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La liberté dont personne ne peut nous priver

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 1999


La liberté permanente existe-t-elle ? Oui. Et ce qui est merveilleux, c'est que nous la possédons tous. Chacun de nous. Elle nous appartient pour toujours. Nous ne pouvons pas la perdre. Elle ne nous a pas été accordée par un gouvernement ni même par nos parents. C'est la liberté absolue qui nous appartient pour toujours, puisque nous sommes les enfants de Dieu. C'est la liberté spirituelle.

Si c'est bien vrai, si nous avons tous droit à la liberté spirituelle, pourquoi, allez-vous sans doute me demander, n'y a-t-il pas davantage de liberté dans le monde ? Dans certains pays, en effet, les droits de l'homme fondamentaux comme la liberté d'expression, la liberté de la presse, le droit de se réunir et la liberté d'adorer Dieu sont encore refusés aux habitants.

Si nous pensons que nous sommes de simples créatures physiques, il n'est pas difficile de croire que nous pouvons être privés de force, manquer d'intelligence, voir notre liberté restreinte ou même supprimée complètement.

En fait, la liberté est réellement présente, et nous nous sentons libres à mesure que nous prenons conscience de la toute présence de Dieu qui aime chacun de nous, Ses enfants. Nous connaissons la liberté véritable lorsque nous remplaçons un concept limité et matériel de nousmêmes par un point de vue totalement différent, un point de vue spirituel: nous voir tels que Dieu nous voit, comme Ses enfants bien-aimés.

Pensons à la liberté en partant du point de vue de ce que Dieu fait et non de ce que nous faisons. Nous n'avons pas décidé que Dieu serait notre Père, c'est Dieu qui nous a créés et c'est pourquoi nous sommes Ses enfants. Par conséquent, ce n'est pas que Dieu devienne notre Père, c'est que nous sommes Ses enfants. Puisque la nature de Dieu s'exprime à travers nous pour toujours, cette nature n'est pas restreinte, ne connaît pas de limites, elle est parfaitement libre de s'exprimer. De même, la question n'est pas de savoir si nous avons la possibilité de devenir libres. Nous sommes libres. Découvrir la liberté absolue que Dieu exprime pour toujours en nous, Ses enfants, la revendiquer, la vivre anéantit pratiquement toute forme de servitude et d'emprisonnement.

Dans le livre biblique de l'Exode, nous avons la parfaite illustration d'un peuple qui trouve, revendique et rend évidente cette liberté. Les enfants d'Israël furent menés hors de leur lieu de captivité par Moïse, un homme qui comprenait le lien qui l'unissait à Dieu et démontra le pouvoir libérateur qui en dérivait. En surmontant les obstacles qui menaçaient leur vie (la mer Rouge, le manque d'eau, la faim), Moïse aida le peuple hébreux à découvrir que là même où l'oppression et le désastre semblaient imminents se trouvait le pouvoir libérateur de Dieu qui les délivrait de façon très concrète. Ce récit peut être considéré comme simplement historique, mais on peut aussi y voir la preuve de la sollicitude tangible de Dieu, de la façon dont Il protégeait, sauvait et libérait Ses enfants non seulement d'ennemis physiques mais aussi de la peur, du désespoir et du manque de confiance en soi qui provenaient de leur croyance qu'ils étaient seuls et sans aide.

De plus, cette compréhension claire de la toute-puissance du seul Dieu suprême et infini, le bien, et de l'amour immense qu'il porte à Ses enfants les a libérés en leur permettant d'exprimer le courage, la force, l'intelligence et la bonté innée qui constituaient leur véritable héritage d'enfants de Dieu.

Je me souviens d'un incident survenu alors que j'allais encore au lycée, incident grâce auquel j'ai trouvé ce même genre de liberté. Au début de l'année, un professeur harcelait sans merci une élève et lui parlait avec dureté jusqu'à ce qu'elle se mette à pleurer. Nous étions tous très troublés par cela, mais personne ne faisait rien pour l'empêcher. Nous étions paralysés par la peur de subir le même traitement si nous disions quelque chose.

J'avais appris à l'école du dimanche qu'il est toujours légitime de bien agir et que je ne devais jamais craindre les conséquences d'un acte s'il était fondé sur de bons motifs. Dieu prendrait soin de moi. Plein d'appréhension, j'ai pris rendez-vous avec le professeur pour lui dire que je pensais qu'il se montrait injuste envers cette élève. Il était furieux. Il m'a dit que cela ne me regardait pas, que je ne faisais pas partie des meilleurs élèves de la classe et que je ne passerais sans doute pas dans la classe supérieure à moins que je ne change de comportement. J'ai vraiment senti l'étau de la peur se resserrer.

Jésus-Christ a déclaré: « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8:32) J'ai prié afin de savoir ce qu'était cette vérité. Au bout de plusieurs semaines, j'ai fini par comprendre que le professeur était aussi l'enfant de Dieu et que le seul pouvoir réel dans cette classe appartenait à Dieu, non au professeur. Pour me débarrasser de la peur que j'éprouvais chaque fois que j'entrais dans la classe, j'affirmais mentalement cette vérité et déclarais qu'elle constituait la seule autorité réelle qui s'exerçait sur moi et sur chaque personne présente. Le harcèlement dont était victime l'élève a diminué et a finalement cessé. A la fin de l'année, le professeur m'a dit qu'il avait vu une transformation s'opérer en moi, et il était vraiment très satisfait de mes progrès. Je l'étais aussi. Les élèves et moi avions été libérés de la peur d'être insultés, mais surtout j'avais éprouvé la véritable liberté de sentir et d'exprimer l'amour de Dieu.

Découvrir la liberté absolue que Dieu exprime pour toujours en nous, la revendiquer, la vivre, anéantit toute forme de servitude et d'emprisonnement.

De nombreuses années plus tard, je me suis retrouvé, au travail, face à une situation semblable. Un membre de la direction se montrait dur avec certains employés. Aucun de nous n'osait dire quoi que ce soit par crainte de perdre son emploi. Il semblait que ce qui était en jeu allait bien plus loin qu'un simple échec scolaire. En priant, je me suis rendu compte que la peur elle-même nous tenait en servitude. A la surface, nous avions peur de perdre notre travail. Or, en y réfléchissant profondément, j'ai vu que ce qui nous retenait prisonniers, c'était la peur de perdre la source de revenu qui nous permettait de subvenir aux besoins de notre famille. Le seul moyen de se libérer de cette peur consistait à comprendre davantage la vérité que la Christian Science révèle sur Dieu et sur le lien qui L'unit à l'homme.

Apparemment, une personnalité humaine avait le pouvoir de nous priver de notre moyen de subsistance. Cependant, puisque Dieu, la Vie et l'Amour infinis, est l'origine de tout être et de toute activité, Lui seul fournit à chacun de Ses enfants tout ce qui lui est nécessaire. Et il n'existe aucun entendement ni aucun pouvoir capable de s'opposer au plan de Dieu qui subvient aux besoins et donne les possibilités d'exprimer la bonté et l'amour. Par conséquent, il n'existe pas de personnalité humaine capable de priver les enfants bien-aimés de Dieu du bien infini qu'il accorde sans cesse, de les dominer, de les blesser ou de leur nuire. Prendre conscience de ces vérités spirituelles et les comprendre un tant soit peu a mis en lumière la liberté spirituelle qui non seulement m'appartenait mais appartenait aussi à chacun, y compris au directeur en question. La difficulté s'est résolue rapidement, et je me suis senti en paix. J'étais libre; je voyais que ce directeur n'avait pas le pouvoir de me nuire ou de nuire à d'autres.

Donc, la vraie liberté ne consiste pas seulement à être délivré de la peur, de la domination, etc., elle consiste à vivre notre véritable identité, à ressentir si totalement l'amour et la bonté de Dieu qu'il nous est tout bonnement impossible de ne pas refléter cet amour et cette bonté et de ne pas en faire profiter ceux qui nous entourent.

« Admettre en son for intérieur que l'homme est la propre ressemblance de Dieu met l'homme à même de saisir l'idée infinie », écrit Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Christian Science (Science et Santé, p. 90). La vérité contenue dans cette phrase est très simple. La liberté spirituelle se révèle lorsque nous prenons conscience du fait que nous sommes en réalité les enfants de Dieu, l'expression même de Sa nature et de Son intelligence. Nous avons la possibilité de le revendiquer pour nous-mêmes et découvrir ainsi encore un peu plus cette liberté dont personne ne peut nous priver.

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