Cette conférence a été retransmise de l’Édifice original de L’Église Mère dans vingt–cinq pays, au moyen de six satellites. (Environ cent quarante–huit localités ont reçu cette retransmission.) M. Wood, membre du Conseil des Directeurs de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienne ’saïennce), présenta l’ordre du jour. Une table ronde à Greenwich, en Angleterre, se joignit ensuite aux orateurs de Boston. Un exemplaire de ce Héraut est envoyé à chaque membre francophone de L’Église Mère.
[La réunion a débuté par une courte séquence montrant une vue aérienne de Boston, puis finalement un gros plan de L’Église Mère. Ce qui suit est un condensé de la réunion.]
En Nouvelle-Angleterre, pays cher à Mary Baker Eddy, il existe une tradition séculaire: l’assemblée communale. Ces réunions permettent de faire participer tous les citoyens d’une ville aux décisions à prendre et à leur application. Aujourd’hui, nous avons emprunté cette idée et l’avons élargie pour tenir une assemblée communale à l’échelle du monde. Sous un titre galvanisant, « Vivre pour toute l’humanité », nous vous demandons de combler les distances et le temps qui voudraient nous séparer et de vous joindre à nous pour considérer ensemble les dangers à affronter et les prophéties à accomplir.
Et maintenant, de Boston, voici un membre du Conseil des Directeurs de la Science Chrétienne: Harvey Wood.
Merci, John. J’aimerais savoir ce que certains d’entre vous ont peut–être vu ou ressenti pendant cette séquence d’ouverture. Qu’avez–vous pensé lorsque vous avez appris que cette réunion allait avoir lieu, Rob Nelson ?
Harvey, moi j’ai ressenti une exigence d’affection plus grande, de plus grande modestie dans ma compréhension de l’église. Les sons et les symboles de l’église me font penser qu’au milieu même de la ville, en plein milieu de toute vie, de toute vie dans le monde, là même, il y a la présence de l’autorité spirituelle, la présence de Dieu avec nous, la présence de la paternité et de la maternité de Dieu au milieu de tous Ses enfants.
M. Wood: Merci, Rob. J’aimerais vous parler de ce qui s’est passé lorsque cette assemblée a été convoquée au moyen de la lettre que vous avez tous reçue. Un merveilleux dialogue s’est établi entre le Champ et la Secrétaire de L’Église Mère. C’est un dialogue qui s’est poursuivi, et si je ne me trompe, il continue toujours. Beulah, vous qui êtes la Secrétaire de L’Église Mère, dites–nous ce qui se passe.
Eh bien, cela a été formidable, un dialogue formidable. Il y a une lettre en particulier que j’aimerais beaucoup vous lire: « Nous avons remarqué dans un numéro récent du Monitor un message du Conseil des Directeurs de la Science Chrétienne appelant les membres à une journée mondiale de prière le 8 décembre, les appelant à prier afin de vivre pour toute l’humanité. Nous sommes abonnés et lecteurs fidèles du Christian Science Monitor, mais nous ne sommes pas membres de l’Église: nous sommes membres de l’Église presbytérienne américaine. Nous félicitons le Conseil des Directeurs pour cet appel mondial à la prière. Nous nous joindrons à vous en prière ce jour–là, en toute fraternité chrétienne. »
M. Wood: Tout au long de son œuvre, Mary Baker Eddy a appelé ceux qui la suivent à reconnaître et à assumer leur responsabilité visà–vis du monde, de l’humanité. Prenons un exemple: celui qui me vient à l’esprit c’est le passage où Mary Baker Eddy a dit que l’appel était à la fois « solennel » et « impérieux ». C’est l’endroit, vous vous en souvenez peut–être, où elle demande à ceux qui la suivent s’ils accepteront d’abandonner quelque chose; « Abandonnerez–vous votre zèle à l’eau de rose et deviendrez–vous des guerriers authentiques et consacrés ? » (Écrits divers, p. 177). Un autre appel est celui d’où a été tiré le titre de ce programme. Notre Leader y définit ce que cela veut dire d’être un Scientiste Chrétien: « Il vit pour toute l’humanité... » (Ibid., p. 294). Agir ainsi, il faut bien l’admettre, nous amène à affronter des ennemis en embuscade, des dangers si vous voulez. Mais l’important, c’est que l’on peut les affronter. Et lorsqu’on le fait, les promesses pour l’humanité dépassent tout ce qu’on peut imaginer.
Dans cette réunion, il s’agit de vies humaines, d’humanité, il s’agit du Christ parlant à la conscience humaine à travers des hommes et des femmes qui vivent la Vérité. Il s’agit de cœurs parlant à d’autres cœurs, de grands cœurs qui apprennent à être encore plus grands.
Vous savez, l’indifférence à l’égard de nos semblables et de leurs besoins est le signe certain d’un petit cœur et d’un petit esprit. Il n’était pas nécessaire de rappeler à Mary Baker Eddy que le monde était dans le besoin. Elle a été poussée à l’action par l’urgence spirituelle de partager la révélation qu’elle recevait de Dieu, et elle a été guérie spirituellement. Elle s’est aperçue qu’elle avait retrouvé un élément perdu du christianisme, et donc elle l’a partagé.
Par un travail acharné, elle a commencé à consacrer sa vie au monde, comme on peut bien le voir dans ses écrits. Elle est prophète. Elle perçoit constamment la grande promesse faite à l’humanité. Par exemple, elle dit quelque part: « Pour la victoire remportée sur un seul péché, nous rendons grâce et nous magnifions l’Éternel des armées. Que dirons-nous de la puissante victoire remportée sur tout péché ? » (Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 568). Voilà une prophétie ! Et si les Scientistes Chrétiens consacrent leur vie à l’humanité, nous verrons l’accomplissement de cette prophétie. Oui, Mary Baker Eddy était prophéte, dans le plus haut sens du mot. J’ai été frappé par un éditorial qui a paru dans l’un de nos périodiques. J’ai demandé à Bill Moody, Rédacteur adjoint, s’il pouvait nous raconter, résumer pour nous, l’essentiel de cet éditorial. Bill.
Harvey, il y a une chose que cet éditorial fait ressortir, c’est ce à quoi nous devrions nous attendre dans les années à venir. Comme vous le savez, dans Pulpit and Press, Mary Baker Eddy a prédit que le XXe siècle verrait les églises du monde entier pratiquer la guérison spirituelle. Mais elle a bien précisé qu’il y avait une condition importante à remplir pour que cette prophétie se réalise: que la vie des Scientistes Chrétiens témoigne de leur fidélité à la Vérité. Mary Baker Eddy écrit (Pulpit and Press, p. 22): « Si la vie des a Scientistes Chrétiens atteste de leur fidélité à la Vérité, je prédis que dans le XXe siècle, toutes les églises chrétiennes de notre pays, ainsi que quelques autres dans des pays lointains, approcheront suffisamment la compréhension de la Science Chrétienne pour pouvoir guérir les malades en son nom. »
Elle nous a donc appelé à nous assurer, individuellement, que dans sa vie, ses motifs, ses désirs, chacun d’entre nous est effectivement fidèle au Christ. Alors, avec notre témoignage, notre fidélité incorruptible à la Vérité, nous continuerons à voir grandir dans le monde l’évidence d’une plus profonde compréhension de la Science du Christ, compréhension suffisante pour guérir spirituellement.
Mais il y a une autre chose encore à laquelle Mary Baker Eddy fait allusion au sujet de notre époque. Il y a en fait deux endroits dans ses œuvres, où elle a décrit de façon spécifique les dangers qu’affronterait l’humanité au XXe siècle. N’oublions pas que, comme beaucoup d’autres penseurs, elle écrivait à la fin du siècle dernier, et ces dernières années d’un siècle sont, assez typiquement, des années de grande intensité, intensité dans les idées et les idéaux, des années de réflexion profonde sur le chemin que l’humanité a parcouru, et sur le chemin que nous prenons. Voir l’extrait de journal rapporté dans Pulpit and Press 23:18–24. Mary Baker Eddy y réfléchissait très profondèment. A un endroit dans Miscellany, elle a signalé les dangers de « l’impérialisme, du monopole et d’un système relâché de religion » (voir The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany 129:3–5). A un autre endroit, elle parle du danger des « rites, des credos et des trusts qui remplacent la Règle d’or » (voir Miscellany 266:3–9), cette règle que Jésus nous a donnée: « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites–le de même pour eux » (Matth. 7:12).
Harvey, je pense qu’il y a pour nous et pour le monde un potentiel scientifique immense dans cette simple règle. Ce faire aux autres, estce que cela n’implique pas de prier de la manière la plus profonde et de voir l’humanité, toute l’humanité, comme l’homme est vraiment: la pure image de l’Entendement, de l’Esprit ? Notre propos ici, c’est de sonder profondément le réalisme et d’y trouver le profond amour qui jaillit de cette vision. C’est de cette façon que nous voyons l’homme dans la Science. C’est comme cela que Jésus guérissait. Cela transforme véritablement le monde, cœur après cœur. Voir William E. Moody, « Looking to the future: Signs of the times, spiritual progress, and the Golden Rule », Christian Science Sentinel, 16 août 1982, p. 1400–1404.
M. Wood: L’une des façons dont Mary Baker Eddy s’est occupée de l’humanité a été de former un Conseil des conférences qui s’adresserait à l’ensemble de la famille humaine. Nous avons ici même dans cette salle quelques membres du Conseil des conférences. Clem Collins, vous revenez tout juste d’Europe, ou...
Plus exactement du Proche–Orient, Harvey. En fait, il n’y a pas plus de trois jours que ma femme et moi–même sommes rentrés du Caire. Nous y avons trouvé la confirmation impressionnante de la déclaration de notre Leader que des « millions d’esprits sans préjugés... attendent et veillent » Science et Santé (p. 570): « Des millions d’esprits sans préjugés — humbles chercheurs de la Vérité, voyageurs fatigués et altérés dans le désert — attendent et veillent pour obtenir le repos et le boire. Donnez–leur un verre d’eau froide au nom du Christ, et ne craignez nullement les conséquences de votre bonne action. » pour obtenir la lumière du Christ. Plus des trois quarts des assistants aux conférences n’étaient pas des Scientistes Chrétiens.
Et pendant les deux jours qui ont suivi ces conférences, les gens sont revenus, demandant à savoir comment ils pourraient étudier et mettre cette Science en pratique. Un pasteur d’une église chrétienne prospère de là–bas, qui a des paroissiens non seulement au Caire mais aussi à Alexandrie et qui voulait savoir comment il pourrait introduire la guérison chrétienne dans ses paroisses. Actuellement, il attend un arrivage de Science et Santé.
M. Wood: Outre le Conseil des conférences, le Committee on Publication a de grandes responsabilités chrétiennes... les relations avec le public. Nathan Talbot est ici. Nathan, qu’est–ce que vous dites de tout cela ?
Oui, Harvey, il va sans dire qu’il y a des dangers à affronter. Et je pense qu’il nous faut rassembler tout notre courage pour faire face à ces dangers de façon réaliste. Mary Baker Eddy a parlé par exemple d’un « système relâché de religion ». Sans notre spiritualité, une richesse, une force de spiritualité, l’humanité ne va pas reconnaître facilement le Consolateur. Celui–ci va être mal représenté, mal compris. Et je pense que nous devons avoir assez d’amour pour nos semblables, nous devons nous soucier d’eux suffisamment pour vouloir nourrir — encourager — la spiritualité de leur pensée afin qu’ils puissent reconnaître ce Consolateur.
Mary Baker Eddy parle de « monopole ». Il y a de nos jours toutes sortes de monopoles. L’un concerne la façon dont nous nous soignons, une façon matérielle de nous soigner. L’un des aspects les plus agressifs de ce monopole aujourd’hui est peut–être la médecine matérielle. Vous savez, la guérison spirituelle va exactement à l’encontre de la teneur de la médecine matérielle. Elle remue la pensée humaine, et la raison pour laquelle elle le fait, je pense, c'est que la guérison spirituelle s'attaque directement à la suggestion insistante et dominatrice que nous devons tourner nos regards vers la matière plutôt que vers l'Esprit pour être sauvés et guéris.
Ce bouleversement, me semble-t-il, est un signe merveilleux, extraordinaire.
Comme vous le savez, Mary Baker Eddy a parlé d'« impérialisme » aussi. Il y a une mainmise de l'administration sur la vie individuelle, la vie spirituelle.
Mais je pense, Harvey, que ce qu'il faut retenir surtout, c'est que nous pouvons tous, ici, aujourd'hui, dans le monde entier, faire face à ces dangers, et que nous pouvons le faire en toute sérénité spirituelle et avec une profonde assurance spirituelle. Nous pouvons le faire à la façon de David avec Goliath. La Bible dit qu'il courut à la rencontre du Philistin et qu'il fut plus fort, n'est-ce pas ? (Voir I Sam. 17:47–50.)
M. Wood: Est-ce que Hal Friesen, membre du Conseil des Directeurs, et Jack Hoagland, qui est Directeur de La Société d'Édition de la Science Chrétienne, pourraient maintenant venir à la tribune ?
Nous avons beaucoup pensé ces dernières semaines au fait que ce n'est pas la première fois que les Scientistes Chrétiens ont reçu l'appel urgent d'aimer Dieu plus profondément et plus efficacement, en manifestant davantage d'amour efficace pour leur prochain, qui est en fait l'enfant bien-aimé de Dieu. En fait, vous et moi, Hal, avons beaucoup pensé à ces cent jours remarquables en 1908, finalement très similaires, où Mary Baker Eddy a lancé l'ordre à ses travailleurs de démarrer un quotidien, et de le faire immédiatement. Et ce devait être un journal qui allait bénir toute l'humanité.
Cela m'est apparu très clairement en lisant un éditorial écrit, vous le connaissez peut-être, par Archibald McLellan dans le Christian Science Sentinel, cinq semaines avant que ne paraisse ce fameux premier numéro (voir le Sentinel du 17 octobre 1908, p. 130). Il y parlait de la mission du journal, de son but, et puis il a fait une description qui englobe merveilleusement tout l'auditoire, tous les lecteurs du journal: il dit que le Monitor « plairait aux hommes et aux femmes de bonne volonté dans le monde entier, qui s'intéressent à l'amélioration de toutes les conditions humaines... » Cela dépeint merveilleusement nos lecteurs. Et nous en avons partout, ils habitent plus de cent cinquante pays différents, ces gens qui s'intéressent à l'amélioration de toutes les conditions humaines, qui expriment chaleur et amour envers leurs semblables. Je sais que vous–même y avez réfléchi beaucoup; vous m’avez raconté bien des choses remarquables, ces deux dernières années, sur la façon dont les gens animés par ce genre de motifs peuvent utiliser le Monitor de manière efficace et systématique.
Oui, nous sommes bien conscients de deux choses: qu’il faut veiller et prier. En fait, Mary Baker Eddy utilise ces deux mots ensemble assez fréquemment: « veiller » et « prier ». Et le Monitor nous offre un moyen efficace, régulier, d’observer le monde, de veiller. Nous pouvons voir les attitudes mentales et nous assurer qu’elles ne nous maîtrisent pas, que nous pouvons les traiter par la prière, et dans l’idéal, le faire avant qu’elles ne s’installent dans leurs retranchements.
Notre but métaphysique est réellement de voir qu’il n’y a qu’un retranchement, le retranchement de la loi de Dieu, et que ces fausses croyances ne peuvent prendre racine. Si nous ne prenons pas mentalement le monde dans nos bras, c’est le monde qui va nous prendre dans sa façon de penser. Notre pensée inspirée peut certainement bénir, mais les croyances mortelles n’ont assurément aucun bien à offrir à quiconque. Si nous devons vraiment voir que les événements ne sont que des pensées, et si nous voulons améliorer ces événements, il nous faut améliorer nos pensées.
M. Hoagland: Vous vous en souvenez peut-être, nous [certains travailleurs de la Société d’Édition] avons eu il y a deux ans environ toute une série de conversations avec des lecteurs du Monitor, des lecteurs en particulier qui ont démontré leur engagement en faveur de l’amélioration de toutes les conditions humaines, comme le disait M. McLellan. Et un même leitmotiv revenait dans toutes les réponses que nous avons reçues: c’était la façon dont le Monitor aide ses lecteurs à dépasser ces barrières illusoires que sont l’impuissance et le désespoir. Deux réponses en particulier m’ont beaucoup impressionné. L’une émanait du rédacteur en chef d’une revue littéraire réputée, qui a consacré une bonne partie de sa carrière à la paix dans le monde. Et voici ce qu’il a dit au sujet du Monitor: « The Christian Science Monitor donne du poids à l’idée que les gens ne sont pas irréversiblement condamnés à des sentiments d’impuissance. »
Il y a aussi cet écrivain d’Afrique du Sud, qui a consacré sa vie à l’égalité et à la liberté des hommes. J’ai trouvé son commentaire très émouvant: « Le Monitor ne tolère pas la moindre croyance en la méchanceté irréductible de l'homme ou en la futilité des entreprises humaines. C'est un journal d'espoir sobre et responsable.
M. Friesen: Quand les journalistes et les lecteurs auront les yeux ouverts sur les besoins réels de l'humanité, quand ils prêteront l'oreille au message du Christ, qu'ils voudront bien dire la vérité avec courage, je suis sûr que nous verrons le cours des événements changer. Nous constaterons que le monde est guéri.
M. Hoagland: Vous avez mentionné les journalistes. Nous avons une grande surprise maintenant: nous allons traverser l'Atlantique pour aller à Greenwich en Angleterre, où des rédacteurs et des journalistes du Monitor sont réunis dans le « Old Royal Observatory », un merveilleux endroit. Nous allons donc rejoindre en Angleterre, John Parrott, l'hôte de cette table ronde.
Chaleureuse bienvenue à tous de la part de nos spectateurs de Londres, et de notre table ronde ici dans la Salle de l'Octogone ! Nous avons demandé à nos orateurs d'examiner des sujets qui nous touchent tous, où que nous soyons, et de les définir pour nous très clairement. J'ai maintenant le plaisir de vous présenter nos orateurs.
Sur la gauche, se trouve David Winder. De son poste à Londres, David couvre le Royaume-Uni et l'Irlande. A côté de lui, Charlotte Saikowski. Elle est la responsable de notre bureau à Washington, D.C. De ce côté, voici David Willis, notre correspondant dans les pays du tiers monde ou en voie de développement. Élizabeth Pond couvre l'Europe, de Bonn, en Allemagne fédérale. Et notre animateur, Dick Nenneman, qui est Directeur de la rédaction du Christian Science Monitor.
Merci, John.
Tout à l'heure, Bill Moody s'est référé à deux passages de la fin du siècle dernier où Mary Baker Eddy parle du siècle à venir, c'est-à-dire le xxe. Permettez-moi de vous lire le passage de Miscellany (p. 266), que Bill a déjà cité en partie, et dans lequel Mary Baker Eddy parle de certains des dangers qu'elle voyait menacer le monde. Elle comptait parmi eux « les prétentions de la politique et du pouvoir humain, l'esclavage industriel, une liberté insuffisante en matière d'honnête compétition; et les rites, les credos et les trusts qui remplacent la Règle d'or, “Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux”.»
Mary Baker Eddy semblait s'inquiéter de tout contrôle politique, économique ou religieux qui pourrait être exercé sur l'individu et l’empêcher de démontrer sa liberté spirituelle d’enfant de Dieu. Nous allons parler de certains des systèmes et modes de pensée dans le monde, qui pourraient détourner la liberté individuelle, ou dans les cas où il y a liberté, conduire peut–être à une mauvaise utilisation de cette liberté.
Élizabeth, vous avez couvert plusieurs séries de négociations sur la limitation des armements pour le Monitor, et il semble bien que vous allez devoir vous y remettre en 1985. Que pouvez–vous dire de la pensée à la base de la course aux armements depuis des dizaines d’années ?
Eh bien je pense que la référence de Mary Baker Eddy aux prétentions de la politique et du pouvoir humain décrit tout à fait la pensée qui est à la base de la course aux armements, de la menace nucléaire. Quand on parle de la matière qui devient destructrice et atteint « son zénith mortel dans l’illusion », il n’y a pas à aller chercher plus loin (voir Science et Santé 97:12–14). C’est une parodie sacrilège, une horrible comédie que cette notion que l’homme est vulnérable, que l’on peut mettre fin à sa vie en l’espace d’un instant, que pouvoir veut dire pouvoir de destruction, plutôt que pouvoir de l’amour, et que l’humanité est fragmentée et impuissante devant tout cela.
Ne s’agit–il pas en réalité d’états de pensée ? En d’autres termes, le vrai problème ne se situe pas au niveau de la bombe matérielle par elle-même, si destructrice soit-elle. Quand on va au fond des choses, le problème, c’est en fait les états de pensée négatifs, les émotions élémentaires qui conduisent au conflit. Il faut donc traiter ceux–ci dans la conscience individuelle. Personne ne doit se sentir terrifié face à la perspective d’une annihilation nucléaire, parce que nous pouvons toujours diriger nos efforts vers notre propre pensée. Le défi se pose dans la conscience individuelle. Et dans la mesure par exemple où nous sommes à même de surmonter en nous toute part d’égoïsme, ou d’hostilité, ou d’envie, ou d’impatience, nous les détruisons non seulement pour nous-mêmes au niveau individuel, mais nous aidons à détruire ces erreurs pour le monde entier.
M. Nenneman: Vous-même David, ainsi que David Winder, avez couvert le tiers monde pour nous ces dernières années, et c’est un privilège de vous avoir tous les deux avec nous aujourd’hui. Outre les peurs et autres sentiments qui peuvent commander une course aux armements, et en dehors de vos reportages sur les problèmes du tiers monde tels que la faim et la surpopulation, comme la série que vous avez faite cette année, quels sont les états de pensée des gens et des gouvernements avec lesquels il fallait compter là-bas ?
J’aimerais commencer par l’Éthiopie, parce que j’en reviens justement, et parce que c’est dans la pensée de tout le monde. Il me semble que la famine dont on parle tant est au fond une famine d’idées. Dans le même sens, il m’a semblé que le désert sur lequel j’ai marché était le désert « des espérances humaines » dont parle Mary Baker Eddy (voir Science et Santé 566:1–9). C’est ce désert qui a besoin d’être arrosé par l’inspiration que chacun de nous peut apporter.
M. Nenneman: Vous ne voulez pas dire que nous n’avons pas besoin de donner à manger aux gens ?
M. Willis: Non, bien sûr. Ce que je dis, c’est que nous devons commencer à poser dans la pensée les bases à partir desquelles nous pourrons prendre les formes d’action inspirée que chacun de nous pouvons prendre. Je veux dire que chacun d’entre nous a un rôle individuel à jouer, à la fois dans sa pensée, et ensuite dans l’action humaine qui procède de cette pensée.
M. Nenneman: Il est certain que l’une des difficultés que le monde rencontre, c’est de poursuivre le développement de structures de communication, un réseau de connexions appropriées à chaque stade de développement. Et je pense par exemple au mot « nationalisme », parce qu’il me semble qu’il y a des exemples dans le tiers monde de nationalismes qui se sont avérés très positifs, et d’autres au contraire qui ont été générateurs de conflits. Pourriez–vous nous donner un exemple de l’un ou de l’autre ?
Oui, je pense qu’il faut insister sur le fait que le nationalisme est de nos jours l’un des plus grands dangers auquel le monde ait à faire face, et vous avez tout à fait raison lorsque vous dites qu’il est générateur de conflits. Il l’est parce qu’il est si étroit, si exclusif dans sa recherche d’une identité particulière, que cela se fait aux dépens des autres pays.
M. Willis: Et d’ailleurs, David, pour revenir à ce que vous avez dit tout à l’heure, quiconque est allé en Éthiopie récemment a pu constater qu’il y a là–bas trois genres de nationalismes qui s’affrontent: il y a le gouvernement central, l’Érithrée et les Tigrés. Et bien sûr, si vous lisez les titres des journaux sur le Sri Lanka, vous pouvez voir qu’il y a là aussi deux nationalismes.
M. Nenneman: Oui. Nous devons maintenant discuter le défi que pose l’idéologie communiste.
Mlle Saikowski: Certainement, Dick, les principaux défis de notre époque, ce sont les relations entre les Deux Grands, et aussi la nature du système soviétique, hostile à ceux de l’Ouest et de nombreuses autres parties du monde. Nous avons là un pays communiste dans lequel l’individu est subordonné à l’État, où la liberté politique et économique est très limitée et où la pratique de la religion est très, très restreinte. De plus, c’est un état qui nourrit de fortes ambitions impérialistes.
M. Nenneman: Charlotte, je pense que beaucoup d’entre nous peuvent comprendre que des gens, sur un plan individuel, sont très capables de changer. Mais on peut se demander si le système soviétique, ou tout système plus ou moins totalitaire, peut se changer luimême.
Mlle Pond: Oh mais si ! Il suffit de voir les changements effectifs qui ont déjà eu lieu en Union soviétique depuis l’époque stalinienne, ou les transformations intervenues dans l’empire soviétique en Europe de l’Est. Et pensez aux changements en Chine, en l’espace de dix ans, si l’on compare ce qui se passait sous la Révolution culturelle aux motivations économiques d’aujourd’hui. Bien sûr, c’est dur, c’est dur pour tout système. C’est dur de transformer tout système de pensée enracinée, à l’Est comme à l’Ouest. Mais il existe des cas encourageants où cela s’est produit.
M. Nenneman: Cela nous amène à notre dernière partie, que nous avons intitulée le point de saturation du matérialisme. Il semble que dans une grande partie du monde occidental, les gens sont devenus si riches et leur vie est si facile, qu’ils ont perdu l’idée de ce qu’était réellement leur liberté au départ. Et nous avons parlé un peu de cela. Je pense que tous nos invités voudraient en toucher un mot, mais David Winder, voulez–vous commencer ?
M. Winder: Tout d’abord, Dick, nous devons être très prudents lorsque nous parlons de saturation, de l’idée que tous les gens sont maintenant gâtés, car nous voyons bien ici en Europe qu’il y a des millions de chômeurs, et que de toute évidence, les gens ont de grandes craintes. Mais il est clair aussi qu’il y a un excès de matérialisme. Le « je veux ce que je veux quand je le veux » est un sentiment très pressant qui parcourt toute la société occidentale et qui encourage l’avidité, l’égoïsme et la propre gratification.
[Katherine W. (Kay) Fanning, Rédactrice du Christian Science Monitor et Allison W. (Skip) Phinney, Jr., Rédacteur des périodiques de la Science Chrétienne, sont montés sur l’estrade à Boston.]
Mme Fanning: Je tiens à remercier les orateurs de notre table ronde à Londres: vous avez été merveilleux. Nous allons devoir vous quitter maintenant, mais j’espère que nous vous reverrons par liaison satellite.
Les journalistes et les rédacteurs du Monitor produisent un effort remarquable pour souligner à la fois les réussites et les tragédies de la vie des gens, de leurs conditions. Mais Mary Baker Eddy apportait un grand soin au choix du nom de ses publications. Elle attachait beaucoup d’importance au nom du Monitor, et d’après le dictionnaire, un monitor est une personne qui prévient ou qui instruit. Donc dans un certain sens, on pourrait dire que le Monitor aide à dresser l’ordre du jour de nos prières. Skip, au Service de la Rédaction du Journal, du Sentinel et du Héraut, avez-vous un ordre du jour de ce genre, quelque chose par exemple qui ressemble à ces cinq points principaux qui viennent d’être examinés à Londres ?
Kay, vous avez dû avoir une semaine très chargée... Je vais donc vous dire ce qu’il y a dans le Christian Science Sentinel du 10 décembre ! Ce numéro est entièrement consacré au sujet de la « paix ». L’un des articles s’intitule : « Healing international tension » (Guérir les tensions internationales). Nous avons donc bien le même ordre du jour. C’est d’ailleurs inévitable. Nous avons vraiment le sentiment que c’est la prière qui établit l’ordre du jour.
Quand je vous écoutais, tout à l’heure, Kay, je pensais au passage où Mary Baker Eddy parle d’une « chaîne de l’être scientifique » Science et Santé (p. 271): « Le christianisme du Christ est la chaîne de l’être scientifique réapparaissant dans tous les âges, maintenant sa conformité manifeste avec les Écritures, et unissant toutes les époques dans le dessein de Dieu. ».
Mme Fanning: Oui, rendez–vous compte, si nous voyions les Scientistes Chrétiens remplacer dans leurs prières (et pas seulement les Scientistes Chrétiens, mais le monde entier) la crainte d’une réaction en chaîne nucléaire par l’amour, une chaîne d’amour qui ferait le tour du globe, quelle différence cela ferait ! Et vous savez — pour en revenir aux lecteurs — l’unité des lecteurs et des journalistes du Monitor, de ceux de vos périodiques également, est essentielle si l’on veut mener à bien la mission que Mary Baker Eddy avait assignée à ses publications et qui est de « bénir toute l’humanité ». Pour cela, il faut le concours des lecteurs aussi bien que celui des rédacteurs.
M. Phinney: Je pense que nous pouvons tirer un enseignement de l’intérêt que portait Mary Baker Eddy à l’actualité à son époque déjà, et bien sûr, à la fondation du Monitor. Il me semble que nous pouvons en conclure qu’elle n’avait pas peur que le monde, d’une manière ou d’une autre, influence en mal les Scientistes Chrétiens. Elle était absolument persuadée que c’était cette nouvelle perspective spirituelle offerte par la Science Chrétienne qui allait influencer le monde. Elle en avait une conviction très forte, dès le début. Et cela me rappelle, Kay, la prière de Jésus, ce qu’il a dit quand il parlait avec Dieu, au moment où sa pensée a dépassé la crucifixion, qu’elle a dépassé la résurrection et l’ascension, pour considérer l’avenir de ses disciples. Et il a prié. Il dit: « Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal » (Jean 17:15).
Nous avons jusqu’à présent beaucoup parlé du monde, et il est peut–être temps maintenant de s’arrêter un instant pour repenser, approfondir ce que nous venons de dire. Je me demande si tout cela vraiment ne tourne pas autour de l’idée de la conscience humaine. En tant que Scientistes Chrétiens, nous nous attendons à ce que le Christ, la Vérité, soit une influence toujours présente dans la conscience humaine. Et s’il en est bien ainsi, alors nous nous attendons à en voir des preuves, à voir le levain agir, à constater les progrès dans la pensée. Si ce n’est pas le cas, nous devons peut–être vérifier nos normes spirituelles et voir pourquoi nous ne nous y attendons pas. Vous savez, il y a un rappel intéressant sur la couverture de tous les numéros du Christian Science Sentinel, ce sont ces mots de Jésus, qui sont la devise du Sentinel: « Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez. » Lorsque nous sommes spirituellement éveillés et vigilants, rien au monde ne peut nous convaincre que le bien n’est pas à l’œuvre, ou que la venue du Consolateur n’a pas fait une grande différence. Elle a fait une énorme différence.
Lorsque nous tenons les positions spirituellement — et, les Scientistes Chrétiens diraient, lorsque nous tenons les positions métaphysiquement — alors le brouillard et la fumée de la bataille se dissipent, et nous commençons à voir ce qui s’est passé en fait. Nous commençons à voir un peu de cette influence du Christ dans la pensée humaine. Et nous retrouvons notre vision spirituelle dont nous avons tant besoin, et qui est si naturelle et nous porte en avant.
M. Friesen : Tout ceci nous donne certainement matière à réflexion. Personne ne pourrait nier, après avoir écouté et regardé aujourd’hui, que les Scientistes Chrétiens font quelque chose pour toute l’humanité, qu’ils vivent pour toute l’humanité. Nous faisons beaucoup, mais nous devons faire davantage. Il y a urgence spirituelle.
Il serait bon maintenant de marquer une pause, et de consacrer quelques instants à une prière silencieuse, et ensuite, les Premier et Second Lecteurs de L’Église Mère vont nous conduire dans la répétition à haute voix de la Prière du Seigneur, avec son interprétation spirituelle tirée du livre d’étude de la Science Chrétienne (Science et Santé, p. 16). [James Spencer et Essie A. Diggs conduisent la prière.]
Après la prière, une courte séquence montrant Le Conseil des Directeurs au travail dans la salle du Conseil, est présentée:
M. Wood: Hier soir, en pensant à la préparation de cette réunion du 8 décembre, j’ai fait une recherche sur le mot « momentum » (forceen mouvement) et sur la manière dont Mary Baker Eddy l’utilise, et je pense qu’il y a un seul endroit dans Science et Santé: c’est là, dans le chapitre « Pratique de la Science Chrétienne ». C’est un paragraphe où elle explique tout d’abord brièvement qu’elle a fait, il y a bien des années, une découverte spirituelle, et que celle–ci a été suivie par une accumulation de preuves scientifiques. Et puis elle dit, sur un ton prophétique: « Cette évidence acquerra progressivement plus de pouvoir [momentum]... » Science et Santé (p. 380): « Il y a bien des années, l’auteur fit une découverte spirituelle dont l’évidence scientifique s’est accrue pour prouver que l’Entendement divin produit en l’homme la santé, l’harmonie et l’immortalité. Cette évidence acquerra progressivement plus de pouvoir et de clarté jusqu’à ce qu’elle parvienne à son point culminant d’énoncé scientifique et de preuve. »
Qu’est–ce qui a déclenché en fait cette force que nous observons de nos jours, qu’est–ce qui a débuté en 1866 et s’est poursuivi depuis sans interruption ? C’est la guérison, c’est la démonstration effective de la guérison par la Science Chrétienne dans le Champ qui a amené cette force en mouvement à son point actuel. Et je pense qu’il serait utile que nous nous rendions bien compte que le travail de guérison n’est pas accompli exclusivement par un groupe d’élite, au sein de l’église, que l’on appelle les praticiens.
Bien que nous leur soyons extrêmement reconnaissants.
M. Rathbun: Bien sûr. Mais je voudrais tout de même ici rappeler quelque chose que nous dit Mary Baker Eddy dans le Manuel au sujet de la guérison. Elle dit: « Je préconise que chaque membre de cette Église s’efforce de démontrer par la manière dont il pratique la Science Chrétienne qu’elle guérit les malades rapidement et complètement, prouvant ainsi que cette Science est tout ce que nous affirmons à son sujet » (Art. XXX, Sect. 7).
Nous ici, comme vous tous dans le monde, nous partageons un amour profond, très profond pour cette Cause. Et je voudrais ajouter encore une chose. Nous nous tournons vers ce Manuel, ce Manuel de L’Église Mère pour être guidés, jour après jour, tout comme vous le faites. Il est merveilleux de se rappeler que l’auteur de ce Manuel avait une telle confiance dans le pouvoir de Dieu, dans le pouvoir du christianisme primitif, qu’elle a laissé à ce modeste petit livre le soin d’une organisation qui est est en elle–même modeste et simple. Et c’est dans cette modestie que réside la grande force de l’Église, parce qu’elle nous pousse, moi, vous, tout le monde, à nous adresser à Dieu, à Son pouvoir, au pouvoir de Son Christ.
La séquence s’arrête ici et les membres du Conseil continuent la discussion.
Mme Jenks: Cela me fait chaud au cœur lorsque je pense à la chaîne d’amour et de guérison qui encercle le monde aujourd’hui. Je pense à vous là–bas à Lagos au Nigéria, vos visages rayonnant d’amour, et les vôtres, à Dublin et à Stockholm, et à Mexico, et à São Paulo, et à Honolulu. Chaque personne, à chaque endroit, un chaînon essentiel de cette chaîne d’amour. Et vous savez, à mesure que nous élargirons le concept de nos affections, nous nous apercevrons que cela renforce les liens dans notre propre famille, et qu’avec ce renforcement viendra une reconnaissance du désir de vivre pour l’humanité, en acceptant de faire face, chacun, dans sa vie personnelle, à ces grandes questions dont on nous a parlé aujourd’hui.
Le monopole, par exemple. Est-ce que nous pensons qu’en tant que Scientistes Chrétiens nous avons un monopole sur le bien ? Est-ce qu’il nous semble qu’un certain impérialisme, sous forme de domination personnelle, est nécessaire ? Que Dieu ne peut diriger toutes les idées de Sa précieuse création ? Et que dire de ce système relâché de religion ? Le recours au compromis aurait–il affaibli notre fibre morale ? Le matérialisme qui empiète sur le temps dont nous disposons a–t–il relégué l’étude et la catégorie des commodités de la vie, alors qu’elles devraient être nos toutes premières priorités ? En fait, si nous faisons face à ces grandes questions dans notre vie personnelle, nous allons nous trouver davantage concernés par l’humanité. Nous allons reconnaître la dignité, la valeur de chaque individu. Nous allons commencer à voir que chaque idée est inséparable de son Père–Mère Dieu, et nous allons ainsi chacun renforcer notre famille. Nous allons nourrir spirituellement nos enfants pour les préparer à la grande mission dont chacun est pourvu.
Oui, nous vivons une époque d’intensité de pensée, de recherche plus approfondie; c’est la fin d’un siècle. Mais il y a quelque chose d’unique au sujet de la fin de ce siècle: c’est la fin d’un millénaire. Le second millenium depuis la venue du Messie à l’humanité. Nous pouvons être sûrs qu’il va y avoir une recherche spirituelle profonde, que le cœur de l’homme sera sondé. Comme l’a dit notre Leader, « L’heure des penseurs a sonné » (Science et Santé, p. vii).
M. Wood: Je suis très content qu’à ce point de la réunion, nous revenions sur le sujet de l’énergie mentale qui se déploie à la fin du siècle. Je repense à un ami très proche qui m’a dit qu’il était un jeune homme à la fin du siècle dernier. Il était Scientiste Chrétien, et il a dit que l’on parlait beaucoup dans les journaux de la croissance, de la croissance rapide de la Cause de la Science Chrétienne. Mais on ajoutait aussi l’idée très répandue que l’ensemble du mouvement allait s’éteindre très rapidement dès que son dynamique Leader aurait disparu. Et il m’a dit que lorsque lui est parvenu la nouvelle du décès de notre Leader, il n’a pu s’endormir cette nuit–là, jusqu’à ce qu’il se pose la question: Et toi, qu’est–ce que tu peux faire ? Alors, a–t–il dit, la réponse a été claire: il a quitté son travail, il est parti à Chicago et il a ouvert un bureau de praticien de la Science Chrétienne. Et je crois que nous pourrions bien réfléchir aujourd’hui à ce genre de réaction énergique.
Vous savez, cette histoire m’est très familière. Il y a bien des années maintenant, je désirais tellement être actif dans le ministère de la guérison. J’aspirais du fond du cœur à aider d’autres gens. Mais personne ne me demandait de l’aide. Alors je me suis installé une toute petite chambre. Il se trouvait que c’était une chambre haute dans la maison où nous vivions, et j’en ai fait un bureau, et j’y allais tous les jours pour y donner des traitements.
Comment pouvais-je le faire sans patients ? Mais, j’avais des patients. Qui ça ? On a entendu plusieurs fois cette expression aujourd’hui: l’ordre du jour pour la prière; ai utilisé le Monitor. Le Monitor m’a offert des situations qui avaient grand besoin de mon attention et de ma prière. C’est comme cela que ma pratique a commencé. Et en l’espace d’une semaine, deux personnes m’ont appelé pour me demander de l’aide, et la demande n’a pas cessé depuis.
M. Friesen: Je voudrais juste ajouter une chose. Lorsque nous disons que cette réunion est très centrée sur les périodiques, ce n’est pas vraiment une réunion sur les périodiques. C’est une réunion sur les grandes questions du jour. Et ces questions nous sont présentées, et la façon dont nous pouvons les traiter, avec ce que nous recevons de notre Livret trimestriel, par notre Sentinel, par notre Journal, par les Hérauts, par le Monitor et les diverses choses que notre Leader nous a données.
M. Thorneloe: Dans son œuvre, Mary Baker Eddy traite de la paix de nombreuses façons. Pour moi, l’une des réponses les plus claires que notre Leader ait donnée, c’est ici, au cours de son premier discours dans ce splendide édifice, qu’elle l’a donnée. C’était un dimanche, en mai 1895. Elle est venue sur cette estrade où je me trouve, et dans la déclaration impromptue qu’elle a faite aux assistants ce jourlà, on trouve ces quelques mots qui, à mon avis, répondent de manière succinte et claire à la question: Comment puis–je vivre pour toute l’humanité ? Elle a dit: « Vivez de telle sorte que votre vie atteste votre sincérité et fasse retentir Ses louanges. » Écrits divers (p. 106): « Depuis longtemps se pose une question de la plus grande importance: comment l’humanité adorera–t–elle le plus adorable, mais le moins adoré, et où commencera cette louange qui ne doit jamais finir ? De tous côtés, il me semble entendre le doux et mélodieux murmure des anges qui répondent: “Vivez de telle sorte que votre vie atteste votre sincérité et fasse retentir Ses louanges.” » Il y a un sens d’urgence joyeuse dans cet appel. Chacun de nous peut y répondre. Chacun, chacune d’entre nous peut jouer son rôle dans l’accomplissement des prophéties de notre Leader. Chacun d’entre nous peut et doit vivre pour toute l’humanité.
Pourquoi cet appel impératif de notre Leader est–il une possibilité certaine maintenant même ? C’est en raison de l’œuvre de notre Maître, Christ Jésus. Il était au sens propre le Prince de la Paix. Il a montré à l’humanité tout entière que la paix est une réalité que nous pouvons atteindre maintenant. La paix n’est pas ennuyeuse, ce n’est pas quelque chose de vide, de statique, où rien ne se passe. La paix est joyeuse, bouillonnante, c’est quelque chose de vital, de doux, d’aimable, quelque chose de vivant. Comme l’amour, la paix demande un témoignage actif.
Chaque fois que je pense à la paix, cela me rappelle Noël. La pure joie de Noël est le rappel perpétuel, la déclaration présente, que la paix est ici et maintenant, avec nous pour toujours. En même temps, le message de Noël est le message de la résurrection et de l’ascension. La paix de Noël est avec nous tous les jours. Cette paix apporte la guérison, le salut, la rédemption à toute l’humanité. Et quand vous et moi répondons à l’appel du Christ, alors la paix — la paix, au sens généralement admis de fraternité entre les peuples — doit être le résultat inéluctable.
Nous vous sommes reconnaissants à tous d’avoir partagé ces deux heures avec nous dans cette assemblée communale, cette réunion de famille. Cette réunion a été un don d’amour de la part de L’Église Mère, de votre Église Mère. Nous vous sommes reconnaissants de tout ce que vous faites, de votre amour pour Dieu, de votre dévouement pour notre Leader et sa Cause. Enfin, nous pouvons tous partager les fruits de cette merveilleuse bénédiction de Noël que l’on trouve dans la Bible: « Pour la vie sois en paix, et que la paix soit avecta maison et tout ce qui t’appartient ! » (I Sam. (I Sam. 25:6).