Les nouveaux propriétaires se plaignaient à un spécialiste en gazon: en dépit de tous leurs efforts, ils ne parvenaient pas à se débarrasser du trèfle qui envahissait leur pelouse. Le spécialiste leur donna un conseil tout simple: Fertilisez le gazon !
De fait, quand ils cessèrent de se concentrer sur le trèfle avec l’idée de s’en débarrasser et qu’ils se préoccupèrent plutôt de fertiliser l’herbe, le gazon eut vite fait d’évincer le trèfle.
Sur la scène humaine, où tout semble être un mélange de bien et de mal, est-ce que nous ne sommes pas parfois dominés par le mal, sous ses différentes formes, au point de perdre de vue tout le bien qui est à notre portée ?
Au lieu de cela, nous pouvons « fertiliser » le bien dans notre pensée et notre existence, reconnaître que Dieu, le bien, est la réalité présente. Nous pouvons nier ce qui semble évident du point du vue matériel et chérir ce qui est un fait spirituel, à savoir, que Ses qualités sont partout et exprimées en toutes choses. Nous commençons alors à évincer la croyance au mal.
Par exemple, lorsque nous chérissons le Principe et son ordre en tant que fait spirituel indisputable là même où il paraît y avoir une catastrophe, l’intégrité de la Vérité au lieu de l’injustice, et la Vie rayonnante de santé face à la maladie, nous les faisons pénétrer de plus en plus dans notre existence, et nous évinçons les croyances mortelles qui se font passer pour des lois. Châteaux en Espagne, dites-vous ? Pas du tout. Plutôt, une prière précise et puissante.
Le livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé, nous apprend ceci: « De même que la vapeur se dissipe au soleil, de même le mal s’évanouirait devant la réalité du bien. L’un cache forcément l’autre. Alors, comme il est important de choisir le bien comme réalité ! » Science et Santé, p. 480. N’est-ce pas ce que Christ Jésus faisait toujours ? « Jésus voyait dans la Science l’homme parfait, nous dit Science et Santé, qui lui apparaissait là où l’homme mortel pécheur apparaît aux mortels. En cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l’homme guérissait les malades. » Ibid., p. 476.
Prenez le cas du jeune épileptique. Après l’avoir guéri, Jésus expliqua à ses disciples, qui n’avaient pas réussi à le guérir: « Cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne. » Matth. 17:21. C’est la claire perception du bien qu’avait Jésus — de la création divine sans défaut et de l’harmonie de l’être réel du garçon — qui détruisit la croyance matérielle à l’épilepsie.
En suivant l’exemple et les enseignements de Jésus, nous pouvons, nous aussi, résolument dénier toute réalité à la dépravation, à la débilité ou à la privation, car celles-ci ne font pas partie de l’homme, et soutenir fermement la nature cent pour cent parfaite de l’homme à la ressemblance de Dieu. Il ne s’agit pas simplement ici d’être optimiste. Il ne s’agit pas non plus de refuser de voir le mal pour la simple raison que nous ne voulons pas le voir. Il s’agit de refuser d’accepter la réalité du mal et de la matière, en se basant sur l’autorité divine d’après laquelle le bien est la réalité de toutes choses. L’accord entre notre pensée et l’Entendement divin qui connaît clairement sa propre totalité est en fait provoqué par Dieu, par l’action de Son Christ, l’influence divine sur la pensée humaine. Nous pouvons insister sur le bien dans notre conscience et démontrer son pouvoir sur les revendications du mal. Nous pouvons fertiliser la bonne herbe ! Notre sincère reconnaissance pour les manifestations, même moindres, du bien autour de nous peut nous apporter le discernement spirituel plus élevé et plus étendu, nécessaire pour vaincre jusqu’aux plus grands obstacles.
Quand notre fils était petit, il est tombé grièvement malade et a dû manquer l’école pendant une période prolongée. Nous l’avons fait traiter par la Science Chrétienne. Puis mon mari, qui s’intéressait seulement depuis peu à la Science Chrétienne, a ressenti le besoin d’avoir l’opinion d’un médecin. Quand les docteurs nous ont dit que notre fils était atteint d’une maladie incurable, nous avons redemandé à un praticien de la Science Chrétienne de prier pour l’enfant et de nous aider à nous en remettre strictement à Dieu pour la guérison. Au début, le problème me semblait insurmontable. Le praticien avait beau nous assurer que cette épreuve ne pouvait que bénir notre famille, franchement, je n’y voyais aucun bienfait !
Et puis un jour, j’ai lu dans Science et Santé: « Sommes-nous réellement reconnaissants pour le bien déjà reçu ? Alors nous mettrons à profit les bienfaits qui nous ont été dispensés, et serons ainsi qualifiés pour en recevoir davantage. » Science et Santé, p. 3. Quelle révélation ! Ma pensée avait été rivée sur la maladie à un point tel que je ne percevais pas tout le bien qui m’entourait, et j’étais bien loin d’en être reconnaissante. Je me suis mise alors sur-le-champ à reconnaître toutes les manifestations du bien que je voyais, si minimes soient-elles, dans toutes les choses et toutes les personnes autour de moi, les attribuant à Dieu, la source de tout bien.
J’en suis même arrivée à porter sur moi un petit calepin sur lequel je notais tout le bien que je voyais. Il y avait sur ma liste des choses comme la pâquerette qui avait poussé dans une fente de l’allée du garage, preuve à mes yeux de l’irrésistibilité de l’unique Vie divine, ou bien le fait que j’arrivais à mener à bien toutes mes tâches domestiques, tout en m’occupant de l’enfant, sans en être fatiguée, preuve de la force de l’Esprit; il y avait aussi la satisfaction de tous les besoins de notre famille, jour après jour, ce qui était l’assurance de la suffisance de la Vérité, ou encore la sollicitude de nos amis et parents, évidence du grand amour de Dieu; ou bien encore l’obéissance de nos enfants, preuve que l’homme ressemble à son Principe divin; et aussi chaque moment d’inspiration que je retirais de mon étude quotidienne de la Bible et de Science et Santé, ce qui était l’évidence du soutien apporté par l’Entendement. Cette inspiration me donna le courage de continuer à avoir confiance en la totalité de Dieu et de m’efforcer de le prouver.
Au début, tous les petits détails de ma liste semblaient insignifiants par rapport à la maladie qui tenait plutôt du Goliath. Mais je persistai. Et peu à peu, ma constante acceptation du bien seul en tant que fait présent finit par l’emporter sur l’idée qu’il existe un pouvoir autre que le bien, Dieu, et capable de Le supplanter. Cela dura jusqu’à ce que ma pensée soit si bien éveillée à la bonté de Dieu, que le mensonge de la maladie ne m’effraya plus.
J’ai appris que je pouvais connaître l’être véritable de notre fils, l’enfant spirituel de la création de Dieu, que je pouvais percevoir en lui la beauté de l’Ame, l’activité de l’Esprit, la plénitude de la Vie, la perfection de la Vérité et la bonté de l’Amour, en dépit des arguments opposés de la matière. Grâce à cela, progressivement, ma pensée s’est ouverte, jusqu’à ce que je sois capable d’entrevoir que Dieu, le bien, est Tout. En peu de temps, notre fils retrouva une parfaite santé.
La prochaine fois que le mal semblera insurmontable, arrêtez-vous et fortifiez le bien qui est autour de vous. Soyez-en vivement conscients. Nourissez-le. « La bonté de l’Éternel remplit la terre » Ps. 33:5., nous assure la Bible. Admettre que le bien est ici, maintenant, et tout, et en être reconnaissant, c’est scientifiquement chrétien, et cela guérit.