Sarah avait une crainte insidieuse de la nourriture et des effets que celle-ci pouvait avoir sur son corps. Elle se demandait: « Comment mon corps va-t-il réagir cette fois-ci ? » « Est-ce que je peux supporter cet aliment ? » « Cela vaut-il la peine de prendre un risque ? »
Souffrant d'allergies alimentaires depuis l'enfance, elle avait accumulé des magazines et des livres sur la façon de gérer son alimentation – ce qu'il fallait manger ou ne pas manger, selon le cas. Des aliments diététiques et des additifs nutritionnels remplissaient les étagères de sa cuisine, et il y en avait aussi un peu partout dans la maison.
La recherche d'une solution à divers problèmes chroniques liés à la nourriture l'amena finalement à explorer la Christian Science et sa façon entièrement spirituelle d'aborder la question de la guérison. Par son étude de cette Science, Sarah obtint une guérison permanente.
L'exposé complet de la Christian Science, qui se trouve dans Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy et le message inspiré de la Bible, procurent un appui spirituel et moral ainsi que des directives pratiques qui jouent un rôle essentiel pour surmonter les problèmes d'ordre alimentaire.
On trouve dans la Bible ces paroles de Jésus-Christ: « Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? » (Matth.6:25.) Pour une personne obsédée par la crainte de la nourriture, ne pas s'inquiéter de ce qu'elle mange peut sembler impossible, sinon suicidaire. Cette crainte a tendance à fixer la pensée sur la composition chimique des aliments et son effet sur le corps.
La vie réelle est bien plus qu'une perpétuelle réaction chimique !
Si l'on se préoccupe du degré de cholestérol absorbé, ou que l'on contrôle la proportion de sel ou de graisses dans les aliments par peur de leurs effets sur le corps, les paroles de Jésus montrent comment se libérer de l'esclavage provoqué par ces craintes.
« La vie n'est-elle pas plus que... ? » La vie réelle n'est-elle pas plus qu'une perpétuelle réaction chimique ? Seraitce que le corps humain représente plus que ce que l'on perçoit de prime abord, et que, dans la recherche de la santé, on ne peut plus faire abstraction de la spiritualité de l'homme ?
Le premier chapitre de la Genèse, qui définit la nature de l'homme en tant qu'image et ressemblance de l'Esprit, Dieu, précise que l'homme a la domination spirituelle, la beauté et la bonté de l'Esprit divin, Dieu. La totalité de l'Esprit signifie qu'il n'y a pas de substance matérielle à craindre ou à combattre. Si nous voulons exercer, dans notre vie, la domination conférée à l'homme comme l'indiquent les Écritures, cette perspective spirituelle plus exacte doit remplacer la notion de vie fondée sur la matière, notion qui est à l'origine des craintes se rapportant à la maladie.
Dans L'idée que les hommes se font de Dieu, Mary Baker Eddy écrit: « La découverte scientifique et l'inspiration de la Vérité m'ont enseigné que la santé et le caractère de l'homme deviennent plus ou moins parfaits selon que les modèles de son entendement sont plus ou moins spirituels. Parce que Dieu est Esprit, nos pensées doivent se spiritualiser afin de nous rapprocher de Lui, et nos méthodes devenir plus spirituelles pour s'accorder avec nos pensées. » (p. 7)
Cette spiritualisation de la pensée ne consiste pas à acquérir ou à apprendre quelque chose par un travail incessant ou un mérite particulier. Elle comporte plutôt l'acceptation des faits concernant la substance spirituelle de la vie et de notre relation à Dieu, l'Entendement divin.
Nous pourrions commencer par penser au corps humain comme à un miroir qui reflète ce que la conscience humaine croit être vrai au sujet de l'homme. Quand la pensée est influencée par le divin, nous percevons la création de Dieu comme pure, complète et inviolable. Le corps manifeste cette compréhension en étant libre, plein de vigueur et en bonne santé. Mais lorsque la pensée est influencée par des vues matérielles, limitées, qui conçoivent l'homme comme un mortel – sujet aux troubles divers, à la maladie, à la détérioration, aux coups du hasard, à la vulnérabilité – le corps manifeste cette fausse croyance concernant la réalité sous forme de maladie.
L'idée que les hommes se font de Dieu donne un peu plus loin les explications suivantes: « L'Entendement est suprême; et cependant nous faisons plus de cas de la matière et nous nous appuyons sur elle pour obtenir la santé et la vie. L'Entendement, qui gouverne l'univers, gouverne chaque action du corps aussi directement qu'il fait mouvoir une planète et contrôle les muscles du bras. » (p. 8)
La Vie réelle est Esprit, Dieu, et est entièrement bonne. Dieu, la Vie, est aussi l'Entendement, qui gouverne chaque élément de son univers parfait. Reflétant la vitalité et la plénitude de l'Esprit infini, la substance véritable de l'être de l'homme est spirituelle. La prétendue présence corporelle de la matière est une conception erronée de la création de Dieu, qui perd l'emprise qu'elle a sur nous et finit par disparaître dans la lumière de la compréhension spirituelle.
La capacité qu'a Dieu de maintenir la vie de l'homme au niveau de la perfection – de nourrir et de protéger Son idée – est illustrée par ces paroles de Jésus: « Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valezvous pas beaucoup plus qu'eux? [...] Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par dessus. » (Matth. 6:26, 33.)
De même que le corps manifeste ce que nous pensons de nous-mêmes – sur le plan matériel ou spirituel, de même la nourriture ne possède que la substance de la pensée que nous lui attribuons. Vous avez peut-être entendu dire que nous sommes ce que nous mangeons, mais cette phrase de Shakespeare est plus appropriée encore: « Rien n'est bon ou mauvais, mais c'est la pensée qui le rend tel. »
L'influence de la pensée de l'individu sur ce qui lui arrive explique les variations constantes des théories relatives à une alimentation saine. Alors qu'un régime riche en graisses et pauvre en féculents profitera à une personne, il ne conviendra pas du tout à une autre. Ou bien un régime composé de féculents et dépourvu de graisses maintiendra quelqu'un en bonne santé et pourra rendre malade une autre personne.
C'est souvent le métabolisme qui est rendu responsable de ces différences. Mais la Christian Science introduit la notion que le métabolisme humain, comme le corps lui-même, est un concept mental, une image de la pensée qui ne fait que refléter ce qui le gouverne.
Dans Science et Santé, nous lisons: « On nous dit que la nourriture simple de nos ancêtres contribuait à leur donner la santé, mais c'est là une erreur. De nos jours leur régime ne guérirait pas la dyspepsie. Même avec des règles de santé dans la tête et une nourriture très digestible dans l'estomac, il y aurait encore des dyspeptiques. » (p. 197) Le métabolisme humain est le mécanisme opérant les transformations chimiques grâce auxquelles l'énergie est fournie au corps. Mais Science et Santé affirme: « Quand le mécanisme de l'entendement humain cédera la place à l'Entendement divin, l'égoïsme et le péché, la maladie et la mort perdront leur point d'appui. » (p. 176)
« Les gaz ne peuvent s'accumuler dans l'estomac, les sécrétions et les combinaisons ne peuvent avoir d'effet sans l'action de la pensée mortelle, autrement dit l'entendement mortel », nous dit encore Science et Santé, et il ajoute: « Ce que l'on appelle entendement mortel envoie ses dépêches dans tout son corps, mais ce prétendu entendement est à la fois le messager et le message de cette télégraphie. » (p. 399)
La Science du christianisme peut effacer de l'esprit et du corps les croyances erronées associées aux problèmes de nutrition. Elle accomplit cela en révélant le pouvoir et le gouvernement spirituels de l'Entendement divin, Dieu, qui prend soin de toute Sa création.
La jeune femme mentionnée plus haut acquit, un soir, une meilleure compréhension de ce fait. Elle se sentait submergée par la peur. Elle craignait en effet que ce qu'elle avait mangé ne produise encore une autre infection rénale. Elle pria en affirmant la domination, que Dieu lui avait donnée, sur la crainte – sur toute fausse coryance à une existence matérielle. Sa prière fut d'abord très hésitante, mais elle constata que Dieu lui donnait la force et l'inspiration de faire front et de vaincre la peur. Seule la prise de conscience du droit divin d'être libre, ayant son origine dans le Christ, pouvait lui apporter une telle paix, un tel calme. Sarah s'est réveillée le lendemain matin, non seulement en se sentant beaucoup mieux, mais elle n'a plus jamais souffert de ce problème.
La vie est réellement plus que ce que nous mangeons. Le corps est plus que ce que nous en voyons. Acquérir la domination sur un concept restreint de la vie et du corps, y compris sur la crainte des effets de la nourriture sur le système humain implique de se connaître soi-même comme Dieu nous a créés.