Il semble parfois qu'on ne puisse pas échapper aux images de conflit. Des réfugiés maculés de boue, arrachés de leur terre natale, bousculés par des soldats qui brandissent des armes automatiques. De longues files de gens qui marchent péniblement, pendant des kilomètres, dans un paysage ravagé, vers une frontière où ils ne verront plus de combats et où ils espèrent trouver à manger.
Des visages sur lesquels se lisent la peur, le désespoir, l'incompréhension, le désarroi et des questions inévitables: « Quand pourrons-nous rentrer à la maison sans danger ? Trouverons-nous seulement un lieu que nous pourrons appeler chez nous ? »
Nous avons vu trop de scènes comme celles-ci au cours de ces derniers mois, aux nouvelles du soir ou dans le journal du matin. Elles font naître des sentiments de pitié et d'impuissance. Elles soulèvent des questions: « Que peut-on faire ? Que puis-je faire ? »
Ce sont des questions que je ne cessais de me poser pendant la guerre du Golfe. Je travaillais pour un organisme de presse international comme présentateur à la radio. Les nouvelles constituaient mon outil de travail et chaque jour j'étais de plus en plus troublé par les décisions prises au niveau politique et militaire dans les deux camps. J'ai laissé ma colère et mon trouble s'amplifier jusqu'à ce que je tombe malade. J'avais désespérément besoin de me ressaisir.
Peu à peu, une pensée s'est implantée en moi. Et elle est devenue de plus en plus claire. J'ai dû alors admettre que je devais peut-être me mettre à prier au sujet du conflit. Peu à peu, j'ai envisagé mon travail sous un angle nouveau.
J'ai essayé d'aller au-delà de la simple présentation des nouvelles. Et j'ai pensé de façon plus spirituelle à tous ceux qui étaient concernés par cette guerre: le personnel politique et militaire des deux camps, les civils qui souffraient tant, les familles et les êtres chers des soldats de tous les pays engagés. Chaque reportage est devenu l'occasion de voir la vérité au sujet de Dieu et de tous Ses fils et filles. C'était l'occasion de comprendre que Dieu prend constamment soin de chaque individu qu'il a créé, et que chacun demeure pour toujours dans Son amour.
La guerre s'est poursuivie encore pendant quelque temps, mais j'étais beaucoup plus en paix et en ce qui concerne le problème physique il y a eu immédiatement une nette amélioration. En outre, j'ai appris quelque chose que je n'oublierai jamais: maintenir vraiment la paix — établir vraiment la paix — commence à l'intérieur de chacun de nous, dans le royaume de Dieu présent en nous.
Mary Baker Eddy nous a laissé un merveilleux passage dans Science et Santé. Il résume en termes on ne peut plus clairs les progrès qui attendent l'humanité. Il envisage la réalité de la paix permanente qui viendra sûrement, établie sur la base d'un seul Dieu, d'une seule famille formée par tous Ses enfants, partout. Pour moi, ce passage fait ressortir l'aspect véritable de la pacification et du maintien de la paix. Et il décrit parfaitement le monde que j'espère et pour lequel je prie. Voici donc ce passage: « Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l'Écriture: "Tu aimeras ton prochain comme toimême", annihile l'idolâtrie païenne et chrétienne — tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux établit l'égalité des sexes, annule la malédiction qui pèse sur l'homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. » (p. 340)
