Il Y A Quelques années, je travaillais dans le domaine de l'éducation du public pour un groupe d'organisations bénévoles. Je me suis un jour trouvé devant une alternative d'ordre moral: ou je continuais ma tâche en acceptant des décisions que je jugeais répréhensibles, ou j'agissais selon ma conviction et je quittais mon emploi. Après avoir réfléchi et prié un certain temps, j'ai décidé d'agir selon mes convictions et de donner ma démission.
Par la suite, je me suis mis à entretenir un vif ressentiment à l'égard de ceux qui m'avaient forcé à prendre cette décision, et cela me rongeait intérieurement. J'imaginais des conversations avec les personnes en question et je regrettais de ne pas avoir fait appel aux conseils d'administration qui avaient autorité. Ma dernière pensée avant de m'endormir et la première au réveil allaient vers ce problème. Je savais que ce n'était pas bon et que je me faisais du mal à moi-même, mais ce ressentiment était devenu une obsession.
Environ un an plus tard, en étudiant la Leçon biblique de la Science Chrétienne, j'ai lu dans le Sermon sur la montagne: « Bénissez ceux qui vous maudissent... » (Matth. 5:44). Il s'est fait alors une grande lumière en moi et j'ai compris qu'il me fallait bénir ces gens envers lesquels j'éprouvais du ressentiment.
J'en suis venu à découvrir que bénir veut dire souhaiter aux autres tout le bien possible sans aucune restriction, sans aucune condition. Cela veut dire sanctifier, révérer et contempler ce qui est un don du Créateur. Cela veut dire aussi invoquer l'amour que Dieu porte à l'homme qu'Il a créé. Cela veut dire faire du bien. Bénir sans aucune discrimination, c'est la façon la plus élevée de donner, même si ceux que nous bénissons ignorent d'où vient ce rayon de lumière qui transperce soudain les nuages. Il ne s'agit pas de donner un traitement spécifique à une personne précise. Il s'agit de reconnaître la perfection de l'homme spirituel que Dieu a créé.
J'ai entrepris de bénir mes anciens collègues de toutes les façons possibles. Je le faisais à chaque instant, en marchant dans la rue ou en prenant une douche le matin. J'ai vraiment commencé à amener « toute pensée captive à l'obéissance de Christ » (II Cor. 10:5). Cela n'a certes pas été facile; il m'a fallu m'accrocher et « tenir bon ». Mais, peu à peu, au fil des semaines et des mois, mon ressentiment s'est estompé.
J'ai ainsi appris combien il est merveilleux de bénir les autres, et cela m'a rendu heureux. Je me suis mis à regarder les gens que je rencontrais d'une façon qui les bénirait: dans l'autobus, dans la rue, au restaurant. J'ai fini par aimer me trouver dans un autobus bondé parce qu'il y avait alors beaucoup de gens à bénir en les percevant comme les enfants bien-aimés de Dieu. J'ai découvert la vérité puissante contenue dans cet énoncé de Mary Baker Eddy: « Nous ne suivons la Vérité que dans la mesure où nous suivons avec fidélité, douceur, patience, spiritualité, en bénissant le saint et le pécheur avec le levain de l'Amour divin que la femme a introduit dans la chrétienté et la médecine » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 4).
Je me suis mis à obtenir de belles guérisons. J'ai décidé d'écrire un livre sur les choses positives qui se passent en Afrique dans le domaine du développement. Pour ce faire, j'ai parcouru 14 000 kilomètres et j'ai visité plus de cent villages dans toute l'Afrique. Quand j'ai eu terminé mon livre, j'ai cherché un éditeur. Une amie de fraîche date, qui avait des relations dans le monde de l'édition, m'a proposé de m'aider. Lors d'une conversation téléphonique ultérieure, je lui ai appris que j'avais un agent. A la seule mention du mot agent, elle s'est mise à débiter un torrent d'injures. Elle a déclaré que je n'avais pas besoin de son aide et a raccroché. Les jours suivants, j'ai remercié Dieu de sa pureté spirituelle chaque fois que j'ai pensé à elle, c'est-à-dire souvent. Une dizaine de jours plus tard, elle m'a rappelé en proposant à mon agent d'envoyer le manuscrit à un de ses amis qui était éditeur. Elle s'offrait à lui écrire une lettre de recommandation. Dès lors, les choses sont allées si vite que l'ouvrage était imprimé en moins de six mois. Mon agent a fait remarquer que, de toute sa carrière, elle n'avait jamais vu publier aussi vite un livre de ce genre.
Apprendre à bénir les autres a été la guérison la plus importante de ma vie. Cela m'a aidé à prier pour le monde entier. Il y a quelques années, je voyageais dans un pays africain en voie de développement. Un jour, j'ai appris que le président était sur le point de prendre une décision dont on pensait qu'elle allait déchaîner les colères et provoquer l'agitation. Elle était susceptible de déstabiliser le pays. Cette décision devait être annoncée à la radio, quelques jours plus tard, après la réunion du conseil des ministres. Une amie, qui faisait partie du cabinet, m'a demandé ainsi qu'à d'autres Scientistes Chrétiens du pays de prier à ce sujet.
Je me rappelle m'être adressé à mon Père en silence. Je L'écoutais avec humilité. J'étais pénétré d'une paix merveilleuse et de la certitude que Dieu gouvernait tout dans la perfection. Malgré les apparences du contraire, je sentais que le gouvernement du monde entier était entre Ses mains. Lors de la réunion suivante du conseil des ministres, le président a annoncé, à la stupéfaction de tous, qu'il annulait la décision. J'ai été très reconnaissant de ce que mes prières, jointes à celles de beaucoup d'autres, aient contribué à ce revirement.
Je suis extrêmement heureux de savoir que, dans un univers où le mal semble prévaloir, Dieu, l'Amour divin, me demande chaque jour: « Que fais-tu pour guérir le monde ? » Ma prière quotidienne consiste à apprendre à toujours mieux utiliser, dans le but de guérir, cet outil merveilleux qu'est la Science Chrétienne.
Genève, Suisse
