Lorsque les gens ne voulaient pas écouter les enseignements des disciples, Jésus disait à ceux-ci: « Secouez la poussière de vos pieds. » Marc 6:11; De nos jours, nous nous contentons souvent de faire de même. Mais quand il s’agit d’amis personnels, de parents ou d’un conjoint, c’est différent. Nous sommes attristés de voir qu’ils refusent d’écouter, qu’ils ne veulent pas bénéficier de ce que nous avons appris au sujet de la Science de l’être, s’attachant au contraire, avec ténacité, aux croyances héritées ou acquises. Fermant la porte à toute nouvelle considération, ils déclarent: « Je ne crois pas ! Je n’ai pas la foi ! »
Cette tactique de la pensée ignorante et limitée ne devrait cependant pas nous décontenancer. Nous ne devrions pas nous sentir accablés, si, apparemment, notre zèle humain n’arrive pas à aider ceux qui nous sont chers à entrevoir le royaume des cieux, à éveiller dans leur pensée quelque résonnance de la Vérité.
Le salut est individuel et l’itinéraire pour y parvenir l’est aussi. Paul parle de « la justice de Dieu [révélée] par la foi et pour la foi ». Il poursuit en citant l’Ancien Testament: « Le juste vivra par la foi. » Rom. 1:17;
Notre attitude à l’égard de nos parents les plus proches devrait être aussi patiente et accommodante qu’elle l’est envers nos voisins. Tout en regrettant que nos intentions compatissantes soient incomprises, n’imaginons pas que ces proches ou notre conjoint subiront des épreuves en guise de punition pour leur indifférence à la vérité de l’Esprit, l’harmonieux Tout-en-tout. Il nous faut reconnaître qu’ils sont, en réalité, spirituels et complets. Cette compréhension de ce qu’ils sont contribuera à les libérer — nous-mêmes également — de toute croyance à une résistance ou un châtiment quelconque.
Personne ne peut manquer complètement de foi, car la foi naît de la confiance que l’on a en quelqu’un ou en quelque chose. Consciemment ou non, chacun s’appuie sur ce qu’il croit être sûr et bon, selon sa conception de la vie et de la vérité, pour manifester son bien-être.
Dans Science et Santé, Mrs. Eddy définit la foi, en tant qu’élément de l’armure du pacifiste guerrier chrétien — foi dont Jésus dit qu’elle peut transporter des montagnes de — la manière suivante: « C’est la pensée humaine à l’état de chrysalide, dans laquelle l’évidence spirituelle, qui contredit le témoignage du sens matériel, commence à paraître, et la Vérité, toujours présente, commence à être comprise. » Science et Santé, p. 297;
La réponse de Jésus à la demande des disciples de leur augmenter la foi montre que cette dernière ne peut pas s’évaluer en quantité mesurable, puisque, fût-elle comme un grain de sénevé, elle est suffisamment puissante pour déplacer tout objet ou obstacle matériel aussi haut, aussi imposant et aussi enraciné que peut l’être un sycomore. Voir Luc 17:6;
« Augmente-nous la foi » ou « donne-nous la foi n’est pas quelque chose que l’on peut demander pour les autres. Cela dépend de la grâce de Dieu, toujours accessible à chacun, individuellement. C’est une révélation dans la conscience. Quand elle est née de la lumière du Christ qui perce l’opacité du matérialisme, la foi porte en elle-même les germes d’une croissance inéluctable. La vision de la foi embrasse l’infinité de l’univers spirituel et tout harmonieux des idées de Dieu, dans lequel nous jouons tous notre rôle en tant qu’enfant, qu’expression de l’unique Père-Mère Dieu.
D’où ces paroles de Mrs. Eddy: « Pour que la foi étende son horizon et consolide sa base il faut qu’elle repose sur l’Esprit, non sur la matière. » Science et Santé, p. 430;
C’est par les yeux de la foi, que Jésus qualifie d’ « heureux », Matth. 13:16; que les soixante-dix disciples, désignés par lui, purent prendre conscience du ciel, de l’harmonie suprême, et voir l’anéantissement des démons ou des maux. Par cette même vision, les étudiants de la Science Chrétienne peuvent illustrer la méthode de la guérison spirituelle de la discorde physique.
Quel que soit le nom de la croyance matérielle, nous pouvons la voir comme n’étant pas vraie, ne provenant pas du créateur. Nous pouvons savoir qu’en fait elle n’est rien. Nous pouvons prendre conscience de la véritable identité de l’homme et des choses comme étant le reflet spirituel et parfait de l’Amour divin, pour toujours harmonieux, imperceptible aux sens matériels, mais perceptible au sens spirituel.
Le salut étant individuel, nous ne pouvons en forcer l’approche pour autrui, pas plus que nous ne pouvons le freiner quand il lui apparaît.
Si nous sommes déçus et chagrinés de n’être pas compris d’un ami, d’un parent ou d’un conjoint, il est possible qu’un sens erroné et sentimental de possession personnelle a besoin d’être corrigé. Cela devrait nous amener à voir, au-delà de la personnalité humaine, un état de conscience gouverné par l’Entendement divin.
Quand le désir de communiquer notre foi ne trouve aucun écho, nous avons alors l’occasion de mettre notre propre foi à l’épreuve. En tant que Scientistes Chrétiens, nous prions la « Prière quotidienne » que nous a donnée Mrs. Eddy: « “Que ton règne vienne”; que le règne de la Vérité, de la Vie et de l’Amour divins soit établi en moi, et élimine de moi tout péché; et puisse Ta Parole enrichir les affections de toute l’humanité et la gouverner ! » Manuel de L’Église Mère, Art. VIII, Sect. 4. Nous devrions nous placer, nous et nos proches, sous la loi de l’Amour et de son omnipotence scientifique. Alors, quand nous prierons pour que Son règne vienne et que Sa Parole puisse « enrichir les affections de toute l’humanité », nous embrasserons notre famille aussi bien que nous-mêmes dans la bénédiction de cette prière.
