Au cours de ces dernières années, nous avons accompli de grands progrès en prenant conscience des qualités maternelles autant que paternelles de Dieu.
Même si cette perception tout à fait bienvenue se répand de plus en plus, elle n'est pas nouvelle.
Il y a plus d'un siècle, Mary Baker Eddy écrivait: « L'homme et la femme, coexistant avec Dieu et éternels comme Lui, reflètent à jamais, en qualité glorifiée, l'infini Père-Mère Dieu. » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 516) Une telle déclaration était sans doute considérée provocante dans la société de son époque. Pourtant, c'était une idée dont l'origine n'était pas humaine, mais divine. Dans la Bible, au premier chapitre, il est clairement expliqué que Dieu créa l'homme et la femme à l'image et à la ressemblance de Dieu (voir Gen. 1:26, 27). Il est parfaitement naturel d'en conclure que si la ressemblance est masculine et féminine, l'original inclut nécessairement ces deux natures.
A travers ses enseignements et ses guérisons, Jésus-Christ reflétait les qualités paternelles et maternelles de Dieu, c'était évident. Il exprimait des qualités généralement considérées masculines. Par exemple, il enseignait « comme ayant autorité » (voir Matth. 7:29). Il passa sans peur au milieu d'une foule prête à le tuer (voir Luc 4:28–30). Il calma des tempêtes grâce à sa force spirituelle (voir Luc 8:22–25).
Et pourtant, considérez les qualités maternelles qui enrichirent sa mission ! « Ému de compassion », il guérit les malades. Il parlait sévèrement au péché, mais il abordait les pécheurs avec tendresse et miséricorde; il élevait le concept qu'ils avaient d'eux-mêmes jusqu'à celui de fils et filles de Dieu. Même les Béatitudes, véritable échelle de la spiritualité, permettent à ses disciples d'être doux, humbles et purs, et d'apporter la paix. Jésus aimait de façon pure, désintéressée et universelle. Il démontrait constamment la spiritualité de l'homme, et cela nous permet de comprendre davantage que la nature véritable de l'homme et de la femme va bien au-delà du simple aspect physique pour révéler la perfection du caractère individuel et spirituel.
Je me rappelle précisément trois incidents qui m'ont aidée à discerner la nature totalement spirituelle de l'individualité, expression de Dieu, à la fois masculine et féminine. Je rendais visite, pour la première fois, à un Scientiste Chrétien de longue date, et j'avais préparé une liste de problèmes dont je pensais que nous allions parler. Or, au lieu de s'occuper de ce qui n'allait pas dans ma vie, il m'a parlé du lien indestructible qui m'unit à Dieu avec une gentillesse et une tendre compassion qui m'ont profondément touchée. J'étais émerveillée qu'un homme fasse preuve avec tant de profondeur d'un amour et d'une compréhension qu'on attendrait plutôt d'une mère. Grâce à cet amour qui rayonnait, les difficultés sont devenues insignifiantes pour finir par disparaître complètement.
A une autre occasion, j'ai reçu une leçon poignante alors que je m'étais enlisée dans l'inquiétude et le sentiment de culpabilité. J'ai été très surprise par le fait que c'est mon fils adolescent qui m'a traitée non seulement avec fermete, mais aussi avec toute la tendresse d'une mère. Exactement comme une mère parlerait à son enfant découragé avec bonté et énergie, il a répondu à mon besoin avec une telle générosité que cela m'a sortie rapidement du gouffre dans lequel je m'enfonçais.
Néanmoins, l'incident le plus marquant est celui qui m'a montré, de façon indéniable, que Dieu est l'origine des véritables qualités maternelles. Cela s'est passé une nuit où ma fille est tombée soudain malade. Elle s'est mise à parler de manière incohérente. Je me suis précipitée à son chevet, et j'ai senti la chaleur, due à la fièvre, qui irradiait de son corps. Ma mère, qui avait l'habitude de recourir au traitement médical, insistait pour que j'appelle le service des urgences immédiatement. Moi aussi, je pensais qu'il n'y avait pas de temps à perdre. J'avais été témoin de tant de guérisons obtenues grâce à la Christian Science que je me suis instinctivement tournée vers Dieu avec détermination et confiance. Je me suis mise à prier.
Jésus-Christ reflétait les qualités paternelles et maternelles de Dieu.
Dans cette chambre, la scène représentait une petite fille entourée de deux mères dont les opinions divergeaient quant à la façon de prendre soin d'elle. Cependant, tandis que je priais, ma perception des choses s'est modifiée. J'ai vu, avec une profonde humilité, qu'il y avait en réalité trois enfants dans cette chambre et une seule Mère: Dieu. Cette prise de conscience de la présence des qualités maternelles de Dieu, source de guérison, était si puissante et si réconfortante que toute peur a disparu. Au bout de quelques instants, l'enfant dormait paisiblement, complétement guérie.
En devenant de plus en plus conscients du pouvoir de guérison des véritables qualités maternelles, nous voyons clairement que la guérison spirituelle nécessite la présence du Christ, la présence des qualités de l'homme et de la femme idéals qui manifestent la nature divine. Nous commençons à comprendre que les qualités spirituelles sont liées les unes aux autres et agissent en harmonie. La pureté et la discipline se soutiennent mutuellement afin de nous protéger. La douceur et la gentillesse exercent une influence aussi efficace que l'autorité et la fermeté. Il n'est pas nécessaire que l'amour spirituel soit en compétition avec le pouvoir, parce que l'amour est pouvoir. Ces qualités, reflétées individuellement, font régner l'harmonie dans nos relations humaines, apportent la guérison dans notre foyer et nous permettent d'affronter en maîtres les circonstances de la vie.
Ces caractéristiques différentes s'entremêlent, mais demeurent individuelles. L'autorité reste ferme mais elle est enrichie de l'amour. La force ne diminue pas, même teintée d'une douce affection. La douceur apporte à la discipline une souplesse qui permet de ne pas l'abandonner. Chacun de nous — enfant, homme ou femme — est capable d'exprimer ces puissants éléments qui guérissent et appartiennent au Christ, et découvrir ainsi que les qualités féminines se déversent à flots, aussi librement que les qualités masculines, d'une source divine puissante, le Père-Mère Dieu.
Le livre d'Ésaïe représente Dieu disant: « Comme un homme que sa mère console, ainsi je vous consolerai. » (66:13) Ce réconfort doit s'exprimer à travers l'identité spirituelle complète — masculine et féminine. A partir de cette totalité, nous pouvons comprendre que les véritables qualités maternelles ont le pouvoir de guérir, et nous réjouir de chaque pas en avant que fait l'humanité vers la compréhension de l'égalité entre les hommes et les femmes.
