Dieu n'est pas l'homme, et il est évident que l'homme n'est pas Dieu. Pourtant Dieu et l'homme spirituel ne font qu'un, sans être pour autant la même chose.
Bien que Dieu et l'homme qu'Il a créé soient inséparables, il convient de bien distinguer leur « fonction » respective. Dieu est cause, alors que l'homme est effet. Dieu est le Principe invisible à la base de ce qui existe, l'origine de toute création. Dieu S'exprime dans l'homme.
Si l'homme n'existait pas comme expression spirituelle de Dieu, il n'y aurait pas de preuve de l'existence de Dieu. Sans Dieu, l'homme ne serait pas.
Le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, expose ainsi l'unité indissoluble de Dieu et de l'homme: « Dieu, sans Sa propre image et ressemblance, ne serait pas une entité, Il serait l'Entendement inexprimé. Il serait sans témoin ou preuve de Sa propre nature. L'homme spirituel est l'image ou idée de Dieu, idée qui ne peut être perdue ni séparée de son Principe divin. » Science et Santé, p. 303. Et encore: « Si Dieu, qui est la Vie, était séparé, ne fût-ce qu'un seul instant, de Son reflet, l'homme, durant cet instant la divinité ne serait pas réfléchie. L'Ego ne serait pas exprimé, et le Père, étant sans enfants, ne serait pas Père. » Ibid., p. 306.
Le rapport qui existe entre l'homme et son Père divin a été révélé à la conscience humaine par Christ Jésus, notre Guide. Jésus affirmait qu'il était inséparable de Dieu. Il ne revendiquait aucune identité personnelle en dehors de son unité avec Dieu. Il a déclaré: « Mon Père agit jusqu'à présent; moi aussi, j'agis... En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement. » Jean 5:17, 19.
En raison de son origine spirituelle et du fait qu'il ne revendiquait aucune identité personnelle dans la chair, Jésus pouvait exprimer le Christ, sa nature divine, à la perfection. Il a prouvé par son exemple, son enseignement, ses guérisons, sa résurrection et son ascension même, que l'homme est en réalité l'émanation de Dieu: le témoignage éternel et spirituel de l'existence et du pouvoir de Dieu.
Considérant que le but de l'homme est de glorifier son divin Père, Jésus refusait de s'attribuer le mérite personnel du bien qu'il exprimait. Pourtant, absolument certain d'être le représentant de Dieu, il pouvait parler et guérir avec la conscience de l'autorité divine. Par son humilité constante, il reflétait la domination de Dieu sur toute la terre. La nuit qui a précédé sa crucifixion, il a prié pour ses disciples d'alors et pour ceux des siècles qui suivraient: « Afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous. » Jean 17:21.
En tant que disciples de Christ Jésus, nous représentons, nous aussi, l'autorité du Père et Sa bonté pleine d'amour dès à présent, dans la mesure où nous renonçons à imaginer, ou à désirer, une identité indépendante de la divinité. Commentant la déclaration de Jésus, « Je m'en vais au Père » Jean 14:12., Mary Baker Eddy écrit: « Le moi ["je"] ira au Père quand l'humilité, la pureté et l'amour, éclairés par la Science divine, le Consolateur, conduiront au Dieu unique; alors on verra que l'ego n'est pas dans la matière mais dans l'Entendement, car il n'y a qu'un seul Dieu, un seul Entendement; et l'homme ne prétendra alors à aucun entendement en dehors de Dieu. » Écrits divers, p. 195.
Pour le sens mortel, qui invertit tout, la véritable humilité (honorer l'unicité de Dieu et Sa toute-puissance et honorer l'homme qui est le reflet divin) peut sembler de l'égotisme, alors que l'ego mortel (la croyance qu'on puisse avoir une identité indépendante de Dieu) se fait souvent passer pour humble. Les Juifs, qui ne comprenaient pas les humbles déclarations de Jésus sur son unité spirituelle avec un Dieu omnipotent, l'accusaient de blasphème. Ce même type de raisonnement, dépourvu d'inspiration, appelle humilité l'abaissement de soi (autocondamnation, modestie exagérée, etc.) Mais c'est exactement l'inverse qui est vrai. Même l'abaissement est en réalité de l'égotisme, puisque c'est déclarer: « Je suis par moi-même une entité indépendante de Dieu. »
Un jour, alors que je priais pour comprendre et exprimer l'humilité du Christ, humilité qui apporte la guérison, j'ai trouvé le verset suivant de Jean où Christ Jésus déclare: « Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé. » Jean 5:22, 23. J'ai soudain compris que, puisque Dieu est le seul Ego et que l'homme est Son témoin, le mot je se rapporte à Dieu et à Dieu seul. Alors, comme un éclair qui jaillit, m'est venue l'idée que je ne pouvais utiliser ce mot honnêtement que dans la mesure où je me reconnaissais (j'honorais) en moi l'homme qui représente Dieu. J'avais pourtant cru jusque-là n'avoir jamais pris le nom de Dieu en vain ! Quel égotisme manifeste de déclarer que « je » ne vaux rien, ou que « je » manque de discipline ! Je dois m'assimiler à Dieu seul, comme Son représentant, non comme mortel imparfait. Il faut que j'honore en moi-même Son expression, afin de L'honorer, Lui !
Comme l'entendement mortel se présente sous les traits de l'humilité et de l'honnêteté, il paraît souvent plus acceptable d'entretenir l'idée que notre prochain représente l'unique Ego divin — malgré l'évidence matérielle du contraire — que de comprendre que nous représentons nous-mêmes cet unique Ego. Nous voulons attendre d'exprimer la perfection divine dans tous les détails de la vie quotidienne avant d'oser déclarer notre unité avec Dieu. Mais c'est avant de pouvoir démontrer une chose qu'il faut en affirmer la vérité. Alors, nous faisons tout notre possible pour que notre vie concorde avec nos paroles.
Sur le plan humain, nous irradions la compréhension actuelle que nous avons de notre véritable identité, dont l'origine est Dieu. Il est indispensable de déclarer que la nature spirituelle de l'homme, non contaminée par les conceptions mortelles erronées, est la vérité actuelle de l'être, afin que cette compréhension inspirée puisse se manifester dans les faits. En réalité, nous ne devenons pas l'image et la ressemblance de Dieu. Nous démontrons que l'homme est déjà cette ressemblance.
L'examen de conscience est essentiel dans cette sainte entreprise. Lorsque nous revendiquons, dans la Science Chrétienne, notre véritable nature spirituelle, nous ne dissimulons absolument pas les défauts et les péchés de l'homme mortel, cela serait de l'hypocrisie. Science et Santé l'explique ainsi: « Il n'y a jamais à désespérer d'un cœur honnête; mais il y a peu d'espoir pour ceux qui ne regardent leur perversité en face que de temps en temps, et cherchent aussitôt à la cacher. Leurs prières n'indiquent pas ce qu'est leur caractère. Ils se lient secrètement avec le péché, et Jésus dit de ces dehors trompeurs qu'ils sont semblables "à des sépulcres blanchis... pleins... de toute espèce d'impuretés". » Science et Santé, p. 8.
L'examen de conscience révèle les mensonges mortels qui, se faisant passer pour notre propre caractère, prétendent déshonorer Dieu, qui est l'origine de l'homme. Cet examen nous permet de savoir quel degré nous avons atteint dans la compréhension de notre unité avec l'Amour divin, et sur quels points il est nécessaire de progresser.
Mais l'examen de conscience est surtout efficace quand nous comprenons que les erreurs découvertes ne sont rien d'autre que des erreurs ! La Vérité divine révèle à la conscience que c'est là que réside le mensonge ! Ce qu'il nous dit de chacun de nous, l'enfant de Dieu, parfait et infiniment précieux, est faux. Nous sommes loin ici de la nature destructive de la condamnation et de la fausse humilité. Car si nous pensons ou disons, de nous-mêmes ou des autres, quelque chose qui nie la perfection de l'homme, nous nions aussi la perfection de Dieu !
C'est dans la mesure où nous démasquons le mensonge et voyons qu'il représente simplement ce qui n'est pas vrai à notre sujet, que nous sommes à même de cesser de nous y assimiler. Si nous acceptons un péché donné comme un aspect de notre véritable nature, nous allons avoir des problèmes pour l'abandonner. Mais si nous comprenons que cette prétention ne fait pas partie de nous maintenant et n'en a jamais fait partie, puisque nous sommes l'image de Dieu, nous pouvons résister à la tentation de nous livrer à ce mensonge-là plus longtemps. Sous ce jour, l'examen de conscience représente une force immense qui nous permet de revendiquer et de démontrer notre véritable identité spirituelle.
Nous pouvons croire que nous avons encore un long chemin à faire pour démontrer notre unité avec Dieu, pour prouver que nous sommes Sa ressemblance parfaite, mais le seul moyen d'acquérir plus nettement ce concept de l'homme et de le vivre chaque jour, c'est de commencer dès maintenant. En réalité, il n'y a pas en nous deux êtres, l'un bon et l'autre mauvais. Seule existe la manifestation spirituelle de Dieu. Comme il est merveilleux de savoir que Dieu nous connaît uniquement comme nous sommes: purs et parfaits ! Notre véritable identité innocente, à la ressemblance de Dieu, est la réalité spirituelle. Acceptons humblement, avec une confiance d'enfant, l'homme véritable et le rapport qui l'unit à Dieu, ainsi que Christ Jésus l'a révélé.
Dieu est le seul Je, le seul Nous. Alors, si nous sommes tentés de Le déshonorer en pensant ou en disant: « Je ne suis pas tout à fait la pure ressemblance de Dieu », ou encore: « Il ou elle ne l'est pas », arrêtons là pour nous rappeler qu'il n'y a qu'un seul Ego divin s'expriment dans l'individualité infinie, et que nous ne devons pas prendre Son saint nom en vain. De cette façon, nous honorons vraiment le Père en honorant Ses enfants qui L'expriment.
