Les ressources de Dieu sont infinies. Les guérisons et les enseignements de Christ Jésus l’attestent avec éclat. S,a parabole de l’enfant prodigue Voir Luc 15:11–32., par exemple, illustre la toute présence de la bonté de Dieu. Chacun à sa manière, le fils prodigue et son frère souffraient tous deux du manque. Ils n’étaient pourtant pas exclus de l’abondance de Dieu. Cependant, selon la Science Chrétienne, on ne peut démontrer cette abondance qu’en renonçant à la croyance à une identité charnelle pour comprendre ce que signifie réellement être l’enfant de Dieu.
Jésus énonça la règle spirituelle qui met en lumière l’abondance de Dieu dans l’existence humaine lorsqu’il dit: « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. » Matth. 25:29. Jésus ne décrivait pas les inégalités croissantes d’une économie temporelle, mais il proclamait ainsi l’abondance qui caractérise le royaume de Dieu. Qui est « celui qui n’a pas » ? La pauvreté qui touche les hommes est certainement due à un dénuement plus profond que le seul manque de ressources financières. C’est le sentiment que l’homme est séparé de Dieu. C’est cette croyance qui, par nature, exprime le manque; étant fausse, elle manque de substance véritable. Cette croyance est à l’origine de toutes les privations humaines. Mais lorsqu’elle est éliminée — lorsque « à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a » — alors apparaît l’homme réel, l’homme créé par Dieu. Cet homme est en possession de sa filialité divine. Comme nous l’apprend chacun des deux frères de la parabole de l’enfant prodigue, cet homme est héritier de la sollicitude et de l’amour abondants du Père. Et, à mesure que nous saisissons la véritable valeur de l’homme, enfant de Dieu, un changement s’opère en nous ainsi que dans la manière dont nous considérons les autres et dont nous comportons avec eux. Cette transformation spirituelle a certes un puissant impact, aussi bien sur nos forces et notre activité que sur l’économie dont nous faisons partie.
Conformément à la révélation biblique, la Science Chrétienne affirme que la vraie nature de l’homme est spirituelle. Il est soutenu par Dieu, l’Esprit, dont les ressources sont infinies. En général, pour le sens humain, le bien-être dépend de ressources limitées ou inégalement réparties. Mais, dans l’économie de Dieu — dans l’ordre réel, spirituel, des choses — chaque idée est soutenue par l’abondance spirituelle et renferme en elle-même cette abondance. L’homme réel ne peut être séparé de la source qui le nourrit, car il ne peut être séparé de Dieu Lui-même. Pour qu’il soit répondu aux besoins humains, nous devons chasser de notre conscience la prétention insistante selon laquelle la substance et le soutien sont hors de notre portée ou nous sont retirés, pour reconnaître que l’homme réel est héritier de la plénitude du Père. C’est parce que Jésus comprenait parfaitement l’ordre de Dieu qu’il fut capable de nourrir en suffisance une foule importante, alors qu’il ne disposait que de quelques pains et de quelques poissons Voir Matth. 14:15–21..
Comme beaucoup de gens aujourd’hui, j’ai été troublée par la division croissante de notre monde entre les nantis et les démunis. Ces tristes inégalités ont bien souvent semblé prendre le pas sur les faits spirituels. Un jour, alors que les informations faisaient état d’une famine, un assistant à une réunion de témoignage du mercredi dans une église de la Science Chrétienne parla de la présence universelle et constante des ressources divines. Il cita cette phrase à propos de Dieu, l’Ame, phrase tirée de Science et Santé de Mary Baker Eddy: « L’Ame a des ressources infinies pour bénir l’humanité... » (La phrase complète étant: « L’Ame a des ressources infinies pour bénir l’humanité; aussi arriverions-nous plus facilement au bonheur et serions-nous plus sûrs de le garder si nous le recherchions dans l’Ame. » Science et Santé, p. 60.)
Réfléchissant à son application à tous les besoins humains, je fus fortement impressionnée par cet énoncé. Bien que les ressources paraissent souvent cruellement manquer, les hommes et les femmes ne sont pas condamnés à lutter indéfiniment pour se procurer des moyens de subsistance perpétuellement insuffisants. L’homme réel appartient à Dieu, il est inclus dans la création de Dieu et il est soutenu par Lui; telle est la réalité spirituelle. Ces réflexions me firent comprendre que la façon dont j’avais auparavant analysé ce problème, bien qu’apparemment censée, n’avait fait que le conforter. En effet, j’avais réfléchi au besoin urgent de ressources qui semblaient limitées, pour me demander ensuite si ces ressources, même réparties d’une façon plus équitable, suffiraient. Je compris alors que j’avais déjà accepté un concept fini de la création, le considérant immuable et légitime.
Mon point de vue avait quelque chose de commun avec celui des deux frères de la parabole de l’enfant prodigue. Le fait de se satisfaire des apparences n’est pas forcément une preuve flagrante de sybaritisme comme dans le cas du plus jeune frère ou de pharisaïsme comme dans celui de l’aîné; en fait, une telle attitude passe pour du simple bon sens. Mais en négligeant de regarder au-delà du témoignage des sens physiques, ou des intérêts personnels et de la détérioration de l’environnement rendus responsables de la pauvreté qui affecte la famille humaine, j’avais omis, tout comme les deux frères, d’affirmer et de prouver l’abondance de Dieu — les ressources auxquelles chacun a droit.
Ainsi que le montre la parabole et comme Jésus le démontra en nourrissant la foule, les ressources de Dieu sont illimitées et toujours présentes. Aussi, Dieu ayant créé l’homme à Sa ressemblance, ne pouvons-nous pas plus être séparés de ces ressources que de notre véritable identité spirituelle. Puisque l’Ame divine est le Principe créateur animant l’homme réel, tout ce que l’Ame, Dieu, inclut est non seulement à notre portée, mais réellement dans nos mains, maintenant, car chacun de nous est l’expression de Dieu.
Comme dut le prouver autrefois ma famille, les ressources apparaissent sur le plan humain dans la mesure où nous nous efforçons de nous débarrasser de cette conception de celui qui « n’a pas » et que nous nous attachons fermement au fait que l’homme, dont l’identité est spirituelle, « a » tout ce dont il a besoin. Mon père quitta ce monde alors que je sortais tout juste de l’adolescence. Quelques mois plus tôt, il s’était engagé par contrat à fabriquer un nouveau produit. Selon les termes du contrat, le règlement ne devait s’effectuer qu’une fois le produit livré et essayé. Au moment où il devint invalide, mon père venait de faire de gros investissements en matériel pour cet article, dont la production nécessitait ses connaissances spécifiques.
Depuis quelques années, nos revenus dépendaient de contrats similaires, indépendants les uns des autres. Les paiements étaient irréguliers. Lorsqu’un chèque arrivait, il paraissait souvent énorme; et nos dépenses suivaient. Puis nos réserves diminuaient et, avec elles, notre tranquillité d’esprit.
Ces fluctuations commencèrent néanmoins à se stabiliser, lorsque nous décidâmes de traiter la situation en y appliquant consciencieusement la Science Chrétienne. Le récit biblique de la multiplication des pains nous donna du courage. Nous comprîmes que Jésus n’avait pas miraculeusement ajouté des ressources dans une économie humaine. Il avait révélé un nouvel ordre: la réalité spirituelle, le seul ordre véritable. Obéissant sincèrement aux préceptes de Jésus, nous sûmes que nous pouvions entrer dans ce royaume céleste.
Nous avions eu tendance à considérer les compétences humaines comme la source de notre subsistance. Le fait de pouvoir satisfaire nos désirs périodiquement nous avait paru être la juste récompense de l’exercice de ce que nous avions pris pour un savoir-faire personnel. Mais nous avons fini par comprendre qu’en fait, c’est Dieu, l’Ame, qui nous soutient. L’Ame était le Principe infini gouvernant notre être, et nous ne pouvions en être séparés. Notre soutien (et la véritable satisfaction) résidaient dans l’expression des qualités provenant de l’Ame, comme l’intelligence, la sérénité, le désintéressement. En réalité, nous n’étions pas des mortels, condamnés à lutter pour nous procurer une subsistance suffisante dans un monde par nature limité, mais nous appartenions à Dieu, nous vivions dans Son royaume, nous étions les héritiers du Père. Rompant avec nos habitudes, nos dépenses se firent plus régulières, et le gros chèque qui arrivait de temps en temps dura plus longtemps.
Au cours de cette période difficile, il nous fut possible de nous en remettre à Dieu, plutôt qu’à l’habileté personnelle, sachant que les ressources de l’Ame ne pouvaient jamais diminuer ni se perdre. Le produit fut terminé, livré et essayé; le règlement subvint à nos besoins au moment où ceux-ci s’avéraient très grands. Depuis lors, nos revenus se sont stabilisés.
La façon dont Jésus comprenait les largesses de Dieu permit de démontrer l’abondance des ressources divines; et la foule entière mangea et tous « furent rassasiés ». Nul ne fut nourri au détriment d’un autre. De même, en renonçant à la conviction erronée et pesante que les privations puissent faire partie de l’existence de quiconque et en s’efforçant de se défaire des caractéristiques mortelles et de la croyance à une identité limitée, on voit se révéler l’homme spirituel réel, l’héritier de Dieu. Les ressources infinies de Dieu apparaissent alors plus largement, de façon peut-être imprévue, sur le plan humain.
Sous la loi de l’économie de Dieu, tout le monde « a ». La création de Dieu se révélera dans la mesure où l’on abandonnera cette conception de celui qui « n’a pas »; on verra alors l’homme exprimer l’abondance du Père.