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Comment montrer aux enfants que nous les aimons ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1994


Les magazines mettent de nouveau les parents à l’honneur. Mais la véritable éducation des enfants est plus qu’une mode changeante. C’est un labeur d’amour, de vie et de prière. C’est là l’essence du message que propage dans les colloques qu’elle anime et organise pour le personnel d’importantes sociétés aux États-Unis. Ses travaux s’inspirent directement de son vécu, qu’il s’agisse de son expérience en milieu éducatif ou de sa vie familiale. Elle nous fait part de ce qu’elle a appris.

C’est à l’invitation d’une entreprise qu’ont commencé vos premiers colloques sur l’éducation des enfants. A présent, vous contactez de vous-même d’autres sociétés. Comment procédez-vous ? — Je leur dis que de nombreuses sociétés s’efforcent de soutenir notre système éducatif, car elles se rendent compte que, faute d’ouvriers qualifiés, elles ne pourront pas rester compétitives sur le marché. La meilleure façon pour une entreprise de soutenir le système éducatif est sans nul doute d’aider ses employés à être de meilleurs parents. Ces colloques améliorent aussi les relations entre le personnel et la compagnie, car les employés se rendent compte que la direction s’intéresse à eux et à leur famille, et comprend que leur vie ne se limite pas à leur lieu de travail.

Comment vous préparez-vous pour ces colloques ? — Lorsque j’ai commencé cette activité, j’ai pris l’engagement envers moi-même de prier trois heures pour les enfants du monde entier chaque fois que j’animerais l’un de ces colloques. J’ai toujours eu le sentiment que c’était là la véritable raison pour laquelle j’exerçais cette activité: c’est une occasion de prier pour les enfants du monde entier et de les aider. J’ai passé beaucoup de temps à prier au sujet de l’innocence des enfants.

En pensant à mes propres enfants, je me suis rendu compte que je voulais préserver leur innocence le plus longtemps possible. Mais la prière m’a fait comprendre que l’innocence est une qualité de Dieu; elle est inhérente à la nature réelle de l’homme et ne peut donc jamais nous être enlevée. Cela m’a conduit à aborder les choses différemment: j’ai vu que cela est vrai pour tous les enfants et que leur environnement ne saurait les priver de leur innocence.

Les parents ont souvent l’impression qu’on ne peut jamais être certain que les enfants auront toujours tout ce qu’il leur faudra. Qu’en pensez-vous ? — Un verset de la Bible m’a souvent aidée pour l’éducation de mes enfants. C’est dans Ésaïe: « Comme un berger, il paîtra son troupeau, il prendra les agneaux dans ses bras, et les portera dans son sein; il conduira les brebis qui allaitent. » Ésaïe 40:11. Au lieu de prendre des décisions pas toujours bien inspirées concernant nos enfants, laissons Dieu nous guider.

Ce verset exprime un amour plein de tendresse. Il parle d’abord des agneaux et de la façon dont ils sont portés — il y a là une conscience merveilleuse de ce que peut être l’éducation — et s’achève en évoquant « les brebis qui allaitent », car les parents ne sont pas oubliés non plus. Ce verset s’adresse aussi bien aux parents qu’aux enfants.

L’un des principes de base de l’éducation que je donne à mes enfants m’a été inspiré par la guérison de ma fille grâce à la Science Chrétienne. Nous étions partis, avec une autre maman et ses deux jeunes enfants, visiter le Yosemite National Park. Nous avions campé pendant la semaine toutes les deux avec les enfants. Un jour, après un pique-nique au bord d’une rivière, la petite fille de mon amie, âgée de quatre ans, s’approcha de l’eau et y plongea tout droit. Le courant entraînait l’enfant. La maman se précipita pour la sortir de l’eau. La petite fille criait à travers ses larmes: « Maman m’a sauvée ! Maman m’a sauvée ! » La maman dit d’une voix calme: « Même si je n’avais pas été là, Dieu aurait toujours été avec toi pour te sauver. » Quelle magnifique idée !

Au retour du voyage, j’installai ma fille dans son parc — elle avait alors cinq mois — et j’allai prendre une douche. J’avais déshabillé ma fille pour qu’elle puisse profiter du soleil, mais j’avais glissé sous elle une couche en plastique afin de protéger le sol du parc. Lorsque je revins, je découvris qu'elle s’était enveloppée le visage avec la couche et ne pouvait plus la retirer à cause des pattes de fixation. Lorsque je la pris dans mes bras, elle était sans réaction et avait le visage bleu. Mon premier réflexe fut de pratiquer la respiration artificielle. Je savais comment faire, car j’avais été secouriste. Mais elle était toujours sans réaction. Je me précipitai sur le téléphone pour appeler une praticienne de la Science Chrétienne afin qu’elle nous aide par la prière.

Tandis que, tout en priant, je tenais cette enfant dans mes bras, il me vint à l’esprit que le lien qui l’unissait à Dieu ne pouvait jamais être tranché. Lorsque nous nous élevons de tout notre cœur vers Dieu, nous ressentons Sa présence, Son amour. J’éprouvais un sentiment de sécurité et de paix. Je ressentais uniquement Son amour. Au bout de quelques instants, je baissai les yeux: ma fille me regardait en souriant. Elle éprouvait la même paix que moi. Elle fut guérie à cet instant précis et il n’y eut aucune séquelle. Je n’oublierai jamais ce moment où je me suis élevée vers Dieu, avec la certitude certitude cette enfant était sous Sa garde.

Je suis tout à fait consciente de mes responsabilités de mère. Grâce à la Science Chrétienne, j’ai appris que toutes mes qualités maternelles sont des vérités spirituelles qui dépendent de la nature de Dieu. Dieu est l’unique Père-Mère, selon les termes employés par Mary Baker Eddy pour désigner Dieu. Chacun de nous, en réalité, reflète Dieu.

La guérison de ma fille est à la base de cette prise de conscience. J’ai souvent été amenée à m’en souvenir. Mes enfants, mon mari et moi avons obtenu beaucoup de guérisons depuis lors, mais j’éprouve sans cesse le besoin de revenir à ce que m’a appris cette épreuve. Ma responsabilité principale, c’est de reconnaître le lien direct qui unit l’homme à Dieu. Je ne peux rien ajouter ni enlever au rapport qui existe entre ma fille et Dieu.

Lorsque vous animez vos colloques, comment présentez-vous ces idées et comment sont-elles reçues ? — Dans les premiers temps, la façon dont j’abordais ces questions dans mes prières et celle dont je les traitais au cours de ces réunions étaient bien différentes. Maintenant, lorsqu’on fait appel à moi, j’ai envie de faire part de mes idées sur l’éducation à cœur ouvert. La réaction est absolument formidable. Je ne saurais vous dire combien de fois on m’a serré la main en m’avouant: « Cela fait du bien d’entendre quelque chose de constructif. » Il arrive si souvent que des parents assistent à un débat où ils entendent les prédictions les plus terribles sur la désagrégation de la famille. Ils en repartent en se disant: « Nous sommes au courant de tout cela, mais qu’y pouvons-nous ? Nous ne savons toujours pas ce que nous devons faire pour être de meilleurs parents. »

Je commence souvent par dire aux parents qu’ils doivent faire sentir leur amour à leurs enfants. La plupart des parents répondent: « Mes enfants savent que je les aime. » Mais, le leur faisons-nous bien sentir ? J’encourage les parents non seulement à aimer leurs enfants, mais à voir qu'ils sont dignes d’être aimés. Cette idée a été très bien accueillie. Là encore, je m’inspire d’une histoire arrivée à ma fille, Mélanie.

Elle avait alors cinq ans. Nous attendions la naissance de son frère; elle prenait beaucoup d’intérêt à l’arrivée du nouveau bébé. Mais, lorsque le petit frère eut deux ans et demi, qu’il se mit à entrer dans sa chambre pour jouer avec ses affaires et que les gens ne cessaient de répéter qu’il était vraiment mignon, elle ne le trouva plus mignon du tout. Je la renvoyais souvent dans sa chambre, parce qu’elle n’était pas gentille avec son frère. Lorsqu’elle entra à l’école, profitant un jour de ma présence dans sa classe, je demandai à sa maîtresse comment travaillait notre fille. « Oh ! elle travaille bien, me répondit-elle, elle fait tout ce qu’il faut, mais elle n’est pas très heureuse. » Sur le chemin du retour, je me rendis compte que nous n’étions pas très heureux non plus à la maison. Je la renvoyais si souvent dans sa chambre que cela créait des tensions dans notre foyer.

Il me vint à l’esprit que j’estimais ne pas pouvoir aimer ma fille avant qu’elle soit digne d’être aimée. J’avais essayé de faire admettre à Mélanie qu’elle n’était pas gentille, dans l’espoir qu’elle le deviendrait. Je me mis à penser: « Pourquoi ne pas m’efforcer plutôt de lui faire admettre qu’elle est gentille ? »

Durant les semaines qui suivirent, j’appréciai ouvertement toutes ses gentillesses, même si elles étaient rares. Lorsqu’elle n’était pas gentille, je le lui faisais sentir, mais sans m’y attarder. Je m’attachais uniquement à ses moments de gentillesse. Il se produisit un complet revirement de la situation. Elle se vit avec d’autres yeux. Elle devint plus gentille avec son frère. Lorsque je redemandai à la maîtresse comment travaillait Mélanie, elle répondit: « J ai retrouvé la vraie Mélanie. Sa joie et son sens de l’humour lui sont revenus. »

J’ai souvent recouru à la parabole de l’enfant prodigue dans mes prières. J’y vois l’amour inconditionnel que Dieu porte à Ses enfants. Nous avons toujours une place dans Sa demeure. J’ai même inclus cette parabole dans mes colloques, parce que c’est un exemple clair de l’amour pur des parents. Il est possible que nous n’aimions pas tout ce que font nos enfants, mais nous ne cessons jamais de les aimer, eux.

C’est une idée simple: comment exprimons-nous notre amour ? Allons-nous cacher à nos enfants l’amour que nous leur portons jusqu’à ce qu’ils méritent d’être aimés ? Nous devrions plutôt reconnaître qu’ils sont dignes d’être aimés, les voir de cette façon et mettre l’accent sur ce point.

Il ne s’agit pas de « pensée positive ». Cela nous ramène à mes prières. Je n’avais pas essayé de faire croire à ma fille qu’elle méritait d’être aimée. Il me fallait reconnaître sa filialité divine, voir qu’elle exprimait les qualités de Dieu et que celles-ci ne pouvaient lui être enlevées. Le fait qu’elle soit digne d’être aimée est indissociable de sa nature d’enfant de Dieu.

Mon étude de la Science Chrétienne me fait voir qu’il ne s’agit pas de changer la réalité; nous prions pour mieux discerner la vérité spirituelle. Je n’ai pas du tout changé ma fille en mettant l’accent sur sa gentillesse et le fait qu’elle mérite d’être aimée. Je l’ai simplement vue telle que Dieu l’a créée, et son identité véritable m’est devenue plus évidente.

Dans les colloques destinés aux parents, j’explique qu’il faut apprécier les enfants à leur juste valeur. Je ne leur dis pas de les voir comme des enfants de Dieu, mais lorsque je prie pour mes enfants, je sais très bien que c’est cela qui est exigé.

Quelle est l’attitude de vos enfants à l’égard de votre activité ? — L’une des difficultés, c’est que si je suis un peu impatiente avec Mélanie, elle me dit: « Maman, tu ne peux pas te mettre dans cet état. Pense à tes colloques, voyons ! » Et lorsque je crois avoir la meilleure attitude possible, j’ai encore quelques surprises. Mon fils, Kenny, s’est emparé un jour de ma trousse de maquillage et a enfoncé tout le contenu de mon bâton de rouge dans le capuchon. Je lui ai posé la question qui s’impose en pareil cas: « Comment dois-je réagir ? » Il m’a répondu: « Eh bien, tu n’as qu’à prier. »

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