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La pratique de la guérison: apprendre à reconnaître le pouvoir du Christ

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 1994


A une époque où certains Scientistes Chrétiens estiment que la vie très active que nous menons de nos jours ne leur permet que difficilement de mettre quotidiennement du temps de côté pour la pratique de la Science Chrétienne, nous avons trouvé fort intéressante cette est un Africain du Zaïre qui est employé, depuis plusieurs années, dans une grande usine de produits chimiques, en Suisse. Sa semaine de travail comporte quarante heures bien remplies. Il est aussi marié, père de famille et membre actif de son église.

L’exemple de M. Tazuila montre que c’est la consécration intérieure à la pratique de la guérison qui révèle le temps et l’aptitude nécessaires à cette dernière. Nous sommes heureux de vous faire lire ces extraits de la conversation qui a eu lieu entre M. Tazuila et M. Pradervand.

Pierre Pradervand: Comment avez-vous connu la Science Chrétienne ?

Emery Tazuila: C’est un ami qui me l’a fait connaître. J’ai été enthousiasmé de découvrir un enseignement qui permet de mettre en pratique, dans la vie quotidienne, ce qu’on apprend et d’effectuer des guérisons. C’est cela qui m’a attiré.

PP: Après votre arrivée en Europe, vous avez décidé de suivre le cours de Science Chrétienne. Est-ce que cela constitua une étape importante vers la pratique ?

ET: Ce cours fut une ouverture immense en direction de la pratique, car il m’a permis de comprendre la relation qui existe entre la révélation et la vie quotidienne. Je suis très reconnaissant à Mary Baker Eddy d’avoir institué le cours de Science Chrétienne, qui représente une étape capitale dans la vie de celui qui étudie cette Science et qui veut vraiment faire des progrès spirituels.

Le cours m’a permis de mettre cette Science en application d’une façon plus méthodique. Cet enseignement nous révèle les outils que Dieu a déjà mis à notre disposition pour servir à Sa gloire. Bien avant le cours, je faisais déjà de la pratique, mais le cours m’a fait prendre conscience de l’autorité du Christ — qui vient par une meilleure compréhension de la nature de Dieu.

PP: Vous avez mentionné que vous aviez déjà une pratique avant de suivre le cours. Comment cela s’est-il produit ?

ET: Avec le recul, je comprends que c’est le Christ qui est au centre de la pratique. Notre rôle est de le laisser briller en nous. C’est le Christ qui attire les gens. A l’époque, ma principale préoccupation était de progresser spirituellement. Et, peu à peu, dans la Société de la Science Chrétienne à laquelle j’appartiens, des gens me demandaient de l’aide par la prière. Plus je progressais, plus les demandes étaient nombreuses. Au début, je répondais que je n’étais pas assez compétent, qu’il existait des praticiens qui étaient plus compétents que moi. Mais, petit à petit, l’Esprit m’a révélé que c’est le Christ qui guérit. J’ai aussi appris que personne n’a le monopole de la guérison. Quiconque étudie la Science Chrétienne est un praticien potentiel. J’ai dû comprendre que la pratique n’était pas une question de responsabilité personnelle pour le pouvoir de guérir, comme si j’agissais en dehors de Dieu. Alors, j’ai commencé à accepter des cas.

D’abord, il s’agissait de gens que je connaissais; puis, petit à petit, des inconnus. Je veillais toujours à ne pas savoir d’où les gens avaient pu obtenir mon nom. En effet, je voyais dans ces appels l’illustration de ce passage d’Ésaïe: « Voici, tu appelleras des nations que tu ne connais pas, et les nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi, à cause de l’Éternel, ton Dieu, du Saint d’Israël, qui te glorifie. » Ésaïe 55:5. Maintenant, bien que je ne sois pas inscrit dans The Christian Science Journal et le Héraut, des appels viennent même de pays étrangers lointains.

PP: Pour vous, quel est le cœur de la pratique de la Science Chrétienne ?

ET: Être praticien, c’est exprimer l’activité du Christ, laisser le Christ se manifester à travers soi. Être praticien, c’est encore et peut-être avant tout, être le témoin de ce que Dieu est en train d’accomplir pour l’homme et pour tout l’univers. La seule responsabilité d’un témoin, c’est d’être fidèle à ce qu’il connaît de Dieu, à son sens le plus élevé de la Vérité.

PP: Vous avez dû faire face à de nombreux défis en arrivant en Suisse: chômage, racisme, vous habituer à une nouvelle culture. Quel rôle ces défis ont-ils joué dans votre maturation spirituelle ?

ET: Ils ont joué trois rôles fondamentaux très utiles: ils m’ont permis de mieux comprendre qui je suis, où je suis et ce qui me gouverne. Comprendre que je ne suis pas un mortel qui s’est déplacé dans le temps et l’espace (du Zaïre en Suisse), mais l’enfant chéri de Dieu, immortel en Lui, vivant dans Son royaume illimité, cela m’a donné la conviction que, pour Dieu, je n’étais pas un étranger, même si je semblais l’être sur la scène humaine. Comprendre que Dieu seul gouverne m’a donné un profond sentiment de liberté. Avant, je pensais que l’homme était gouverné par des partis politiques. Maintenant, je comprends que le seul pouvoir qui me gouverne, qui peut vraiment décider pour moi, c’est l’Amour, et qu’aucune force réelle en dehors de l’Amour ne peut influencer mon avenir et ma vie immédiate.

PP: Quels furent les principaux obstacles que vous avez dû surmonter au début de votre pratique ?

ET: J’ai déjà mentionné le faux sens de responsabilité personnelle, mais j’y reviens, car je crois que c’est utile. Il est important de se rappeler que c’est le Christ qui s’adresse au patient et que nous sommes simplement les témoins de cette communication. La pratique devient alors de plus en plus légère. Petit à petit, la théorie métaphysique cède au sentiment de la présence de Dieu, à la conviction de l’innocence absolue de l’homme créé à Son image. On sait que Dieu seul est présent, quelles que soient les apparences matérielles. Le praticien devient conscient du fait qu’il n’est pas en train d’essayer, par la prière, de faire soudain apparaître « Dieu parfait et l’homme parfait » Science et Santé, p. 259., puisqu’ils ont toujours été présents et que c’est la vérité de l’être. Sa responsabilité en tant que témoin n’est pas de rendre réelle une harmonie qui a toujours été la seule réalité, mais d’attester le fait permanent de l’existence, de la totalité et de la perfection de Dieu. La Vérité se charge elle-même de manifester sa présence.

PP: Y a-t-il eu d’autres obstacles, notamment des conflits de priorités entre la pratique et la vie familiale à cause d’un manque apparent de temps ?

ET: Ce qui m’a le plus aidé fut de comprendre qu’il n’existait qu’un seul Dieu, Se manifestant en une seule expression du bien. Il n’y avait pas plusieurs manifestations: l’usine ici, la famille là, la Société de la Science Chrétienne là-bas, etc., mais il y avait une seule manifestation du bien, impossible à fragmenter. Pour moi, la pratique, c’est cette disponibilité au service de Dieu, où qu’on soit.

PP: Autrement dit, être à l’usine, dans votre bureau de praticien, passer du temps avec vos enfants, c’est la même activité du bien qui s’exprime sous des formes différentes ?

ET: Il n’y a aucune division entre les différentes activités. Mary Baker Eddy écrit: « Scientistes Chrétiens, soyez une loi à vous-mêmes pour que la mauvaise pratique mentale ne puisse vous faire de mal, que vous dormiez ou que vous soyez éveillés. » Ibid., p. 442. C’est là pour moi une autre façon de dire que nous devons être vingt-quatre heures sur vingt-quatre conscients de l’activité du Christ en nous.

Ce n’est que lorsque nous faisons du temps une propriété personnelle que nous croyons pouvoir en manquer. Dieu ne connaît pas le temps. Mary Baker Eddy nous donne une merveilleuse définition du mot jour dans le Glossaire de Science et Santé, et nous y lisons: « Les objets du temps et des sens disparaissent dans l’illumination de la compréhension spirituelle, et l’Entendement mesure le temps d’après le bien qui se déroule. Ce déroulement est le jour de Dieu, et là “il n’y aura plus de nuit”. » Ibid., p. 584. Dans un sens spirituel, une journée n’est pas vraiment vingt-quatre heures. Une journée est l’infini en train de se dérouler, de se manifester. Peut-on manquer de l’infini ?

PP: Pouvez-vous parler un peu plus de l’usine comme terrain d’apprentissage de la pratique ?

ET: Ce qui est merveilleux, c’est que l’usine m’a permis d’affiner mon identification correcte de l’homme, qui est spirituel. Il apparaît que dans une équipe d’ouvriers, vous avez quinze ou vingt éducations différentes. Mais, considérée à la lumière de la Science Chrétienne, l’usine est devenue pour moi un laboratoire qui m’a permis d’approfondir ma compréhension du fait qu’il n’existe en réalité qu’un seul homme créé par Dieu. Pour moi, être à l’usine, c’est exactement la même chose qu’être dans mon bureau de praticien. En effet, pratiquer la Science Chrétienne revient à maintenir perpétuellement un état d’esprit purifié, spiritualisé. Et cela, nous pouvons le faire n’importe où et n’importe quand.

PP: Pouvez-vous nous donner un exemple concret ?

ET: Lorsque j’ai commencé à travailler à l’usine, j’ai dû affronter des réactions racistes. A un moment donné, la situation était devenue tellement insupportable que le seul choix humain qui me restait était de quitter mon emploi. Mais, comme je l’ai expliqué alors à ma femme, je n’allais pas faire à l’entendement mortel — l’entendement charnel plein de haine, ou l’affection de la chair dont parle Paul dans la Bible — le merveilleux cadeau de quitter l’usine. Nous étions convaincus que Dieu nous avait envoyés là, ma femme et moi, pour pratiquer la Science Chrétienne en cet endroit. Nous savions qu’en dépit des apparences matérielles, Dieu ne connaissait qu’un seul homme qu’Il a créé spirituel et bon. Nous sommes restés fermes dans cette conviction et, aujourd’hui, j’ai la joie d’aller au travail et d’y trouver une atmosphère de camaraderie, de respect. Cela a été une guérison totale.

PP: Vous nous avez expliqué une fois que vous passiez de huit à dix heures par jour à étudier la Science et à recevoir des appels à l’aide par la prière, et tout cela en plus de vos autres activités. Comment y arrivez-vous ?

ET: La Science Chrétienne est avant tout pour moi une joie. Quand quelque chose est une joie, les heures n’existent plus ! La Science doit être pour nous un style de vie; alors seulement, elle fait partie de notre être.

PP: Quelle est la principale récompense de la pratique ?

ET: Bien plus que la joie de la guérison de patients, je vois dans la pratique l’affirmation de la révélation de la loi spirituelle. La plus grande joie de la pratique, c’est de gagner une vision nouvelle. Cette satisfaction n’est comparable à nulle autre.

PP: Mary Baker Eddy a déclaré que le rôle principal de la Science Chrétienne était la guérison du péché. Parfois, cependant, la Science Chrétienne est considérée par le public comme un système de guérison physique de rechange. La Science n’est-elle pas beaucoup plus que cela ?

ET: Il est vrai qu’on a parfois, à tort, l’impression que la Science est seulement un système médical de rechange — spirituel au lieu de matériel. Mais il est évident qu’elle va tellement au-delà de cela. La Science s’engage à démontrer la réalité divine, la totalité de Dieu et la nature illimitée de l’homme à Sa ressemblance. L’homme ne se limite pas à un corps matériel. La Science Chrétienne révèle à l’humanité ce qu’est Dieu, ce qu’est l’homme en réalité et ce qu’il inclut. Elle révèle aux hommes que Dieu est là où ils sont, et qu’ils n’ont jamais été séparés de Lui. Il en résulte tout naturellement la guérison et la régénération. Notre vraie pratique, c’est guérir le monde du faux concept de Dieu et de l’idée erronée que l’homme est déchu et séparé de Lui. C’est la vraie idée de Dieu et de l’homme qui guérit, triomphe du péché et rend la pureté spirituelle.

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