Les nations lourdement endettées voudraient bien être dispensées des remboursements de leurs emprunts à l’étranger. Les pays prêteurs demandent que les pays débiteurs adoptent des mesures d’austérité économique pour pouvoir payer leurs intérêts. Un allégement de certaines dettes est à l’étude.
Le poids énorme de ces dettes a engendré un ralentissement de la croissance économique des pays emprunteurs, avec, dans certains cas, pour tragique conséquence, la suppression de plans d’aide à l’enfance qui sont indispensables. Quant aux mesures d’austérité préconisées par les pays prêteurs, elles pourraient bien provoquer une certaine agitation sociale et ainsi menacer la stabilité des gouvernements emprunteurs.
Où est la solution ? Pouvons-nous être de quelque utilité ?
Face à des relations personnelles menant à une impasse, de nombreuses personnes ont constaté que le pardon contribue puissamment à débloquer les choses. Il ne s’agit pas forcément de remettre une dette (bien que cela ne soit pas exclu), mais de renoncer à entretenir des opinions négatives et des pensées belliqueuses les uns envers les autres.
Un homme était harcelé par des parents querelleurs qui le pressaient de leur céder ses droits sur une propriété de grande valeur contre une somme symbolique. D’abord choqué et consterné par leur insistance, cet homme se rappela que le pardon constituait une priorité pour Christ Jésus. Il avait recommandé à ses disciples de ne pas pardonner une fois ni sept fois, mais aussi souvent qu’il était nécessaire: « Jusqu’à septante fois sept fois. » Matth. 18:22.
Cet homme put pardonner lorsqu’il comprit, grâce à la prière, que l’esprit belliqueux, étant dissemblable à Dieu, l’Amour, exprimait forcément une conception erronée de l’homme, qui est en vérité la ressemblance spirituelle de Dieu. Appréciant le soin tout particulier avec lequel les membres de sa famille avaient entretenu la propriété, il leur céda volontiers ses droits. Et, avec les années, il put entretenir avec eux des rapports amicaux.
Cela pourrait attirer l’attention sur les bienfaits que le pardon est susceptible d’apporter dans le cadre beaucoup plus vaste des relations entre nations. Le pardon — le renoncement à des opinions portant préjudice à ceux que nous rencontrons tous les jours et à ceux dont nous apprenons l’existence par les médias — témoigne de la toutepuissance de l’Amour divin.
Pourtant, qui n’a pas, à un moment ou un autre, rechigné à la perspective de devoir pardonner ? Pour l’entendement humain, le pardon n’est pas chose facile, car les offenses et les erreurs semblent être vraiment réelles. Il se peut, par exemple, qu’une personne ou un groupement se soit montré intransigeant, voire déraisonnable.
L’apôtre Paul dit que, pour connaître la paix et l’harmonie qu’apporte la loi de Dieu, nous devons avoir « l’affection de l’esprit » Rom. 8:6.. « Ayez en vous cet entendement qui était aussi en Christ Jésus » Phil. 2:5 (d’après la version King James)., recommanda-t-il vivement aux chrétiens.
L’entendement du Christ est l’Entendement divin toujours présent — Dieu, l’Esprit — que Jésus exprima pleinement, montrant que l’homme, l’enfant de Dieu, reflète cet unique Entendement parfait. Par conséquent, dans la vérité absolue, l’homme ne peut qu’avoir « l’affection de l’esprit ».
Dans la mesure où nous comprenons cette vérité et y conformons nos pensées et nos actes, les opinions négatives que nous entretenons à l’égard d’autrui nous apparaissent telles qu’elles sont réellement: des déformations du fait que l’homme reflète la grâce et la bonté de Dieu. En substituant ce qui est vrai aux opinions erronées, il nous est possible de pardonner aux autres.
Un tel pardon n’est ni naïf ni superficiel. L’amour indispensable pour obéir au commandement de Jésus et pardonner ne peut jaillir que du cœur et sa source ne peut être qu’en Dieu.
Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Lorsque les préceptes divins sont compris, ils révèlent la base de la fraternité dans laquelle un entendement n’est pas en conflit avec un autre, mais où tous ont un seul Esprit, Dieu, une seule source intelligente, conformément au commandement de la Bible: “Ayez en vous cet Entendement qui était aussi en Christ Jésus.” » Science et Santé, p. 276.
En priant pour l’aboutissement fructueux des négociations internationales, nous triomphons pas à pas de l’opinion négative qu’il existe des volontés humaines discordantes en la confrontant avec le fait que l’homme, dans la réalité divine, est gouverné uniquement par la volonté de l’Esprit, qui révèle la loi équitable de Dieu, loi du bien pour Sa famille universelle. Acceptant la suprématie de la loi de Dieu, nous saisissons mieux la réalité de l’économie divine: le manque est incompatible avec la totalité de Dieu et la sagesse infinie de l’Entendement est une ressource spirituelle dont l’homme dispose éternellement. Nous comprenons que l’homme, reflétant l’intelligence divine, n’est pas motivé par la peur ni la cupidité, mais par la sagesse et l’intégrité.
Et que peut-on faire pour les enfants ? On peut entretenir la véritable idée de leur identité spirituelle inviolée, de leur sécurité en leur qualité d’enfants de Dieu. Aimons-les avec la conviction spirituelle que nul ne peut être en dehors du grand amour de Dieu. Faire cela ne signifie pas rester indifférent à leur situation, mais contribuer à la guérir.
Des progrès apparaissent. Des projets créatifs visant à alléger la dette des pays emprunteurs sont actuellement proposés et certains sont déjà en place.
Dans la réalité divine, le monde n’est pas découpé en parts inégales, dont celle du tiers-monde; il n’y a ni nantis ni démunis. Nous ne sommes pas obligés de nous conformer aveuglément à ces conceptions matérielles limitées, quel que soit le nombre de ceux qui les adoptent. Véritable héritage de l’homme, « l’affection de l’esprit » nous donne la capacité d’abandonner cette conception erronée de l’homme, d’y renoncer pour la remplacer par le fait spirituel: l’homme est complet, car il manifeste la sagesse et l’amour de Dieu.
En vivant davantage ce pardon chrétien, nous comprenons mieux que la seule et ultime autorité gouvernant l’homme, c’est la loi divine de l’amour.