Comment se peut-il que Dieu, l'Amour divin parfait, permette que soient commis des actes provoqués par la haine ? Ceux qui ne croient pas que Dieu est l'Amour infini haussent les épaules en disant: « Le mal existe. » Néanmoins, ceux qui ont vu à l'œuvre le pouvoir divin savent que Dieu est bon.
Ils s'attendent à recevoir bien davantage de Dieu, notamment la protection et la sécurité. Il est en fait possible, et important, de démontrer le pouvoir qu'a Dieu de combattre le mal avec efficacité – de prouver que Dieu crée seulement le bien.
Nous ne luttons pas contre des personnes. Nous luttons contre le raisonnement aveugle et égoïste qui pourrait entraîner quelqu'un à justifier de mauvaises actions. Ces pensées agressives, semblables à des éclairs par une chaude nuit d'été, apparaissent souvent sans prévenir. Comment nous défendre contre ces pensées inaperçues qui se transforment soudain en actes de violence ? En ce qui me concerne, la solution consiste à prier et à prendre plus profondément conscience du Christ.
En effet, c'est le Christ, le Messie, ou « Dieu avec nous » qui nous sauve du péché, le nôtre ou celui d'autrui. Le Christ est « une influence divine toujours présente dans la conscience humaine... » (Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. xi). En cultivant la faculté d'être réceptif à l'influence divine, le Christ dans la conscience humaine, nous nous engageons dans un système de défense divin. C'est un aspect de la prière. Une telle prière nous prévient d'une agression imminente et permet même de neutraliser les impulsions destructrices et la haine.
Se mettre à prier uniquement quand se produit une tragédie ne suffit pas. Il nous faut prier chaque jour afin de nous libérer du mal, comme Jésus nous l'enseigne dans la Prière du Seigneur (voir Matth. 6:13). La prière quotidienne est préventive et empêche le mal de parvenir à ses fins. Nous pouvons prier avec le psaume 140 qui commence ainsi: « Eternel, délivre-moi des hommes méchants ! Préserve-moi des hommes violents. » Et qui se termine de la façon suivante: « Oui, les justes célébreront ton nom, les hommes droits habiteront devant ta face. » Prier de cette manière, en laissant notre cœur tout entier s'inspirer de la signification spirituelle de ces messages, nous aidera ou aidera quelqu'un dont nous ne ferons peut-être jamais la connaissance, à résister aux impulsions agressives et à les éviter.
Un comportement agressif est soit volontaire soit involontaire. « Magnétisme animal » est le terme qui définit le vrai coupable. « Ainsi qu'on l'appelle en Science Chrétienne, le magnétisme animal ou hypnotisme est le terme spécifique désignant l'erreur, ou entendement mortel. C'est la fausse croyance que l'entendement est dans la matière et qu'il est à la fois mauvais et bon; que le mal est aussi réel que le bien et plus puissant. Cette croyance n'a pas une seule qualité de la Vérité. Elle est, ou ignorante, ou maligne. » (Science et Santé, p. 103.) Une agression involontaire est un état de pensée hypnotique où l'égoïsme règne à un tel point que la violence semble justifiée sans même qu'on y pense. Les crimes passionnels, les accès de colère soudains, les actes violents commis dans un moment de panique en sont des exemples.
Comment se défendre contre l'agression involontaire ? En priant chaque jour afin d'être libéré du mal et en entretenant une conscience spiritualisée qui met en garde contre le danger. La Bible contient un récit où le comportement du roi Saül est un exemple de violence soudaine (voir I Sam. 18:6-11). Saül devint de plus en plus jaloux de David. Un jour, il fit éclater toutes les pensées sombres qu'il ruminait et jeta soudain sa lance en direction de David afin de le tuer. David l'évita avec adresse. Sans aucun doute, c'était parce qu'il était proche de Dieu, l'Entendement divin, qu'il a été averti du danger et qu'il a pu réagir instantanément.
Quand David fut attaqué une seconde fois sans aucune provocation de sa part, il s'enfuit (voir I Sam. 19:8-18). Il ne laissa pas la jalousie de Saül continuer à l'agresser. David répondit à la violence aveugle en se montrant vigilant. Aucun sentiment erroné de loyauté n'avait le pouvoir d'inciter David à rester dans un environnement dangereux.
L'agression volontaire, quant à elle, cherche délibérément à nuire. Le sens moral est réduit au silence. Le sentiment de culpabilité ou toute autre influence modératrice sont bannis.
Comment se défendre contre cette mentalité malveillante ? Outre la prière quotidienne et la prise de conscience de la présence du Christ, nous triomphons de la malveillance en faisant de vigoureux efforts pour connaître le bien et l'accomplir. Il ne suffit pas de simplement éviter de faire face à la méchanceté. Il est nécessaire de comprendre que le bien est plus puissant et plus actif que le mal.
David le prouva face à Saül. Le comportement agressif de Saül se transforma en une malveillance qui le dévorait tout entier, et il poursuivit David pendant des années en cherchant à le tuer. David se tourna constamment vers Dieu et il reçut directives et protection. David alla même plus loin et, dès qu'il en eut l'occasion, il se montra bon envers Saül. D'ailleurs, à un moment donné, les actes de bonté de David touchèrent Saül, et nous lisons dans la Bible qu'il « dit à David: Tu es plus juste que moi; car tu m'as fait du bien, et moi je t'ai fait du mal. [...] Puis Saül s'en alla dans sa maison » (I Sam. 24:18, 23). Même si l'impulsion malveillante n'avait pas été totalement éliminée, les actes de bonté avaient eu pour effet d'écarter le danger immédiat.
David ne s'efforçait pas naïvement d'être bon envers Saül. Il prenait des précautions afin de ne pas s'exposer à une attaque. L'accomplissement du bien résultait directement de la relation étroite qu'il avait avec Dieu, qui est toute bonté. Il est naturel et inévitable que l'homme, l'image de Dieu, exprime l'intelligence et la bonté.
Jésus-Christ apprit à ses disciples comment répondre à la haine et à l'agression volontaire lorsqu'il dit: « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. » (Matth. 5:44.) Jésus suivit son propre conseil lorsqu'il prêcha aux officiers venus l'arrêter. Ses enseignements les touchèrent tant qu'ils retournèrent vers les Pharisiens sans l'avoir appréhendé (voir Jean 7:32, 45, 46).
Lorsque je travaillais en qualité de visiteuse dans un centre d'accueil pour sans-abri, j'avais été tout particulièrement émue par un jeune homme dont l'existence avait été transformée par le bien que d'autres avaient accompli. On lui avait dit que rien n'avait d'importance à l'exception de ses proches et de lui-même. On lui avait aussi dit que personne d'autre ne prendrait soin de lui ni ne serait prêt à l'aider. Cette attitude s'exprima à travers un manque total de respect envers toute personne n'appartenant pas au cercle familial. La délinquance juvénile mena rapidement à des actes criminels violents jusqu'à ce qu'il soit incarcéré.
En prison, il découvrit que Dieu est Amour et on lui parla aussi de l'amour du Christ. Il rencontra des gens qui s'efforcèrent de l'aider. Cela le réveilla. Son comportement envers les inconnus changea. Le manque de respect envers autrui disparut, de même que les impulsions violentes. L'exemple que donnèrent certaines personnes qui suivaient le conseil de Jésus d'être bon envers les gens qui ont un comportement haineux transforma son existence.
La découvreuse de la Christian Science, Mary Baker Eddy, écrivit un article qui explique comment faire face spirituellement aux phases du mal volontaire et involontaire. En voici la conclusion: « Étant donné que notre époque est tourmentée par l'unique ennemi du bonheur humain, ennemi plein de haine et de dissimulation, ceux qui sont les amis les plus loyaux de l'humanité, consciencieux dans leur désir d'agir avec droiture et de mener une vie pure et chrétienne, devraient montrer plus de zèle à faire ce qui est bon, être davantage sur leurs gardes et vigilants. Ils réussiront alors, dans la mesure où ils agissent ainsi, et produiront de merveilleux résultats. » (The First Church of Christ, Scientist, and miscellany, p. 213.)
Lorsque nous prions quotidiennement afin que tous soient délivrés du mal et lorsque nous nous efforçons d'écouter la voix du Christ et d'y obéir, ces prières et ces efforts nous protègent et transforment notre prochain. Chaque prière compte – y compris la vôtre.
    