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Le poids du bien

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1999


Victoria, une fillette qui venait faire ses devoirs chez moi, se promenait dans la maison pour se détendre, entre deux exercices de lecture. En explorant la cuisine, elle avait découvert une balance ancienne qui, de toute évidence, la ravissait.

Elle était surtout tombée en admiration devant le plus petit poids, un poids minuscule d'un gramme qu'elle est venue me montrer. Comme je lui recommandais d'en prendre bien soin, elle l'a précieusement reporté à sa place en disant: « Il doit peser une tonne. » Pensant qu'elle ne savait pas qu'une tonne voulait dire très lourd, je lui ai répondu: « Mais non, il pèse seulement un tout petit gramme ! » Alors je l'ai entendue, de la cuisine, faire cette remarque, comme pour elle-même: « Pourtant, quand il est seul dans la balance, il est très fort ! »

Cette observation m'a beaucoup inspirée ce jour-là et les suivants, me redonnant du courage pour faire face à certaines obligations. Cela m'a rappelé la parabole du grain de sénevé que Jésus a donnée à ses disciples: « Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et semé dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et il devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. » (Matthieu 13:31,32) J'ai reconnu que toute graine de désintéressement, toute action juste pour servir Dieu et son prochain, renfermait un immense potentiel. La Science du Christ révèle qu'une compréhension, même modeste, du bien, de la Vérité divine qui est substantielle, est d'une efficacité remarquable face à une erreur qui est, au fond, inconsistante.

Les hommes se sont souvent représenté le bien et le mal comme répartis sur les deux plateaux opposés d'une balance. On est même allé jusqu'à penser que le bien et le mal étaient nécessaires l'un à l'autre, et donc sans doute voulus par Dieu, pour s'équilibrer. Selon cette théorie, le bien ne serait vraiment le bien que par opposition au mal. Ainsi, la méchanceté serait utile pour faire valoir la bonté, la mort pour faire apprécier la vie et la maladie pour faire ressortir la santé, comme si les ténèbres pouvaient servir à faire mieux briller la lumière !

Par de multiples exemples de vies transformées, rachetées, sauvées, la Bible montre cependant que le bien, Dieu, est omnipotent. Omnipotent ne veut pas dire seulement que Dieu, le bien, l'Esprit infini, est plus puissant que le mal et les conditions matérielles, cela veut dire en fait qu'il est le seul pouvoir. Quand nous percevons quelque peu cette omnipotence divine et reconnaissons que rien ne peut s'opposer à Dieu, nous sommes amenés à constater que la moindre idée juste pèse « une tonne » !

Il est vrai que le mal semble parfois peser très lourd dans la conscience humaine. Job, dans la Bible, exprime ainsi ce sentiment: « Oh, s'il était possible de peser ma douleur, et si toutes mes calamités étaient sur la balance, elles seraient plus pesantes que le sable de la mer. » (Job 6:2, 3) Mais lorsque, finalement, Job en est venu à reconnaître la toute-puissance de Dieu, ses fardeaux — maladie, solitude, pauvreté — se sont tous évanouis, démontrant ainsi qu'aucun pouvoir véritable ne se dresse face à Dieu.

Grâce à sa découverte, au siècle dernier, de la Christian Science, Science qui se fonde sur l'omnipotence de Dieu indiquée dans la Bible, Mary Baker Eddy a pu démontrer le Principe de la guérison chrétienne, puis l'expliquer dans ses écrits. Elle y parle fréquemment de la nécessité de mettre son poids du côté du bien, du côté d'une confiance totale en Dieu. Elle écrit par exemple dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Votre influence pour le bien dépend du poids que vous mettez du bon côté de la balance. » A la lecture de ce passage, on pourrait se demander s'il est possible à quelqu'un, à l'inverse, d'exercer une mauvaise influence, autrement dit de « peser », par des craintes, par ignorance ou par malveillance, du mauvais côté de la balance, mais l'auteur d'ajouter aussitôt: « Le bien que vous faites et qui s'exprime en vous vous donne le seul pouvoir que l'on puisse obtenir. Le mal n'est pas pouvoir. » (p. 192)

Le mal se trouve-t-il quand même en balance avec le bien ? Mary Baker Eddy répond à cette question sans équivoque, toujours dans Science et Santé: « Le mal n'est que le contrepoids du néant. » (p. 367) Ainsi, loin d'équilibrer le bien, le mal pèse aussi lourd... que le néant ! Cette affirmation peut paraître très surprenante, quand on a l'habitude de se fier au témoignage des sens matériels, mais n'est-ce pas pourtant ce que Jésus prouva il y a 2 000 ans en guérissant les malades et en ressuscitant les morts ? Et grâce à l'étude et à l'application sincères de la Science du Christ telle qu'elle est exposée dans les ouvrages de Mary Baker Eddy, chacun peut aussi de nos jours avoir des preuves, petites et grandes, de l'élimination du mal, par la conscience de la toute-puissance divine.

Toute graine de désintéressement, toute action juste pour servir Dieu renferme un immense potentiel.

J'ai eu une illustration de cela il y a bien des années, lorsque mon fils n'avait que quelques mois. Je l'avais attaché dans son fauteuil de bébé et placé sur la table de la cuisine, qui était assez haute, de telle sorte qu'il puisse me voir pendant que je préparais son repas, car il commençait à s'impatienter. Il semblait être dans une position stable, cependant, à un moment donné, il a fait un mouvement si brusque qu'il est tombé sur le sol carrelé de la cuisine, à plat ventre, le fauteuil par-dessus lui.

Quand je l'ai dégagé du fauteuil, il n'avait aucune blessure apparente, mais il pleurait beaucoup. Le tenant dans mes bras, j'ai arpenté l'appartement en priant et en cherchant à calmer ses cris (ainsi que ma propre crainte). J'étais d'autant plus bouleversée que je m'accusais de l'avoir mal posé sur cette table. J'ai commencé par affirmer que son être réel d'enfant de Dieu était intact, sous la protection de Dieu, son vrai Père-Mère. Mon mari est rentré alors pour le déjeûner et il a prié avec moi. Nous habitions à l'époque dans un pays où il était impossible de joindre rapidement un praticien de la Christian Science, mais nous avions démontré bien des fois auparavant que Dieu est à la hauteur de toute situation.

Le petit s'est finalement calmé, il a mangé (très peu), puis il s'est endormi pour sa sieste, mais son sommeil restait entrecoupé de sanglots. Il me semblait qu'il avait du mal à respirer. Je continuais à prier et à lutter contre des sentiments de crainte. Mais, petit à petit, grâce à ma prière et à celle de mon mari, les vérités concernant la perfection de l'enfant de Dieu, la suprématie du bien malgré toute suggestion opposée: faute, accident, loi matérielle, etc., faisaient leur chemin dans ma pensée. Le calme s'établissait. Mon mari est reparti à son travail.

Plus tard dans l'après-midi, une jeune fille du pays est arrivée. Je l'avais rencontrée dans le quartier, nous étions devenues amies et elle venait souvent bavarder avec moi et jouer avec le bébé. Quand celui-ci s'est mis à pleurer, elle a affirmé avec assurance: « Il a envie d'aller se promener. » Moi j'ai pensé: « Elle dit cela parce qu'elle ne sait pas ce qui est arrivé » (je ne lui avais rien dit en effet). Puis, aussitôt, l'idée m'est venue que je n'étais pas obligée de donner une cause terrible à ces pleurs. J'avais là un choix: Je pouvais soit ressasser l'accident, me lamenter de ne pas avoir pris plus de précautions et observer avec crainte l'état du bébé, soit mettre tout mon poids « du bon côté de la balance », en sachant qu'il n'y avait pas un seul instant où Dieu avait cessé de prendre soin de cet enfant qui était le Sien, aucun lieu où le mal puisse régner puisque le bien est omniprésent. Ces idées sont venues en beaucoup moins de temps que je n'en mets ici à l'expliquer, mais la réponse à ce choix de pensée était aussitôt parfaitement claire pour moi: Le petit avait envie de sa promenade, comme le disait mon amie ! Le fait d'avoir mis mon poids du bon côté, la certitude que Dieu S'occupait avec tendresse de chacun de Ses enfants, à chaque instant, que l'enfant créé par Dieu ne peut subir d'atteintes quelconques, m'ont donné la conviction qu'il allait bien. Nous l'avons préparé et nous sommes parties cette jeune fille et moi le promener dans son landau. Il a cessé de pleurer et c'était la fin du problème. Au retour, il était tout sourire. Il n'y a jamais eu de suites.

Mettre résolument tout son poids du côté de Dieu et de Son harmonie est toujours la solution la plus simple et la plus radicale.

Mettre résolument tout son poids du côté de Dieu et de Son harmonie est toujours la solution la plus simple et la plus radicale. Si nous nous sentons parfois mis en jugement, par nous-mêmes ou par d'autres, nous pouvons nous rappeler, comme l'affirme la Bible, que Dieu « ne juge personne », car Il voit Son enfant tel qu'il l'a créé, c'est-à-dire à son image et à Sa ressemblance. En fait, l'homme réel, spirituel, que nous sommes en réalité, n'est jamais séparé de Dieu, l'Entendement parfait. A mesure que nous prenons conscience de ce fait, nous exprimons davantage de maîtrise dans tous nos actes, nous avons moins d'occasions de nous faire des reproches et de voir le mal chez les autres, et notre vie démontre davantage l'harmonie divine.

Tout au long de son œuvre, Mary Baker Eddy insiste sur le fait que la perfection divine ne connaît pas d'opposé. C'est ainsi qu'elle pouvait affirmer en 1889 à ses élèves réunis en assemblée: « Vous êtes venus pour être pesés; et cependant je ne voudrais pas vous peser ni vous faire peser. Pour quelle raison ? Parce que Dieu fait tout, et qu'il n'y a rien dans l'autre plateau de la balance. Ils ne sont pas deux — l'Entendement et la matière. Il faut nous débarrasser de cette notion. Comme nous le pensons généralement, nous nous imaginons que tout est bien si nous jetons quelque chose dans le plateau de l'Entendement, mais nous devons comprendre que l'Entendement n'est pas mis en balance avec la matière; c'est seulement alors que nous travaillons d'un seul côté et dans la Science. » (Écrits divers, p. 280:9)

Quelle joie de savoir que nous travaillons du côté de Dieu, l'Entendement tout-puissant, et qu'en réalité il n'y a rien de l'autre côté !

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