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La conscience éternelle

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1994


Je Cherchais à approfondir la notion d'éternité avec ma classe d'adolescents de l'école du dimanche. Jusqu'où pouvions-nous remonter dans nos souvenirs ? Je me revoyais, à trois ans, observant les pattes démesurées d'un cheval alors qu'on me hissait sur la selle de mon grand-père. Plusieurs élèves se rappelaient avec autant de netteté des faits survenus quand ils avaient le même âge.

L'un d'entre nous se souvenait-il de son existence avant la naissance ? Non. Était-il possible de connaître autre chose que cette existence mortelle ? Nous étions d'accord pour le penser.

La Bible est venue éclairer notre conversation. Plus tard, j'ai réfléchi à la réceptivité de Jérémie qui avait entrevu l'existence éternelle en percevant ces paroles divines: « Avant que je t'eusse formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu fusses sorti de son sein, je t'avais consacré, je t'avais établi prophète des nations. » Jér. 1:5. L'Évangile selon Jean rapporte ces paroles profondes de Jésus: « Et maintenant toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. « Jean 17:5. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy parle sans équivoque de la vie avant la naissance (voir 429:22–34).

Mais au cours de notre conversation, cette notion confuse que nous avions d'une existence antérieure nécessitait d'être clarifiée. Ni les diverses théories psychologiques ni les concepts à la mode propres à la culture du New Age ne sauraient apporter de réponse à la question de la préexistence. Cette réponse n'est pas ésotérique. Elle nous vient grâce à un christianisme inspiré, grâce à un réveil spirituel suscité par le Christ.

Au lieu de sonder une conscience mortelle pour tenter de se souvenir d'une histoire matérielle antérieure à la naissance, histoire qui, en réalité, n'existe pas, il nous faut accepter le fait spirituel que le véritable Entendement de l'homme, qui constitue sa vraie substance et sa seule existence, n'est pas mortel mais immortel. C'est en discernant que Dieu est l'Entendement et que l'homme exprime cette conscience illimitée que nous sommes à même de comprendre ce qu' « est » la vie antérieure à cette conception humaine des choses. Mais, au lieu de découvrir simplement une préexistence, nous prenons conscience d'une coexistence éternelle, d'une unité avec Dieu qui n'a jamais été rompue. Au lieu de nous souvenir selon un mode de penser mortel, nous connaissons selon un mode de penser immortel.

L'esprit humain ne peut rien percevoir en dehors de lui-même. On pourrait illustrer son approche limitée de la remémoration de la manière suivante. Imaginons que nous marchions sur un chemin sinueux bordé d'arbres de chaque côté. En regardant en arrière, il nous est difficile d'apercevoir l'endroit d'où nous venons, car les broussailles nous bouchent la vue. D'autre part, la sinuosité du sentier nous empêche de savoir comment est le paysage qui nous attend. La mémoire mortelle engrange des perceptions. Au cours de l'existence matérielle, se rappeler c'est en quelque sorte essayer de ne pas oublier l'aspect du paysage que nous avons traversé jusqu'ici.

Maintenant, nous voulons savoir quel aspect revêt le paysage avant le début du sentier que nous parcourons, et nous désirons savoir ce qui nous attend à l'autre extrémité. Nous pourrions y parvenir en contemplant la scène d'un autre point de vue, en montant à bord d'un hélicoptère, par exemple. Tandis que l'appareil s'élèverait, les choses nous apparaîtraient sous un point de vue tout nouveau. Nous nous affranchirions des limites qui cloisonnaient notre vue.

Ce genre d'analogie nous fait mieux comprendre comment aborder la question de l'existence antérieure à la naissance. Vivions-nous avant la naissance humaine ? Nous existions à coup sûr, ou, pour être plus précis, nous « existons » à coup sûr. Notre pensée doit changer radicalement afin que nous puissions abandonner une base mortelle de vie au profit d'une base immortelle. L'existence nous apparaît alors sous un jour tout nouveau. La vie ne se présente plus comme un chemin matériel jalonné d'événements passés, présents et futurs. Nous comprenons que la mémoire, ou conscience, de quelque chose d'antérieur à cette existence humaine est extrêmement différente du souvenir d'épisodes matériels évoqués par l'entendement humain. Il conviendrait mieux de parler de notre expression de la connaissance toujours présente qu'a l'Entendement divin de la réalité spirituelle. Cela ne veut pas dire que l'existence devient insubstantielle et abstraite. L'homme existe. La substance existe. Les formes, les couleurs et les contours existent. Mais nous percevons ou connaissons cette existence dans une optique bien différente. Nous adoptons un point de vue spirituel et divin, qui élimine le point de vue matériel et mortel.

La faculté d'exprimer cette connaissance de la réalité est inhérente à chacun de nous. Elle ne peut se perdre ni nous être ôtée. Ainsi, la Science Chrétienne affirme: « Si l'erreur dit: "J'ai perdu la mémoire", contredisez-la. Aucune faculté de l'Entendement ne se perd. » Science et Santé, p. 407.

Au-delà d'un entendement personnel

Mary Baker Eddy ne fait-elle pas allusion à quelque chose de bien plus grand que la simple faculté de mémorisation d'un entendement personnel ? Elle parle de la « faculté de l'Entendement ». Entendement est synonyme de Dieu. La note marginale « Mémoire immortelle » apparaît en regard des propos de notre Leader, qui poursuit ainsi: « Dans la Science, tout l'être est éternel, spirituel, parfait, harmonieux en toute action. » Elle fait ensuite cette recommandation: « Que le modèle parfait et non son opposé corrompu soit présent dans vos pensées. »

Méditer sur le « modèle parfait », ou l'être immortel, s'élever au-dessus de ce sentier qui symbolise une existence faite d'événements mortels, permet de réfléchir avec plus de perspicacité à ce qui « se passe » avant la naissance. Lorsque nous atteignons un point de vue plus élevé, plus spirituel, ce modèle impeccable fait plus que d'être présent dans la pensée: il est la substance même de notre pensée. Nous sommes alors mieux conscients de l'Être réel, éternel, et nous l'exprimons donc davantage.

L'existence matérielle actuelle n'est pas une sorte de réincarnation d'une vie matérielle antérieure. Elle ne marque pas non plus une réelle interruption de l'éternel « maintenant » de notre vie spirituelle véritable. Nous pourrions dire qu'il s'agit d'une perception mortelle dans laquelle les limites, le péché, la maladie et la mort constituent une interprétation radicalement erronée de ce qu'est la vraie vie. L'entendement humain ne sera jamais capable de définir à notre satisfaction la nature de l'existence antérieure à ce qu'on appelle la naissance. Pourquoi ? Parce que l'entendement humain est lui-même illusoire. Il ne peut voir au-delà de ses propres croyances limitatives.

La vérité spirituelle n'est pas réelle pour l'entendement mortel. Ce prétendu entendement affirme que la réalité commence avec la matière, est définie par la matière et s'achève avec la matière. Mais cette description est fausse. La réalité, c'est l'Esprit. Il faut partir du sens spirituel et non du sens matériel, de l'Entendement immortel et non de l'entendement mortel pour prendre conscience de l'être réel. Que savons-nous de notre existence avant la naissance si nous voyons les choses à partir d'une mémoire éternelle qui s'appuie sur le sens spirituel pur ? Notre perception ne dépend pas d'un certain point inscrit dans un déroulement temporel et matériel, mais du point de vue élevé d'un « maintenant » qui est spirituel et intemporel. En d'autres termes, ce qui était « avant la naissance » est cet éternel maintenant. La conscience divine immortelle embrasse toute existence dans la réalité toujours présente de Dieu. Une conception limitée de l'existence n'a plus de sens lorsqu'on découvre l'Être illimité.

Quand nous sommes prêts à admettre que l'homme exprime l'Entendement infini, Dieu, nous comprenons peu à peu que l'existence réelle n'est pas limitée. Elle n'est pas restreinte à une série d'événements mortels. L'étroite gamme des perceptions matérielles accumulées en quelques décennies est une interprétation erronée de notre être réel, toujours présent. La mortalité n'est pas la réalité qui émane de Dieu. Considéré du point de vue de l'éternité, ce qui semble si réel — cette marche du temps qui commence et s'achève avec la matière — perd toute apparence de substance. Mais nous ne nous en rendons compte qu'en adoptant une perspective spirituelle élevée, qui implique une conscience éclairée.

Renouveau spirituel

Sans monter dans un hélicoptère, comment se libérer d'une approche mortelle pour définir la réalité ? Ne serait-ce pas en voyant les choses sous une perspective infinie, au lieu de se laisser limiter par des cloisons ? Les chrétiens parlent à ce propos de transformation spirituelle, de régénération. La nouvelle naissance en Christ est la seule façon de voir, de se rappeler, de connaître ce qui est au-delà des limites de la mortalité. On ne saurait y parvenir autrement. Pour connaître la vie dans toute sa plénitude (en fait notre seule vie réelle, sans aucun rapport avec la perspective erronée d'un passé et d'un futur mortels, d'une naissance et d'une fin), il faut se défaire d'une mentalité matérielle limitative.

Cette croissance spirituelle ne s'accomplit pas facilement. La transformation chrétienne de la pensée est la tâche la plus exigeante qui nous soit imposée. Mais il n'est pas difficile de commencer ce processus de spiritualisation: on peut faire preuve de gentillesse, prononcer une parole attentionnée, résister à une impulsion impure, témoigner du respect à son prochain, manifester sa reconnaissance, aimer Dieu toujours davantage, chercher l'inspiration quotidienne à travers la prière et l'étude ferventes.

A mesure que nous œuvrons consciemment dans ce sens, notre conception de la vie s'éloigne de la mortalité pour se rapprocher de l'immortalité. Nous entrevoyons que notre être complet, défini par Dieu, existe en réalité maintenant. Il a toujours existé maintenant même. C'est ce qu'enseigne Christ Jésus concernant la continuité et la permanence de la véritable identité, spirituelle. De ce point de vue, il pouvait dire: « Avant qu'Abraham fût, je suis » Jean 8:58. et: « Voici, je suis avec vous tous les jours. » Matth. 28:20.

Ce qu'on pourrait considérer comme une sorte de mémoire immortelle n'a vraiment rien à voir avec une faculté de l'entendement humain. C'est une prise de conscience suscitée par le sens spirituel qui vient de Dieu et qui nous élève non seulement au-dessus de la conception limitée et même inexacte d'une vie commençant avec la naissance, mais également au-dessus de la perspective d'un avenir incertain ou d'une fin de l'existence. Cette mémoire immortelle nous permet de voir toutes choses du point de vue de l'Entendement divin, et d'exprimer cet Entendement toujours conscient. Nous dépassons ce prétendu sentier de la mortalité pour envisager les choses d'un point de vue spirituel. Nous saisissons alors mieux ce que ces paroles bibliques nous invitent à abandonner: « On ne se souvient pas de ce qui est ancien; et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard. » Eccl. 1:11. Parée d'une teinte immortelle, la mémoire est une conscience éclairée qui tire son origine de la totalité de Dieu, et non d'un entendement humain qui s'efforce chaque jour d'appréhender les choses. Cette conscience imprégnée de spiritualité manifeste la nature de l'Entendement omniscient.

Tôt ou tard, chacun de nous doit s'élever au-dessus d'un point de vue mortel limité de l'existence. En dernière analyse, c'est un faux point de vue. Même un billion d'années de mortalité ne signifie plus rien lorsque nous nous employons de façon vivifiante à christianiser notre vie et que nous nous élevons au-dessus de ce petit sentier mortel avec ses croyances limitées concernant l'existence. Notre vie quotidienne peut s'affranchir des limites du temps dans les moindres détails.

Au lieu de nous identifier à l'entendement humain qui essaye de se souvenir de la réalité, nous devons nous défaire de la croyance à un entendement distinct de Dieu. Les vérités spirituelles commenceront alors à poindre, c'est-à-dire que notre vraie conscience apparaîtra. Mary Baker Eddy décrit l'être véritable de l'homme, parfait et spirituel. Puis elle ajoute: « En continuant notre définition de l'homme, souvenons-nous que l'homme immortel et harmonieux a toujours existé, et qu'il est toujours au-delà et au-dessus de l'illusion mortelle que la vie, la substance et l'intelligence existent dans la matière. » Science et Santé, p. 302.

Si nous voulons être conscients des faits réels de l'existence avant l'événement appelé naissance — ou des faits réels à venir — nous céderons d'abord à la connaissance de l'Entendement divin et de « maintenant » infini qui embrasse tout. Cela implique une transformation de la pensée qui perçoit partout la toute-présence de la création spirituelle de Dieu. Nous devons approfondir notre christianisme et développer notre intégrité, notre innocence, notre intelligence et nos affections spirituelles.

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