La Guérison Par la Science Chrétienne est un événement sacré. Elle se produit chaque fois qu'un être réceptif sans préjugés a sincèrement recours au pouvoir de Dieu, la Vérité, et le laisse agir. Sans faire de grandes phrases, on peut dire que, lorsque l'humain cède, le divin accomplit le travail.
Cela a sur nous un effet irréversible: la régénération spirituelle aussi bien que la guérison du corps, conséquence inévitable de cette régénération. La purification de la pensée dissipe tout naturellement les péchés et les craintes qui sont à l'origine des problèmes physiques. Il n'est en effet pas logique de considérer que le corps est indépendant de la pensée.
Grâce à l'influence du Christ qui sauve et guérit, la Vérité divine illumine la conscience humaine. Elle nous permet ainsi de comprendre que Dieu est le Tout-en-tout parfait, et que le seul homme véritable est Son image et Sa ressemblance spirituelles. Le Christ nous montre que cette image n'est soumise à aucune loi ni à aucune condition matérielle. La prière nous permet de voir que cette vérité toujours présente s'applique à chaque situation à laquelle nous devons faire face, corrige le concept humain erroné que nous avons de la situation et amène la guérison grâce au pouvoir de la Vérité même. Mary Baker Eddy écrit: « La Vérité éternelle détruit ce que les mortels semblent avoir appris de l'erreur, et l'existence réelle de l'homme en tant qu'enfant de Dieu est mise en lumière. » Science et Santé, p. 288.
Lorsque nous venons de trouver la Science Chrétienne, tout est souvent si merveilleux, si nouveau et si beau, que nos découvertes spirituelles sont impressionnantes. Nous percevons bien mieux la véritable nature de l'homme et du lien qui l'unit à Dieu, et cette perception s'accompagne tout naturellement de guérisons. Il n'est nul besoin cependant d'une compréhension « époustouflante » pour obtenir une guérison.
Ne croyons surtout pas qu'il faille démontrer plus que ce qui est nécessaire, car nous risquerions ainsi, sans le vouloir, d'œuvrer à l'encontre de la guérison que pourraient apporter nos prières. Imaginez la pression qu'une telle méprise peut exercer sur celui qui l'accepte, même s'il s'est déjà engagé dans la pratique à plein temps de la Science Chrétienne !
Un praticien inspiré atteindra certes, dans de nombreux cas, un degré très élevé de compréhension. Mais qu'en est-il des autres situations ? S'il pense qu'une perception extraordinaire est nécessaire tout au long de la journée pour que les patients soient guéris, il risque de se sentir débordé. Pourra-t-il se coucher en fin de journée avec le sentiment d'avoir accompli son travail ?
Heureusement, ce que nous connaissons de la vérité est en réalité ce que la Vérité divine connaît et nous fait connaître puisque nous sommes son image. La vérité se présente parfois comme une lumière éclatante, une illumination au sommet de la montagne. Mais, le plus souvent, et surtout pour les Scientistes Chrétiens expérimentés, elle vient progressivement, dans le calme et la paix.
Après avoir parlé de la caractéristique de Michel, l'ange qui eut la tâche spectaculaire de mener à bien les guerres saintes, Mary Baker Eddy écrit: « Gabriel a la tâche plus tranquille de communiquer le sens de la présence constante de l'Amour secourable... Pour le Gabriel de Sa présence il n'est pas de conflit. Pour l'Amour infini, toujours présent, tout est Amour, et il n'y a ni erreur, ni péché, ni maladie, ni mort. » Ibid., p. 567.
J'aimerais vous parler d'une praticiennne de la Science Chrétienne qui s'était engagée dans la pratique à plein temps au bout d'un an de progrès spirituels rapides et après quelques guérisons très spectaculaires. Elle ne s'était pas rendu compte qu'il pouvait aussi être efficace de « profiter du spectacle » avec une pensée sereine. Si ses prières pour un patient n'apportaient pas une lumière aveuglante, elle dévalorisait le traitement donné en attendant un résultat limité. Or, elle était déroutée, car de nombreux patients étaient guéris sans qu'elle n'ait elle-même perçu une lumière extraordinaire.
Puis une praticienne plus expérimentée lui fit un jour remarquer que c'est la Vérité divine qui guérit. Peu importe le temps écoulé depuis qu'on a, pour la première fois, perçu un aspect particulier de la réalité spirituelle.
Cette remarque l'éclaira. Le lendemain, alors qu'elle se promenait, la jeune praticienne vit un serpent sur la route. Quelle ne fut donc pas sa surprise de se rendre compte, en s'approchant, qu'il s'agissait d'un bout de corde ! (Vous connaissez tous le sentiment qui accompagne la découverte de l'irréalité d'une illusion, cet étonnement de voir que ce qui nous avait semblé si réel ne l'était pas du tout.)
Elle pensa alors à ce qui se passerait si elle se retrouvait sur le même chemin avec une amie et que cette amie lui dise: « Regarde, un serpent ! » Elle répondrait: « Non, ce n'est pas un serpent, j'ai eu l'occasion de le regarder de près. C'est une corde. » Elle n'éprouverait plus ce sentiment impressionnant qu'elle avait connu au moment précis où l'illusion s'était dissipée, mais le résultat de sa perception éclairée serait tout aussi efficace, sinon plus. Son amie ne verrait plus un serpent, elle verrait une corde.
Christ Jésus guérit un homme qui était sourd et parlait avec difficulté. Comme le Sauveur connaissait parfaitement la vérité au sujet de l'homme, la vivant lui-même chaque jour, la guérison de cet homme était assurée. Le résultat était naturel et normal. La Bible nous dit: « Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia, et il parla très bien. » Marc 7:35.
Ne supposons cependant pas un seul instant que de nouvelles prises de conscience de la totalité de Dieu, l'Esprit, ne soient pas nécessaires ! C'est ainsi que le Christ, l'influence divine dans la conscience humaine, nous aide à percer les illusions des sens matériels et à progresser à pas de géant sur le chemin de la spiritualité. Mais il n'est pas nécessaire d'attendre un moment spectaculaire pour guérir un cas particulier: les faits spirituels saisis lors de précédentes victoires sont aussi efficaces aujourd'hui qu'ils l'étaient hier.
Pourtant, cette praticienne avait constaté que, malgré ses nombreux succès, le raisonnement fondé sur des vérités familières n'aboutissait pas toujours à la guérison. Était-ce parce qu'elle ne s'était pas attendu à ce que ces vérités guérissent ?
Lorsqu'elle renonça enfin à l'erreur de croire qu'elle devait avoir une illumination « époustouflante » pour guérir, elle reconnut l'autorité divine que possédait chaque affirmation de la vérité. Elle s'efforça sincèrement de comprendre que si les idées qui se présentaient à elle étaient vraies, si elles étaient en accord avec la Parole de Dieu telle qu'on la trouve dans la Bible et telle qu'elle est expliquée dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, elles devaient avoir un effet guérisseur.
Elle se mit à accorder une grande valeur à toute prière qui reconnaissait la vérité spirituelle au sujet de Dieu et de l'homme, que ce soit une toute nouvelle découverte ou une conviction déjà bien ancrée en elle, et elle en attendit des résultats. Elle ne le fit pas seulement lorsqu'elle donnait spécifiquement un traitement par la Science Chrétienne, mais pour toute idée curative qui se présentait à elle au cours de la journée. Cela lui évita d'être accablée par le sentiment écrasant d'une fausse responsabilité. En outre, les guérisons accomplies dans le cadre de sa pratique augmentèrent de manière considérable.
Dieu, la Vérité, guérit, parfois malgré nous, et même lorsque nous ne nous attendons pas fermement à la guérison ! Pensez alors à l'effet reconstituant qui se produit sur les entendements et les corps humains lorsque nous nous attendons à la guérison en toute connaissance de cause !
La base de la guérison spirituelle est donc simple, mais non pas simpliste. Il est naturel pour un Scientiste Chrétien, comme pour chacun, de démontrer dans une certaine mesure le pouvoir de Dieu qui guérit. Les discordances, quelles qu'elles soient, ne sont pas aussi réelles qu'elles le paraissent. Elles indiquent l'absence supposée du fait toujours présent: la vérité spirituelle au sujet de Dieu et de l'homme, Son reflet. Elles sont éliminées de l'existence humaine chaque fois que la totalité et de la bonté et de l'amour de Dieu est perçue et vécue. Lorsque nous exprimons la Vérité, nous voyons qu'elle s'exprime déjà là où nous sommes, et toute illusion d'absence de la Vérité se dissipe. Lorsque nous savons quelque chose, c'est pour toujours. Une fois perçue, la Vérité est irréversible !
Tout ce qui est spirituellement vrai vient de Dieu et a l'autorité divine qui dissipe la croyance au mal. Bien entendu, il ne suffit pas de prononcer des vérités pour guérir. Ce n'est pas nous qui guérissons, mais c'est l'esprit de la Vérité divine, exprimé en reconnaissant avec humilité que Dieu en est la source.
La guérison par la Science Chrétienne est donc le résultat d'une perception et d'une mise en pratique progressives de la Vérité. C'est la conséquence d'une vie chrétienne marquée par des efforts diligents et un profond dévouement, des prières humbles et sincères, qui accordent à Dieu toute la gloire. Nous devons laisser la Vérité faire partie de nos pensées et de nos actes à un point tel que notre vie même atteste son caractère irréfutable.
Cependant, bien que notre but soit de changer totalement de perspective, en passant d'un sens matériel erroné de la vie à la perception de la réalité spirituelle créée par Dieu, nous n'avons pas besoin d'attendre l'ascension finale pour opérer une guérison ! Un aperçu de la réalité spirituelle et l'affirmation vigoureuse de cette réalité l'emportent sans difficulté sur toute hypothèse mortelle. La plus infime parcelle de « quelque chose » prend à coup sûr la place de ce qui n'est rien !
N'acceptons donc pas de croire que la guérison en Science Chrétienne exige quelque chose qu'elle n'exige pas et d'en subir les conséquences. Ce que nous savons de la vérité spirituelle est toujours suffisant lorsque nous reconnaissons l'effet du pouvoir du Christ qui se trouve derrière chaque déclaration sincère de cette vérité.
