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Le courage d’aider son prochain

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1990


Les actes désintéressés nous touchent profondément. Lorsqu’on entend parler de certaines personnes qui se sont donné la peine d’aider leur prochain au moment d’une grande épreuve, on est fier de ce qu’on appelle « la noblesse de l’homme ». Mais n’est-ce pas l’indice d’autre chose ?

Le récit de , un jeune membre de L’Église Mère habitant South Pasadena, en Californie, indique qu’en pareilles circonstances, il ne s’agit pas simplement d’un élan de bonne volonté et d’énergie, mais de quelque chose de bien plus important. Les vrais actes héroïques ont le pouvoir de révéler à chacun de nous sa nature et sa raison d’être véritables en tant qu’expression de Dieu, l’Esprit divin. Avoir consciemment recours à Dieu, l’Amour, dans les situations critiques, c’est trouver une force et une sagesse qui dépassent les capacités humaines.

Les vacances de Noël étant arrivées, mon plus jeune frère et moi-même avions roulé toute la nuit pour aller chercher notre sœur. Nous devions ensuite reprendre la route pour nous rendre à une réunion de famille, dans la montagne. Pendant le trajet, les conditions atmosphériques étaient extrêmement mauvaises. Il y avait du brouillard, du vent et il faisait très froid. Mais j’avais emprunté cette route bien des fois et je n’étais pas vraiment inquiet.

Pendant la nuit, nous conduisions et nous dormions à tour de rôle. Vers cinq heures du matin, nous atteignîmes un col situé tout près de chez ma sœur. L’autoroute comptait cinq voies, dans le même sens. Les feux arrière des voitures que je distinguais un peu plus haut, à travers le brouillard, me firent une impression étrange. Je me rendis soudain compte qu’il se produisait un carambolage à la suite d’un accident. Je freinai immédiatement, mais sans résultat. La route était couverte de verglas.

Les premiers mots qui me vinrent aux lèvres furent: « Dieu est Amour; Dieu est Amour !» Je m’efforçais d’empêcher la voiture de faire un tête-à-queue, lorsque mon frère se réveilla brusquement. Devant nous, nous vîmes à travers le brouillard un mur de voitures barrant la route. Je pensai calmement que l’homme, créé par Dieu, est toujours en sécurité. Nous nous préparâmes au choc, mais il ne se produisit pas. La voiture s’arrêta quelques centimètres avant la collision.

J’eus alors le sentiment très net que je devais déplacer ma voiture le plus vite possible. Je fis marche arrière et, me faufilant à toute vitesse par le seul endroit dégagé, je dépassai le lieu de l’accident. Quelques voitures réussirent à nous suivre, mais c’est alors que deux autres véhicules se percutèrent, achevant de boucher totalement la voie. Nous nous rangeâmes sur le bas-côté de la route. Mon frère et moi étions indemnes, et la voiture aussi. Je n’avais pas un seul instant cédé à la peur ni à la panique.

Nous sortîmes de la voiture pour nous porter au secours des autres. Beaucoup étaient encore bloqués dans leur véhicule, certains étaient blessés. Mon frère et moi grimpâmes sur les carrosseries mouillées pour aider les gens à sortir de leur voiture et les transporter dans un lieu sûr. J’avais à l’esprit quelques vers de la « Prière du soir de “ Mère” », un poème de Mary Baker Eddy. Les mots m’aidaient à concentrer ma pensée sur ce qui était vrai et sur ce qui se passait réellement.

Douce présence, force, joie et paix,
Vie infinie, ô souverain pouvoir,
Toi, dont l’amour protège l’oiselet,
Guide l’essor de mon enfant ce soir.

Bien qu’il y eût énormément de bruit et de confusion alentour, j’entendis soudain très clairement un appel au secours. Je courus vers le bord de la route, qui s’élève à cet endroit à une trentaine de mètres de la terre ferme. Le brouillard m’empêchait de voir, mais la voix d’une femme appelant au secours me parvenait d’en bas. Je lui criai de continuer d’appeler, tandis que mon frère cherchait le moyen de parvenir jusqu’à elle. Au bout de quelques minutes, mon frère me cria de descendre. Je découvris l’endroit où la route rejoint la terre ferme et descendis avec peine la pente escarpée. (La pente était si gelée et si boueuse que je la descendais en rampant et en glissant.) Pendant ce temps, je répétai sans arrêt une prière que j’avais apprise dans mon enfance, sachant que la vérité qu’elle exprimait était suffisante pour guider mes pas en toute sécurité.

Je sais que Dieu est là même où je suis,
Que Sa bonté m’entoure —
En haut, ici, partout. Il me conduit,
Gardé par Son amour. « Omniprésence », Le pavillon aux vitres colorées (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1953).

Je rejoignis mon frère et, avant de regarder la jeune femme, j’affirmai rapidement en moi-même qu’elle était une idée de Dieu, donc parfaite. En m’approchant d’elle, je vis que ses jambes étaient en piteux état. Mon frère et moi, nous nous assîmes calmement, parlant un instant avec elle et lui assurant que tout allait s’arranger pour le mieux. Elle nous expliqua que le brouillard l’avait désorientée et qu’elle avait enjambé le parapet de sécurité pour éviter d’être renversée par une voiture. Trompée par le brouillard, elle avait cru mettre le pied sur la terre ferme, et avait dévalé toute la pente.

Tandis que je lui parlais, mon frère alla ramasser les couvertures que des gens nous jetaient de la route. Je me demandais si je devais essayer de traduire en paroles certaines idées qui inspiraient mes pensées et ma prière. Je ne voulais ni la troubler ni la tracasser, mais j’étais tout à fait décidé à briser le mesmérisme de la crainte et de la douleur dont elle semblait être la proie. A cet instant précis, mon frère s’approcha avec les couvertures et lui dit: « Vous savez, Dieu est Amour !» Ce à quoi elle répondit: « Je sais. » Cela semblait venir fort à propos. Elle se détendit manifestement.

Enfin, d’autres personnes vinrent nous aider à la transporter jusqu’à la route où attendait une ambulance. Mon frère et moi décidâmes alors de repartir, car les véhicules de secours étaient sur place et il arrivait des renforts.

Lorsque nous arrivâmes chez ma sœur deux heures plus tard, imaginez sa surprise d’ouvrir la porte à ses deux frères transis, crottés et souriants.

Je suis extrêmement reconnaissant d’avoir été, ainsi que mon frère et ma sœur, protégé et libéré de la crainte. Que nous ayons pu aider les autres grâce à la force et à la paix que nous a fait connaître la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) me remplit également de gratitude.

Lorsque Chris Heinbaugh nous a écrit pour nous raconter cette aventure, il a joint des lettres de son frère et de sa sœur qui, comme lui, ont été élevés selon les enseignements de la Science Chrétienne. Il nous a également envoyé une lettre que lui avait adressée la jeune femme à laquelle son frère et lui avaient porté secours sur cette route verglacée. Nous avons pensé que les lecteurs du Héraut s’intéresseraient à ces témoignages complémentaires.

J’aimerais confirmer le récit de mon frère et exprimer également ma gratitude à Dieu pour Son amour et Ses pensées qui nous guident. Comme l’a raconté mon frère, je dormais au moment où nous avons commencé à déraper et je me suis réveillé en entendant ces mots: « Dieu est Amour; Dieu est Amour ! » Pendant toute cette aventure, mon frère et moi, nous nous sommes soutenus mutuellement, réaffirmant des vérités spirituelles fondamentales. Cet accident ressemble fort à un rêve mortel, ce qu’il était effectivement, mais l’amour exprimé cette nuit-là me paraît, cependant, encore bien réel et réconfortant.

Je suis très reconnaissant à la Science Chrétienne et je suis heureux d’être allé à l’école du dimanche de la Science Chrétienne, qui a été chaque semaine une source d’inspiration et de conseils éclairés.


Le jour où mes frères vinrent me chercher, ils étaient censés arriver à quatre heures du matin. Mais je n’avais encore vu personne à cinq heures passées. Pour me débarrasser du malaise que je ressentais, je pris un livre tout indiqué que j’avais sous la main à ce moment là: un recueil d’articles sur Noël, écrits pour des journaux et des revues par Mary Baker Eddy. Il s’agit de What Christmas Means To Me (Ce que Noël signifie pour moi). Je lus ce qu’il y est dit à maintes reprises sur l’homme créé à l’image de Dieu: il est parfait et éternel. Dieu pourvoit constamment et complètement aux besoins de Ses enfants. Je savais que mes frères étaient entourés de l’amour de Dieu et je n’avais donc pas à craindre pour leur sécurité.

Peu après avoir médité ces idées, l’esprit maintenant apaisé, j’entendis frapper à la porte. J’ouvris, et mes deux frères apparurent sur le seuil, quelque peu épuisés en raison du mauvais temps.

Plus tard, ils me parlèrent en termes sobres de l’accident survenu ce matin-là et me dirent qu’ils avaient su, pendant tout ce temps, que Dieu était constamment avec eux, tandis qu’ils s’occupaient des affaires de leur Père.

Je suis fière de la conduite de mes frères en ces circonstances où tant de personnes étaient en détresse. Ils suivaient assurément la « douce petite voix » de la Vérité.


Cher Chris,

Merci beaucoup de votre lettre. Je suis profondément touchée du fait que vous et votre frère continuiez à prendre des nouvelles de ma santé. Je marche sans aide à présent et j’ai pu reprendre mon travail en avril. L’orthopédiste m’ôtera les broches que j’ai dans les jambes en janvier prochain [...]

J’ai trouvé votre témoignage magnifique. (J’en ai gardé un double pour moi.) Vous [...] avez parfaitement décrit ce qui s’est passé. Après ma chute et mes appels au secours, j’avais très peur et je ne pensais pas qu’on puisse m’entendre ni me trouver. Lorsque vous êtes arrivé avec votre frère et que vous m’avez parlé de l’amour de Dieu, j’ai su que tout irait bien. Je serai toujours reconnaissante de cela [...]

L’accident aurait pu être beaucoup plus grave. Je sais que si je m’en suis sortie aussi bien, c’est parce que Dieu m’a protégée et aussi parce que j’avais deux personnes merveilleuses auprès de moi pour me calmer en me le rappelant. Aucun mot ne saurait décrire combien votre présence et celle de votre frère m’ont aidée à ce moment-là. Merci encore et que Dieu vous bénisse tous les deux.


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