestion, et, pendant longtemps, je n’en ai pas tenu compte. Pourtant, cette suggestion me poursuivait jour et nuit, se répétant constamment comme une mélodie obsédante. Heureusement, un jour, j’ai compris que c’était à moi de faire cesser tout cela, d’exercer mon autorité. Cette suggestion n’était pas vraie, parce qu’elle n’existait pas dans l’Entendement divin; toutefois j’avais la responsabilité de le prouver en ne lui accordant aucune intelligence! J’ai alors dit non à cette suggestion, et elle a disparu. Quand elle s’est de nouveau présentée, quelques jours plus tard, je l’ai fait taire avec énergie. Elle n’est jamais revenue. Cela m’a enseigné la nécessité de rester mentalement vigilante et obéissante.
Vaincre la peur en trouvant refuge dans la conscience de l’Amour
Lorsque de mauvaises suggestions viennent à l’esprit, il n’est pas rare qu’on ait peur, surtout si elles se manifestent sous forme d’inharmonies ou de maladies. Or, ce n’est pas nécessaire. « Le mal n’est pas une chose à craindre et devant laquelle il faut s’enfuir, ou qui devient plus réelle lorsqu’on s’y attaque », affirme Mary Baker Eddy. « Le mal laissé en paix devient plus réel, plus agressif et augmente ses prétentions; mais combattu avec la Science, il peut être et sera maîtrisé par la Science. » (Écrits divers, p. 284) Et ailleurs dans le même ouvrage, elle écrit: « L’Amour divin est notre espérance, notre force et notre bouclier. Nous n’avons rien à craindre lorsque l’Amour est au gouvernail de la pensée, mais nous pouvons jouir de toutes choses sur la terre et dans le ciel. » (p. 113)
Nous n’avons rien à perdre en étant l’expression de l’Amour, en étant ce que nous sommes réellement.
L’Amour divin, notre Père et Mère toujours présent, prenant constamment soin de nous, est toujours là pour nous. D’ailleurs, personne n’est jamais – ni ne peut jamais être hors de la portée de l’Amour et de Sa tendre affection. Dans l’Amour et dans la manifestation, ou création, parfaite de l’Amour, le mal n’existe pas et il n’y a donc aucune raison de le craindre. Lorsque nous trouvons refuge dans la conscience de l’Amour, nous découvrons que la sainteté, l’harmonie et la santé se manifestent de manière concrète dans notre vie, là même où le péché et la maladie prétendaient exister.
En pratiquant à partir d’une base spirituelle et scientifique, nous voyons que le mal n’est pas une réalité et nous n’en recherchons pas la prétendue cause dans la matière, chez une personne, dans un lieu ou dans certaines circonstances. Nous ne nous voyons pas non plus comme des cibles du mal. Nous ne développons pas une mentalité d’assiégé qui voit le danger un peu partout. Nous avons conscience de la toute-puissance de l’Amour universel et nous ressentons la sécurité qu’il procure à travers la protection dont nous jouissons et les guérisons que nous obtenons. Par conséquent, si l’une des tendances décrites plus haut correspond à notre état mental, et si, malgré nos prières, nous ne sentons pas la présence de l’Amour, ce qui nous permettrait de dominer les prétentions du mal, nous avons la possibilité de demander, en toute humilité, à une autre personne de prier pour nous. C’est l’Amour lui-même qui nous fournit cette aide temporaire afin de nous libérer du mesmérisme et de l’erreur illusoire. Alors, quand l’Amour est de nouveau « au gouvernail de la pensée », nous pouvons être une loi à nous-mêmes, libérés de la crainte.
Vaincre la méchanceté en gardant l’Amour « au gouvernail de la pensée »
Il est vital de comprendre que la mauvaise pratique mentale motivée par la méchanceté n’a pas plus de pouvoir que la mauvaise pratique mentale née de l’ignorance. La méchanceté prend parfois la forme de l’envie, des critiques, même de la haine, mais ces ennemis sont en réalité des croyances matérielles ignorantes. Les personnes, dans la pensée desquelles elles semblent être ancrées, ont besoin de s’en libérer, autant que nous. C’est la raison pour laquelle Jésus enjoignit à ses disciples de ne pas simplement trouver refuge dans l’Amour, mais d’aimer: « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. » (Matth. 5:44, 45)
L’Amour divin est le seul pouvoir. Et l’Amour exprimé triomphe de la méchanceté. Sachant cela, Mary Baker Eddy donna les instructions suivantes dans Science et Santé: « Ne craignez jamais celui qui fait de la mauvaise pratique mentale, l’assassin mental qui, en essayant de gouverner le genre humain, foule aux pieds le Principe divin de la métaphysique, car Dieu est le seul pouvoir. » (p. 419)
Nous n’avons rien à perdre (sauf, bien entendu, le soi-disant pouvoir que l’erreur exerçait sur nous) en aimant les autres tels que Dieu les connaît, en tant que Son expression spirituelle. Nous n’avons rien à perdre en étant l’expression de l’Amour en étant ce que nous sommes réellement et en voyant les autres tels qu’ils sont aux yeux de Dieu. Nous gardons l’Amour « au gouvernail de la pensée » lorsque nous jugeons avec justice, en prenant soin de ne pas attribuer à autrui une mauvaise action dont il est innocent en réalité, et en séparant mentalement le mal de la perception que nous avons de la personne qui, de toute évidence, a mal agi. L’Amour nous donne le courage et la force d’être compatissant et miséricordieux. Ainsi, l’Amour nous libère de nos ennemis.
Demeurer fidèlement et fermement attaché à Dieu par la pensée – laisser le seul Entendement, qui est l’Amour, nous gouverner – constitue une responsabilité individuelle, une joie et un abri sûr contre la mauvaise pratique mentale.
