« Je Souffre Beaucoup du dos », expliquait une patiente à la praticienne de la Science Chrétienne. « Peut-être ai-je fait trop d'efforts en jardinant ou alors c'est à cause du fardeau que représente pour moi la préparation du mariage de ma fille, qui va être un grand mariage. A moins que ce ne soit la queue de cheval de mon fils qui me tracasse ! »
En raccrochant, la praticienne riait de l'image qui lui venait à l'esprit. Une question à choix multiple ! L'exercice consiste en une affirmation, suivie d'un certain nombre de solutions, une seule étant censée être la bonne. Elle avait souvent passé ce genre de test à l'école. L'énoncé disait toujours: « Cochez la bonne réponse. » Pour supprimer tout élément de chance, certains tests ajoutaient une dernière possibilité: « Aucune de ces propositions ne convient. »
La praticienne savait que le traitement par Science Chrétienne, ou prière, ne ressemble en aucune façon à un test dans lequel on chercherait à deviner la « cause » supposée d'une maladie. En fait, c'est tout le contraire. Comme l'explique Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « La causation spirituelle est l'unique question à considérer, car, plus que toute autre question, la causation spirituelle a trait au progrès humain. » Science et Santé, p. 170. La réponse scientifique à l'intéressante liste de causes possibles fournie par la patiente était donc forcément: « Aucune de ces propositions ne convient » ! Car aucune de ces raisons supposées n'évoquait, même de loin, la causation spirituelle.
La Science Chrétienne enseigne que l'Esprit, Dieu, est la seule cause; la causation est donc toujours spirituelle. L'homme spirituel, la seule identité véritable de chacun de nous, est le résultat, l'expression parfaite de cette unique cause divine. L'individualité spirituelle véritable de l'homme est toujours par conséquent effet parfait. L'homme est l'effet spirituel, invariable, indestructible de l'unique cause parfaite, qui est Dieu.
Dans la Science Chrétienne, la prière, ou le traitement, est souvent l'affirmation des faits spirituels de l'être — la perfection de Dieu et de l'homme — et la négation de tout ce qui leur semble contraire. On peut dire que l'affirmation et la négation consistent simplement à déclarer ce qui est vrai concernant l'homme et ce qui ne l'est pas. Elles consistent à affirmer, de façon spécifique, les faits spirituels relatifs à l'identité véritable de l'homme, qui est l'enfant de Dieu pur et parfait, et à nier ce que nous présentent les sens: la maladie, la toxicomanie, la discorde, la peine et la pénurie sous toutes ses formes.
Peut-être vous demandez-vous pourquoi la patiente a proposé à la praticienne un tel éventail de « causes » supposées, s'il n'y a qu'une seule cause à considérer. Ou encore, si vous connaissez tant soit peu les enseignements de la Science Chrétienne, vous posez-vous cette question: « Mary Baker Eddy ne répète-t-elle pas souvent que la crainte est la cause fondamentale de toute maladie ? » Oui. Pour être tout à fait précis, elle écrit: « C'est la crainte, l'ignorance ou le péché qui est la cause prédisposante et la base de toute maladie. » Ibid., p. 411.
Cette déclaration peut sembler contredire la phrase citée plus haut selon laquelle « la causation spirituelle est l'unique question à considérer ». La contradiction disparaît cependant quand on comprend la distinction que fait Mary Baker Eddy entre, d'une part, l'unique cause spirituelle, qui est Dieu, et, d'autre part, l'entendement mortel et ses croyances qui prétendent avoir des effets.
L'entendement mortel, ou « l'affection de la chair » comme le dit la Bible, est une contrefaçon de l'unique Entendement qui est Dieu. L'entendement mortel est un état de conscience illusoire. C'est la croyance qu'il existe un entendement distinct de Dieu, entendement dans la matière, qui porte en lui-même la source et la cause de toute la misère du monde. Mais l'entendement mortel lui-même est une fausse croyance, et on ne peut y trouver de réelle cause, puisque la causation est entiérement spirituelle. Dans une recherche de la guérison spirituelle, se livrer à des conjectures sur une prétendue causation matérielle est par conséquent toujours stérile.
Que leurs problèmes paraissent être physiques ou mentaux, les êtres humains cherchent constamment des causes dans la mauvaise direction. Bien que la Science Chrétienne insiste sur la nature mentale de toute maladie, cela ne veut pas dire que cette Science ressemble en quoi que ce soit à la théorie de la causation mentale avancée par la médecine matérielle en psychiatrie et dans le domaine des maladies psychosomatiques. La psychiatrie sonde l'entendement humain pour trouver une cause mentale. La Science Chrétienne laisse l'omniscience de l'Entendement divin révéler et ce qui prétend être la cause et la solution spirituelle.
Quand on prie pour reconnaître que Dieu est le seul Entendement de l'homme et que l'on nie l'existence de tout autre entendement, il arrive souvent que les vérités spirituelles nécessaires à la guérison d'un cas précis viennent immédiatement à l'esprit. Cela est dû au fait que Dieu, le seul Entendement véritable de l'homme, est infini, qu'Il sait tout, qu'Il est toujours présent et fournit les idées spirituelles nécessaires pour répondre à tout besoin humain.
La résolution du cas décrit plus haut le démontre fort bien. Lorsqu'elle a prié en affirmant que la seule cause était d'ordre spirituel, la praticienne savait que toute croyance à une prétendue cause se révélerait d'elle-même. Quand elle s'est mise à penser à la guérison de la femme « possédée d'un esprit qui la rendait infirme » Voir Luc 13:11–13.elle a senti que c'était la réponse. Ce qui devait être corrigé, ce n'était pas un état physique, mais une croyance erronée, la croyance que la patiente était un être mortel du sexe féminin, plutôt que l'enfant parfaite de Dieu. L'Évangile selon Luc précise que la femme qui venait à Christ Jésus pour être guérie « était courbée, et ne pouvait aucunement se redresser ». Jésus la guérit instantanément.
Lorsque le chef de la synagogue reprocha à Jésus de guérir le jour du sabbat, le Maître fit une réponse dont la portée est peutêtre plus grande qu'on ne l'imagine: « Hypocrites ! lui répondit le Seigneur, est-ce que chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache pas de la crèche son bœuf ou son âne, pour le mener boire ? Et cette femme, qui est une fille d'Abraham, et que Satan tenait liée depuis dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de cette chaîne le jour du sabbat ? » Luc 13:15,16.
Depuis un certain nombre d'années, la praticienne considérait que cette femme symbolisait la condition féminine au fil des siècles: la femme esclave, courbée sous le fardeau de l'oppression culturelle et physique. La praticienne s'est rendu compte que si ce récit biblique lui était venu à l'esprit, c'était pour une raison bien précise: elle devait affirmer les vérités spirituelles relatives à la féminité véritable que révèle la Science Chrétienne.
La Science Chrétienne enseigne que l'homme créé par Dieu reflète la nature de Dieu, qui est notre Père-Mère. Science et Santé nous montre que nous devons prendre davantage conscience du fait suivant: « Que “l'homme et la femme” de la création de Dieu apparaissent. Ressentons la divine énergie de l'Esprit, qui nous mène au renouvellement de la vie et ne reconnaît aucune puissance mortelle ou matérielle capable de détruire. Réjouissons-nous d'être soumis aux divines “puissances qui subsistent”. » Science et Santé, p. 249.
La praticienne a conclu sa prière en se réjouissant de savoir que seul pouvait se manifester ce qui est toujours vrai de « “l'homme et la femme” de la création de Dieu ». Elle savait que les faits spirituels qu'elle avait affirmés avaient le pouvoir de détruire toute idée fausse susceptible de causer la douleur ou de représenter un fardeau.
La patiente a rappelé le lendemain matin pour annoncer qu'elle était guérie. Elle a exprimé sa reconnaissance d'avoir été soulagée de la douleur. Alors, la praticienne lui a fait part des idées spirituelles qui lui étaient venues. « Oh ! s'est exclamée la dame, j'avais oublié de vous dire que je m'occupe aussi de ma mère qui vit avec nous, et il est vrai que je me voyais comme une mortelle accablée par mes devoirs de fille, d'épouse et de mère ! »
Priez-vous sincèrement pour une guérison qui semble tarder ? Ne vous découragez pas. Vous croyez peut-être connaître la « cause » de votre problème, mais si vous cherchez une cause dans la matière ou dans les circonstances matérielles, vous n'êtes pas sur la bonne voie. Le mal n'a ni cause ni origine. La cause réside dans l'Esprit et « la causation spirituelle est l'unique question à considérer ».
Si donc vous vous débattez avec un problème, voici quelques règles de base qui peuvent vous être utiles. (1) Ne jouez pas au détective avec l'entendement humain. (C'est de la psychiatrie.) (2) Ne vous amusez pas à « cocher » une réponse. (Un essai au hasard n'apporte jamais la réponse.) (3) Ne cherchez pas la cause dans l'entendement mortel. (L'entendement mortel n'existe pas.)
Considérez plutôt « l'unique question », parce que seul Dieu vous donnera la réponse menant à la guérison. N'oubliez pas que « plus que toute autre question, la causation spirituelle a trait au progrès humain ». Qui voudrait s'opposer à cela ? Lorsque l'entendement mortel nous offre un choix de réponses multiples, répondons: « Aucune de ces propositions ne convient ! » Dieu est la seule cause et Il ne produit que le bien chez son effet parfait, l'homme.
La religion pure et sans tache,
devant Dieu notre Père,
consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions,
et à se préserver des souillures du monde.
Jacques 1:27
