Dans Le Monde entier, de nombreuses régions sauvages sont protégées et classées comme parcs nationaux. Certains parcs sont pourvus d’installations qui permettent aux visiteurs de découvrir les merveilles de l’environnement naturel. Nombreux sont ceux qui y viennent afin d’échapper un moment à la tension nerveuse ou à la foule des grandes villes. Quel changement depuis l’époque où l’on considérait les étendues sauvages ou désertiques comme des lieux hostiles, voire dangereux ! Il est intéressant d’observer cette nouvelle perception du désert, de voir que ces espaces si riches en beautés et en merveilles naturelles ne sont plus craints ni évités, mais aimés et protégés.
Il existe cependant un autre genre de désert, qui est loin d’être aussi plaisant. Certains ont l’impression de s’y trouver, peu importe l’endroit où ils vivent. C’est un désert mental de solitude, de confusion, de crainte. Peuton en sortir ? Oui, il y a une issue ! On la trouve en comprenant que Dieu, le seul Créateur, est la véritable source de la vie de l’homme, et que l’Amour divin omniprésent pourvoit à tout besoin humain. Lorsque nous entrevoyons que l’Amour divin est une présence vivante et puissante qui prend sans cesse soin de l’homme, son image, la crainte diminue pour disparaître à jamais.
Nous devons, certes, faire des efforts pour parvenir à nous voir à l’image de Dieu, donc entièrement spirituels et à l’abri de la crainte. Mais, lorsque nous décidons de sortir de notre désert mental pour nous approcher de l’Esprit, nous tirons de nombreux enseignements de cette épreuve. Le plus important est peut-être d’avoir appris que tout se passait en vérité sur le plan mental, en dépit des apparences contraires. Nous nous rendons aussi compte que c’est à nous d’évaluer ce qui se passe réellement dans notre existence. Que les circonstances paraissent sombres ou prometteuses, nous jugeons les choses selon les apparences ou nous reconnaissons, au-delà de celles-ci, la tendre sollicitude de Dieu. Lorsque nous découvrons l’amour de Dieu qui nous guide et que nous éliminons de notre pensée tout ce qui tend à nous empêcher d’en apprécier la valeur, nous nous libérons du point de vue étroit selon lequel nous serions séparés de Dieu. Nous entrevoyons l’unité spirituelle de Dieu et de l’homme, Son image et Sa ressemblance spirituelle. Nous voyons que, dans la totalité de Dieu, il n’existe aucune ombre de dépression, de doute ni de crainte.
Si tout cela nous semble lointain, les Écritures nous rassurent. On y apprend que Dieu a guidé ceux qui avaient à surmonter des difficultés dans leur traversée du désert. Les enfants d’Israël ont été vêtus et nourris alors même qu’ils observaient avec humilité les commandements de Dieu afin de pouvoir entrer en possession de la Terre promise. Voici les paroles de Moïse aux Israélites telles que les rapporte le livre du Deutéronome: « Tu observeras les commandements de l’Éternel, ton Dieu, pour marcher dans ses voies et pour le craindre. Car l’Éternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays, pays de cours d’eau, de sources et de lacs, qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes... pays où tu mangeras du pain avec abondance, où tu ne manqueras de rien. » Deut. 8:6, 7,9.
Lorsque nous cherchons à être guidés par Dieu, qui est impartial, et que nous cédons à Son autorité, nous sommes délivrés des influences fâcheuses de ce monde. Nous sommes alors disposés à renoncer à une fausse image, matérielle, de notre identité pour accepter ce que Dieu voit en nous: Son image parfaite. Cela nous mène à une nouvelle perception des autres aussi bien que de nous-mêmes. La Science Chrétienne nous permet de comprendre, par expérience, la définition véritable du mot désert que donne Mary Baker Eddy dans Science et Santé: « Solitude; doute; ténèbres. Spontanéité de pensée et d’idée; le vestibule où le sens matériel des choses disparaît, et où le sens spirituel révèle les grands faits de l’existence. » Science et Santé, p. 597. Lorsque nous utilisons nos sens spirituels, nous comprenons davantage que l’homme ne peut être séparé de Dieu, puisqu’il est Son idée spirituelle parfaite. Nous nous sentons alors en sécurité, et nous le sommes !
Christ Jésus nous indique le chemin. Nous lisons dans l’Évangile selon Matthieu que Jésus fut conduit dans le désert pour y être tenté par le diable. Mais certain que Dieu, le bien, est tout et qu’Il gouverne l’homme en tout lieu, notre Maître put résister à la tentation de s’incliner devant un autre pouvoir. Toutes les tentatives faites par le mal pour amener Jésus à céder à des mobiles humains se heurtèrent à son obéissance inébranlable au seul Entendement, Dieu. Il répondit à la dernière suggestion du diable: « Retire-toi, Satan ! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » Alors, conclut la Bible, « le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient. » Matth. 4:10, 11.
Bien que le mal soit impersonnel et qu’il n’ait ni intelligence ni puissance véritables, il prétend pouvoir utiliser toute chose ou toute personne pour s’immiscer dans la pensée et dans les actes humains. Il se peut que nous soyons inquiets ou troublés sans savoir à qui ni à quoi attribuer ce malaise. Si cela nous arrive, nous pouvons prouver que les prétentions du mal sont erronées, voire même inexistantes, en comprenant que l’unique Entendement, Dieu, le bien, est la seule présence et le seul pouvoir qui soient. Notre désert peut sembler receler des choses et des êtres inquiétants, mais si nous affirmons avec fermeté la puissance de Dieu et l’unité de l’homme et de Son Créateur, nous verrons la crainte se dissoudre dans l’harmonie. Notre point de vue changera. Nous nous sentirons régénérés et vivifiés par la conscience de la présence céleste de Dieu. Nous lisons dans Science et Santé, le livre d’étude de la Science Chrétienne: « Chaque stade successif d’expérience révèle des vues nouvelles de bonté et d’amour divins. » Science et Santé, p. 66.
Ces nouvelles perspectives de la réalité spirituelle sont présentes, même si l’horizon matériel nous semble bouché. Je n’oublierai jamais les circonstances dans lesquelles j’en ai eu une preuve merveilleuse. Je traversais avec d’autres personnes la plaine Nullarbor, en Australie méridionale. C’est une région très sèche, où ne pousse qu’une végétation rase, mais très résistante. Nous nous sommes arrêtés à mi-chemin pour contempler le paysage alentour. L’espace infini ne donnait certes pas une impression de vide ! Le silence était presque palpable ! Bien qu’il n’y eût pas grand-chose à voir en dehors des couleurs de la nature, tout baignait dans une atmosphère céleste, tout n’était que beauté. Nous avions entrevu un monde dont une simple vision objective n’aurait pu nous donner l’idée. N’était-ce pas là un aperçu de la création spirituelle de Dieu, de l’harmonie universelle, invisible aux sens physiques ?
Je me souviendrai toujours de la certitude que j’eus alors qu’en dépit des apparences, l’Entendement divin et son harmonie sont toujours présents. J’ai compris que, chaque fois que la crainte ou la tension nerveuse tend à nous faire croire que nous sommes séparés du bien, l’homme n’est jamais en dehors de l’amour de Dieu. Si nous vivons en sachant que Dieu gouverne l’homme jusque dans les moindres détails de son être, nous ressentons une plénitude et une satisfaction que nous n’avions peut-être encore jamais connues. Tout paraît neuf, solide, d’une permanence et d’une beauté inébranlables.
Nous pouvons tous accepter la sollicitude protectrice de Dieu, même si les arguments du mal semblent avoir un pouvoir de persuasion diabolique. Lorsque, dans nos prières, nous reconnaissons la présence de Dieu, le bien, nous voyons la crainte et les soucis se dissiper. Nous attachant uniquement à la réalité de l’harmonie spirituelle qui embrasse tout, nous constatons que des anges, ou pensées de Dieu, nous indiquent le chemin et répondent à tous nos besoins.
La Science Chrétienne nous donne une perception nouvelle du désert et nous montre toutes les raisons que nous avons d’être reconnaissants, toutes les raisons que nous avons de vivre. Elle ne nous rend pas aveugles au mal, mais elle nous débarrasse de tous nos pressentiments de malheur en nous faisant comprendre la bonté de Dieu, Son omniprésence et Sa suprématie. Elle remplace la solitude et les ténèbres par la conscience d’une joie bien réelle, nous permettant de sentir l’influence curative du Christ, la Vérité, dans notre vie. Nous apprenons que, dans la réalité spirituelle absolue, nous ne pouvons manquer de rien, parce que l’homme est l’expression individuelle, spirituelle et parfaite de Dieu. Nous apprenons aussi que c’est là une vérité démontrable, quelles que soient les circonstances.
Nul besoin de se perdre sans fin dans les problèmes, égarés par les tentations du mal, les craintes morbides ou les menaces de maladie. Si nous restons fidèles aux idées pures de Dieu qui guident nos pas, nous prouverons que Son amour est toujours avec nous, où que nous soyons.
