Shi-masana était âgée de quatre-vingt-cinq ans environ lorsque nous nous sommes rencontrées. Elle débordait de vitalité et d’amour, riait beaucoup et avait un merveilleux sens de l’humour. Notre amitié dura vingt ans, et son amour pour Dieu ne faiblit jamais.
Son existence ne fut pas facile au sein de la nation Navajo: elle dut élever seule ses enfants, prendre soin de sa terre et de ses moutons dans le Canyon de Chelley, mais on considérait qu’elle avait réussi. Or, dix ans avant que nous fassions connaissance, Shi-masana commença à se sentir de plus en plus faible.
Tandis que son état de santé se détériorait, elle découvrit que son cousin avait recours à la sorcellerie dans le but de la tuer. Ce cousin avait exprimé le souhait d’être en compagnie de Shi-masana le plus souvent possible, et il passa donc de nombreuses heures dans la demeure de celle-ci. Pendant tout ce temps, il préparait des potions et accomplissait certains rites afin de la faire mourir. En me relatant cette histoire, la fille de Shi-masana était persuadée que le cousin avait des mobiles très simples: il était jaloux de sa mère et de ce qu’elle avait accompli — son troupeau était plus grand que le sien. America’s Fascinaing Indian Heritage résume ainsi les raisons de cette pratique: « En général, les sorciers désirent à la fois se venger et s’enrichir. » James A. Maxwell, ed., America’s Fascinating Indian Heritage (Pleasantville (New York), U.S.A.: The Reader’s Digest Association, Inc., 1978), p. 240.
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