Nous Trouvons Normal de qualifier d’illusions certaines perceptions de nos sens matériels: l’arc-en-ciel projeté sur le tapis par un prisme reflétant les rayons du soleil, les rails qui se rejoignent à l’horizon, les images déformées que nous renvoient les miroirs de certains parcs d’attraction. Nous refusons de croire ce que perçoivent nos yeux parce que nous connaissons les faits réels. Par contre, bien peu de personnes nient la réalité de la maladie, des malformations ou même d’un comportement répréhensible en les considérant comme des illusions. Pourquoi ? Parce que la nature réelle, spirituelle, de Dieu et de l’homme, qui expose le caractère illusoire de ces prétentions, n’est en général ni connue ni comprise.
C’est cette réalité spirituelle que Mary Baker Eddy en vint à comprendre lorsqu’elle découvrit la Science Chrétienne; elle ressort avec clarté dans cette phrase du premier chapitre de la Genèse: « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu. » Gen. 1:27. Cette affirmation de la Bible ne peut être mise en doute; c’est une vérité absolue et immuable qui déclare la perfection de l’homme créé à l’image de Dieu, l’Esprit. Si, lorsque nous sommes face à des images de maladie et de souffrance, nous nous attachons à cette vérité avec fermeté en la comprenant bien, nous verrons se produire la guérison. Pourquoi ? Parce que nous reconnaîtrons la nature illusoire de la discordance et que nous verrons clair dans ses prétentions, de même que nous ne nous laissons pas tromper par les rails qui semblent se rejoindre à l’horizon.
L’homme spirituel, parfait, de la création de Dieu — et c’est là l’être réel de chacun de nous — n’est pas visible aux sens matériels. L’homme doit toujours nous être révélé par le sens spirituel. Nous devons accepter de nous détourner de l’image matérielle discordante qui se présente à notre pensée pour nous tourner vers ce que Dieu, le pur Entendement, nous dit au sujet de Sa création spirituelle parfaite. Nous démontrons ainsi que nous aimons Dieu par-dessus tout et que nous sommes prêts à accorder foi à Sa Parole et non à ce que nous racontent les sens matériels. Nous ne fermons pas les yeux sur les discordances, mais nous leur faisons face avec une attitude qui apporte la guérison.
Nous en arrivons maintenant à un élément très important de la guérison spirituelle, le point central de cet article: la matière ne compte pas. L’état, c’est-à-dire l’apparence, de la matière n’est pas ce qui détermine si une guérison aura lieu ni la façon dont elle se produira. J’avoue que c’est là une prise de position radicale, en totale opposition avec la manière habituelle dont on s’occupe des maux physiques en examinant la matière et en lui administrant des soins. Mais, dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, dont les enseignements sont fondés sur l’exemple donné par Christ Jésus, nous lisons ceci: « Ce n’est qu’en s’appuyant radicalement sur la Vérité que l’on peut réaliser le pouvoir scientifique qui guérit. » Science et Santé, p. 167. Si l’on s’appuie radicalement sur la Vérité, sur l’Esprit divin, il va de soi qu’on ne peut s’appuyer sur la matière ni sur les lois matérielles.
Tous ceux qui aiment les Évangiles se demandent sans doute comment s’y prenait Jésus pour guérir avec une telle facilité. De toute évidence, le Maître chrétien ne pensait pas comme la plupart des gens. Il percevait la nature spirituelle de l’homme. Il voyait en lui l’enfant de Dieu, l’héritier de tout ce que dispense le Père. Il nous enseigna que Dieu est Amour et qu’Il n’envoie pas l’affliction.
Mary Baker Eddy découvrit la Science sur laquelle s’appuyaient les enseignements de Christ Jésus. Elle comprit que Dieu est l’Amour infini, le Principe tendre et chaleureux, qui témoigne à ses enfants un amour immuable, ainsi que le révèle la Bible. Elle perçut que l’Amour ne peut ni envoyer ni tolérer la maladie. Elle prit, en outre, conscience de l’unicité et de la totalité de Dieu, et vit que si l’Esprit est Tout, la matière n’est pas, comme elle le semble, une substance solide; si l’on va au fond des choses, elle n’est rien du tout. Notre Leader enseigna que Dieu gouverne notre vie à tout instant, parce qu’Il est notre Vie et notre Entendement mêmes. Elle enseigna que l’être réel de l’homme, expression de Dieu, est parfait et ne saurait pécher. Elle savait que ses conclusions étaient exactes, parce que des guérisons découlaient de sa compréhension croissante de Dieu. Nous pouvons, nous aussi, prouver l’exactitude de ce qu’elle découvrit.
Un simple aperçu de la totalité de Dieu nous permet de comprendre que la matière n’est pas ce qu’elle paraît être. Ce n’est pas une substance solide et immuable. Elle est temporelle, fluctuante, illusoire. En revanche, les choses de l’Esprit sont immuables. Elles sont toujours bonnes, substantielles et sûres. Ce qui vient de Dieu est réel; ce qui ne cesse de changer (le témoignage des sens matériels) doit être classé comme irréel.
Le fait d’accepter ces vérités nous permet de raisonner à partir d’une base spirituelle. Nous évaluons alors chacune de nos pensées en fonction de son origine. Vient-elle de Dieu, l’Entendement véritable, ou de la prétendue mentalité charnelle qui considère la vie comme essentiellement matérielle ? Nous lisons dans Science et Santé: « Les prétendues lois de la santé sont simplement des lois de la croyance mortelle. Puisque les prémisses sont erronées, les conclusions sont fausses. La Vérité ne fait pas de lois pour régler la maladie, le péché et la mort, car ceux-ci sont inconnus à la Vérité et ne devraient pas être reconnus en tant que réalités. » Ibid., p. 184.
Le message de la vérité absolue, qui émane de Dieu, se transmet aux hommes par le Christ. Il s’adresse à chacun dans un langage qu’il peut comprendre. Lorsque, dans l’épreuve, nous nous tournons vers Dieu, le Christ influence la façon dont nous percevons le réel et l’irréel jusqu’à ce que le concept spirituel parfait de l’homme règne dans notre conscience. Cette action a un effet semblable à celui qui se produit lorsque nous nous réveillons d’un rêve. Le rêve disparaît alors. Le spectacle erroné — la maladie ou la souffrance — s’évanouit de notre pensée et la compréhension du fait que la vie est en Dieu, parfaite et harmonieuse, se manifeste dans la guérison.
La plupart du temps, nous ne nous rendons pas compte de la piètre idée que nous avons de nous-mêmes. Nous avons tendance à accepter les limites associées à la conviction que nous sommes nés dans la matière, que nous vivons une vie humaine dans un environnement matériel: nous nous marions, nous avons des enfants, nous travaillons, nous entretenons des relations harmonieuses ou tendues. Pendant ce temps-là, nous sommes prisonniers de l’illusion que nous ne sommes que des mortels de chair et de sang. Or, l’homme créé par Dieu n’est jamais né dans la matière. Il vit dans l’Entendement parfait, Dieu, puisqu’il exprime Dieu. L’homme ne peut jamais quitter l’Entendement, sa source, puisqu’il en émane. L’Entendement de l’homme ne commence pas dans un cerveau, et sa vie ne commence pas par une pulsation, même si c’est ainsi que paraissent les choses.
L’existence spirituelle est éternelle, complète, et se perpétue par elle-même. Rien en elle ne peut manquer ni être inachevé. Tout existe dans la perfection. Aucun processus ne se déroule. C’est là la nature de la réalité spirituelle.
Tout ce que revendique une conception matérielle de la vie est temporel et passe d’un stade à l’autre: conception, naissance, croissance, maturité, déclin. Tout y est voué à la destruction et à l’extinction. Grâce aux sens spirituels qui nous viennent de Dieu, nous avons, vous et moi, la possibilité de discerner le caractère frauduleux de cette mystification qu’on appelle existence matérielle et de vivre en partant d’une base plus élevée, une base spirituelle.
Lorsqu’une guérison est nécessaire, ce n’est pas la matière qui a besoin d’être rectifiée, mais la façon de penser. Il faut renoncer à une conception erronée de Dieu et de l’homme. C’est l’activité du Christ dans la conscience humaine qui amène la guérison: elle élimine la croyance que l’on est séparé de Dieu en apportant la précieuse certitude de l’amour infini du Père et une perception plus spirituelle de la vie et de la substance.
Je me souviens d’une guérison qui illustre bien cela et montre que la matière n’est pas un facteur de la guérison spirituelle. Une jeune femme fut renversée par une voiture alors qu’elle rentrait chez elle. Le constat de l’accident était très impressionnant: elle avait été projetée à une dizaine de mètres et avait atterri violemment sur le bord du trottoir. Le choc avait porté sur les yeux. Tout d’abord, l’ambulancier la crut morte, mais il décela un souffle de vie et fonça vers l’hôpital. En chemin, elle reprit conscience et l’entendit lui dire: « Ne bougez pas, ma petite dame, nous luttons pour vous sauver la vie. »
Elle étudiait la Science Chrétienne en la mettant en pratique, et elle pensa aussitôt: « La Vie est Dieu. Elle est toujours présente. Je n’ai donc pas à lutter pour la sauver ! » Elle dit plus tard à la praticienne qui l’aidait que la ramarque de l’ambulancier lui avait fait prendre conscience du sérieux de son état. Elle avait senti qu’il lui fallait être réceptive aux pensées émanant de Dieu, son véritable et unique Entendement. Elle savait que ces pensées étaient sa vie et ne se permit pas de retomber dans l’inconscience. Ces pensées pures étaient la preuve du lien qui l’unissait à source divine, à son Créateur tout-puissant.
A son arrivée au service des urgences, on appela un neurochirurgien, et elle entendit le docteur affirmer qu’elle resterait aveugle, car le nerf optique était sectionné. Encore une fois, elle se tourna vers Dieu de tout son cœur. Elle savait qu’il était l’Amour, et qu’il ne permettrait jamais que Son enfant soit précipitée dans les ténèbres. Elle s’attacha au fait absolu qu’elle était une idée parfaite, vivant dans l’Entendement, et que c’était là son identité spirituelle. Peu après, les médecins l’ayant radiographiée, elle les entendit s’exclamer: « Dieu soit loué ! le nerf optique est intact ! Elle verra de nouveau ! »
A ce moment-là, son mari était arrivé et avait demandé à une praticienne de prier pour sa femme. D’un commun accord, les époux déclinèrent tout traitement médical, et le mari organisa le transport de son épouse dans une maison de soins pour Scientistes Chrétiens. Les médecins étaient farouchement opposés à cette solution, craignant pour la vie de la femme. Ils avaient diagnostiqué une très grave fracture du crâne; ils étaient certains qu’il y avait une hémorragie interne, une commotion et des lésions au cerveau. Ils estimaient qu’une opération immédiate était nécessaire, sans laquelle la jeune femme mourrait avant l’aube. Tous les symptômes observables menaient à cette conclusion.
La foi du jeune couple dans le pouvoir qu’a Dieu de guérir était bein plus forte que l’inquiétude soulevée par le verdict des médecins. La jeune femme s’était toujours appuyée sur la Science Chrétienne pour la guérison, et elle était ferme: elle ne désirait aucun autre traitement.
Dès son arrivée à la maison de soins pour Scientistes Chrétiens, elle échangea quelques mots avec la praticienne, qui lui dit: « Cette guérison est pour la gloire de Dieu. Nous allons voir que la Science Chrétienne guérit ! »
La praticienne pria alors de tout son cœur en s’efforçant de sentir la présence du seul Entendement véritable. Elle dut d’abord rejeter l’image qui se présentait à elle: la crainte, les blessures internes, la perte de sang, la mort. C’était là ce que l’entendement charnel, le diable, lui présentait. Mais Jésus avait dit du diable qu’il était menteur et le père du mensonge. Voir Jean 8:44. La praticienne savait donc qu’elle détenait de la Bible l’autorité de prendre une position radicale. Dieu avait-Il permis cet accident ? Non ! Elle savait que Dieu est l’Amour et que l’homme est l’objet de l’Amour, l’enfant de Sa sollicitude. Elle déclara donc avec véhémence que le menteur ne pouvait l’influencer au point de lui faire croire à la fausse image matérielle qu’il lui présentait. Elle vit avec confiance que toute la création est maintenue en sécurité dans l’Entendement qui est Dieu, et qu’en chaque idée de Dieu se trouve l’Entendement qui était en Christ Jésus.
Dès qu’elle eut accepté de nier la réalité de l’image matérielle en comprenant que ce n’était qu’une fausse croyance née de l’ignorance (ce qui signifiait qu’elle pouvait être modifiée) et qu’elle eut laissé son amour pour Dieu surmonter sa crainte, celle-ci s’évanouit et elle se sentit revêtue de l’autorité d’une « personne consciente de la vérité », ce qui est une bonne définition du praticien de la Science Chrétienne.
Elle savait que Dieu est Tout en tout, la seule Vie et le seul Entendement, la seule cause et le seul Créateur. Elle était consciente de Son amour et de Sa tendre présence. Il lui vint à l’esprit, avec une grande clarté spirituelle, que Dieu, l’Amour divin, ne détache jamais l’homme de Lui-même, comme on détache le bébé de sa mère en coupant le cordon ombilical, mais qu’Il reste la Vie et l’Entendement mêmes de l’homme. Elle pria avec autorité pour établir les faits spirituels, et effaça ainsi les images mentales angoissantes qui clamaient que l’homme est un mortel, susceptible de s’éteindre subitement. Vers deux heures du matin, elle s’endormit, tout en cherchant à dépasser l’image matérielle pour atteindre la vérité immuable que Dieu connaît.
Elle se réveilla brusquement à cinq heures du matin, tout à fait consciente de la réalité. C’était comme l’avènement du Christ qui corrigeait les erreurs si bien enracinées dans la pensée. Il lui parla avec clarté et autorité: « La matière n’est pas un facteur; Jenny ne fait pas partie de ce rêve. Cela n’a rien à voir avec l’homme créé par Dieu. » C’était la Vérité, Dieu, parlant à la conscience humaine. Puisque c'était la Vérité, elle n’accordait aucune réalité au mensonge. La praticienne eut alors la certitude que l’homme créé par Dieu n’était pas dans ce rêve et que le seul être réel et conscient de Jenny, le reflet de Dieu, était dans l’Entendement immaculé. Elle éprouva alors cette conviction, ce discernement qui assurent la guérison.
Au matin, la situation s’était améliorée, et nos deux amies continuèrent leur travail métaphysique en se faisant mutuellement part de ce qu’elles comprenaient de Dieu et de Son amour. La praticienne priait chaque jour jusqu’à ce qu’elle discerne l’homme dans toute sa perfection, un avec son Père, l’Entendement, et perçoive que les images de l’entendement charnel ne sont que les mirages de l’erreur. Jenny retrouva la vue au bout de trois jours, et, le cinquième jour, elle quitta la maison de soins sur ses deux pieds, tout à fait guérie. Les blessures qu’elle avait à la tête s’étaient refermées d’elles-mêmes, sans points de suture. Ses cheveux avaient déjà repoussé de plus d’un centimètre là où ils avaient été rasés. Sa vue était parfaite et toutes les traces de l’accident s’étaient estompées. Le jeudi suivant, dix jours après l’accident, était le jour national d’Actions de grâces, et elle put témoigner de sa guérison au service de son église. Elle ne connut aucune séquelle, ce qui prouve que la matière n’est pas un facteur dans le travail de guérison. La guérison par la Science amène à contempler, au-delà de la matière, l’homme dans la Science, qui est régi dès maintenant par les lois divines, et cette façon de voir guérit. Ainsi que nous le promet la Prière du Seigneur, le royaume de Dieu est vraiment venu pour nous tous.
Réveillons-nous donc et comprenons mieux ce que signifie être un disciple de Christ Jésus, notre Maître bien-aimé. Efforçons-nous de dépasser les théories élaborées par les hommes, afin de percevoir la réalité puissante de Dieu et de Son idée et, par conséquent, le néant de la matière. Sachons que l’homme et l’univers sont, dès à présent, en Dieu, le pur Entendement. Dieu nous a donné la capacité de dépasser les croyances de l’existence mortelle bien ancrées, de saisir les faits spirituels qui percent le brouillard, et au moins d’entrevoir que la matière ne compte pas.
