Avez-vous déjà eu à souffrir des actes inconsidérés d’un autre ? Ou au contraire, vous est-il arrivé de blesser quelqu’un sans le faire exprès ? Que vous ayez été blessé ou que vous ayez blessé quelqu’un, vous en avez sans aucun doute été désolé ensuite.
Que s’est-il donc passé ?
Il n’y a pas de raison véritable que des actes inconséquents ou irréfléchis se produisent. « L’histoire de l’erreur est le récit d’un rêve », écrit Mary Baker Eddy dans Science et Santé. « Le rêve n’a ni réalité, ni intelligence, ni entendement; donc celui qui rêve et le rêve ne font qu’un, car ni l’un ni l’autre n’est vrai ni réel. » Science et Santé, p. 530. Pour répondre de façon chrétienne et scientifique aux actes inconsidérés qui pénalisent l’humanité, nous devons comprendre l’ordre véritable de la création. Croire que l’homme est un mortel limité, pécheur, cruel et irrationnel prolonge le rêve mortel et conduit finalement à l’auto-destruction. L’homme n’a aucune qualité véritable que nous ne puissions attribuer à Dieu. L’homme est la ressemblance « innocente » de Dieu et c’est Dieu qui fait que l’homme exprime Son amour. Nous lisons à ce sujet dans Science et Santé, que « l’homme et la femme, coexistant avec Dieu et éternels comme Lui, reflètent à jamais, en qualité glorifiée, l’infini Père-Mère Dieu » Ibid., p. 516..
Voir que l’homme est innocent de tout mal, reflétant à jamais « en qualité glorifiée » notre Père-Mère Dieu aimant, apporte la guérison. Permettez-moi de vous en donner ici une illustration. Un jour, je rentrais chez moi dans un autobus qui était bondé. D’une main, je me cramponnais à une poignée, de l’autre, je portais mes paquets. L’autobus s’arrêtait, repartait, puis s’arrêtait de nouveau. Tandis qu’il avançait par à-coups dans les embouteillages, j’essayais de tenir bon, mais tout à coup, je perdis l’équilibre et marchai sans le faire exprès sur le pied du passager qui était assis en face de moi. Il ne dit pas un mot, mais au moment où je commençais à m’excuser, il me fixa des yeux, mit son talon sur mon pied et il l’écrasa de tout son poids en tournant. Le regard qu’il me lança et la douleur insupportable me choquèrent au-delà de toute mesure.
L’autobus approchant de ma destination, je m’avançai vers la porte. J’avais envie de crier ma douleur et me sentais révoltée face à la cruauté injustifiable du geste de ce passager. Tous les arguments de douleur, de persécution, de tourment que l’homme inflige à l’homme jaillirent en moi. Sur le plan mental, j’étais en fait en train de tomber complètement dans le piège de la volonté mortelle, mais comme cela semblait justifié ! Pourtant, cela ne faisait que prolonger le problème. Non seulement la douleur augmentait, mais un sentiment d’injustice et de révolte m’envahissait. Mais je ne voulais pas garder cette douleur au pied et ne voulais pas non plus conserver l’image mentale d’un homme « pervers ». J’avais une responsabilité chrétienne dans cette affaire et je devais l’exercer.
Je compris alors que c’est la volonté humaine qui choisit d’accepter pour réelles les images horribles offertes par l’entendement mortel. La volonté divine — cette volonté à laquelle Christ Jésus obéissait — fait face aux difficultés que présente l’entendement mortel et les résout. La « volonté divine » appelle à la conscience l’esprit guérisseur dont parle Paul en ces termes: « L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » Rom. 8:16. C’était l’Esprit, Dieu, qui, rendant témoignage à mon esprit, m’obligeait à voir les choses de plus haut. Le premier chapitre de la Genèse confirme le fait que le mouvement de l’Esprit est suivi de lumière, d’une illumination spirituelle. Voir Gen. 1:2, 3. On lit dans Science et Santé: « L’Esprit donne la compréhension qui élève la conscience et conduit dans toute la vérité. » Science et Santé, p. 505. Je pouvais donc connaître la vérité concernant l’erreur dont j’avais été témoin. J’avais reçu de l’Esprit, Dieu, le pouvoir de savoir suffisamment quelle était la vérité pour qu’il y ait guérison. Je fis donc tout mon possible pour rejeter mentalement toutes les images mortelles qui défilaient dans ma pensée, et essayai d’écouter Dieu.
Au début, ça n’a pas très bien marché. La douleur et le ressentiment semblaient crier plus fort que tout le reste, mais à mesure que j’insistais, ils commencèrent à marquer le pas. Ce genre de prière ne consiste pas à fermer les yeux sur une situation humaine, ou à voir les choses « du bon côté ». Cette prière ne consiste pas non plus à simplement échanger des pensées blessées et douloureuses pour des pensées humaines heureuses. La vraie prière, c’est un raisonnement spirituel qui part du point de vue de la toute-puissance de Dieu. Tout problème humain peut être résolu par un raisonnement théologique correct et par inspiration spirituelle, lorsqu’on se tourne vers l’Entendement infini et omnipotent, Dieu, et qu’on écoute l’idée spirituelle et juste nécessaire pour renverser les arguments que présente une situation mortelle matérielle. Dans le cas présent, l’erreur prétendait que j’avais été « victime » de la haine et de la vengeance d’un autre et que l’on m’avait agressée physiquement. Au fond, qu’est-ce que cette revendication ? N’était-ce pas la croyance ancestrale à un mortel né dans le péché et condamné à pécher ou à souffrir ? A mesure que je regardais les choses avec une conscience plus spirituelle et plus désintéressée, je pouvais rejeter cette vision fausse et matérielle de la situation. Ce faisant, la douleur et l’image mentale que j’entretenais diminuèrent, et bientôt je pus marcher normalement. Mais, plus important encore, j’étais débarrassée de cette épouvantable image mentale qui semblait si vraie au départ.
En dehors du fait que je pouvais de nouveau marcher normalement, qu’avais-je accompli ? J’avais rejeté un sens personnel du mal. J’avais rejeté la fausse croyance que l’homme est un mortel et par conséquent sujet aux revendications de la mortalité. J’avais prouvé que la loi de Dieu agit en faveur de l’homme. Cette leçon allait m’apprendre à rejeter d’autres revendications de cette nature plus rapidement et avec plus de certitude. J’avais rétabli dans ma conscience une vision plus claire de l’homme originel, qui n’est ni victime ni bourreau.
La Science Chrétienne enseigne que Dieu est Amour, qu’Il est intelligent et omnipotent, qu’Il est le bien toujours présent et que l’homme, créé à la ressemblance de Dieu, exprime la nature même de Dieu. Christ Jésus guérissait grâce à sa compréhension que Dieu est le Père aimant, le Créateur intelligent. La loi et la justice universelles, qui se fondent sur le Principe et sur l’ordre divin, constituaient la base de tout ce que Jésus enseignait et démontrait. Il démontra que l’homme est le Fils du Père, fait à Sa ressemblance et pour exprimer Sa grâce.
Le voile de la mortalité peut essayer de masquer cette vision claire, mais il est incapable de rendre le spirituel moins réel qu’il ne l’est. Dieu montre que c’est Sa volonté que l’homme soit bon. Nous devons revendiquer ce que Dieu a prévu pour nous et amener nos pensées et nos actes à obéir à Sa volonté. C’est en faisant cela que nous nous réclamons en toute sincérité et en toute humilité de l’homme réel. Qu’est-ce qui nous pousse à désirer un niveau de conscience plus élevé qu’une acceptation de la vie définie par la matière ? N’est-ce pas le Christ, la Vérité, qui parla dans une certaine mesure à Abraham, Jacob, Moïse, David, Salomon, Élie, Élisée et à tant d’autres, et qui vient pour racheter l’humanité de la destruction que cause la croyance en un entendement mortel limité ? Ce n’est que dans la mesure où nous cédons au fait que Dieu est l’Entendement — et que nous comprenons ce que cela veut dire — que nous trouvons la guérison. L’Entendement divin et l’idée divine constituent la seule réalité.
Christ Jésus nous offrit particulièrement clairement l’exemple d’une conscience à l’écoute. Il n’opposait aucune résistance à l’Esprit divin qu’il exprimait et c’est pour cette raison que son écoute était immédiate et que son pouvoir guérisseur était instantané. C’est pourquoi le Scientiste Chrétien comprend qu’il est important de ne pas résister à l’appel de l’Esprit, appel à s’élever en conscience pour trouver son unité avec Dieu.
Il ne faut pas laisser de faux concepts prendre racine dans notre conscience. Malgré ce que nous disent les sens matériels, nous ne devons pas attacher de caractéristiques ou une nature physiques à Dieu ou à Sa manifestation, l’homme et l’univers. Nous pouvons accepter la définition spirituelle de Dieu qui transparaît dans la Bible: Dieu est Esprit, Dieu est Amour. Acceptons que Dieu est Principe dans le sens où Il est le seul législateur, le seul créateur, et n’acceptons aucune autre origine ou cause que Dieu. Nous pouvons nous tourner vers Dieu comme Entendement — un terme qui indique l’Être divin permanent, fondamental, et intelligent.
Dans ce Dieu de bonté qui comprend tout, il n’existe ni vide, ni effondrement, ni manque. En commençant par un raisonnement théologique correct et en allant jusqu’à comprendre ces vérités de base, le Scientiste Chrétien prie avec une autorité divine. Christ Jésus disait: « Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu’il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils le fait pareillement. » Jean 5:19. Dieu est le guérisseur, car Dieu, l’Entendement divin, gouverne Son idée, l’homme. La pensée humaine est encline à accepter des images mentales irréeles — présentées par un entendement mortel volontaire — qui ne sont cependant pas réelles car elles ne viennent pas de Dieu.
Nous ne devrions pas accepter que le péché puisse « posséder » l’homme, qu’il s’agisse de nous ou d’autres. Jésus disait que le mal est un mensonge et le père du mensonge Voir Jean 8:44.. Le pécheur est puni pour le péché qu’il laisse entrer dans sa conscience et qu’il met à exécution. A mesure qu’il comprend qu’il n’a pas à exprimer ces suggestions mentales, il découvre qu’il peut se libérer de la « suggestion » même du péché.
Le péché est une fausse revendication imposée à l’homme et fait partie du rêve adamique. Le mal n’existe que comme concept dans l’entendement mortel irréel, dans la fausse croyance à une matière consciente. Le mal n’a pas d’intelligence; il n’est jamais une personne, un lieu, ou une loi. Dieu n’a pas créé le mal. Le péché est le fruit d’une croyance au mal. Si nous voulons guérir la croyance au péché dans le monde, nous devons d’abord refuser au péché toute identité: la nôtre ou celle d’un autre. Nous dominons le péché en refusant de lui « prêter » un corps. Faire du péché « quelque chose » (et nous ne pouvons le faire qu’en pensée) indique en fait que nous avons peur du péché ou que nous l’adorons. Mais le fait demeure que nous pouvons vaincre la croyance au mal.
Le mal est une fausse croyance mortelle qui prolifère dans le péché, dans la maladie et dans la mort, et nous devons savoir qu’il cherche à revendiquer une certaine réalité dans nos pensées, et être sur nos gardes pour qu’il ne puisse se servir de nous ou nous faire croire qu’il peut se servir des autres. Notre Leader, Mary Baker Eddy, exige des membres de L’Église Mère qu’ils veillent et prient « pour être délivrés de tout mal... » Manuel de L’Église Mère, Art. VIII, Sect. 1. Elle nous donne également la prière quotidienne qui nous aide à défendre notre conscience et ainsi à bénir le monde: « “Que Ton règne vienne”; que le règne de la Vérité, de la Vie et de l’Amour divins soit établi en moi, et élimine de moi tout péché; et puisse Ta Parole enrichir les affections de toute l’humanité et la gouverner ! » Ibid., Art. VIII, Sect. 4.