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Noël et la qualité de disciple

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1994


Il Faisait Très Froid, et les jours raccourcissaient. Mon ombre s’allongeait de plus en plus au cours de ma promenade quotidienne. Les soucis rendaient mon humeur aussi sombre que les jours. Les décorations de Noël apparurent l’une après l’autre, lumières, guirlandes, cheveux d’ange, mais elles n’égayèrent pas mon état d’esprit.

Depuis quelques années, je n’aimais plus l’époque de Noël. L’excitation croissante, l’incitation à une consommation effrénée, le bruit de fond des chants de Noël, tout cela me semblait tenir trop de la parodie pour être vraiment satisfaisant. Je pensais honorer le sens spirituel de Noël en me tenant à l’écart des réjouissances temporelles. Mais, en fait, j’attendais avec impatience les jours ternes et gris de janvier et feignais simplement d’ignorer Noël.

Au cours de cette année-là, cependant, j’avais lu différents livres de la Bible. Un matin, je fus touchée par les premiers versets de l’Évangile selon Jean. L’auteur parle de la Parole qui était Dieu, de la vie qui était la lumière des hommes, de la lumière qui luit dans les ténèbres, de la Parole qui a été faite chair. Au début, je n’y vis que la gloire de l’avènement de Christ Jésus, mais cela fit naître en moi le désir de changer d’attitude concernant Noël.

Je fus surtout frappée par cette affirmation de Jean: « Et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce. » Jean 1:16. Scientiste Chrétienne, je me considérais comme un fidèle disciple de Jésus, et j’aspirais à mieux exprimer l’esprit du Christ, la Vérité. Or, bien souvent, j’avais l’impression de chercher à imiter son exemple en partant d’une base très éloignée de la sienne, une base presque dépourvue de toute grâce. Pourtant, Jean avait lié l’apparition du Sauveur à celle de la grâce pour chacun. Comme j’approfondissais ce passage, l’idée me vint que ma morosité saisonnière était moins due au matérialisme des autres qu’au mien. Je devais acquérir un nouveau concept de Noël, plus ouvert au Christ, le messager du bien que Dieu a envoyé à l’humanité.

Certes, au sens humain, Noël célèbre l’avènement d’un enfant né parmi les humbles créatures d’une étable, auquel bergers et mages vinrent rendre hommage. Cet enfant, qui fut proclamé Sauveur, manifesta dans le monde une bonté si merveilleuse qu’elle ne pouvait venir que de Dieu.

Mais quel est le sens absolu de la mission du Sauveur ? Noël ne fait-il que marquer le début d’une merveilleuse mais brève interruption du cours habituel de la vie par un pouvoir surnaturel, ainsi qu’on le présume si souvent ?

L’Évangile selon Jean, étudié à la lumière de la Science Chrétienne, nous révèle une dimension nouvelle de Jésus et de sa mission. Nous y lisons que la Parole était Dieu. De par sa nature même la Parole, ce qui est spirituel, ne pouvait intervenir dans son opposé, ce qui est matériel. Mais la Vie divine, Dieu, ne pouvait rester à jamais cachée. Elle devait percer le concept erroné d’une existence matérielle, comme la lumière fait disparaître les ténèbres. La réalité spirituelle doit s’imposer face à l’ensemble des croyances selon lesquelles la vie est limitée, marquée par la souffrance et la maladie, vouée à l’anéantissement final.

Lors du premier Noël, ce n’est donc pas un pouvoir surnaturel qui est venu dans un monde matériel, mais c’est la Vie qui, grâce à l’existence et aux œuvres de Christ Jésus, a fait une brèche dans l’ignorance mortelle qui constitue un monde matériel. Mary Baker Eddy écrit dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany: « Je célèbre Noël avec mon âme, mon sens spirituel, et commémore ainsi l’apparition dans la conscience humaine du Christ conçu par l’Esprit, Dieu, et non par une femme; la naissance de la Vérité; l’aube de l’Amour divin qui se lève sur les ténèbres de la matière et du mal dans la gloire de l’être infini. » Miscellany, p. 262.

Si l’avènement de Christ Jésus fut bien la révélation de la nature spirituelle de l’homme et de la création, ses implications pour tous sont immenses. Cela signifie que la sainteté et la domination que Jésus manifesta avec une telle perfection sont accessibles à chacun. Grâce à Jésus, nous pouvons comprendre ce que signifie le fait d’être créé par Dieu. Nous entrevoyons la grâce qui, ainsi que Jean le proclame, doit être notre héritage à nous aussi.

Quel changement dans ma pensée ! Pour la première fois, Noël avait un sens évident à mes yeux. Je perçus que la nativité nous dévoilait la réalité originelle, qu’elle révélait l’homme créé par Dieu, qu’elle amenait les hommes et les femmes à découvrir la nature spirituelle de leur véritable identité. Et elle me montrait que la grâce est à ma portée.

Je perçus que la nativité nous dévoilait la réalité originelle, qu’elle révélait l’homme créé par Dieu, qu’elle amenait les hommes et les femmes à découvrir la nature spirituelle de leur véritable identité.

Des détails qui, faute d’inspiration, ne m’avaient guère semblé plus intéressants qu’un spectacle traditionnel, me touchaient à présent profondément. L’assentiment désintéressé de Marie à l’annonce extraordinaire de l’ange, l’étable protectrice dans une ville inhospitalière, les humbles bergers et les rois mages guidés par une étoile insolite, les rêves qui annoncèrent à Joseph l’origine sainte de l’enfant et l’incitèrent à chercher la sécurité en Égypte, devenaient pour moi autant d’illustrations de la façon dont s’impose l’ordre sacré de Dieu. La réalité spirituelle pénètre les éléments terrestres les plus sombres et les plus rigides.

Cette nouvelle perception de la nativité me fit tout à fait comprendre la nécessité d’être un vrai disciple de Jésus. En réalité, nous ne sommes pas des mortels qui ont le vague espoir (ou refusent catégoriquement) de s’élever au-dessus d’une nature charnelle déprimante. Notre identité est spirituelle. Nous pouvons suivre l’exemple de Jésus, parce que la grâce qu’il illustra à la perfection est aussi notre héritage. En fin de compte, nous n’avons pas d’autre choix que de le suivre, parce que le patrimoine spirituel dont il avait la pleine jouissance nous appartient aussi. En fait, la puissance sacrée qui amena la nativité détermine notre propre qualité de disciple. Bousculant nos pensées, elle brise l’illusion rassurante que la vie est une sorte de commodité terrestre. Elle renforce en nous la sensibilité spirituelle, le courage et l’humilité, grâce auxquels notre véritable identité, spirituelle, nous devient substantielle.

Il n’y a eu ni apathie ni cynisme dans la façon dont j’ai célébré Noël cette année-là. Même les noëls les plus connus, chantés à l’église par une assistance inspirée, revêtaient un sens profond. Mes problèmes s’avérèrent de plus en plus dépourvus de substance alors que la réalité spirituelle faisait son apparition.

La vraie signification de Noël est si profonde, si magnifique, que les sens matériels cherchent toujours à l’étouffer sous les cheveux d’ange et les clichés. Mais aucune banalisation de cet événement ne peut altérer cette révélation: l’homme est spirituel. C’est là le don incomparable que Dieu fait à l’humanité. Il nous pousse à nous dépouiller de la morosité, de la crainte et de l’égoïsme, qui voudraient nous enraciner dans la matière, pour revêtir la domination et la sainteté qui nous appartiennent de droit. Nous sommes capables de suivre le Maître, parce que nous pouvons remplacer peu à peu la pensée charnelle par la grâce qui appartient à tous les enfants de Dieu.

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