«Avant Tout, Sols loyal envers toi-même... » Beaucoup connaissent ce vers de Shakespeare, tiré de Hamlet. Cependant, découvrir sa véritable identité peut sembler une gageure. Il est si facile d’être prisonnier d’une image toute faite! Peut-être agissons-nous d’une certaine façon pour être comme tout le monde, ou bien encore parce que nous sommes influencés par certains facteurs qui semblent déterminants. « J’ai étudié le droit pendant huit ans, aussi suis-je censé être juriste. » « Je me suis toujours comporté de cette façon, il faut croire que je suis fait ainsi. »
Parfois, cependant, cette conception de la vie nous pèse. Nous nous rendons compte peu à peu — ou tout d’un coup — que quelque chose nous manque. Nous éprouvons un sentiment d’insatisfaction, de frustration, d’échec. Peut-être n’aimons-nous pas la façon dont nous nous comportons envers nos semblables. Nous nous demandons si nous ne sommes pas passés, en fin de compte, à côté de notre être véritable, de notre raison d’être essentielle. Nous sommes probablement saturés des réponses qui viennent du monde, parce que nous nous sommes aperçus qu’elles n’ont, en fait, rien résolu. Nous pensons peut-être que ce n’est qu’en parvenant à mieux nous connaître que nous pourrons retrouver le goût de l’action, de l’engagement et de l’amour du prochain. Mais avons-nous encore quelque chose à apprendre sur nous-mêmes?
Certainement, et nous pouvons nous en réjouir! La Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) nous apprend que rien ne nous oblige à nous considérer d’un point de vue matérialiste, qui entraîne notre perte. Les enseignements de Christ Jésus nous révèlent ce que nous sommes. « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » Matth. 5:48., a déclaré Jésus. Il en savait certainement plus long que nous sur nous-mêmes, car il n’a pas dit: « Soyez donc coléreux, insatisfaits, malhonnêtes, entêtés, maladroits, en un mot, mortels. » En n’exigeant rien de moins que la perfection, ne laissait-il pas entendre que l’homme possède une identité bien différente de celle que le monde lui attribue? Ce contraste saisissant nous permet de faire la différence entre l’homme que Dieu connaît et l’image d’un mortel imparfait qu’on a tendance à prendre pour l’homme. Afin de découvrir cet homme que nous sommes et que Dieu connaît, il nous faut cesser de nous considérer comme des mortels et nous identifier avec l’homme créé par Dieu.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, nous trouvons des idées remarquables sur l’homme. En voici quelques-unes: « L’homme est le reflet de Dieu, n’ayant nul besoin d’être cultivé, car il est à jamais beau et complet. » Science et Santé, p. 527. « L’homme est idée, l’image, de l’Amour; il n’est pas physique. » Ibid., p. 475. « Dans la Science, l’homme naît de l’Esprit. Le beau, le bon et le pur constituent son ascendance. » Ibid., p. 63.
S’agit-il vraiment de moi? demanderez-vous. Oui, il s’agit bel et bien de vous. Ces énoncés nous dépeignent, vous et moi, tels que Dieu nous voit à l’instant même, et ils sont incompatibles avec le concept d’un homme insatisfait, malheureux et incomplet. Lorsque nous nous attachons uniquement au concept spirituel de l’homme dans nos pensées et nos actes quotidiens, nous voyons se produite certains changements. Ce concept véritable nous inspire le désir de reconsidérer l’image que nous avons de nous-mêmes, et, dans cette optique, nous rejetons tout ce qui ne vient pas de Dieu.
Dieu ne s’efforce pas d’être l’Amour; Il est l’Amour. Cela veut dire qu’en réalité nous ne nous efforçons pas de dépasser les déceptions, la rudesse ou les voies incertaines afin de devenir l’image de l’Amour divin. Nous sommes en ce moment même cette image. Dieu est l’Esprit, depuis toujours; nous n’essayons donc pas d’être spirituels, nous le sommes, et nous l’avons toujours été. Au moment même où vous lisez ces lignes, vous êtes en réalité le reflet de Dieu, totalement bon, incapable du moindre mal, complet, beau et pur. Vous ne sauriez être rien de moindre.
Dans la mesure où nous saisissons ces vérités, elles nous transforment spirituellement. Ce qui nous amène naturellement à l’étape suivante, essentielle: l’examen attentif de notre conduite quotidienne. Demandons-nous si la façon dont nous vivons confirme le bien-fondé de ces vérités. Il serait contradictoire d’affirmer que nous sommes l’image de l’Amour dès maintenant, et de prendre le contre-pied de cette affirmation en exprimant de la méchanceté et de la haine ! Mais le fait de tendre une main secourable ou de pardonner contrairement, peut-être, à notre habitude, atteste la présence de l’Amour divin qui nous transforme. De même, l’idée que nous sommes spirituels parce que Dieu est l’Esprit n’a guère de sens si, après une telle affirmation, nos activités et notre style de vie indiquent que notre comportement et nos affections demeurent fondamentalement matériels.
Lorsque nous sommes prêts à accepter le fait que l’homme est spirituel, avec tout ce que cela implique dès maintenant dans notre façon de vivre et de penser, nous trouvons le courage et la force d’échapper à l’attraction paralysante du matérialisme. Nous recevons les bienfaits de la spiritualité, qui, en se manifestant de façon très concrète, nous font vraiment sentir qu’il n’existe aucun doute: l’homme « naît de l’Esprit »! C’est là la rédemption du Christ qui nous pénètre totalement et nous donne la force et le désir de faire ce qui est propre à nous élever.
Le repentir, la recherche des moyens de moyens de faire du bien autour de nous, un amour plus généreux et plus profond, l’humilité qui triomphe de l’arrogance, sont autant de signes qui prouvent de façon très concrète que nous sommes en train de trouver notre identité. Nous découvrons la joie d’être fidèles envers nous-mêmes, tels que Dieu nous a créés; nous trouvons notre raison d’être, une satisfaction et une paix nouvelles.
Lorsque nous prions de façon régulière afin que chacun des actes de notre vie quotidienne prouve que nous sommes le reflet de Dieu, « beau et complet », nous commençons à comprendre que c’est là notre raison d’être. Nous renâclons moins à exécuter notre véritable tâche. Cette dernière ne consiste-t-elle pas à être fidèle au plus haut concept spirituel de soi-même?
Jésus a prouvé qu’il est possible de démontrer ici même la perfection spirituelle. Il ne s’est jamais demandé qui il était ni pourquoi il était sur terre, mais il était fidèle à son identité spirituelle. Il savait qu’il était l’expression complète de son Père, Dieu. Aussi pouvait-il déclarer: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. » Jean 5:19.
Nous pouvons dès à présent suivre l’exemple de Jésus. Nous pouvons vivre en étant conscients de la façon dont Dieu nous a créés. Chaque jour, nous avons le privilège de mettre davantage en évidence la perfection présente. Nous exprimons alors de plus en plus l’Amour qui transforme, régénère et guérit. Voilà comment apprendre à être soi-même.
