Pendant Environ Dix Ans, j'ai été seule pour élever ma fille, mais, si étrange que cela puisse paraître, je ne me suis jamais considérée comme « seule » ni comme « mère ». Je m'explique: j'avais un enfant à ma charge, mais j’ai toujours su que Dieu était mon Père et ma Mère, et le seul véritable Père-Mère de mon enfant.
Cette confiance en Dieu s'est développée pendant mon enfance. Mon père est décédé alors que j'avais cinq ans, et ma mère ne s'est jamais remariée, mais elle nous a appris que Dieu était notre Père-Mère, et nous n'avons jamais connu les inconvénients d'une famille monoparentale. Nous n'avons pas eu non plus le sentiment d'avoir des ressources limitées ni d'être privés d'une présence paternelle.
Qu'est-ce qui permet à l'enfant d'éprouver une telle plénitude ? C'est de connaître son Père-Mère Dieu et de ne pas dépendre d'une personne, mais de Dieu, pour tout ce dont il a besoin. Quand nous nous tournons vers une personne pour trouver le bonheur, la subsistance ou un abri, celle-ci peut nous décevoir ou disparaître de notre vie. Mais lorsque nous comprenons que la source de tout bien est notre Père-Mère Dieu, le bien est toujours là et ne dépend jamais d'une personne. Cette attitude nous procure la paix et la stabilité.
Avant d'être mariée et d'avoir un enfant, j'avais appris, grâce à la Science Chrétienne, que chaque idée spirituelle de Dieu possède tout ce dont elle a besoin pour exprimer la Vie dans toute sa plénitude. J'avais compris que je pouvais utiliser cette idée dans mes prières, et je l'ai vraiment assimilée avant la naissance de ma fille. Cette façon d'envisager la vie semblait si logique ! Si chacun de nous est une idée, pourquoi ne serait-il pas une idée parfaite ? Pourquoi ne serait-il pas déjà pourvu de tout ce dont il a besoin ? Après tout, pourquoi Dieu créerait-Il une idée incomplète, imparfaite ou dans le besoin ?
Alors qu'en est-il de tous les « si » et de tous les « mais » qui peuvent surgir lorsqu'on est seul à élever ses enfants ? Si on n'est pas marié ou si on est divorcé, si on n'a aucun secours moral ou si on est sans emploi, — si... si... si... — comment réussir à être heureux, à être capable de prendre soin de ses enfants ? Et comment résister à toutes les pensées qui prétendent avec insistance qu'en étant seul, on ne peut répondre à tous les besoins d'un enfant, qu'on n'est pas à même de le guider ou de contribuer à son développement mental ?
Ces suggestions peuvent nous sembler impressionnantes, mais nous n'avons pas lieu de les accepter ni de nous laisser décourager. Elles n'ont aucune réalité dans le royaume de Dieu. Ce qui ne veut pas dire que nous devions fermer les yeux sur la situation. Lorsque nous voyons, en nous-mêmes ou en autrui, une personne seule, pauvre, irresponsable, malade, irritée, dure, immorale, sans égards, inutile, il nous appartient de prier afin de rectifier cette conception erronée de l'homme créé par Dieu. Nous ne pouvons pas nous permettre d'accepter que l'homme soit un mortel séparé de Dieu, l'Amour, la source de tout bien. Grâce à la prière, nous pouvons rejeter les erreurs passées et renoncer à toute attitude qui nous empêche de percevoir la présence divine dans notre vie. Nous pouvons aussi affirmer que l'homme est l'enfant bien-aimé, parfait et heureux de Dieu, et que c'est là notre identité véritable, spirituelle.
Lorsque nous refusons l'image mortelle et que nous la remplaçons par ce que nous savons de l'homme créé par Dieu, notre vie se transforme. Si nous nous sentons seuls, nous pouvons affirmer que Dieu, l'Amour infini, est toujours présent, et nous attendre à obtenir des preuves de cet Amour. Tantôt ce seront de modestes changements, tantôt ce seront des revirements spectaculaires. Lorsque nous prions avec persistance, notre vie évolue et nous percevons les bienfaits que Dieu nous dispense à l'instant même.
Il faut, de toute évidence, une certaine discipline, mais les résultats en valent la peine. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Fixez fermement votre pensée sur ce qui est permanent, bon et vrai, et vous le ferez entrer dans votre existence dans la mesure où cela occupera vos pensées. »Science et Santé, p. 261.
Nous avons certes tous, chaque jour, maintes fois l'occasion de réexaminer nos pensées. En voici un exemple. Alors qu'elle était encore bébé, ma fille fut prise de douleurs violentes, et près de cinq mille kilomètres nous séparaient de ma famille. J'ai ouvert Écrits divers de Mary Baker Eddy, et j'ai lu le passage suivant: « Dieu est notre Père et notre Mère, notre Ministre et le grand Médecin; Il est l'unique parent véritable de l'homme sur la terre et dans les cieux. » Et, au paragraphe suivant, notre Leader ajoute: « Frère, sœur, bien-aimé dans le Seigneur, te connais-tu toi-même, et connais-tu Dieu ? Sinon, je t'en prie, en tant que Scientiste Chrétien, ne tarde pas à Le connaître, Lui, avant tout. »Écrits divers, p. 151.
« C'est formidable, ai-je pensé. La plupart des gens ont besoin d'un téléphone pour atteindre un médecin ou un parent, mais Mary Baker Eddy nous assure que Dieu est “le grand Médecin” et “l'unique parent véritable de l'homme” ! Qui est aussi proche de nous que Dieu ? Et je n'ai même pas besoin de L'appeler ! » J'ai aussitôt trouvé la paix, et ma fille s’est tout de suite rétablie.
Bien des personnages bibliques ont été, d'une façon ou d'une autre, privés de l'amour maternel traditionnel et de leur famille pour se retrouver apparemment abandonnés à eux-mêmes. Joseph fut jeté dans une citerne puis vendu aux Madianites, Jacob dut s'enfuir de sa maison après avoir volé la bénédiction de son frère, Ruth quitta sa patrie afin de suivre sa belle-mère, pour ne citer que quelques exemples. Ces personnes n'ont-elles pas toutes appris à s'en remettre à Dieu et à comprendre que le bien n'était pas une chose susceptible de disparaître de leur vie ? Christ Jésus nous a montré sans ambiguité ce qu'était notre famille réelle. En réponse à ses disciples qui lui annonçaient que sa mère et ses frères cherchaient à lui parler, il a demandé: « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Et le récit continue ainsi: « Puis, étendant la main sur ses disciples, il dit: Voici ma mère et mes frères. Car, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. » Matth. 12:48–50.
En réalité, chacun de nous fait partie de la famille de Dieu, notre Père-Mère, et chacun de nous — homme, femme ou enfant — est l'idée complete qu'il a créée. La démonstration de cette plénitude constitue un fondement solide pour des relations familiales morales et équilibrées qui répondent à nos besoins spécifiques. Quelles que soient les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, elles nous fournissent l'occasion de nous tourner vers notre Père-Mère Dieu et de nous en remettre à Sa bonté, à Son jugement et à Son amour.
Alors, comment allez-vous vous considérer ? Comme une personne seule, isolée, triste, victime des circonstances, soumise à des restrictions ? Ou comme quelqu'un d'unique, plein d'espoir, persévérant dans la prière, satisfait, complet ? Ce genre d’étiquette détermine souvent en grande partie notre existence. Ne laissez pas les étiquettes imposées par la croyance générale vous faire croire que vous êtes insatisfait, malheureux ou incomplet.
Si vous êtes seul, avec un enfant, vous n'avez pas à vous sentir abandonné ni isolé. Vous êtes en réalité une idée de l'Amour, Dieu, idée bénie par Sa présence et Sa sollicitude constantes. Et votre enfant est aussi l'idée complète de Dieu; son bonheur ne dépend que de son Père divin.
