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Nous ne sommes pas la proie du sensualisme

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juillet 1989


Le récit qui suit pourra sembler inhabituel à certains lecteurs par son ton direct. Si l'on en juge par les multiples entrevues et conversations que nous avons eues avec des étudiants, pareille évocation est exacte et utile. Ce récit montre comment une étudiante a finalement pu triompher, grâce à la prière soutenue et au traitement par la Science Chrétienne, d'une situation qui mettait en péril son innocence et sa pureté spirituelles. Il est bien évident que la façon dont elle a appris à repousser les assauts du sensualisme la concerne personnellement et ne saurait donc s'imposer comme exemple. Ce n'est pas autre chose que l'histoire authentique et vérifiée d'une étudiante qui, dans une période difficile, a trouvé en Dieu, l'Amour divin, une aide et un pouvoir guérisseur efficaces.

J'avais parcouru toute seule plusieurs milliers de kilomètres en voiture à travers les États-Unis, pour aller suivre les cours d'une faculté que je n'avais encore jamais visitée. Au bout de quelques semaines, je ne m'étais fait vraiment qu'une seule amie. Aussi, lorsqu'une étudiante annonça ce jour-là sa venue par un amical: « Hello ! Il y a quelqu'un ? », en frappant à ma porte dans la résidence universitaire, je l'accueillis avec plaisir.

Mais lorsque ma visiteuse partit et que j'eus refermé doucement la porte derrière je n'avais plus qu'une envie: faire mes bagages et rentrer directement à la maison. « Toutes les filles de ton département sont lesbiennes », m'avait-elle dit. « Tu n'étais pas au courant ? » Et ce « toutes » incluait mon amie. Ce qui avait été, à mes yeux, une relation basée sur un soutien et une affection réciproques semblait soudain révéler des motifs douteux et une manipulation subtile. J'étais à présent terrifiée à l'idée de m'intégrer à ce département universitaire, dans l'unique matière qui me permettait d'exprimer joyeusement ma nature profonde.

Cette idée de rapports entre femmes fit son chemin en moi durant tout le reste du trimestre. Il me semblait que les filles qui menaient ce genre de vie avaient du ressort, une bonne connaissance d'elles-mêmes et qu'elles incarnaient l'archétype de la femme moderne et indépendante. Je me rendis compte que j'étais sensible au charme de mon amie et que j'en étais peut-être même amoureuse. Naïvement, je me prêtai avec elle à une sorte de jeu romantique du chat et de la souris.

Juste avant les vacances de Noël, mon amie me proposa de coucher avec elle. Je refusai et usai de tact pour me tirer de cette situation. Mes soupçons quant à la nature de nos rapports étant confirmés, il me fallut alors faire face à une tempête intérieure de sentiments contradictoires.

Je tombai gravement malade au cours de vacances que je passais dans ma famille, au point de ne pouvoir retenir de nourriture pendant près de trois semaines. Je demandai à une praticienne de la Science Chrétienne de prier avec moi. J'étais trop gênée pour lui dire que je redoutais de retourner à la faculté et d'affronter ce problème relationnel, même si je sentais que ma maladie avait un rapport direct avec les pensées qui m'agitaient. Je me débattais contre des émotions confuses.

Je fus cependant réceptive au pouvoir des dénégations vigoureuses de la praticienne, à savoir que l'évidence de la maladie ne manifestait pas mon identité spirituelle réelle. Je me sentis plus forte grâce à l'autorité spirituelle de ses prières dans lesquelles elle affirmait qu'étant l'enfant et la ressemblance de Dieu, j'étais en bonne santé et n'avais rien à craindre. Grâce à sa conviction qu'Il prenait soin de moi, je fus capable de me détendre et de trouver un merveilleux réconfort dans l'amour de Dieu. C'est alors que je me rappelai que mon amie était, elle aussi, enfant de Dieu.

Je pensai à la façon dont elle recherchait la perfection dans son travail, à la rigueur et à la précision de sa pensée, à son humble sens de la dignité. Je compris qu'elle était capable d'exprimer ces qualités divines parce que Dieu l'aimait: elle était Son idée spirituelle. Et si Dieu l'aimait, il était donc tout à fait juste pour moi d'aimer et d'apprécier sa véritable nature, sans craindre qu'il pût y avoir entre nous le moindre sentiment équivoque ou erroné.

Sachant que Dieu nous aimait toutes deux et qu'Il gouverne les rapports de toutes Ses idées, je pus retourner à l'université, en parfaite santé.

Un peu plus tard, les mots: « accablé par le caractère odieux du péché », me vinrent à l'esprit. On les trouve dans Science et Santé, dans un passage où Mary Baker Eddy explique la vraie source du calme. Elle dit ceci: « Le médecin doit aussi veiller, afin de ne pas être accablé par le caractère odieux du péché ni par la découverte du péché dans ses propres pensées. Les malades sont terrifiés par leurs croyances malades, et les pécheurs devraient être effrayés par leurs croyances pécheresses; mais le Scientiste Chrétien reste calme en présence du péché ainsi que de la maladie, car il sait bien que la Vie est Dieu et que Dieu est Tout.» Science and Health (Science et Santé), p. 366: "The physician must also watch, lest he be overwhelmed by a sense of the odiousness of sin and by the unveiling of sin in his own thoughts. The sick are terrified by their sick beliefs, and sinners should be affrighted by their sinful beliefs; but the Christian Scientist will be calm in the presence of both sin and disease, knowing, as he does, that Life is God and God is All."

Un dictionnaire définit le mot odieux comme ce qui « excite ou mérite la haine ou la répugnance ». En méditant sur le sens du passage précité, je remarquai qu'il se rapporte au caractère odieux du péché, et non de la personne victime du péché. Cette distinction m'aida à percevoir que la nature réelle de mon amie était pure et droite, et non altérée par des pulsions physiques. Je fus convaincue qu'il était juste de voir en elle l'enfant innocent de Dieu. C'était la sensualité dépravée, non mon amie, qui « excitait » ou « méritait » « la haine ou la répugnance ».

Selon le passage cité plus haut, « médecin doit... veiller afin de ne pas être accablé... par la découverte du péché dans ses propres pensées ». J'avais prié consciencieusement, mais il était clair que je devais prier davantage. Mon amie et moi partagions le même logement dans le campus pendant ce nouveau trimestre, et il y eut au cours de cette cohabitation de nombreuses occasions où je ne « veillai » pas. Il me fallait lutter pour ne pas croire que les pensées sensuelles puissent m'appartenir. Comme Mary Baker Eddy exhorte les membres de l'Église du Christ, Scientiste, à «journellement veiller et prier pour être délivrés de tout mal, pour ne pas prophétiser, juger, condamner, conseiller, influencer ou être influencés d'une manière erronée » Voir Manuel de L'Église Mère, Art. VIII, Sect. 1., je menais un véritable combat pour garder ma pensée tout près de Dieu et pour la protéger contre l'influence de la sensualité. Ce n'était pas facile, et j'étais tentée par les rapports sexuels. Parfois je me disais: «J'ai de l'affection pour mon amie et je désire exprimer mon amour physiquement. Alors pourquoi pas ? »

Quand nous parlions de l'amour, elle disait que tous les rapports humains comportaient des zones grises, qu'il s'agisse d'amitié, d'amour hétérosexuel ou de mariage et que, dans la vie, tout n'était pas noir ou blanc. L'idée que les rapports humains n'évoluaient pas dans un cadre rationnel, net et précis me désorientait complètement. Cette façon de voir les choses était entièrement nouvelle pour moi.

Cependant, mon attention fut attirée par un passage où Mary Baker Eddy explique qu'il n'y a pas deux réalités, ce qui m'aida à prendre position en faveur de relations honnêtes et morales. Elle écrit: « Vous ne pouvez simultanément servir le mammon de la matérialité et le Dieu de la spiritualité. Il n'y a pas deux réalités de l'être, deux états opposés de l'existence. L'un devrait nous sembler réel, et l'autre irréel, sans quoi nous perdons la Science de l'être. N'étant pas dans la Vérité fondamentale, nous faisons "de la pire raison, la meilleure", et dans notre pensée, l'irréel passe pour le réel. » Unity of Good (Unité du Bien), p. 49: "You cannot simultaneously serve the mammon of materiality and the God of spirituality. There are not two realities of being, two opposite states of existence. One should appear real to us, and the other unreal, or we lose the Science of being. Standing in no basic Truth, we make 'the worse appear the better reason,' and the unreal masquerades as the real, in our thought."

Quand il rencontra la femme samaritaine au puits de Jacob, Christ Jésus lui dit: « Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif. » Comme la Samaritaine lui demandait de lui donner de cette « eau vive », « Va, lui dit Jésus, appelle ton mari, et viens ici ». La reconnut alors qu'elle n'avait pas de mari. Jésus perçut son histoire: « Tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari. » Vior Jean 4:5—19. Cette femme pouvait certes trouver bien plus de satisfaction dans le lien qui l'unissait à Dieu.

Tandis que je restais avec Dieu en priant et que je veillais à ce que mes actes, mes désirs et mes motifs soient aussi spirituels que possible, il me fut plus facile de distinguer entre les pensées qui « passaient » pour les miennes et celles qui étaient fondées sur le véritable lien qui m'unissait à Dieu et à Sa création. J'acquis la certitude qu'une fois ma pensée entièrement purifiée, mon amitié allait pouvoir reposer sur une base nettement plus satisfaisante, une base qui nourrit spirituellement au lieu d'assouvir des désirs égocentriques.

La peur et la gêne que j'éprouvais à avouer cette situation embarrassante finirent par s'évanouir. Je pus demander un traitement à une praticienne de la Science Chrétienne, et nous eûmes à maintes reprises de franches discussions. Cela m'aida à sentir la présence de Dieu de façon plus constante. Je vis et compris peu à peu que l'amitié, le mariage et la famille favorisent le désintéressement et l'ordre dans la société, tout en l'enrichissant. J'avais toujours pensé que cela allait de soi. A présent, je désirais sortir ma pensée de la « zone grise ». J'acquis la force d'adopter une position morale, centrée sur Dieu, dans mes rapports avec mes amis, ma famille et les garçons avec qui je sortais.

Peu de temps après avoir demandé à la praticienne de m'aider, tout ce qui avait couvé dans mes relations avec mon amie remonta violemment à la surface. Après une rencontre émotionnellement éprouvante, je quittai le logement avec fracas.

Accablée par la destruction apparente de ce que j'avais appelé un foyer et par la perte de ma meilleure amie, je me tournai vers Dieu sans réserve. Je fis un honnête examen de conscience pour déceler ce qu'il me fallait apprendre afin de mieux voir s'exprimer l'amour dans ma vie, un amour venant de Dieu. Remettant tout entre Ses mains, je trouvai un autre lieu d'habitation, m'ouvris à d'autres intérêts et me fis de nouveaux amis. J'obéissais fidèlement à la dernière partie du passage mentionnant le « caractère odieux du péché », où on lit que « ... le Scientiste Chrétien reste calme en présence du péché ainsi que de la maladie, car il sait bien que la Vie est Dieu et que Dieu est Tout ».

Chaque fois qu'il m'arrivait de rencontrer mon amie, j'affirmais avec conviction: « Dieu est ici même, en ce moment même, et nous sommes toutes deux, elle et moi, entourées de Son amour.» Cela eut pour effet d'éliminer toute gêne, lors de nos rencontres. Nous participions ensemble à des activités constructives sur le campus, nous avions des discussions intéressantes et nous nous aidions mutuellement quand cela s'avérait nécessaire.

En m'attachant au concept véritable du rapport qui existe entre Dieu et Ses enfants, et en déniant tout pouvoir aux suggestions selon lesquelles l'enfant de Dieu pourrait être la proie du sensualisme, c'était un peu comme si j'avais arraché les mauvaises herbes d'un jardin d'agrément, pour laisser croître et s'épanouir de belles fleurs. Les pensées sensuelles finirent par disparaître. Les qualités divines de bonté et de force qui caractérisaient mon amie, ainsi que notre étroite amitié, ont survécu. Quand cette amie s'est mariée, il y a quelques années, ma vie s'est enrichie d'une nouvelle amitié avec son mari, un homme charmant.

Le royaume paisible du Christ est prophétisé ainsi dans la Bible: « Le loup habitera avec l'agneau, et la panthère se couchera avec le chevreau; le veau, le lionceau, et le bétail qu'on engraisse, seront ensemble, et un petit enfant les conduira.» Ésaïe 11:6. Le sensualisme et son instinct prédateur peuvent se vaincre quand on reconnaît la pureté et l'innocence de l'homme, ainsi que l'affection pure de Dieu pour chacun de Ses enfants. Lorsque les rapports humains se fondent sur cette connaissance, nous vivons dans le royaume paisible du Christ.

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