Alors Que, Dans le monde entier, on prend position en faveur des droits de l’homme, les conflits engendrés par les divisions ethniques envahissent les bulletins d’information. Des gouvernements tombent, des peuples affirment leur souveraineté, et bien des gens aspirent à la stabilité. On se dit alors: «Je n’y peux pas grand-chose ! C’est tout juste si j’arrive à faire face à mes propres problèmes ! Comment pourrais-je contribuer à la guérison du monde ?»
Un jour, alors que je passais devant un magasin du centre de Chicago, j’ai remarqué une affiche dans la vitrine, qui représentait les visages souriants de gens du monde entier et proclamait en caractères gras: « Notre véritable patrie, c’est l’humanité » (H. G. Wells). Cette affirmation m’a fait réfléchir. Je me suis arrêtée pour regarder les gens qui m’entouraient, des gens qui venaient de tous les horizons. Au fond de moi, je savais que nous étions tous membres d’une même famille, la famille de Dieu, et que notre véritable identité est à l’image et à la ressemblance de notre Père.
Mais je devais mieux le comprendre. La Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) m’a appris qu’il ne suffit pas de penser à la fraternité de l’homme pour guérir les divisions, les craintes et les malentendus dont les racines sont si profondes. La véritable unité doit venir d’une meilleure compréhension du lien qui unit l’homme à son origine, Dieu.
Dans le livre de Jérémie se trouve cette promesse divine: «Je leur donnerai un même cœur et une même voie, afin qu’ils me craignent toujours, pour leur bonheur et celui de leurs enfants après eux. » Jérémie 32:39. La vie de Christ Jésus décrit bien cette « voie ». Jésus posa les fondements qui permettent à l’homme de discerner la fraternité humaine. Le pouvoir transformateur sur lequel s’appuyait son œuvre était l’amour, non un simple amour humain, mais la manifestation pure et incorruptible de Dieu, l’Amour divin. C’est cette puissance impartiale et omniprésente de Dieu qui guérit.
J’ai prié pour savoir comment parvenir à aider le monde. L’idée m’est venue d’aimer davantage mon entourage et moi-même. Je pouvais aimer comme Jésus l’enseignait, sans hypocrisie.
Je me suis mise à surveiller mes pensées, à observer la façon dont je regardais les gens et dont je pensais à eux. Est-ce que je cherchais à voir l’homme spirituel de Dieu, ou est-ce que j’acceptais l’apparence superficielle ? J’ai prié avec ferveur pour contempler l’image de Dieu en moi-même et dans les autres, pour discerner la bonté et la pureté de notre identité réelle.
Plus je prenais conscience de la puissance et de la présence de Dieu, plus je percevais l’homme sous un jour nouveau. Cela ne s’est pas fait sans effort ni sans vigilance, mais j’ai compris pourquoi Jésus était si sûr que chacun est capable de contribuer à la guérison des nations. Il l’a lui-même prouvé. Sa conscience était si spirituelle, si pure, que les gens venaient à lui de loin pour être guéris.
Nous pouvons tous cultiver cette spiritualité qui nous permettra de guérir à l’exemple de Jésus. Mary Baker Eddy écrit: « Sachez donc que vous possédez le pouvoir souverain de penser et d’agir conformément au bien et que rien ne peut vous déposséder de cet héritage ni empiéter sur les droits de l’Amour.» Pulpit and Press, p. 3. Dans la mesure où nous reconnaissons ce pouvoir et où nous le vivons, nous constatons que nous exerçons une influence curative sur le monde qui nous entoure.
Peu après avoir vu l’affiche mentionnée plus haut, je suis allée au cinéma. Je suis entrée dans la salle obscure à la fin d’une séance. Espérant gagner un siège sans déranger personne, je me suis faufilée entre deux rangées. Une femme affalée sur son fauteuil, que j’avais vue trop tard, a hurlé que je lui marchais sur le pied. Comme je m’excusais, elle a rétorqué: « Disparaissez avant d’avoir tué quelqu’un ! » De mon siège, je l’entendais encore faire des commentaires et gémir à haute voix.
J‘ai compris que le problème ne se limitait pas au fait que je lui avais marché sur le pied. J’ai perçu une forte tension raciale et eu l’impression que ce n’est pas uniquement physiquement qu’elle s’était sentie piétinée. Je me suis alors tournée vers Dieu. J’ai pensé à l’amour de Dieu pour chacun de nous, prenant conscience du fait que Ses enfants, qui réfléchissent l’Amour divin, ne possèdent rien qui puisse blesser ou être blessé. Mon identité est telle que je ne saurais humilier quiconque. Et il n’existe aucun pouvoir réel susceptible de priver l’un d’entre nous de son divin héritage de paix. Je savais que je pouvais faire confiance au pouvoir de ces pensées, car elles exprimaient la présence curative du Christ, qui a toujours le dernier mot.
Au moment où le film commençait, j’ai senti quelqu’un venir derrière moi et me mettre les bras autour du cou. C’était encore cette femme. Elle m’a avoué combien elle regrettait d’avoir fait un tel esclandre. Après coup, sa fille était venue s’asseoir près d’elle. Celle-ci, qui m’avait croisée en sortant des toilettes (nous nous étions souri) lui avait dit: « Tu sais, maman, cette dame est très sympathique. » Nous avons parlé et ri pendant quelques instants, comme de vieilles amies, sentant la présence de notre Père-Mère Dieu.
J’ai apprécié le film, mais bien plus encore ce que j’avais perçu de l’amour de Dieu ce soir-là. J’avais senti des barrières s’effondrer dans ma conscience, ouvrant la voie à une meilleure compréhension de la perfection de l’homme. Je me souviens encore avec joie de cette scène qui m’avait paru si naturelle: une femme que je ne connaissais pas venue m’embrasser dans la salle obscure d’un cinéma de quartier. Le Christ avait dissous la douleur et la division apparentes pour révéler que la compréhension et l’amour sont naturels.
Évoquant la victoire finale sur tout péché, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Le chant le plus haut, le plus doux qui soit jamais monté aux cieux, s'élève aujourd'hui plus clair et plus proche du grand cœur du Christ; car l'accusateur n'est pas là, et l'Amour fait entendre ses accords éternels et primordiaux. » Science et Santé, p. 568. Lorsque nous faisons taire la haine grâce au pouvoir de l'Amour, nous joignons notre voix au chant qui monte jusqu'aux cieux. C'est l'Amour divin qui guérit tout péché et toute division. Il révèle la pureté du lien qui nous unit à Dieu.
