Cette déclaration de Christ Jésus: « Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice » Jean 7:24. peut nous être très utile quand nous apprenons comment nous comporter devant les apparences du mal, qui se présentent si fréquemment dans l’existence quotidienne.
Le mal, c’est la prétention du magnétisme animal selon laquelle quelque chose existe ou possède un pouvoir en dehors de Dieu, le bien. Et le magnétisme animal fonctionne souvent au moyen d’apparences trompeuses: l’apparence d’une maladie qui se manifeste sur notre corps, l’apparence d’un compte en banque presque à sec, l’apparence de l’isolation, de la solitude — et avant tout l’apparence que nous sommes des mortels vivant dans un monde troublé et profondément divisé. Si nous nous rappelons le commandement de Jésus de ne pas juger selon les apparences, nous avons pris un bon départ pour nous opposer aux prétentions du magnétisme animal.
Mary Baker Eddy définit dans Science et Santé le magnétisme animal de la façon suivante: « C’est la fausse croyance que l’entendement est dans la matière et qu’il est à la fois mauvais et bon; que le mal est aussi réel que le bien et plus puissant. » Puis rejetant énergiquement une telle prétention, elle ajoute: « Cette croyance n’a pas une seule qualité de la Vérité. » Science et Santé, p. 103.
Puisque la prétention « que le mal est aussi réel que le bien et plus puissant » ne possède « pas une seule qualité de la Vérité », toutes les apparences du mal dans notre monde actuel sont entièrement trompeuses, et également dénuées de tout pouvoir. Que le mal se manifeste sous les apparences de la maladie ou de la mort, de la pauvreté, de la solitude, de la terreur ou de la guerre, c’est là une présentation entièrement dépourvue de réalité. Pourquoi cela ? Parce que le fait de la totalité de Dieu, le bien, exclut toute possibilité que puisse être réel ou toucher l’être réel de l’homme quoi que ce soit qui ne vienne pas de Dieu.
Et pourtant, déclarer ou comprendre en théorie que le mal est irréel parce que Dieu ne l’a pas créé n’est que le premier pas pour en prouver l’irréalité. Tant que nous semblerons voir ou ressentir la discordance sous quelque forme que ce soit, cela voudra dire que la prétention que le mal est présent ou puissant dans le royaume de Dieu n’a pas encore été tout à fait surmontée. L’apparence du mal doit disparaître entièrement dans le néant, au point que nous ne le voyions ni ne le ressentions plus du tout. Cette disparition du mal dans notre existence se réalise graduellement, mais toutes les formes de discordance doivent faire place à la démonstration de l’harmonie, tant dans notre pensée que dans notre vie.
Le seul moyen de commencer ce travail de négation du mal, inspiré par le Christ, c’est de comprendre profondément le contrôle absolu de Dieu sur l’homme et l’univers. Christ Jésus a dû être si sûr, si absolument certain, de la bonté de Dieu, de Son omnipotence et de Son omniprésence, que les apparences hypnotiques du mal n’ont pu l’ébranler. Il était tellement conscient de l’amour de Dieu et de Son gouvernement absolu que la croyance au mal ne pouvait pas plus se former dans sa conscience qu’y trouver à se loger.
Et nous pouvons croître nous aussi dans la même conviction spirituelle, paisible, que les apparences du mal sont entièrement trompeuses. Nous pourrions commencer par prier et étudier plus intensément non pas avec l’espoir de nous débarrasser d’un mal « réel » (car on ne saurait vraiment se défaire de ce qui en réalité n’existe pas), mais pour devenir certains que Dieu est, et qu’Il est bon, que Sa création, l’homme et l’univers, est formée et maintenue par l’autorité absolue de Sa totalité. Il ne s’agit pas, cependant, par cette étude et cette prière, d’essayer de nous forcer à accepter quelque chose en quoi nous ne croyons pas vraiment. Il s’agit plutôt de nous soumettre au Christ, la Vérité, qui imprègne la Bible, et les écrits de celle qui a découvert la Science Chrétienne. De même, nul besoin d’amener le Christ à nous parler; ce qu’il faut, c’est le laisser nous parler. Et nous l’entendrons si nous cédons aux idées que nous trouvons dans Science et Santé, car le Christ apporte avec lui l’aptitude divine de chasser la croyance au mal.
Les apparences du mal dans notre existence reposent toujours sur quelque mensonge spécifique qui est supposé réfuter et maîtriser un fait spirituel réel concernant la relation de l’homme à Dieu. Mais Science et Santé dit: « Les faits spirituels ne sont pas invertis; la discordance opposée, qui ne ressemble en rien à la spiritualité, n’est pas réelle. La seule manifestation de cette inversion provient de l’erreur hypothétique, qui ne fournit aucune preuve de Dieu, Esprit, ni de la création spirituelle. Le sens matériel définit toutes choses matériellement, et il a un sens fini de l’infini. » Ibid., p. 207.
Ainsi notre travail métaphysique, au lieu d’apprécier la situation en fonction des apparences matérielles, permet que le fait spirituel spécifique à la situation demeure continuellement dans notre conscience et dissolve le mensonge grâce au pouvoir guérisseur de la Vérité. En définitive, l’effet du mensonge, c’est de nous amener à découvrir la vérité.
Si, par exemple, la loi hypothétique de l’hérédité prétend nous gouverner et qu’elle produise sur notre corps l’apparence de la maladie, nous pouvons découvrir la vérité. Notre conviction spirituelle croissante que Dieu est le seul législateur, le seul Père et la seule Mère de l’homme, amène la révélation de la vérité. Nous voyons que la croyance à une intelligence génétique n’a jamais été vraie et ne saurait jamais l’être, parce qu’elle est bannie par l’omniprésence de l’intelligence divine de l’Entendement, qui gouverne chaque fonction et chaque aspect de l’être de l’homme. La prétention du mal à constituer une loi de maladie pour l’homme est annulée par la loi divine de l’harmonie qui maintient continuellement l’homme en état de perfection. Une telle compréhension fait disparaître à la fois le mensonge et l’apparence de la maladie.
Ou encore, quand on se trouve apparemment devant une situation de manque, ce n’est qu’une nouvelle occasion de rejeter la duperie des apparences. Le mal prétend que la matière est à l’origine de nos ressources et qu’elle peut nous priver de notre véritable substance en nous jouant le tour de disparaître. Mais l’apparence de pénurie n’est jamais autre chose qu’un défaut à reconnaître l’omniprésence de Dieu. Cette faute peut être corrigée en laissant le Christ, la Vérité, nous informer de la réalité divine. La sollicitude constante de Dieu pour l’homme est toujours à notre portée et à l’œuvre. Plus nous comprenons l’amour de Dieu, le ressentons et l’exprimons, et plus nous voyons l’abondance des idées de l’Entendement répondre à nos besoins de chaque jour.
La mal, prétendant opérer au moyen des sens physiques, peut aussi nous faire croire que nous nous trouvons délaissés ou seuls. Mais une fois de plus, il s’agit seulement d’une apparence. En réalité. l’homme vit dans la présence même de l’Amour divin, où il cohabite en harmonie avec toutes les idées de l’Entendement dans un état de plénitude et d’accomplissement. Plus nous laisserons le Christ, la Vérité, nous convaincre de notre relation spirituelle avec Dieu, et par conséquent avec les autres, en notre qualité d’homme spirituel créé par Dieu, et moins nous prêterons foi au mensonge hypnotique des sens physiques. Alors, l’apparence d’isolation ou de solitude fera place à la vraie vision de la réalité spirituelle: la fraternité entre les hommes. La Bible dit: « Dieu donne une famille à ceux qui étaient abandonnés. » Ps. 68:7.
Mais ce dont nous devrions peut-être nous défier tout spécialement, c’est d’accepter les apparences trompeuses du mal qui prétend que nous sommes des mortels vivant dans un monde troublé et ravagé par la guerre. Un des moyens de voir disparaître de notre existence cette apparence du mal, et d’aider les autres à surmonter cette croyance à un monde en bouleversement, est d’acquérir une telle conviction de la totalité et de la présence de l’Amour divin que nous cessions d’être hypnotisés par le feu roulant des témoignages des sens physiques. Nous savons que l’homme est l’idée spirituelle, immortelle, incorporelle, de Dieu, vivant en sécurité totale dans la présence pleine d’amour du Père. Avec cette connaissance spirituelle, nous parvenons à pénétrer les apparences du mal, tout comme les phares de brouillard pénètrent la brume du soir. Et finalement, parce que la connaissance spirituelle et la vision spirituelle constituent la vraie lumière, l’obscurité de la croyance à la haine disparaît forcément de notre conscience pour faire place à une totale capacité de percevoir la réalité de la vraie fraternité.
C’est seulement la croyance à l’existence d’un entendement dans la matière qui prétend donner naissance aux apparences de mal dans notre existence. Mais quel bonheur de savoir que tout le mal que nous semblons connaître constitue une pure illusion, parce que l’entendement qui prétend à la fois créer le mal et le ressentir ne présente pas la moindre réalité. Dieu, le bien, est la seule réalité, et tout ce qui peut en fait arriver, c’est la joie, la paix et la bonté qui viennent de Dieu. Ainsi nous pouvons refuser de juger de la réalité en fonction des apparences matérielles, pour baser de préférence notre compréhension sur l’information que nous recevons du Christ, la Vérité. La présence dans la conscience des pensées de Dieu, des idées de l’Amour divin, finira par faire disparaître de notre existence toutes les apparences du mal.