Le profond désir de se comprendre les uns les autres est aussi irrépressible que la venue d’une nouvelle saison. Nous désirons tous mieux connaître nos semblables, en pénétrant au-delà des apparences; nous aimerions en particulier savoir ce qui, au fond, motive leur vie.
Dans cette série d’articles, nous espérons faire mieux comprendre les Scientistes Chrétiens. Vous trouverez ci-dessous des réponses informelles à des questions qui ont surgi récemment dans des conversations individuelles, des discussions de groupe ou des échanges de correspondance avec de nombreuses personnes qui veulent savoir ce qu’est la Science Chrétienne et ce qu’est la vie d’un étudiant de la Science Chrétienne. Bien sûr, les réponses qui sont données ici ne prétendent pas faire autorité. Elles ne représentent pas non plus la seule façon de répondre à une question donnée. Mais elles proviennent d’échanges qui ont effectivement eu lieu entre des Scientistes Chrétiens et leurs semblables.
Il est possible que rien n’unisse autant, et en même temps ne distingue davantage les chrétiens, que la façon dont ils voient l’Eucharistie. La doctrine d’une église sur ce sujet peut être très révélatrice sur d’autres aspects de cette église. La question qui suit a été posée à un Scientiste Chrétien lors d’un cours de religion dans une école de commerce.
Question: Célébrez-vous l’Eucharistie ?
Réponse: L’Eucharistie est un point essentiel de la Science Chrétienne, mais nous ne la célébrons pas matériellement en mangeant le pain et en buvant le vin au cours de nos services, ni en le faisant faire pour nous à un pasteur ou à un prêtre.
Nous nous efforçons de célébrer l’Eucharistie d’une autre façon, c’est-à-dire au sein même de notre vie quotidienne. Le deuxième chapitre de Science et Santé de Mary Baker Eddy s’intitule « L’expiation et l’Eucharistie ». On peut y lire que l’important dans l’Eucharistie, ce n’est pas d’accomplir des gestes rituels, mais de mener l’existence même dont Jésus nous a montré l’exemple. Nous ne prétendons pas l’égaler en quoi que ce soit, mais nous comprenons qu’il avait pour mission de vivre en unité spirituelle avec Dieu si absolument que nous pourrions mieux comprendre ce qu’est la vie réelle et ce qu’implique la véritable condition d’homme et de femme.
Cela signifie que nous devons nous repentir de nos péchés et de nos omissions, reconnaître nos besoins spirituels, suivre de notre mieux les traces de Jésus, en étudiant et en participant, en quelque mesure, à l’existence qu’il a vécue. Mary Baker Eddy écrit (Science et Santé, p. 25): « Sa vraie chair et son vrai sang étaient sa Vie; et ceux qui participent à cette Vie divine mangent en vérité sa chair et boivent son sang. » C’est ainsi que nous nous efforçons de célébrer l’Eucharistie, en participant à la Vie divine qu’incarnait Jésus.
Ces derniers temps, on a beaucoup parlé, dans notre société, de la responsabilité de ceux qui soignent et traitent les malades. La question qui suit a été posée au cours d’une causerie dans un grand hôpital.
Question: Les praticiens de la Science Chrétienne se sentent-ils tenus d’adresser à un docteur les patients qui pourraient être aidés par un traitement médical ?
Réponse: Les praticiens prennent très au sérieux leurs obligations éthiques, mais leur rôle ne consiste pas du tout à donner aux patients des conseils humains sur le type de traitement à suivre. Dans la Science Chrétienne, les patients prennent leurs propres décisions. Ceux qui s’adressent à des praticiens de la Science Chrétienne vont les voir pour être aidés par la prière. C’est un choix qu’ils ont fait. Les praticiens soutiennent ce choix s’il est fait librement et après mûre réflexion. Ils estiment qu’il est de leur devoir de donner cette aide aux patients.
Ils savent qu’ils ne doivent pas faire pression sur les patients, directement ou d’une manière détournée, ne pas les contraindre ni profiter d’eux. Bien sûr, si le patient fait son choix trop à la légère, sans avoir bien considéré ce qu’implique vraiment un recours à la guérison spirituelle, le praticien en général essaie d’aider le patient à voir les choses plus en profondeur, sinon, il peut même lui arriver de refuser le cas.
Somme toute, nous ne considérons pas la guérison spirituelle par la prière comme une dernière tentative, après avoir épuisé toutes les possibilités de la médecine. Nous la considérons comme un traitement qu’on peut appliquer régulièrement, professionnellement, comme une méthode pratique de guérison qui a des effets concrets. Ce n’est pas seulement une théorie religieuse, c’est quelque chose que nous vivons.
Lorsqu’on demande à des Scientistes Chrétiens pourquoi ils ont recours à la guérison spirituelle pour leurs enfants, il n’est pas surprenant de les entendre relater des faits qu’ils ont vécus et observés dans leur propre enfance. L’échange de propos qui suit a eu lieu pendant un cours dans une institution catholique de jeunes filles.
Question: Utilisez-vous la Science Chrétienne pour soigner votre fille ?
Réponse: Oui, et je suis reconnaissante d’avoir la liberté de le faire. Quand j’étais petite, mon père était très opposé à la Science Chrétienne. Comme nous étions aussi ses enfants à lui, ma mère pensait qu’elle devait tenir compte de ses désirs. Donc, si nous n’étions pas guéris rapidement, elle nous conduisait, à sa demande, chez un pédiatre. C’était devenu un sujet de plaisanterie avec le docteur, car, de nombreuses fois, nous avions été guéris en chemin; il examinait alors des enfants en parfaite santé et les renvoyait chez eux. Le docteur et ma mère sont devenus de bons amis et ma mère a vraiment appris à prier.
Un jour, un de mes frères s’est trouvé gravement malade et mon père a insisté pour avoir un diagnostic médical. Il s’agissait de troubles neurologiques; mon frère perdait graduellement l’usage de ses jambes et il devenait aveugle. Le docteur a prévenu mes parents que le mal était incurable. Ma mère a demandé la permission à mon père d’essayer la Science Chrétienne. La guérison n’est pas venue rapidement, mais elle a eu lieu. Mon frère est maintenant ingénieur en informatique et il jouit de toutes ses facultés.
C’est donc d’un cœur confiant que j’ai recours à la Science Chrétienne pour soigner mon enfant. Elle est à un âge maintenant où elle peut choisir ou non de s’appuyer exclusivement sur la prière lorsqu’elle a des problèmes. Jusqu’à présent, elle a choisi la Science Chrétienne sans réserve. Il est peut-être utile de rappeler que la Science Chrétienne n’est pas simplement un système thérapeutique. C’est un moyen d’apprendre à mieux connaître Dieu, et le fait d’avoir recours à Dieu en prière pour se guérir n’est qu’une expression du culte parmi d’autres. Ma fille me dit maintenant que non seulement la Science Chrétienne la guérit, mais elle lui donne aussi une raison d’être et lui permet d’éprouver plus de joie et de confiance.