Lorsque je vois un petit enfant aux joues roses et aux yeux vifs saisir la main de son père ou de sa mère, je prends une fois de plus conscience du don merveilleux qu'est la confiance. Elle montre la beauté réelle de la foi ainsi que la paix et la stabilité qui règnent si la crainte est absente. Nous pouvons entretenir avec soin dans notre vie cette confiance et cette réceptivité d'enfant. En protégeant et en cultivant dans notre cœur les qualités de l'enfance, nous les renforçons pour tout le monde, partout. Cette forme de pensée est une bénédiction; elle ouvre la porte à un saint état de conscience qui progresse avec humilité pour recevoir la bonté de Dieu, obéir à Sa sagesse et ressentir la chaleur de Son amour incessant et de Sa constante protection.
Une pensée d'enfant, spirituellement réceptive, n'est donc pas quelque chose dont nous sortons ou dont nous nous éloignons, mais dont nous nous rapprochons à mesure que nous en apprenons davantage sur Dieu et sur le lien qui nous unit à Lui. Dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, Mary Baker Eddy évoque la nécessité d'une réceptivité d'enfant: « La bonne volonté de devenir semblable à un petit enfant et d'abandonner l'ancien pour le nouveau dispose la pensée à recevoir l'idée avancée. » Science et Santé, p. 323. Il ne peut y avoir ni croissance ni compréhension spirituelle réelle sans cette volonté. C'est la base même de la guérison.
De nos jours, bien des styles de vie rejettent la force et la simplicité de cette pureté qui relève du Christ. Tant de menaces semblent peser sur les enfants et leur pureté dans le monde entier. L'apathie, le rejet, le dédain concernant les jeunes et leur condition, ce sont là des attitudes qui perpétuent les fausses images qu'on se fait des jeunes: égocentriques, indisciplinés, irrespectueux, etc. Nous devons entretenir chez les enfants les qualités de l'enfance et prier pour leur délivrance (et la nôtre) de la matérialité et des fausses influences de leurs congénères et du monde en général. Dans notre prière, nous pouvons effacer ces images erronées, en comprenant que la véritable identité créée par Dieu est parfaite, obéissante et pure.
Mary Baker Eddy fait allusion à la nécessité de cultiver et de préserver l'identité spirituelle d'une pensée d'enfant, quand elle écrit: « On ne prend jamais trop de précautions pour bien protéger et guider la pensée de l'enfant, pensée en pleine évolution et facile à influencer. Bien modeler les premières impressions de l'innocence contribue à préserver la pureté et à développer le modèle immortel, l'homme à Son image et à Sa ressemblance. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 261.
Même si personnellement nous n'avons pas d'enfants, notre prière peut contribuer à dissiper les tendances cachées de la pensée qui ont créé, de bien des manières, une société « anti-enfants ». Quand, par exemple, nous voyons des parents aux prises avec leurs enfants, il peut être tentant de nous dissocier des difficultés de la responsabilité parentale en pensant, peut-être de façon critique et avec reconnaissance, que nous ne sommes ni concernés ni responsables. Cette attitude n'isole-t-elle pas à la fois les parents et leurs enfants, privant notre société des précieux concepts que représentent les enfants ? Mais, quand nous cultivons en nous-mêmes cette pureté et cette réceptivité d'enfant, nous sommes plus enclins à les voir s'exprimer chez les autres.
Christ Jésus a souligné l'importance d'une pensée d'enfant. Quand les disciples lui demandèrent qui était, à son avis, le plus grand dans le royaume des cieux, il répondit en appelant à lui un petit enfant et en disant: « Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux.
Et quiconque reçoit en mon nom un petit enfant, comme celui-ci, reçoit moi-même. » Matth. 18:3-5.
Les efforts que chacun fait, en priant, pour apprécier les qualités d'enfant ont en même temps des effets tangibles de guérison. Il y a plusieurs années, nous avions un sérieux problème de discipline avec l'un de nos enfants. Je me sentais à la fois irritée et coupable. A bout de ressources, ne sachant plus que faire, j'essayais de prier et d'aimer l'enfant, mais j'étais encore presque constamment perturbée. Je me sentais responsable, isolée, en situation d'échec. Puis, un soir, alors que je préparais mon fils pour le coucher, je remarquai qu'une brûlure qu'il s'était faite quelque temps auparavant ne guérissait pas normalement. Ce mal me fit soudain penser au conflit mental que je vivais. Après l'avoir bordé et embrassé, je regagnai ma chambre pour prier. J'ouvris ma pensée à Dieu, en sachant qu'Il était l'Amour toujours présent, le véritable Père-Mère.
Demandant à Dieu de me donner la force et de me guider, j'eus une impression merveilleuse d'amour et de paix. Je savais qu'en réalité chaque être était l'expression de l'Entendement, de Dieu. En priant, je cessai de me considérer comme une mère impuissante luttant pour être une bonne mère et avoir raison d'un vilain enfant désobéissant. Je vis que la situation était entre les mains de Dieu et mes craintes s'apaisèrent. J'éprouvai un sentiment de liberté que je n'avais pas connu depuis longtemps. J'étais libre d'aimer comme il le faut !
Je m'endormis ce soir-là, calme comme une enfant, reconnaissante à Dieu de m'avoir donné la Science Chrétienne et une nouvelle perception de la perfection spirituelle de mon fils. Le lendemain matin, l'enflure et l'infection avaient complètement disparu et la brûlure guérit rapidement.
Ce fut à mes yeux une preuve spontanée de l'amour guérisseur de Dieu. Cela m'indiqua aussi combien il est important d'aimer ses enfants et de ne pas laisser la critique ou la colère troubler la façon dont on les voit. On peut, au contraire, en priant, soutenir leur véritable identité, reconnaître leur pureté, et savoir que le mal n'a pas d'emprise sur eux. En faisant cela à leur intention, nous le faisons aussi pour nous-mêmes et pour le monde entier.
Nous sommes tous indispensables pour affirmer que le véritable droit de naissance de chacun comporte des capacités spirituelles illimitées, une réceptivité pure au bien et la faculté d'aimer ce qui est bon et vrai. Notre prière pleine d'humilité et de gratitude pour la compréhension de ces faits indestructibles contribue à faire tomber les barrières qui se dressent entre les enfants et nous. Savoir cela, c'est comme avoir les bras ouverts pour y recevoir les enfants dans notre église et notre localité. Nous pouvons ainsi bénir les membres et la localité, et leur apporter notre contribution, faite de fraternité et de croissance spirituelle.
Mary Baker Eddy déclara un jour aux membres de son Église: « Enfants bien-aimés, le monde a besoin de vous et davantage en qualité d'enfants qu'en qualité d'hommes et de femmes: il a besoin de votre innocence, de votre désintéressement, de votre fidèle affection, de votre vie sans souillure. Il vous faut aussi veiller, et prier afin de conserver immaculées ces vertus, et de ne pas les perdre au contact du monde. Quelle plus noble ambition y a-t-il que de maintenir en vous-mêmes ce que Jésus aimait et de savoir que votre exemple, plus que des paroles, constitue un critère de morale pour l'humanité ! » Écrits divers, p. 110.
Pour préserver et protéger cette pensée d'enfant dans notre monde, il faut s'y consacrer et se sacrifier. Il faut prier, avec dévotion et amour, en ouvrant sa pensée au bien et à un amour humble et pur. Cette pensée chrétienne alimentera notre croissance spirituelle: elle donnera de nouvelles dimensions à notre spiritualité et touchera d'une promesse de guérison ceux qui en ont besoin. Elle contribuera à bâtir une société plus réceptive et plus stable, et à promouvoir le progrès et l'amour de l'humanité.
Heureux ceux qui ont le cœur pur,
car ils verront Dieu !
Matthieu 5:8
