Un ami ecclésiastique me racontait un jour que sa mère, une chrétienne fervente, donnait toujours à l'église la dîme de ses revenus. En effet, sa famille possédait une pommeraie et ils vendaient la plus grande partie de leurs pommes. Un dixième des bénéfices allait à l'église.
Une année, il gela alors que le printemps était déjà bien avancé, et la récolte de pommes des autres cultivateurs fut perdue. Quand les gens demandaient: « Pourquoi vos pommes sont-elles intactes ? », la mère de mon ami répondait: « C'est peut-être à cause de la dîme. »Mon ami m'a alors expliqué que sa mère était convaincue que Dieu tiendrait la promesse qu'il fait dans la Bible, dans le livre de Malachie: « Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, afin qu'il y ait de la nourriture dans ma maison; mettez-moi de la sorte à l'épreuve, dit l'Éternel des armées. Et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. » Mal. 3:10, 11.
L'histoire de mon ami et de sa mère illustre un fait fascinant: il existe une loi spirituelle qui opère de manière universelle dans la conscience individuelle. Et elle comble de bienfaits tous ceux qui la respectent. Lorsque les gens comprennent cette loi et se laissent guider par elle, ils expriment le générosité, la gentillesse, etc., et ont une confiance absolue en Dieu, le bien. La loi de Dieu garantit que les bienfaits suivront. Chaque fois que nous exprimons notre véritable nature d'enfant de Dieu en nous montrant bons et désintéressés, nous sentons la joie monter en nous; nous participons à l'action de la loi de Dieu. La loi universelle et divine du bien n'est pas réservée à une seule personne ou à une seule religion. Que nous soyons chrétiens, musulmans ou juifs ne change rien, car aux yeux de Dieu, nous ne sommes pas catalogués par appartenance religieuse. Comment une étiquette religieuse — une étiquette humaine — pourrait-elle avoir le moindre impact sur une loi spirituelle ?
Toutefois, il est nécessaire que les concepts humains de Dieu se spiritualisent. La Bible apporte de nombreuses preuves de l'action de la loi divine et des bienfaits qui en découlent: Moïse qui trouve de l'eau dans le désert; Daniel qui sort indemne de la fosse aux lions; Schadrac, Méschac et Abed-Nego que le feu de la fournaise ardente ne touche pas; et les nombreux récits où des gens sont guéris de maladies physiques. En général, la théologie classe ces événements dans la catégorie des « miracles », et les scientifiques n'en tiennent aucun compte. La prédominance de ces opinions est l'une des raisons pour lesquelles la véritable signification de ces événements a été obscurcie et l'opération de la loi divine largement ignorée.
Or, aujourd'hui, nous avons des preuves de l'action, dans la conscience humaine, de la loi divine qui guérit, régénère les gens et leur donne davantage le désir de mener une vie de bonté et de moralité. Un grand nombre de personnes qui cherchent sincèrement la Vérité sont conscientes de l'influence de cette loi spirituelle et s'efforcent de la comprendre et d'y obéir. Elles travaillent de façon désintéressée pour des causes légitimes et apportent beaucoup à la société. Pourtant, puisqu'il est généralement admis que de bonnes pensées et de bonnes actions ont leur origine dans l'esprit humain, certaines personnes croient qu'elles peuvent vivre une existence productive sans avoir recours à l'Entendement infini, Dieu. Néanmoins, la loi de Dieu est toujours à l'œuvre dans la conscience humaine, prête à transformer les vies et à aider les individus à mieux Le connaïtre. Cela leur fait mieux comprendre qu'ils sont utiles parce qu'ils reflètent l'Entendement.
L'enseignement erroné qui attribue les phénomènes de la création à une cause matérielle, au lieu d'une cause spirituelle, est une autre raison pour laquelle la loi divine n'est pas plus largement comprise. C'est la loi universelle de l'Esprit qui maintient la création en place. Nous lisons dans Science et Santé de Mary Baker Eddy: « Par sa propre volition, pas un brin d'herbe ne pousse, pas un rameau ne bourgeonne dans le vallon, pas une feuille ne déroule ses contours gracieux, pas une fleur ne sort de sa cellule cloîtrée. »Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 191.
Mary Baker Eddy constata qu'on pouvait accomplir des guérisons par la prière. Néanmoins, après avoir découvert la Christian Science, il lui était impossible d'admettre que ces guérisons étaient le résultat de l'intervention miraculeuse de Dieu. Elle se dit qu'il devait y avoir une loi spirituelle qui gouvernait ces prétendues lois physiques. Elle mit en question la validité des lois matérielles de l'hérédité, de contagion, de l'infection et autres choses semblables; elle s'aperçut que ces lois paraissaient opérer seulement grâce à la force de la croyance humaine en leur pouvoir et que, privées de cette croyance et de la peur qu'elle provoque, elles s'avéraient impuissantes.
Bien entendu, il vaut mieux prévenir la maladie ou tout autre mal plutôt que de devoir en être secourus, et cela veut dire penser et vivre en conformité avec la loi de Dieu. S'efforcer chaque jour d'obéir aux Dix Commandements tels qu'ils ont été révélés à Moïse Voir Ex. chap. 20., suivre les enseignements que Jésus-Christ a donnés dans le Sermon sur la montagne Voir Matth. chap. 5-7. et saisir la signification scientifique et spirituelle de la Bible, c'est bâtir une solide défense contre le mal.
Nous avons des preuves de l'action, dans la conscience humaine, de la loi divine qui guérit et régénère.
La parabole de Jésus des ouvriers dans la vigne illustre l'égalité des récompenses divines pour un travail honnête. Voir Matth. 20:1-16. Un maître de maison sortit tôt le matin afin d'engager des ouvriers pour travailler dans sa vigne. Il fut convenu qu'il les paierait « un denier par jour ». A mesure que les heures passaient, il engageait davantage d'ouvriers en leur promettant de leur donner ce qu'il faudrait. Quand vint le moment de payer tout le monde, le maître de maison commença par ceux qui étaient arrivés les derniers. Il leur donna un denier, et ceux qui avaient été engagés les premiers s'attendaient donc à recevoir davantage, mais eux aussi eurent droit à un denier, comme il avait été convenu.
A première vue, c'était se montrer dur envers ceux qui avaient travaillé le plus longtemps. Or, à mon avis, la parabole parle de la venue du royaume des cieux (l'harmonie sur la terre) où les récompenses spirituelles ne dépendent pas du temps qui passe. Le travail mental nécessaire pour changer la fondation de notre pensée en la faisant passer de la matière à l'Esprit devient efficace quand nous cédons à l'omnipotence de Dieu. Le résultat final est le même, que nous ayons progressé rapidement ou lentement.
Si nous avons négligé de placer toute notre confiance en Dieu, il nous faut seulement rejeter la croyance selon laquelle l'esprit humain a la faculté de réussir seul, et obéir à Dieu afin d'avoir droit à la récompense céleste. La loi divine du bien opère partout — et nous avons simplement besoin de le reconnaître et de lui obéir.
