Le village que j'habitais, dans mon enfance, était typique du Nord de l'Angleterre. Un jour où j'aidais ma mère à faire la vaisselle, nous avons aperçu, par la fenêtre, un voisin qui regagnait difficilement sa maison, avec la démarche de quelqu'un qui a bu. Sa femme venait de mourir et il avait l'air effondré.
Nous l'avons revu quelques semaines plus tard et ma mère me raconta qu'il avait maintenant, pour tenir sa maison, une dame qui faisait partie de ces Scientistes Chrétiens dont nous avions tant entendu parler. A plusieurs semaines de là, je me suis trouvé face à face avec ce voisin; je suis resté stupéfait, car son visage était rayonnant et il m'a parlé sur un ton joyeux. Je ne connaissais pas alors le sens des mots profonde impression, mais je constatais à quel point il avait changé !
Bien des années plus tard, c'était pendant la seconde guerre mondiale, je me suis trouvé prisonnier de guerre. J'ai prié. J'étais dans un camp en Italie et, malgré les barbelés, j'ai réussi à m'échapper pour me rendre en Suisse. J'y ai été « adopté » par la famille d'un fermier que j'aidais dans les travaux agricoles. Un jour, la fermière m'a dit: « Nous n'avons qu'un seul livre en anglais, mais si vous voulez, vous pouvez le lire. » Il s'agissait de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, en édition bilingue anglais-allemand. Ce livre m'a apporté un grand réconfort, même si je n'en ai pas saisi, sur le moment, la profonde signification spirituelle.
Deux ou trois ans après la guerre, je souffris d'une dépression nerveuse, contre laquelle le traitement médical ne fut pas d'un grand secours. Je restais assis dans le salon, profondément déprimé, et j'attendais l'heure d'ouverture des pubs. Un jour, en jetant un coup d'œil aux livres de ma mère, rangés sur une étagère, je lus le mot santé. Je me dis: « La santé, c'est justement ce dont j'ai besoin. » Il s'agissait, cette fois encore, de Science et Santé. Jusque-là, je n'avais pas remarqué la présence de ce livre.
Je me suis mis à le lire, et le chapitre intitulé « La prière » m'est devenu plus clair. J'ai eu la conviction merveilleuse que Dieu est Amour et qu'il aime l'homme ! Je me souviens de la prière qui m'est alors venue à l'esprit: « Père céleste, j'ai voulu mener ma vie à ma guise et j'en ai fait un beau gâchis. Mais maintenant, je vais essayer de m'en remettre à Ton Entendement divin. » Ce fut le démarrage ! J'ai trouvé une filiale de l'Église du Christ, Scientiste, où j'ai rencontré une praticienne de la Science ChrétienneChristian Science (‘kristienn ’saïennce) que j'ai interrogée sur les enseignements de Mary Baker Eddy. Il en est résulté, à brève échéance, la guérison complète de ma dépression.
J'ai eu d'autres guérisons au fur et à mesure que se développait ma compréhension de la Vérité divine. Par exemple, alors que j'étais monté sur une chaise branlante pour effectuer une réparation dans la maison, je suis tombé de tout mon poids sur l'épaule. La douleur était intense et il semblait que je m'étais cassé la clavicule. Je me suis efforcé de rester calme. Tranquillement, je me suis assis sur le sol et j'ai prié. Au bout d'un instant, j'ai senti comme un déclic dans mon épaule et j'ai entendu un bruit sec. J'ai pu alors me relever et m'asseoir dans mon fauteuil où j'ai poursuivi ma lecture de l'un de nos périodiques de la Science Chrétienne. Bientôt il me fut possible d'aller me coucher, le cœur débordant de gratitude.
Alors cette pensée m'est venue: « Mon petit Steve, tu vas être un peu gêné dans les jours qui viennent. » Mais je me suis souvenu très vite de ce passage de Science et Santé: « Si l'Esprit ou le pouvoir de l'Amour divin rend témoignage à la vérité, c'est là l'ultime condition, le moyen scientifique, et la guérison est instantanée. » Le lendemain matin, j'étais à mon poste de gardien de mon église, et j'ai pu faire briller les bancs en me servant de mes deux bras, à la gloire de Dieu !
Je m'efforce de prouver dans mon existence les vérités spirituelles de la Science Chrétienne. Une confiance d'enfant, l'obéissance, l'amour, ce sont là mes mots d'ordre et je garderai toujours une profonde gratitude envers notre Leader, Mary Baker Eddy.
Derby (Derbyshire), Angleterre
