La Science Chrétienne met en relief le fait que l’Entendement divin est éternel, sans commencement ni fin, et que l’homme réel est le reflet spirituel de cet Entendement éternel. L’attitude que nous avons adoptée vis-à-vis de la question de l’âge détermine si nous acceptons ou non l’Entendement éternel comme notre propre Entendement.
Si nous avons un enfant de huit ans, nous n’allons pas lui donner les clefs de la voiture en lui suggérant d’aller passer le week-end à la montagne. Sans avoir à lutter mentalement avec la question, nous aurons tenu compte des limites de l’enfant. Et pourtant, quand on approche des quatre-vingts ans, il est courant d’avoir à livrer une terrible bataille dans l’intention de poursuivre les activités auxquelles on se livre depuis qu’on a dix-huit ans. Si nous étions conséquents, nous devrions, avec la même véhémence, nier les limitations de l’enfant de huit ans ainsi que celles du vieillard de quatre-vingts ans. Sinon, c’est que quelque chose ne va pas dans notre raisonnement.
Évidemment, parlant humainement, nous n’avons pas démontré dans son entier la réalité intemporelle de l’homme. Mais nous la démontrons graduellement. Dans la mesure où, d’une part, les présumés jeunes viennent à bout des limitations de l’enfance, et où, d’autre part, les présumés hommes d’âge viennent à bout des limitations de la vieillesse, nous démontrons ce qui est vrai de l’homme à la parfaite ressemblance de Dieu. Et, dans notre expérience humaine actuelle, c’est grâce à la sagesse dont nous faisons preuve en jaugeant la mesure de la démonstration de l’état d’homme éternel faite par chacun de nous, que nous démontrons les qualités éternelles.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy dit: « Ne gardez aucun souvenir de l’âge. Et elle déclare aussi: « Mesurer la vie aux années solaires, c’est spolier la jeunesse et revêtir de laideur la vieillesse. Le soleil radieux de la vertu et de la vérité coexiste avec l’être. L’état d’homme parfait en est l’éternel midi dont l’éclat n’est jamais obscurci par un soleil couchant. » Science et Santé, p. 246; Si, en tant que reflet de l’Entendement, l’homme réel est éternel, il faut que le nouveau-né manifeste humainement au moins quelques-unes des qualités éternelles. Ce qui apparaît humainement en tant que développement spirituel, est donc en fait le déroulement de l’homme éternel, la manifestation des qualités toujours présentes en l’idée infinie de l’unique Entendement.
Pour contempler l’homme tel qu’il est réellement, il nous faudrait, dans l’enfant de huit ans, voir la sagesse du vieillard de quatrevingts ans; et voir chez ce dernier la fraîcheur enfantine, la spontanéité et l’activité incessante d’un enfant de huit ans. La Bible évoque l’irréalité du temps qui passe: « Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été, et Dieu ramène ce qui est passé. » Eccl. 3:15; Les qualités enfantines ne précèdent pas celles de la maturité; elles existent ensemble comme les couleurs dans le faisceau lumineux. Lorsque la lumière émane du soleil, pourrait-on dire que le violet vient avant le jaune ou le bleu ou le vert ? Le spectre révèle qu'ils sont tous présents à la fois.
Bien que Mrs. Eddy nous exhorte, idéalement parlant, à ne pas tenir littéralement compte de l’âge, elle a prévu, dans le Manuel de L’Église Mère, que les enfants peuvent être admis en tant que membre de L’Église Mère à partir de douze ans (voir Art. IV, Sect. 3) et recevoir l’enseignement de l’École du Dimanche jusqu’à vingt ans (voir Art. XX, Sect. 1). En réalité nous ne devrions pas trouver qu’il est plus difficile d’accepter les années qui s’écoulent, que nous n’avons de mal à accepter les nécessités d’ordre pratique qui relèvent de l’enfance. N’ayant pas réussi à reconnaître les beautés qui caractérisent l’homme en tant qu’idée de Dieu à l’une des extrémités du registre de l’existence aussi clairement qu’à l’autre, c’est avec une grave inquiétude que nous en arrivons à la conclusion que nous ne pouvons plus nous considérer comme jeunes. Et dès lors, à l’aide d’artifices plus ou moins variés, nous luttons en vue de maintenir un semblant de jeunesse. Mais si nous apprécions réellement ce qu’est l’homme en tant qu’idée de Dieu, nous goûterons chaque étape du déroulement en nous de cette idée. Et de la joie de ce déroulement doit naître un sens de vie plus beau, plus sain, parce que nous reconnaissons notre véritable état d’homme. Comme le dit Mrs. Eddy: « Chaque degré successif d’expérience développe des vues nouvelles de bonté et d’amour divins. » Science et Santé, p. 66;
A mesure que nous commencerons à prendre conscience de la vérité de l’homme immortel, et à voir que nous n’avons tout de même pas manqué d’être de bons enfants de Dieu bien que nous n’ayons pas réussi à paraître le même âge ces derniers trente ans, nous nous trouverons mentalement à même de surmonter les problèmes confrontant les personnes âgées. Il n’existe aucune raison valable pour qui que ce soit de devenir inutile, délaissé, de devoir vivre le restant de sa vie dans une sorte d’isolement le tenant à l’écart de l’axe principal de la vie ou des activités humaines. Mais pour que nous, Scientistes Chrétiens, puissions apporter une contribution valable à cette question d’âge, il va falloir que nous fassions davantage que simplement élever des protestations contre les signes du temps qui s’écoule. Davantage que d’arguer que l’homme ne vieillit jamais. Il va falloir que nous apprenions à voir en chacun l’homme immortel, à discerner ces « vues nouvelles de bonté et d’amour divins » qui sont tout aussi manifestes à une époque de l’existence humaine qu’elles le sont à une autre, même si elles ne semblent pas pareilles.
A mesure que nous commencerons à percevoir en chacun les qualités qui appartiennent à l’homme éternel, nous trouverons peu à peu les moyens de prouver que chacun est aussi utile que son prochain. Et, le cœur joyeux, nous vivrons dans l’expectative du déroulement progressif de cette expérience que nous faisons, habitant toujours la maison du Père où, comme l’a dit Christ Jésus « il y a plusieurs demeures... » Jean 14:2. et où chacun de nous trouvera sa place préparée. La vie que nous vivons à présent est remplie de la bonté de Dieu. A mesure que nous apprenons à apprécier cette bonté, nous verrons que rien d’autre n’est réel que la bonté de Dieu. Et cette bonté est éternelle. Elle n’a jamais commencé. Elle ne finira jamais. Elle ne connaît ni naissance ni maturité, ni décrépitude ni mort.
