Si nous suivons les enseignements de Christ Jésus, nous apprenons le pardon, la miséricorde et l'amour. Dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « En obéissant patiemment à un Dieu patient, travaillons à dissoudre avec le dissolvant universel de l'Amour l'erreur adamantine — la volonté personnelle, la propre justification et l'amour de soi — qui fait la guerre à la spiritualité et qui est la loi du péché et de la mort. « Science et Santé, p. 242. Il y a bien des années, je m'efforçai de rester fidèle à ces instructions afin de résoudre les problèmes qui étaient apparus dans mon mariage.
Au début de notre union, lorsque mon mari et moi luttions pour joindre les deux bouts, nous ne connaissions aucune dissension. Mais par la suite, après que mon mari fut parvenu à un certain degré de succès, son style de vie sembla changer, et il se mit à me manquer de respect. Parfois, j'avais presque le sentiment d'être bombardée d'insultes. Cependant, comme j'étudiais sincèrement la Science Chrétienne, je me tournais vers la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy pour y trouver directives et réconfort. Les Béatitudes m'étaient d'un grand secours.
J'appris alors que mon mari avait une liaison avec une veuve qui habitait dans une banlieue voisine. Je me rendis compte qu'il y avait là matière à divorce. Mais je ne voulais vraiment pas divorcer. Il fallait penser aux enfants. Je savais également qu'une séparation ne résoudrait pas réellement nos problèmes. Pour éviter d'envenimer les choses, je ne dis pas à mon mari que j'étais au courant de la situation. Au lieu de cela, je me consacrai plus que jamais à vivre la Science Chrétienne.
Outre le soutien que m'apportaient mon étude quotidienne de la Leçon biblique du Livret trimestriel de la Science Chrétienne et ma lecture des périodiques de la Science Chrétienne, je trouvai un secours dans un article d'Écrits divers de Mary Baker Eddy: « Aimez vos ennemis. » Je méditai et priai également à partir de la définition que le Glossaire donne de Gethsémané dans Science et Santé. On y lit: « ... l'amour non payé de retour, mais restant toujours l'amour. » Ibid., p. 586. Je devins un membre actif dans mon église filiale, ce qui m'apporta beaucoup de joie. A cette époque les relations de mon mari appartenaient surtout au cercle de ses collègues et de ses associés.
Le temps passa. Nous menions une vie de famille normale sous la plupart de ses aspects. Lorsque nous avions des visites, nulle trace de discorde n'était visible et tout se passait agréablement. Les paroles méchantes et le manque de respect s'étaient évanouis.
Puis un jour, la phrase tirée du livre d'étude mentionnée au début de cet article prit à mes yeux un sens différent. Je me posai cette question: Qu'est-ce que cette « erreur adamantine » qui doit être dissoute « avec le dissolvant universel de Amour » ? Lorsque je vis qu'il s'agissait de la volonté personnelle, de la propre justification et de l'amour de soi, je me rendis compte que tout mon travail et toutes mes prières avaient visé mon intérêt personnel. J'avais en effet recherché une solution à mes problèmes et des messages réconfortants pour apaiser mes sentiments blessés.
Cette nouvelle humilité m'apporta soulagement et assurance, parce que je faisais enfin face à ce qui avait retardé une guérison totale. A ce moment-là, il se manifestait encore des signes de notre désunion. Mais en toute sincérité, je me demandai si j'avais bien fait mon devoir en traitant la situation dans ma façon de penser. A la page 259 de Science et Santé, on lit cette phrase: « La compréhension, semblable à celle de Christ, de l'être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite — Dieu parfait et homme parfait — comme base de la pensée et de la démonstration. »
Je compris que si je voulais une guérison divine, il me fallait résoudre mes problèmes en m'appuyant sur « la compréhension, semblable à celle de Christ, de l'être scientifique », et en partant de « Dieu parfait et homme parfait ». Essayer de résoudre le problème humainement n'aurait abouti qu'à des conjectures, à des remords et à des reproches qui n'ont pas leur place dans l'être véritable. Mary Baker Eddy fait remarquer dans Écrits divers: « Combattre le brouillard en frappant à droite et à gauche n'éclaircit jamais la vision; mais lever la tête au-dessus du brouillard est un remède souverain. » Écrits divers, p. 355.
Aussi priai-je et m'efforçai-je d'aligner ma pensée sur les faits spirituellement scientifiques de Dieu et de l'homme. Agissant ainsi, je savais pouvoir m'en remettre en toute sécurité au Principe divin, l'Amour, quant à l'issue de notre mariage. La guérison ne tarda pas à se manifester d'une façon merveilleuse. Le jour de la Saint-Valentin, mon mari m'écrivit afin de me demander pardon pour tout le chagrin qu'il m'avait causé. J'étais si reconnaissante en lisant cela que je pus lui dire sincèrement les yeux dans les yeux: « J'aimerais te demander la même chose ! »
Quelques semaines plus tard, un soir au dîner, mon mari me dit: « Seul Dieu a pu t'envoyer vers moi. » Dès lors, nous eûmes de nouveaux rapports dans lesquels n'entraient aucune amertume, aucune condamnation, aucune infidélité morale ni spirituelle. Et cela n'a jamais cessé.
C'est la dernière strophe d'un poème de H. Walford Davies qui à mes yeux résume le mieux ce qui s'est produit:
Ce qui est dur en toi, Dieu l'a guéri; Son amour l'a dissout.
La promesse est accomplie, les bienfaits sont immenses.
C'est ainsi que Sa tendresse t'apprend la compassion,
C'est ainsi que les miséricordieux trouvent miséricorde.Hymnaire, n° 278 (traduction littérale de l'anglais).
