Il y a quelques années, un visiteur nigérian qui se trouvait dans mon bureau, au Centre de l'Église de la Science Chrétienne à Boston, me dit: « Vous savez, dans notre pays, les Scientistes Chrétiens ne disposent pas de magnifiques édifices comme ceux que vous avez ici. Nous n'avons pas tous vos praticiens, nous n'avons pas vos Salles de Lecture confortables. Nous sommes nus, ajouta-t-il, pour faire face à ce qu'il nous faut devenir. »
Ce n'était pas pour se plaindre qu'il disait cela. Car tout en parlant, il était rempli de joie et de lumière spirituelle. Dans ses paroles, on sentait la ferveur d'un jeune révolutionnaire: il venait tout juste de suivre le cours de Science Chrétienne, et il était prêt à retourner dans son pays et à vivre ce qui lui avait été enseigné.
Tous ceux qui étudient la Science Chrétienne avec un réel sens d'engagement ont naturellement des sentiments du même genre, que l'Église semble bien établie là où ils se trouvent, ou qu'il y ait seulement une poignée de membres, ou encore que la répression exercée par l'État à cet endroit impute à crime de vivre ouvertement une vie de Scientiste Chrétien. Étudier la Science Chrétienne apporte une immense joie et d'immenses possibilités. Cela nous ouvre un monde nouveau. Plus rien ne demeure dans le même état, parce que nous marchons dans le renouveau apporté par le Christ, et non plus dans l'ancien système, fait de circonstances et de limitations humaines.
Pour nous tous, comme pour ce jeune Nigérian enflammé par sa vision nouvelle, en réalité, il n'est rien qui nous sépare des grandes vérités spirituelles de l'être, à moins que nous ne le supposions à tort. Quand nous vivons dans la lumière du Christ, nous nous apercevons que tout a revêtu un aspect différent. Parce que nous avons changé, tout a changé.
Si nous n'avons pas, nous aussi, le sentiment que de vastes possibilités s'ouvrent à nous, c'est peut-être parce que nous en sommes venus à croire aux apparences que présente un monde matériel. Il se peut que nos habitudes de pensée, le train-train de la vie, l'accumulation de possessions, aient à notre insu pris le dessus. Tout cela peut finir par nous sembler offrir davantage de solidité et d'importance que notre activité de découverte spirituelle. Il peut en être résulté un obscurcissement de notre conscience de l'être spirituel. Mais cet obscurcissement n'est nullement irréversible. Nous sommes capables de jeter par-dessus bord fausses vues et fausses opinions, pour repartir légers une fois de plus. Lorsque nous sommes prêts, à nouveau, à sortir du monde et à nous en séparer, comme le demande le Nouveau Testament Voir II Cor. 6:17., nous nous trouvons spirituellement élevés et inspirés. Et cette inspiration est aussi lumineuse et vive qu'elle l'avait jamais été auparavant.
Mary Baker Eddy, le Leader de la Cause de la Science Chrétienne, écrivit un jour: « Le Scientiste Chrétien est seul face à son être et à la réalité des choses. » Message to The Mother Church for 1901, p. 20. Cette solitude nous est nécessaire afin d'entendre la voix de Dieu et de rester suffisamment calmes pour avoir conscience de Sa ferme présence, sur laquelle nous pouvons prendre appui. C'est cette solitude qui redonne de la vigueur et qui renouvelle. C'est de là que nous tirons notre zèle spirituel, en tant qu'êtres individuels et au sein de la Cause.
Être prêts à imposer silence au monde et à ses occupations pressantes, et à nous donner entièrement à ce que Dieu nous offre, ne nous amène pas un jour ou l'autre à nous sentir seuls et isolés. Cela implique peut-être de douloureux sacrifices de volonté humaine et de désirs humains, mais cela nous met à même, comme rien autre ne le pourrait, de ressentir l'amour universel. Travailler tous ensemble au sein de la plus grande Cause que l'humanité ait jamais connue nous confère un sens de valeur, d'utilité, d'unité.
Ainsi nous nous efforçons d'obéir au plus léger appel du Christ, ou vraie idée de Dieu, et de suivre avec humilité et simplicité, où que cela puisse nous mener. Nous n'hésitons pas, dans l'espoir de maintenir notre style de vie personnel, au contraire, nous sommes tout disposés, comme mon visiteur nigérian, à « faire face à ce qu'il nous faut devenir ». Et ce qu'il nous faut devenir est en fait ce que nous sommes déjà: l'homme, qui appartient au Dieu infini, le bien. Cet homme-là est motivé, animé et poussé à agir par l'Esprit divin infatigable. Dieu, l'Esprit, est le seul Esprit, ou Ame, qu'il connaisse, et son être individuel est pétri de vigueur et d'inspiration.
C'est l'acceptation dans la pensée des façons de faire du monde qui risquerait d'atténuer notre réceptivité humaine au Christ. Nulle circonstance n'est à elle seule susceptible de nous faire trouver triste ou ennuyeuse la Science Chrétienne. En nous ouvrant à de nouvelles perceptions de la réalité spirituelle, nous apprenons que peu importe notre situation apparente, celle-ci sera toujours régie, transformée et illuminée par nos découvertes continuelles dans le monde nouveau de l'Esprit, le royaume de Dieu.
Ce royaume de Dieu, dont Christ Jésus a dit qu'il est au-dedans de nous Voir Luc 17:21., opère des guérisons de péché et de maladie, en nous et chez les autres. Aujourd'hui, plus que jamais auparavant, le monde a besoin de cette façon de comprendre la guérison et les possibilités spirituelles. Il devient de plus en plus évident pour l'humanité que les systèmes inventés par les hommes échouent à chaque fois. Les tentatives révolutionnaires de changement se trouvent chacune à leur tour vaincues et submergées par les croyances du péché et du matérialisme qui n'avaient pas été guéries.
Seul l'esprit du Christ recèle la promesse d'une révolution véritable pour le monde. Cependant il est combattu de toutes ses forces par le matérialisme de l'époque. Mary Baker Eddy écrit: « La spiritualité assiège ouvertement le matérialisme. » « De quel côté combattons-nous? » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 216., ajoute-t-elle.
Le moment est venu de donner notre réponse. La réponse que nous donnerons apportera renouveau et puissance à notre Cause. Elle changera le cours de l'histoire humaine.
Je cours vers le but,
pour remporter le prix de la vocation céleste
de Dieu en Jésus-Christ.
Philippiens 3:14
