Céder Au Pouvoir guérisseur de Dieu, grâce à la prière, c’est là un des éléments fondamentaux du christianisme. La prière fait atteindre à la pensée une altitude où la présence de Dieu, de la Vérité et de l’Amour, se fait nettement sentir, dans la conscience de Sa bonté qui environne toutes choses. Céder au divin apporte la guérison.
Il arrive que nous soyons si conscients de l’amour de Dieu, si parfaitement en harmonie avec notre divin Père, que la guérison est instantanée. A d’autres moments, nous avons besoin d’aide pour acquérir la conviction absolue de la totalité de Dieu et de la perfection de l’homme à Son image. Nous recourons alors à la prière et utilisons l’outil que constitue l’argument mental.
La prière fondée sur les arguments nie les suggestions du sens matériel (ce que disent les cinq sens physiques) et affirme les vérités du sens spirituel (ce que Dieu nous révèle). Le sens matériel soutient que l’homme est un mortel fragile, sujet à la maladie. Le sens spirituel transcende cette vue des choses et nous permet de discerner l’homme à l’image de Dieu, spirituel et parfait, robuste, libre et exempt de maladies.
« Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendre » Matth. 6:6., déclara Christ Jésus, le maître métaphysicien. Commentant ces propos, Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Pour bien prier, il nous faut entrer dans la chambre et en fermer la porte. Nous devons fermer les lèvres et imposer silence aux sens matériels. Dans le tranquille sanctuaire des aspirations ferventes, nous devons nier le péché et affirmer la totalité de Dieu. »Science et Santé, p. 15.
Dans la mesure où nous nous appuyons sur le témoignage spirituel, nous voyons se manifester la santé et l’harmonie. En réalité, seul ce que rapporte le sens spirituel est vrai, car le Dieu infini ne saurait avoir d’opposé. Le témoignage du sens matériel n’est véridique qu’en apparence, tout comme en mathématique des réponses inexactes peuvent sembler justes jusqu’à ce qu’on apprenne à obtenir les bonnes réponses.
La prière qui guérit n’a aucun rapport avec la volonté humaine. La prière produit la guérison quand on comprend ce qui est déjà vrai au sujet de Dieu et de l’homme. Il ne s’agit pas de s’efforcer de rendre l’harmonie réelle ni de changer une situation défavorable en une situation favorable. La prière qui guérit ne relève pas non plus de la pensée positive, car celle-ci est une manifestation de l’entendement humain qui s’ingénie à voir les choses du « bon côté » tout en acceptant la réalité du mal, considéré comme le prétendu « mauvais côté ». La prière doit se fonder sur Dieu: elle doit reconnaître que l’Entendement divin, Dieu, est le seul pouvoir et la seule présence.
Jésus affirma: « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Jean 8:31, 32. Connaître la vérité, grâce à la prière, c’est bien autre chose que de répéter des faits spirituels et de déclarer que les affirmations contraires, fondées sur la matière, ne sont pas vraies. Une prière purement mécanique ne guérira pas, car elle est dénuée de cet amour pour Dieu et pour l’homme qui est indispensable à la destruction de l’erreur. Afin de guérir, il nous faut ressentir, au moins dans une certaine mesure, l’autorité et la compassion pure qu’exprimait le Sauveur. Lorsque nous demandons humblement à Dieu les idées nécessaires à la résolution d’un problème, ces idées nous viennent avec le pouvoir transformateur de l’Amour divin. En cédant à cet Amour, nous connaissons la guérison.
Dieu, le bien, est toujours présent et tout-puissant, ce qui ne laisse ni lieu ni moment pour la manifestation d’un opposé. Cet opposé ne saurait exister qu’à l’état de supposition. Mais une supposition n’est jamais la réalité. Par conséquent, l’argument chrétiennement scientifique repose sur la reconnaissance du fait qu’il existe une seule réalité: l’harmonie qui procède de Dieu.
Voulant illustrer le fait qu’il n’existe qu’une seule réalité — un seul côté de l’existence — savoir Dieu, le bien, Mary Baker Eddy fit un jour cette remarque à ses élèves: « Ils ne sont pas deux — l’Entendement et la matière. Il faut nous débarrasser de cette notion. Comme nous le pensons généralement, nous nous imaginons que tout est bien si nous jetons quelque chose dans le plateau de l’Entendement, mais nous devons comprendre que l’Entendement n’est pas mis en balance avec la matière; c’est seulement alors que nous travaillons d’un seul côté et dans la Science. »Écrits divers, p. 280.
La prière, telle qu’elle est enseignée par Christ Jésus et la Science Chrétienne, reconnaît que les symptômes physiques de maladie ne sont que l’objectivation d’un faux état mental. Par conséquent, on recourt à l’argumentation mentale non pas pour améliorer une réalité nuisible, mais pour rectifier une erreur.
Le fait d’argumenter pour les faits spirituels et contre les suppositions mortelles corrige la pensée matérialiste et annule ses images objectivées sous forme de maladie ou de péché. Diriger ses prières exclusivement contre les symptômes physiques, c’est oublier que ce ne sont pas les symptômes qui constituent le problème, mais la pensée erronée.
Si le nom de la maladie vient à notre connaissance, il est utile, dans notre argumentation, de déclarer mentalement que le mal en question (que nous appelons par son nom) n’est pas réel, et qu’il ne fait donc pas partie de l’identité véritable de la personne pour laquelle nous prions. Mais que nous appelions ou non la maladie par son nom, nous pouvons rejeter tant ses symptômes et sa prétendue cause que la croyance générale à la maladie, en nous fondant sur la réalité du bien et sur sa toute-puissance.
L’argumentation mentale amène bien souvent des guérisons rapides. Quoi qu’il en soit, celui qui prie doit continuer à traiter scientifiquement le cas jusqu’à ce que la pensée du patient cède à la Vérité et à l’Amour spirituels, et que le corps manifeste la santé.
Lorsque Christ Jésus priait, il prenait conscience de la perfection présente de Dieu, l’Esprit, la Vie et l’Amour. Sachant qu’à l’instant même, Dieu est parfait, nous comprenons que l’homme créé par Dieu est, à l’instant même, dans un état d’harmonie absolue. C’est là la seule réalité de l’être. Ainsi cette argumentation spirituelle démontre qu’à l’instant même l’homme est harmonieux, qu’il n’est pas en train de s’efforcer d’atteindre une perfection qu’il possède déjà.
Je me rappelle la guérison d’une douleur atroce que j’avais soudain ressentie à la hanche. Alors que je m’en remettais à Dieu pour percevoir la vérité spirituelle dont j’avais besoin, je me suis souvenu avoir accepté la réalité d’un problème similaire concernant un de mes amis. Je me suis alors rendu compte que cette acceptation m’ôtait toute base sur laquelle revendiquer pour moi-même une exemption, puisque, soit nous étions tous les enfants de Dieu, et donc tous bien portants, soit aucun de nous n’était à l’abri de ce genre de problème. J’ai alors reconnu avec joie que Dieu, l’Amour divin, ne créait que le bien au bénéfice de tous Ses enfants sans exception. Puisque Dieu était infini, il n’existait rien qui soit susceptible de créer la douleur. Par conséquent, personne ne pouvait ressentir la douleur. Et cette douleur a immédiatement disparu.
« Est-ce mal de prier pour le rétablissement des malades ? » demande Mary Baker Eddy, pour répondre aussitôt: « Non, si nous prions selon les Écritures, en comprenant que Dieu a réellement donné toutes choses à ceux qui L’aiment; mais supplier l’Amour infini de nous aimer ou de restaurer la santé et l’harmonie, et puis admettre qu’elles ont été perdues sous Son gouvernement, c’est la prière du doute et de la croyance mortelle qui est inefficace en Science divine. »Ibid., p. 59.
Puisque l’argumentation mentale inspirée par Dieu participe de la Parole de Dieu, elle met la pensée en harmonie avec l’omnipotence et l'omniprésence de Dieu, le guérisseur véritable. Au cours du traitement, l’argument est souvent énoncé silencieusement, et l’esprit de la Parole de Dieu atteint la conscience du patient, détruit l’erreur au moyen de la vérité, ce qui produit la guérison. Forts de cette conviction, nous pouvons faire confiance à Dieu dans nos prières, et résister à la tentation d’essayer de convaincre oralement le patient qu’il est bien portant, car c’est faire acte de volonté humaine.
Bien que la sagesse puisse nous inciter à communiquer au patient des faits spirituels pertinents, de longues conversations traduisent parfois un manque de confiance dans l’efficacité de la prière sincère et silencieuse. D’ailleurs, une avalanche d’arguments énoncés à voix haute risque d’inciter le patient à résister à la vérité s’il n’est pas prêt à accepter les faits spirituels, et cela va à l’encontre de la guérison. Celui qui prie est convaincu de la puissance des vérités chrétiennement scientifiques qu’il affirme, car il les a démontrées dans sa propre existence, et les entretient avec amour dans sa pensée. Cette conviction éclairée investit ses prières de l’autorité divine.
On peut avec raison se demander: « Comment savoir sur quels points spirituels fonder ses arguments ? » Parfois, celui qui prie est tout naturellement conscient des faits métaphysiques en rapport avec le cas traité. Parfois, il doit renverser les suggestions erronées liées à la maladie, ou à quelque forme d’inharmonie, pour découvrir les vérités spécifiques nécessaires à son argumentation. Il peut aussi constater qu’en méditant un fait spirituel précis, un synonyme de Dieu, une phrase tirée de la Bible ou des œuvres de Mary Baker Eddy, ou bien encore quelques vers d’un cantique, il est peu à peu guidé vers les idées spirituelles appropriées. Cela met sa pensée en accord avec l’esprit de Vérité, et la guérison s’ensuit.
Quelle joie de contempler le bien que Dieu a créé, et de comprendre que les suggestions opposées du mal propres à un cas n’ont aucune réalité ! Comme Dieu a déjà créé la vérité pure, celui qui prie peut se libérer de toute croyance à un fardeau personnel et de tout sens de fausse responsabilité. Dieu étant l’unique Créateur de Son enfant éternellement parfait, c’est toujours à Lui que revient la gloire de la guérison.
