Longtemps après son passage, les médias nous expliquaient que les ravages causés par l'ouragan Mitch avaient renvoyé le Honduras et les autres pays d'Amérique Centrale de quarante à soixante-dix ans en arrière quant au développement des routes, des ponts et de diverses infrastructures.
L'ouragan a détruit la plupart des récoltes, a fait beaucoup de victimes et a laissé des milliers de gens sans abri. Dans quelle mesure ces pays se remettent-ils de ce désastre ? Comment les gens peuvent-ils reconstruire leur existence ?
Il était certainement encourageant de voir les nombreuses actions courageuses et généreuses accomplies par ceux qui ont subi les effets de la tempête. Et il était aussi réconfortant de constater que de nombreuses personnes et de nombreuses nations, dans le monde entier, ont fourni des vêtements, de la nourriture, des ponts provisoires, des bulldozers et autres secours.
Mon cœur n'est pas resté indifférent aux appels à l'aide que lançaient les habitants d'Amérique Centrale. Je suis né au Honduras et les larmes roulaient sur mes joues chaque fois que le journal télévisé montraient ces nombreux enfants orphelins. J'aurais voulu les prendre tous dans mes bras et faire en sorte que tout aille bien. Je savais que cela ne m'était pas possible, mais je pouvais les inclure dans mes prières.
En me tournant vers Dieu, j'ai acquis la profonde conviction qu'il n'existe pas d'enfants abandonnés par Dieu. Les paroles suivantes, tirées du livre d'Ésaïe, m'ont rappelé la sollicitude constante et spirituelle dont Dieu entoure tous Ses enfants: « Quand les montagnes s'éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s'éloignera point de toi, et mon alliance de paix ne chancellera point, dit l'Éternel, qui a compassion de toi. Malheureuse, battue de la tempête, et que nul ne console ! Voici, je garnirai tes pierres d'antimoine, et je te donnerai des fondements de saphir. » (54:10, 11)
Ces mots me réconfortaient, mais comment avoir la certitude que mes prières seraient efficaces ? Tout d'abord, j'ai compris que ces prières n'avaient pas leur origine dans ma propre conscience. Elles étaient la manifestation du Christ, la Vérité, l'influence toujours présente de Dieu, qui me débarrassait de la vision mortelle des choses. Grâce au Christ, je sentais l'influx de l'amour, de la générosité, de l'honnêteté et du pouvoir spirituels qui inspire et remplit d'énergie.
C'était le Christ, exprimé par Jésus de façon si pure, qui lui permettait d'exercer sa domination sur la tempête destructrice et de guérir des milliers de personnes. La pensée de Jésus-Christ était une vitre claire à travers laquelle brillait l'amour infini de Dieu. Il comprenait que Dieu, la Vie divine, constituait le seul pouvoir et la seule substance de l'univers, et grâce à cela, il avait la conviction nécessaire pour démontrer que le mal, sous toutes ses formes, n'était rien comparé à l'omnipotence et à la totalité de l'Esprit divin, Dieu. Il vivait sa compréhension spirituelle à chaque instant en guérissant le péché, la maladie et en délivrant de la mort. A propos des moyens spirituels d'accomplir le bien dont se servait Jésus, Mary Baker Eddy écrivit: « L'Entendement divin était sa seule aide en religion ou en médecine. Les prétendues lois de la matière, il les rejetait; pour lui la matière n'était pas l'auxiliaire de l'Espirt. Il n'a jamais recouru à la matière pour qu'elle remplisse les fonctions de l'Esprit, l'Amour divin. » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 288.)
Je me suis rendu compte que l'aide la plus efficace que nous pouvions apporter aux victimes d'une catastrophe proviendrait de la prière — laisser le Christ, la Vérité, briller à travers la vitre de notre conscience. Et afin de voir que le secours divin était toujours présent pendant cette terrible épreuve, j'avais besoin de mieux comprendre la bonté infinie de Dieu qui est l'Amour divin. Une catastrophe n'est jamais due à un Dieu en colère qui punirait Ses enfants. Dieu est le Principe divin et universel de l'harmonie, le Père-Mère tout aimant. La bonté infinie et toute-puissante de l'Esprit ne peut que nous combler tous d'innombrables bienfaits.
En outre, Dieu, l'Entendement divine, ne crée pas l'homme mortel, pécheur et vulnérable. La véritable identité de l'homme est spirituelle, elle appartient à Dieu et exprime la bonté de Dieu. La présence du Christ qui guérit et transforme annihile les maladies et les contagions. L'homme est réellement le reflet spirituel du bien infini. En réalité, seul le bien spirituel provenant de Dieu est actif, puissant et libérateur.
Tout en continuant à prier pour les victimes de l'ouragan Mitch, je sais que leur vraie substance spirituelle demeure intacte, car elle fait partie du bien indestructible provenant de Dieu. Les flots d'amour qu'ils ont reçus du monde entier étaient l'expression de l'Amour divin inépuisable. Cet amour ne peut se tarir car le bien infine, Dieu, le renouvelle et l'Entendement infine, Dieu, le révèle sous diverses formes, de façon à répondre à tous les besoins. Cet amour englobe même ceux qui sont décédés. En effet, ceux-ci continuent à être les expressions spirituelles de Dieu dans la Vie intemporelle, et sont dotés de tout le bien et de la raison d'être qui étaient les leurs avant que le monde fût.
Mes prières m'ont aidé à prendre conscience du fait que les habitants d'Amérique centrale possédaient des ressources spirituelles indestructibles qui leur permettaient de reconstruire leur existence. Les outils que confère le Christ tels que l'honnêteté, l'oubli de soi, la créativité, le courage et l'amour sont capables de rebâtir des maisons, des routes, des ponts et des fermes. Ces outils sont spirituels et ne s'usent pas. Dieu les fournit en abondance, et les résultats qu'on obtient en les utilisant sont durables. Les véritables ressources de ces pays sont spirituelles, toujours présentes et surabondantes. J'ai vu que cette période pouvait être l'occasion d'un renouveau spirituel, d'une renaissance de l'intégrité, de la paix, de la discipline, de l'espoir et des possibilités.
