Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Société et progrès

La Christian Science, la Spiritualité et les Sciences: découverte et progrès

(première partie)

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 1999

Cet article a paru à l'origine en anglais dans le Christian Science Journal d'août 1999


Au cours de l'Assemblée annuelle de L'Église Mère, qui a eu lieu le 7 juin dernier, un collaborateur de la rédaction des périodiques de la Christian Science, a animé un débat entre trois scientifiques. Ces derniers se sont entretenus de l'évolution des sciences à la lumière de la découverte qu'a faite Mary Baker Eddy, à savoir que la réalité est spirituelle, non matérielle, et que l'univers est structuré et gouverné par la loi divine. Ils ont aussi expliqué que la prière les guide dans leur travail, chacun dans sa sphère respective, et qu'elle apporte la guérison dans leur existence.

Les participants au débat:

a enseigné la physique à l'Université Mount Holyoke, dans l'ouest du Massachusetts. Il a également travaillé à l'Université d'Harvard et dans les Laboratoires Bell où il a fait des recherches entre autres sur les ondes gravitationnelles, les positrons et l'astronomie optique. Il effectue actuellement un voyage en voilier qui doit durer un an, en compagnie de sa femme et de son fils.

est un responsable de la recherche à l'Institut SETI, institut consacré à la recherche de l'intelligence extraterrestre, à Mountain View en Californie. Il enseigne également l'astronomie à l'Université de Californie, à Santa Cruz et il tient une chaire de physique et d'histoire à Principia, un établissement d'enseignement supérieur dans l'Illinois.

est un informaticien spécialisé dans l'intelligence artificielle. Il dirige un programme d'étude à l'Université George Washington, à Washington, D.C. De par sa formation, David a fait des recherches sur l'évolution de la science moderne en étudiant la vie des savants qui effectuaient des calculs avant que les machines le fassent pour nous.

Warren Bolon: Commençons par parler de la science au niveau du cosmos, ce que les scientifiques appellent l'univers connu. Laurance, qu'avez-vous pu observer dans les sciences naturelles, notamment en astronomie et en astrophysique, qui met en évidence l'effet de levain de la spiritualité, de nos jours, ainsi qu'au cours des cent dernières années ?

Laurance Doyle: Mary Baker Eddy affirme que « l'astronomie, l'optique, l'accoustique et l'hydraulique sont toutes en guerre contre le témoignage des sens physiques » (Non et oui, p. 6). Et ainsi que le mentionne John Templeton, nous pensions que la terre était plate, mais ce n'était qu'une illusion des sens. L'intelligence a dû dépasser cette perspective. Remarquez que c'est la perspective qui a dû changer, non la terre. La terre n'est pas ronde parce que les gens se sont mis à prier et que la terre a été guérie. Nous avons adopté une autre perspective. Lorsque nous croyions que la terre était au centre de l'univers, nous jouissions d'une position privilégiée, nous étions au milieu. Cependant, nous occupions également une position peu enviable: nous étions en bas. D'après la science et la théologie du Moyen Age, la seule chose qui était située plus bas que la terre, c'était l'enfer; et vous deviez monter pour atteindre les anges et monter encore plus haut pour atteindre Dieu. Un pape de l'époque a dit en substance: « Si nous permettons à la Terre de monter au ciel, quelle est l'utilité du salut ? » Réflexion intéressante. Nous avons rejoint un univers plus vaste. En fait, actuellement, nous sommes au milieu d'une révolution. Au lieu de mettre le soleil au centre des choses à la place de la terre, nous nous mettons à remplacer la matière comme étant la substance des choses par la pensée ou la conscience. Et vous – nous tous – sommes les scientifiques de cette révolution. L'astronomie indique simplement que nous sommes en train d'échanger la notion de l'esprit humain occupant le centre pour la notion de la vie dans l'Entendement infini. Et c'est cela, le salut.

Bolon: David, qu'avez-vous à dire sur cette idée d'échanger des choses pour des pensées ? Que penser de la dématérialisation de la matière par les ordinateurs ?

David Grier: Je ne parvenais pas à trouver de réponse à cette question jusqu'à ce qu'il me devienne très clair qu'on ne peut pas « faire » des sciences sans spiritualité. Dire que la science se contente d'observer la matière reviendrait à se joindre aux partisans de la terre plate. Comme l'a expliqué Laurance, nous nous retrouverions avec une terre plate et nous essaierions de la guérir. Mary Baker Eddy parle de connaître la vérité avec plus d'exactitude que nous pouvons calculer une éclipse (voir Science et Santé, p. 84).

A l'époque de Mary Baker Eddy, la Marine des États-Unis engagea environ vingt-cinq personnes pour calculer les éclipses, et uniquement pour cela. (Pour ceux qui, parmi vous, n'aiment pas les longues divisions, ce ne serait pas un travail à vous confier !) Ces personnes passèrent l'année entière à calculer les positions des planètes. A mesure que la Marine se développait, qu'elle allait dans des contrées de plus en plus éloignées, elle avait besoin de plus en plus de calculs. Et elle avait le choix entre deux possibilités: La première consistait à embaucher encore plus de gens – et croyez-moi elle tenta l'expérience, mais ça ne marcha pas très bien. La deuxième solution consistait à envisager le problème sous un autre angle. Et ce faisant, la Marine comprit que les calculs, considérés comme appartenant au domaine de l'intelligence humaine, étaient régis par des lois. Aujourd'hui, vous prenez une poignée de sable, vous y ajoutez quelques gouttes d'or fondu et vous avez une puce au silicium. Elle est capable d'effectuer des opérations parce que des lois gouvernent son fonctionnement. Et ces lois supplantèrent la notion mystérieuse selon laquelle seule une intelligence humaine limitée était capable de faire des calculs. Non seulement, cette puce peut calculer des éclipses bien plus rapidement que les gens à l'époque de Mary Baker Eddy, mais elle nous permet aussi d'examiner des choses qu'il nous était impossible de voir, réfléchir à des choses qu'il nous était impossible de percevoir, parce qu'elle a la capacité de les sonder au moyen d'equations, de calculs et de graphiques permettant de représenter l'invisible.

Bolon: Laurance, au cours de précédentes conversations, nous avons parlé assez longuement de la méthode scientifique. Pourriez-vous redire ce que vous nous aviez fait remarquer ?

Doyle: Avec plaisir. Je regardais une émission de télévision et l'animateur, Bill Moyers, interviewait l'écrivain scientifique, Issac Asimov. Moyers lui a demandé: « Comment définieriezvous la science ? » La réponse d'Asimov m'a surpris: « La science, c'est comparer vos pensées avec celles de l'univers pour voir si elles correspondent. » Je me suis dit: « C'est aussi la définition de la prière. » On pourrait dire que la prière, c'est comparer vos pensées avec celles du créateur de l'univers pour voir si elles correspondent. Cela exige de l'humilité. Il vous faut abandonner vos idées préconçues et vérifier que ce que vous pensez correspond à ce que Dieu connaît de l'univers. Et c'est réellement cela, la méthode scientifique. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « La prière ne saurait changer la Science de l'être, mais elle tend à nous mettre en harmonie avec cette Science. » (p. 2)

Grier: Récemment, j'assistais à un congrès au cours duquel l'un des intervenants a expliqué comment la notion d'objectivité se transforme, notamment l'objectivité dans la méthode scientifique. Cela ne m'a pas paru particulièrement évident: on est objectif ou on ne l'est pas, après tout. Or, je me suis rendu compte que cette vision des choses indiquait l'effet de levain dans la pensée. Il a expliqué qu'au XVIIIe siècle, on considérait que la notion d'objectivité scientifique ne pouvait être comprise que par un génie. Au XIXe siècle, l'objectivité était un peu comme un journal dans lequel vous vous imprimeriez une description de l'univers pour ensuite la passer aux autres. En entrant dans le XXe siècle, l'objectivité est devenue une activité créatrice parce que nous travaillons avec des choses que personne ne voit. Par exemple, une grande partie de l'astronomie repose sur des ondes lumineuses que nous ne voyons pas, sur des transmissions radio ou d'autres phénomènes invisibles. Cela nécessite une certaine compréhension créatrice de rassembler toutes ces idées sous une forme que nous sommes à même de concevoir, de voir et avec laquelle nous pouvons travailler.

Bolon: Nous avons examiné brièvement la façon dont la pensée scientifique évolue au niveau du macrocosme, de l'univers connu. Ben, quels signes de l'élévation ou de l'élargissement de la pensée voyez-vous dans le domaine de la physique subatomique, dans le monde de l'infiniment petit ?

Benjamin Brown: L'évolution de la physique quantique ou mécanique quantique est très intéressant. La mécanique quantique consiste, en gros, à étudier les particules subatomiques et leur comportement. Dans les années vingt et trente, les théoriciens se penchaient sur le fait que ces particules ne se comportaient pas de la façon dont Isaac Newton l'avait décrit. Elles obéissaient à différentes lois. Et ces lois étaient si inhabituelles, si obscures que lorsque j'ai étudié la mécanique quantique à l'université, on m'a dit de ne pas essayer de la comprendre, parce que personne ne la comprenait réellement. On m'a même dit que si vous vous imaginiez la comprendre, vous vous trompiez certainement !

On pourrait dire que la prière, c'est comparer vos pensées avec celles du créateur de l'univers pour voir si elles correspondent.

Dans la vie de tous les jours, nous pensons que la matière est solide. Or, si vous vous placez au niveau de la mécanique quantique, vous vous apercevez que même quand je mets la main sur cette table, je ne suis pas réellement en train de toucher quoi que ce soit. Les électrons de ma main et les électrons de la table se repoussent par un phénomène de répulsion. Par conséquent, la vision de la réalité que vous obtenez lorsque vous étudiez à fond la mécanique quantique est bien différente de la perception quotidienne, et la matière se met littéralement à disparaître à mesure que nous nous approchons de l'infinitésimal. Néanmoins, si vous allez dans l'autre direction, vers le cosmos, vous avez la sensation qu'il y règne un ordre, une compréhension et un principe, et en même temps cet univers matériel paraît en grande partie sans vie. Je puise beaucoup plus de réconfort dans une vision spirituelle de l'univers que dans une vision matérielle.

Certaines personnes me demandent parfois: « Comment pouvezvous être physicien et Scientiste Chrétien en même temps ? » Je dirais qu'il y a une certaine beauté à comprendre des principes physiques, et ces principes nous orientent vers un principe plus élevé, le Principe divin. Mary Baker Eddy perçut cette beauté. Je suis arrivé à Boston en voilier, en provenance des Bahamas. Un matin, j'ai pensé: « Comment décrire cette beauté ? » Je regardais le soleil se lever à l'horizon et la lune disparaître, sans aucune terre en vue. Cette beauté, cette splendeur et cette sérénité, même si cela paraît incroyable, m'a rappelé ce que j'avais vu, quinze ans plus tôt, Laboratoires Bell: la beauté d'un positon et d'un électron en phase de combinaison. C'était le même principe qui opérait.

Bolon: Ben, qu'est-ce qu'un positon ?

Brown: Un positon est une particule d'antimatière, un électron de charge positive. Je ne voudrais pas entrer dans trop de détails techniques, mais je crois que c'est déjà fait ! Les positons sont utilisés dans l'étude de la matière, et au cours de mes recherches, j'ai observé les positons qui se heurtaient à des choses et étaient annihilés par les électrons. Cela m'a amené à mieux comprendre les interactions de la matière et de l'antimatière ainsi que les processus au centre de la galaxie. Le processus mental nécessaire à la recherche est l'une des raisons principales qui m'ont conduit à étudier la physique, et cela m'a aidé à comprendre la Christian Science. Le défi à relever consiste à voir au-delà de ce que montrent les sens matériels pour discerner l'univers totalement spirituel, c'est-à-dire l'univers réel.

Bolon: David, vous avez étudié l'histoire de la science. Pourriez-vous replacer dans son contexte l'évolution de la physique au cours du siècle dernier ?

Grier: Un positon en phase de combinaison peut vous paraître beau, Ben, mais je dois admettre que cette beauté m'échappe encore !

A mes yeux, l'époque qui recouvre la vie de Mary Baker Eddy et les années qui ont immédiatement suivi ont toujours extrêmement bien montré la coïncidence entre les progrès des concepts spirituels et les progrès de la pensée humaine. Dans le domaine de la physique quantique, c'est très clair et nous l'avons constaté à maintes reprises: je veux parler de l'abandon des pensées anciennes pour les nouvelles. Et c'est réellement cela le levain à l'œuvre dans la science. Il est si facile de penser que les scientifiques sont des gens qui passent leur temps à observer la matière et finissent par en tirer des conclusions. Si vous vous contentez de cela, vous n'arriverez à rien. Vous avez besoin d'inspiration pour aller au-delà de ce que voient les sens.

A l'époque de Mary Baker Eddy sont apparus de nouveaux modèles dans le domaine de l'électricité et de la reproduction des plantes. La physique atomique débutait, la chimie connaissait un développement important et tout cela a conduit à une floraison au XXe siècle. Or, le développement de ces sciences avait pour origine le désir d'examiner plus en profondeur, d'aller au-delà des limites. Et cela, c'est l'influence spirituelle à l'œuvre.

La deuxième partie de ce débat a paru dans le Héraut de décembre 1999.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / octobre 1999

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.