Il arrive parfois que les circonstances, dans notre existence et dans le monde, paraissent incontrôlables, et nous nous demandons comment en briser le cercle infernal: agitations politiques, difficultés économiques, phénomènes météorologiques anormaux, problèmes écologiques, disputes familiales et même troubles des fonctions du corps.
Le nouveau millénaire nous promet des découvertes et des progrès qui dépassent l'imagination, mais il brandit aussi le spectre de la technologie, du pouvoir et du comportement incontrôlables. Sommes-nous destinés à être les otages de la peur ? Ou bien existe-t-il un moyen permettant de nous mettre sous la protection du gouvernement divin et d'être guidés vers la voie de la sécurité et du progrès ?
A un moment donné, quand j'étais dans l'armée, je semblais incapable de diriger ma vie. L'injustice au niveau du commandement, la jalousie et le désir de dominer sévissaient. J'avais l'impression d'être victime des circonstances et dans l'impossibilité de remédier à la situation. J'ai essayé d'imaginer ce qu'avait pu ressentir Joseph, personnage de l'Ancien Testament (voir Gen. chap. 37 et 39–50). Il avait été jeté dans une citerne par ses frères, vendu comme esclave, faussement accusé par la femme de son maître et mis en prison. Finalement, il devint la deuxième personne la plus importante d'Égypte et eut la possibilité de sauver des milliers de gens de la famine, y compris sa propre famille. Quelles que soient les situations apparemment incontrôlables qu'il rencontrait, il ne cessa jamais d'avoir confiance dans le pouvoir qu'avait Dieu de le guider et de le protéger. Pour lui, planifier son avenir n'était pas aussi important que de savoir, comme l'affirme le psalmiste, que « L'Éternel affermit les pas de l'homme, et il prend plaisir à sa voie » (Ps.37:23).
Depuis l'enfance, on m'avait encouragé à m'appuyer sur ce même pouvoir protecteur. A présent, le moral au plus bas, me sentant tout particulièrement seul, il m'est venu à l'espirt un message si clair que j'ai eu l'impression de l'entendre: « Je ne suis pas gouverné par des événements fortuits, les circonstances, le hasard, la chance, les statistiques, les personnes, les lieux ou les choses. Je suis gouverné par la loi infaillible de Dieu qui me dirige. » Pour moi, cela voulait dire que les influences et les pressions extérieures n'avaient pas le pouvoir d'annuler la réalité des lois de Dieu toujours en action. Ces influences ne pouvaient pas avoir plus d'effet sur moi que l'obscurité n'en avait sur la lumière.
J'ai aussi mieux compris une ligne de la Prière du Seigneur: « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » (Matth. 6:10) Dans la réalité divine, la loi de Dieu opère à chaque instant, gouverne Sa création, est l'expression de Sa totalité et de Sa domination parfaite. Dieu peut seulement créer à partir de Sa totalité. Puisqu'il est l'Esprit, l'Amour divin, Il crée à partir de Sa propre substance spirituelle et gouverne Sa création au moyen de Ses lois parfaites qui la soutiennent. Et Sa volonté — ou loi — qui est faite au ciel (dans la réalité spirituelle de l'existence) doit aussi s'accomplir sur la terre (dans mon existence présente), puisqui'il ne peut rien exister en dehors de Sa totalité.
Je me suis souvenu d'un passage de Science et Santé avec la Clef des Écritures qui corrobore ce concept. Mary Baker Eddy écrit: « Il m'a été démontré que la Vie est Dieu, et que la puissance de l'Esprit omnipotent ne partage pas sa force avec la matière, ni avec la volonté humaine. » (p. 193) J'ai su à ce moment-là que j'étais en droit de m'attendre à un ajustement, parce que ma vie n'était pas hors de la portée du gouvernement divin. D'ailleurs, Dieu, la Vie divine, non seulement gouvernait ma vie, mais II était et est ma vie. Je suis finalement sorti de l'impasse. De nouvelles possibilités se sont offertes et ont continué de se développer.
Les enfants de Dieu ne sont pas soumis aux caprices de l'existence ni à la chance; et ils ne sont pas non plus victimes de la violence aveugle. Ils sont soumis à la loi de l'Amour divin, et il est possible de le prouver. Il n'est pas nécessaire que quelqu'un se trouve au mauvais endroit, au mauvais moment. Il est utile de comprendre que tous les enfants de Dieu sont au bon endroit, au bon moment, et accomplissent ce qu'ils sont censés accomplir, quand il le faut. C'est là le fait spirituel. Dans la réalité de la création divine, l'ordre est la loi.
Science et Santé donne une interprétation spirituelle de la ligne de la Prière du Seigneur mentionnée plus haut: « Donne-nous de savoir que – de même qu'au ciel, ainsi sur la terre – Dieu est omnipotent, suprême. » (p.17) Il nous est donné de connaître la suprématie de Dieu et de nous sentir guidés par Lui en L'écoutant dans le silence de notre prière, et en étudiant Sa Parole. Nous avons la possibilité de surmonter le sentiment d'incertitude face à une existence apparemment sujette au hasard en comprenant que l'Amour divin nous entoure de sa sollicitude, sollicitude que nous ressentons quand nous communions avec Dieu par la prière. Cette perception des choses nous libère du regret d'avoir commis des erreurs ou de la peur d'un avenir incontrôlable. « Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. » (Gen.1:31) Ce qu'Il voit, c'est qu'Il connaît. Il connaît Sa création, Il sait qu'elle est parfaite et qu'elle Le reflète.
J'ai acquis l'assurance que Dieu gouvernait en comprenant mieux que le reflet est toujours gouverné par son original. Il lui est impossible de devenir incontrôlable et indépendant. Il ne peut jamais être lancé sur sa propre orbite par des forces extérieures. Il est obligé de refléter l'original dans tous ses aspects. Et refléter est toujours une action du présent. Il n'existe de passé incertain ni d'avenir menaçant dans le reflet de Dieu. La réflexion se fait toujours maintenant, elle est instantanée et continuelle, parce que l'Entendement divin qui sait tout – l'original – est toujours présent. Dans la réflexion scientifique, maintenant c'est l'éternité, et l'éternité c'est maintenant. « Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été, et Dieu ramène ce qui est passé. » (Eccl. 3:15) L'amour présent de Dieu gouverne maintenant même.
Une existence impossible à diriger, une erreur du passé ou une peur de l'avenir, tout cela peut être ramené sous le gouvernement de la sollicitude de Dieu. Même comprendre un tant soit peu qu'il fait régner l'ordre apporte à notre vie les ajustements nécessaires. Alors, nous prouvons la véracité de ce que Paul dit si clairement: « J'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Rom. 8:38, 39)
